Cher Marcel, le titre de mon message n’est absolument pas ironique. J’ai l’impression d’avoir dans mon entourage un exemple vivant du système éducatif républicain tel que les intervenants le déplorent ici et des méfaits de l’embrigadement général aux valeurs de la mixité et de la compassion.
Depuis quelques semaines, j’ai une jeune étudiante originaire de Haute-Savoie, naturalisée belge depuis 8 mois alors que sa famille est toujours en France. En début d’année, elle a proclamé haut et fort qu’elle
détestait la France. Justifiant : « Quoi ? Un président qui vous dit : la France, aimez-la ou quittez-la !...Eh bien, je l’ai quittée. ». Et enfin : « D’abord, c’est quoi ce pays qui n’aime pas les étrangers ! ». Bien. Son attitude est d’une cohérence irréprochable. Mais je ne peux m’empêcher de plaindre cette jeune fille, une telle inconscience serre le cœur. Ce matin, j’ai proposé un exercice de lecture de composition d’un tableau. J’avais une quantité d’images de tous les siècles et de toutes les époques et, naturellement, pas mal de tableaux religieux. Je n’irai pas prétendre que nos étudiants connaissent de fond en comble l’Ancien et le Nouveau Testament. Disons qu’ils ont en général des notions plus ou moins vagues et d’autres plus nettes. Notre petite nouvelle compatriote n’a absolument aucune repère, aucune idée du moindre personnage biblique. David et Goliath, Abraham et Isaac, Judith, Caïn et Abel pour ne parler que des plus courants ne lui disent absolument RIEN. Plus grave : devant le tableau du Titien «
Ecce homo », elle n’a pu identifier ni le Christ, ni Pilate et ignorait totalement l’épisode de la flagellation et tout le reste de toute façon. Ne croyez pas qu’elle soit de mauvaise foi (pardon pour le jeu de mots) car elle est extrêmement intéressée, motivée, présente, joyeuse, un vrai petit pinson (quoiqu'il me semble tout de même qu'elle en parle un peu beaucoup de cette patrie vitupérée...).
Je ne sais pas si elle est représentative de sa génération mais si c’est le cas (j’espère au contraire que c’est un cas isolé) j’ai l’impression que les racines chrétiennes de l’Europe ne sont guère susceptibles de déclencher un enthousiasme délirant chez les jeunes adultes d’aujourd’hui !