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Pointe de vanité

Envoyé par Renaud Camus 
16 octobre 2008, 22:28   Pointe de vanité
Je tiens à signaler à notre amie Cassandre qu'un article de Valeurs actuelles, à propos de ma Grande Déculturation, et d'ailleurs favorable, m'appelle « notre Cassandre nationale ». Je ne suis pas peu fier de la promotion.
17 octobre 2008, 11:57   Re : Pointe de vanité
Cher président, avec vous, la référence à Cassandre deviendra vite obsolète. Des plus lucides à venir on ne dira plus "ils font leur Cassandre", mais ils font leur Renaud Camus. Ce sera alors, pour vous, la rançon de la gloire.
17 octobre 2008, 12:00   Re : Pointe de vanité
Cher Renaud Camus, il n'y a pas que Valeurs actuelles dans la vie, il y a aussi L'Huma, qui vous fait l'honneur d'une amène critique :

Tribune libre -
Article paru le 17 septembre 2008
La chronique de Cynthia Fleury

La déculturation démocratique


Collège des Bernardins. Le « parlement du monde savant » - dixit Gabriel de Broglie, président de l’Institut - se tient prêt à accueillir Benoît XVI.

Les sciences, les arts et la culture sont à l’écoute du souverain pontife. Le discours évoque les racines de la culture européenne et la nature du monachisme occidental. Car chercher Dieu, pour les moines, c’était « s’appliquer à trouver ce qui a de la valeur et demeure toujours », chercher le « définitif » derrière le provisoire. Quaerere Deum ou la mise en place de la vraie culture car, au dire du pape, « eschatologie et grammaire » sont indissociables l’une de l’autre. Les bibliothèques sont des monastères oubliés, un lieu vers les paroles, avant la Parole.

Celui qui n’ira pas contredire le théologien, c’est Renaud Camus. Quand on dit Camus on pense à Albert.

Pour retrouver Renaud, il faut citer « l’affaire ». Et un dernier opus publié chez Fayard, la Grande Déculturation (2008).

« Le modèle, la référence mythique, la seule forme actuellement concevable d’une lointaine et infime espérance, écrit l’auteur, ce sont les couvents du haut Moyen Âge, où trouvèrent un abri, au milieu de la violence et de la barbarie, et dans l’attente détiques temps meilleurs, autant de lambeaux de la civilisation antique qu’il était possible d’en sauver tant bien que mal. Nos couvents à nous, laïques et culturels, ne pourront sans doute pas être réels car il n’y a plus d’isolement possible sur le territoire entièrement quadrillé, commercialisé, banalisé, aménagé, viabilisé, couvert, de la banlieue universelle. » Alors c’est sûr, ce lieu édifié par les fils de saint Bernard de Clairvaux plaira à l’écrivain. Sans doute moins la pompe pipolesque qui l’embuait. Car le tout-Paris était là tout de même… « La culture doit aimer comme la plus sûre de ses alliés, en ce réensauvagement du monde qu’inaugure son effacement, la négligence méprisante où elle est tenue. »

Déculturation, parce que la culture est devenue une marque. Derrière la culture, le profit - d’autres diraient la survie. Derrière le Louvre, Abu Dhabi et les quarante… conservateurs. Les pragmatiques pensent gagner sur les « deux tableaux ». Ceux qui se déclarent lucides savent bien que tout cela coûtera cher. Car « ce qui est ruineux, c’est l’épuisante nécessité d’occuper l’inculture, de la distraire, de la canaliser, de la satisfaire pour les besoins de la paix sociale, de la sécurité et du profit ». C’est dispendieux et c’est rentable. Pas pour les mêmes, bien sûr. La culture de masse maintient chacun dans sa caste, l’y enferme avec douceur et distraction. Elle efface la lutte, pas les classes.

Par définition, « l’inculture s’ennuie », elle a toujours faim de nouveautés. Et par définition aussi, elle n’est jamais assez culturelle. « De même que le Moyen Âge n’était jamais assez médiéval pour le goût troubadour, poursuit Renaud Camus, Byzance assez byzantine pour le byzantinisme, l’Orient assez pittoresque pour l’orientalisme, la culture n’est jamais assez aimable pour l’inculture, assez accueillante, assez visible et repérable comme telle (…). Il lui faut sans cesse l’améliorer (…), en offrir des imitations plus convaincantes et reconnaissables qu’elle ne l’est elle-même, plus immédiatement gratifiantes narcissiquement. »

Non, la culture n’est pas chère… car « c’est moins la culture qui exige d’importants moyens que l’éternelle et fastidieuse distraction de l’inculture, toujours à recommencer ».

Pour Renaud Camus, impossible d’assimiler culture et démocratie. « Se cultiver, c’est se rendre inégal à soi-même. » Et s’il faut pratiquer l’égalité, c’est en concédant un « égal accès à cette inégalité radicale ». Par ailleurs - et peut-être faut-il s’interroger davantage sur cette vérité qui semble inaudible - la démocratie n’est pas née de la culture de masse mais d’esprits bien aristocratiques et rompus au devoir de s’élever. Alors la question qui nous taraude…

La démocratie survivra-t-elle à la culture de masse ?

Est-il seulement possible que celle-ci sache la protéger des obscurantismes du futur ?

Un réquisit pour des élites culturelles ? Car devant « l’immense classe unique culturelle petite-bourgeoise », Renaud Camus forme sa complainte. « L’argent étant partout et toujours donné comme l’unique clef de tout, il n’y a plus entre les riches et les pauvres (…) qu’une seule différence, c’est l’argent. » Cynisme ? Réactionnisme ? Perspicacité ? Il est vrai que la ruine n’a jamais été pour les classes désargentées de la noblesse un souci. Nées élites, elles le demeuraient par l’éducation.

Alors il ne tient qu’à la République d’anoblir les pauvres.
17 octobre 2008, 12:32   Re : Pointe de vanité
Renaud Camus, agent du stalinisme mondial : je le savais ! Je le savais ! Je...
Utilisateur anonyme
17 octobre 2008, 12:38   Re : La prédiction de Cassandre
Je vous le dis, en vérité, le temps est proche où la pensée de Renaud Camus sera reconnue comme parole d'évangile et source d'inspiration de tout l'arc-en-ciel des formations politiques hexagonales. Avant de gagner, de proche en proche et de loin en loin, par monts et par vaux, sommets et rivières, glaciers et abîmes, d'écho en écho, comme portée, soulevée par milles initiés dépositaires de la flamme, tel un nouveau paradigme brisant les fausses certitudes d'un temps vermoulu, et apporter au monde les pierres fondatrices d'une nouvelle renaissance. Le temps de l'espoir pointe à l'horizon. Bientôt seront adoubés les nobles esprits qui ont annoncé la nouvelle et qui ont cessé de crier dans le désert. Hosannah !
Utilisateur anonyme
17 octobre 2008, 12:50   Re : Pointe de vanité
Ah ah ah ah ah…
17 octobre 2008, 12:51   Re : Pointe de vanité
Permettez-moi de rappeler que la citation de Benoît XVI, "chercher Dieu, c'est se laisser chercher par Lui", est de Bernard de Claivaux.
Peu de commentateurs l'ont relevé.
Utilisateur anonyme
17 octobre 2008, 12:54   Re : Pointe de vanité
Bernard, je croyais qu'il était de Waterloo !?
17 octobre 2008, 14:26   Re : Pointe de vanité
Voyons ! Moi je n'aurais jamais fait le coup qu'il a fait à Abélard !
17 octobre 2008, 14:56   Re : Pointe de vanité
Incroyable ! Merci beaucoup, M. Petit-Détour. Il m'avait échappé, celui-là.
17 octobre 2008, 16:27   Re : La prédiction de Cassandre
Oui, Hosannah! comme vous dites cher Corto! Qu'il doit être bon d'échapper au châtiment pour celui qui a eu le tort d'avoir raison trop tôt!
Utilisateur anonyme
17 octobre 2008, 16:33   Re : La prédiction de Cassandre
Oh, chère Aline, vous ici ? Quelle joie !
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