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Communiqué n° 742 : Sur l'empêchement de tourner infligé à M. Luc Besson

Le parti de l'In-nocence, indépendamment de son opinion à l'égard de M. Luc Besson et de ses films, voit dans l'empêchement de tourner qui lui a été imposé de fait par certains éléments de la population de Monfermeil — et cela malgré la ruineuse énormité des mesures de précaution qu'il avait prises — un reflet pour une fois visible et médiatisé du conflit de territorialité dont notre pays, après trente ou quarante ans de multiculturalisme, de pluriethnicité et d'immigration de masse, est désormais le théâtre.

Le parti de l'In-nocence espère que cet incident, où ne sont à déplorer pour le moment qu'une dizaine de voitures brûlées et la remise à plus tard du tournage d'un film de M. Besson, aidera à percer la chape de silence recouvrant certaines vérités, et parmi celles-ci l'interdiction d'accès — non seulement pour la police et les services publics mais pour tous les citoyens ne présentant pas les caractères requis — à des zones croissantes du territoire de la République, maintenant soumises de fait à d'autres autorités que celles de l'État.

Le parti de l'In-nocence voit un autre enseignement dans l'appartenance de M. Besson, parmi les autorisés de parole qui par définition sont tous favorables à l'immigration et au multiculturalisme, à la frange la plus enthousiaste : que ses prises de position ne lui valent pas d'être mieux traité montre assez que le conflit territorial est indépendant des vues idéologiques des uns et des autres, qu'il est de nature bien plus profonde, et que les fourriers les plus actifs de la société conflictuelle en train de naître n'ont pas plus à en attendre et en souffriront tout autant que ses opposants.
16 octobre 2008, 20:42   Premiers frappés
Partageant totalement le sens de ce communiqué, je me bornerai à ajouter un commentaire.

A mon sens, ceux qui trouvent excuse sur excuse à la marginalité sociale et politique seront frappés les premiers, tout comme le fut le pauvre Edouard de mon message ci-dessous.
Je ne sais qui sera frappé le premier, mais j'espère que les vexations ouvriront les yeux à tous ceux qui ont ou auront à les subir. C'est pour moi un des plus beaux (sinon le plus beau) communiqués du P.I.
Oui, je partage l'avis d'Ostinato.
"ceux qui trouvent excuse sur excuse à la marginalité sociale et politique seront frappés les premiers,"


Et bien, cher Jmarc, je pense qu'au contraire ils seront touchés les derniers!, car les amis du désastre (du genre de M. Besson) résident toujours à l'écart des "zones sensibles" et leurs enfants, eux, ne sont jamais scolarisés dans des "établissements difficiles", ils possèdent parfois des belles résidences à l'étranger, des moyens financiers leur permettant de quitter le pays (en cas de danger), etc.
16 octobre 2008, 22:14   Avis divergent
Bien cher Pascal,

Prenez l'exemple des petits jeunes de souche des beaux quartiers qui défilent contre le Gouvernement : c'est à eux que les balayettes des malfaisants sont destinées, pas aux CRS ! ces gentils petits jeunes bien mignons, bien pétris de bons sentiments, qui voient dans le loup le frère de l'agneau (on se croirait chez les témoins de Jéhovah, il faut que j'arrête la consommation d'andouillettes).
17 octobre 2008, 01:15   Re : Avis divergent
Les amis du désastre ne résident pas tous dans les beaux quartiers. Il y a des foules d'amis du désastre dans les banlieues, aux premières loges ; appuyés sur la rambarde, ils le contemplent, le désastre, l'admirent et en encouragent les protagonistes. Mieux, beaucoup sont les agents actifs du désastre, ils tisonnent, attisent, soufflent sur les braises. Parfois, il est vrai, ils en prennent plein la figure ; mais, tout couverts qu'ils sont de la suie du désastre, le poil roussi, ils n'en continuent pas moins car c'est toujours et encore, encore, la faute de la France, la France moisie, rancie, raciste, au front bas, égoïste et apeurée.

On aurait bien tort de croire que c'est par défaut de proximité ou de connaissance que les amis du désastre le sont. Ils savent. Tout le monde sait.
17 octobre 2008, 08:06   Re : Avis divergent
Oui. On insiste souvent sur l'inconscience des Amis du désastre (adeptes du politiquement correct, etc.), on oublie souvent la part de ressentiment et de haine de nos sociétés.
Utilisateur anonyme
17 octobre 2008, 10:11   Re : Avis divergent
Oui, d'accord avec Marcel Meyer (je n'avais pas précisé que je pensais à "l'élite" des amis du désastre...).
Ils savent, mais on excuse tout au nouveau prolétariat grâce auquel ils supposent un renversement possible de l'ordre établi. Enfin pour certains ce doit être cette vision. J'ai (ou avais) une amie qui travaille dans le social. Son administration pour économiser sur les loyers s'est implantée dans une "zus". Ce furent des incidents nombreux, pneus crevés, vitres brisées. Elle m'en faisait le rapport précis, le déplorait, demandait à partir au plus tôt, et ne mettait nullement en avant la question sociale, bien qu'elle fût de gauche. Ceci ne l'a pas empêchée plus tard de ne voir dans les évènements des banlieues essentiellement une révolte justifiée des pauvres contre l'ordre établi. Je n'arrive pas à comprendre cette dichotomie. Comme elle était partie de la Zus depuis un certain temps , je me suis dit qu'elle avait peut-être oublié. Je me demande quelle aurait été sa position si elle avait été obligée de rester travailler dans la zus.
Je suis d'accord avec l'intervention de Marcel Meyer à ceci près que le sens investi dans le désastre par les spectateurs au poil roussi du balcon n'est pas le même que pour nous. Là où n'importe qu'elle personne, douée du minimum de sens commun, devant telle ou telle émeute, verra des voyous brûler des écoles, l'ami-du-disaster verra des héritiers de la Commune en insurrection contre la violence symbolique infligée par l'ordre normatif blancho-centré. C'est le règne de l'idéologie au sens de Marx : conscience inversée du réel. Rien de nouveau sous le soleil si l'on songe aux intellectuels qui au moment de la collectivisation stalinienne et la famine en Ukraine dans les années 30 croyaient assiter à la mise en place du paradis abondanciste. Idem en 1966, au moment de la Révolution culturelle.
Cher Marcel, le titre de mon message n’est absolument pas ironique. J’ai l’impression d’avoir dans mon entourage un exemple vivant du système éducatif républicain tel que les intervenants le déplorent ici et des méfaits de l’embrigadement général aux valeurs de la mixité et de la compassion.
Depuis quelques semaines, j’ai une jeune étudiante originaire de Haute-Savoie, naturalisée belge depuis 8 mois alors que sa famille est toujours en France. En début d’année, elle a proclamé haut et fort qu’elle détestait la France. Justifiant : « Quoi ? Un président qui vous dit : la France, aimez-la ou quittez-la !...Eh bien, je l’ai quittée. ». Et enfin : « D’abord, c’est quoi ce pays qui n’aime pas les étrangers ! ». Bien. Son attitude est d’une cohérence irréprochable. Mais je ne peux m’empêcher de plaindre cette jeune fille, une telle inconscience serre le cœur. Ce matin, j’ai proposé un exercice de lecture de composition d’un tableau. J’avais une quantité d’images de tous les siècles et de toutes les époques et, naturellement, pas mal de tableaux religieux. Je n’irai pas prétendre que nos étudiants connaissent de fond en comble l’Ancien et le Nouveau Testament. Disons qu’ils ont en général des notions plus ou moins vagues et d’autres plus nettes. Notre petite nouvelle compatriote n’a absolument aucune repère, aucune idée du moindre personnage biblique. David et Goliath, Abraham et Isaac, Judith, Caïn et Abel pour ne parler que des plus courants ne lui disent absolument RIEN. Plus grave : devant le tableau du Titien « Ecce homo », elle n’a pu identifier ni le Christ, ni Pilate et ignorait totalement l’épisode de la flagellation et tout le reste de toute façon. Ne croyez pas qu’elle soit de mauvaise foi (pardon pour le jeu de mots) car elle est extrêmement intéressée, motivée, présente, joyeuse, un vrai petit pinson (quoiqu'il me semble tout de même qu'elle en parle un peu beaucoup de cette patrie vitupérée...).
Je ne sais pas si elle est représentative de sa génération mais si c’est le cas (j’espère au contraire que c’est un cas isolé) j’ai l’impression que les racines chrétiennes de l’Europe ne sont guère susceptibles de déclencher un enthousiasme délirant chez les jeunes adultes d’aujourd’hui !
Imaginez un instant, chère Aline, que ce que vous racontez-là à propos du face-à-face entre votre petit pinson déraciné et l'œuvre du Titien se passe dans un collège ou un lycée de la banlieue parisienne...

On lit parfois ces temps-ci que le processus de déchristianisation se serait arrêté et que le mouvement aurait même commencé à s'inverser. Qu'en pensent les forumeurs compétents ? Il est vrai que le christianisme en a vu d'autres mais tout de même, cette fois il repartirait quasiment de rien. Mais ce qie vous racontez pose sans doute davantage une question de culture que de foi : après tout, il n'est pas besoin de croire aux dieux des Grecs et des Romains pour comprendre et apprécier les récits et représentations de leurs ébats et aventures.
Il aurait fallu, dans les collèges et lycée, distinguer "cours de religion" et "cours de sciences religieuse". Je suis bien placé pour savoir qu'en Belgique, l'examen de "religion" s'est parfois transformé en examen de la foi de l'élève. Et le professeur, s'il avait fait la philo, par exemple (et avait donc le DROIT, même s'il était incroyant, d'être titulaire d'un cours de "religion", en étant parfois bien plus compétent que son collègue professeur de gymnastique mais pratiquant), se voyait parfois obligé de suivre des cours "complémentaires" dépendant de l'évêché, s'il voulait être nommé. Après cela, il ne faut pas s'étonner...
Oui, évidemment, cher Marcel, il s’agit d’une question de culture et non de religiosité.

"Imaginez un instant, chère Aline, que ce que vous racontez-là à propos du face-à-face entre votre petit pinson déraciné et l'œuvre du Titien se passe dans un collège ou un lycée de la banlieue parisienne..."


Je n'avais pas pensé aux écoles de banlieues, mais j'imagine qu'elles ne sont pas la mesure de toute chose! Mais j’imagine, j’ose imaginer un instant le déraciné petit pinson fraîchement diplômé débarquant avec un aplomb du tonnerre de Dieu dans votre école de banlieue. Se souciant comme d’une guigne de déférence, de respect de la religion musulmane, de souci de ne pas froisser et autres balivernes. Y allant AU CULOT et proposant, oui, pourquoi pas, les axes de lecture de tableaux, d’inspiration religieuse et autres, et des « ecce homo » et des piéta et des annonciations. Sans provocation, avec une tranquille assurance. Y a-t-il autre chose qui marche que l’aplomb avec de telles classes ? J’en parle à mon aise, direz-vous avec mes classes « de luxe » et je sens que je n’échapperai pas aux ricanements. Mais enfin, après l’autocensure et la crainte qui ont démontré leur inefficacité, il faut bien tenter QUELQUE CHOSE ! (Ou alors les envoyer tous galoper dans les champs le temps que passe le mauvais moment de l’adolescence… mais pour les « recapturer », je n’ai pas (encore) d’idée).
Le culot ? Oui sans doute, l'autorité plutôt. De toute façon, tout vaut mieux que la lâcheté, la démagogie et la démission qui dominent aujourd'hui. Mais enfin, pour que cela fonctionne, il faudrait que votre pinson ait entre-temps acquis une véritable culture d'iconologie chrétienne et que son public s'en laisse conter...
On s'y emploie, cher Marcel, on s'y emploie...
Utilisateur anonyme
18 octobre 2008, 01:09   Une pauvre petite fille sous tranquilisants
"(...) tout vaut mieux que la lâcheté, la démagogie et la démission qui dominent aujourd'hui."

Cher Marcel, vous oubliez les effrayants progrès de la médicalisation, et vous n'êtes pas le seul. Je suis pour ma part consterné qu'une paire de gifles ou une caresse, administrées à un enfant de dix ans soit considérées avec effroi ou suspicion par des éducateurs qui, par ailleurs, regardent sans émotion particulière la prescription, pour le même enfant, de ritaline et autres substances.
Il y a manifestement un lien, qui me reste en partie mystérieux, entre l'infantilisation générale qui caractérise l'ère post-moderne (ou, pour parler comme Muray, post-historique) et cette élévation de l'enfant biologique sur le piedestal de l'intouchabilité, qu'elle soit punitive ou de tendresse.
Utilisateur anonyme
18 octobre 2008, 09:40   Re : Une pauvre petite fille sans racines
Je ne mets pas en doute les compétences ornithologiques d'Aline et de Marcel Meyer, mais ce pinson ne serait-il pas plutôt un serin ? Je veux dire que si l'on trouve des bécasses en Haute-Savoie, la gente à plume (et à poil) y est très diversifiée...
Utilisateur anonyme
18 octobre 2008, 22:46   Re : Que dit-elle de moi cette gente assassine (F. Villon) ?
Oups ! J'ai substantivé un adjectif en pensant à cette jeune bécasse ! C'est la gent, bien sûr !

Et pour ma punition je cite ce que vous avez assurément pensé de l'auteur de cette bourde :

Citation

Des légions d'abrutis, croyant faire montre d'un style recherché, emploient à l'oral comme à l'écrit la locution « la gente féminine ». Or Gent, gente est la forme archaïque de l'adjectif gentil Il eût fallu qu'ils employassent gent, du latin gens, gentis : c'est un nom féminin qui signifie nation, peuple, espèce, lignée... et se prononce jan.
Exemples : La gent trotte-menu (La Fontaine à propos des souris), la gent sacrilège (Voltaire), La gent ailée et la gent féminine.
Un sacré "substantiveur" ce Corto !
Moi, j'ai cru que c'était de l'italien, ce qui n'allait pas mal avec "Corto"...
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