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Petite réflexion, peut-être ridicule

Envoyé par Ostinato 
Qu'en pensent les férus en économie ?

Je me demande si l'on peut sortir de la crise financière, quansd les opérateurs en bourse (dits traders) sont d4impottants bénéficiaires de la spéculation financière. Par exemple toute mesure qui diminuerait leurs avantages en assainissant les pratiques financières, pourrait-elle se traduire par une hausse boursière ? C'est peut-être idiot, je l'imagine bien.
Il est question de limiter, sinon d'interdire, la spéculation à la baisse (vente de titres que l'on ne possède pas encore); cela aurait pour effet d'atténuer la volatilité des cotations en éloignant ce type de spéculateurs (les shorts), mais ne pourrait en aucun cas se traduire par une hausse boursière.

On notera que le short prend en fait des risques énormes, bien plus grands que les longs (qui eux spéculent à la hausse, achètent ferme pour déboucler plus tard leur position quand le titre a augmenté) car dans le cas du baissier (c'est le nom français du short, un peu oublié) qui voit le titre ne pas baisser mais au contraire augmenter, la perte qui en résulte est sans limite assignable puisque par définition les hausses ne connaissent pas de plafond, tandis que le haussier verra, dans le pire des cas, ses pertes stoppées par le plancher du zéro: aucun titre n'ayant jamais été coté en valeur négative.
Utilisateur anonyme
18 octobre 2008, 14:03   Re : Petite réflexion, peut-être ridicule
On entend dire que la récente baisse considérable des bourses (mais nullement extraordinaire si on la compare avec les crises des décennies précédentes) serait due à la vente massive de titres et positions par les hedge funds, contraints de le faire pour rembourser des clients inquiets. Faudrait-il punir ces clients responsables de ce bradage généralisé ?
Ce que vous me dites, Francis, est presque équivalent pour moi au "petit i" de l'algèbre, nombre imaginaire qui a failli produire l'ébullition de mon cerveau. Quoique je pense qu'avec une réflexion un peu plus approfondie, je vais peut-être comprendre. Pourriez vous illustrer votre propos par les conséquences qui en résultent ? S'il y a une limite à la baisse par le zéro, en quoi cela induit-il des comportements des opérateurs favorables à une sortie de crise ? Qu'advient-il quand on tend vers zéro ?
Vous m'ouvrez des horizons Ostinato: le baissier est bien comme le petit "i" des nombres complexes qui, au carré, fait moins un: il spécule la tête en bas, à la façon des chauve-souris.
Utilisateur anonyme
18 octobre 2008, 14:06   Re : Petite réflexion, peut-être ridicule
"Il est question de limiter, sinon d'interdire, la spéculation à la baisse (vente de titres que l'on ne possède pas encore); cela aurait pour effet d'atténuer la volatilité des cotations en éloignant ce type de spéculateurs (les shorts), mais ne pourrait en aucun cas se traduire par une hausse boursière."

Cher Francis, auriez-vous la gentillesse (et le temps) de m'expliquer un peu plus en détail le mécanisme de cette spéculation à la baisse (les shorts).
Utilisateur anonyme
18 octobre 2008, 14:11   Petit ip
Chers amis, auriez-vous la gentillesse de faire moins de bruit ? J'essaie de prier, dans la pièce à côté, pour que mon esprit s'ouvre enfin à la rude peine économique, et je n'entends qu'une Messe de Couperin François, mélangée aux Cris de Paris, venant de chez vous.
Cher Boris, je ne peux que vous inciter à utiliser vos capacités d'abstraction....
Utilisateur anonyme
18 octobre 2008, 14:19   Re : La vente à découvert pour les nuls
Il faudrait quand même pas demander à Francis de passer son temps à faire de la vulgarisation, alors que l'information abonde !

Citation

Nous allons voir ici les éléments techniques présents dans les phases baissières liées aux ventes à découvert. La vente à découvert (VAD) consiste à vendre un titre que l'on ne détient pas en se le faisant prêter contre intérêts par un intermédiaire financier (votre banque) puis à le racheter pour le rendre au prêteur initial. C'est l'opération inverse de l'achat/vente classique qui formalise une anticipation haussière (acheter pour vendre plus haut), soit une vente/achat (vendre haut pour racheter plus bas.) Vous pensez que le titre A qui cote 100 va descendre à 85, vous faites une vente à découvert à 100 puis le rachetez à 85 en empochant la différence soit 15 (- les frais)

Le principe est ainsi très simple et permet de suivre les phases baissières tout en en bénéficiant. Pour un français cela n'est possible que sur les valeurs éligibles au SRD (cf. pour le détail de cette notion, le 1er livre dans la rubrique 'votre formation' sur la gauche de la page 133 à 136 avec le détail de la technique du report) et est interdit dans un PEA (Plan d'Epargne en Actions) Les conditions particulières sont à vérifier au cas par cas auprès de son intermédiaire notamment pour les coûts et les effets de levier possibles associés.

1 / Le contexte et l'enclenchement des positions :

Dans l'article du 31 mai dernier intitulé La crise bancaire US est-elle finie ? un graphe sur 15 ans était présenté concernant l'indice des banques US 'BKX'. C'est cet indice qui va nous servir d'exemple. Une aubaine incomparable vu la situation actuelle qui va nous servir d'exemple concret en temps réel tout en permettant de faire un point sur cette dernière semaine.

Sur le haut du point cerclé de jaune sur la courbe du 1er graphe nous évoquions fin mai dans le lien ci-dessus : "Si l'ensemble du compartiment des bancaires US se mettait à dévisser, nous pourrions simplement voir plus que de la vaisselle cassée. Vous l'expliquer après... quel intérêt ? La seule chose qu'on puisse vous délivrer valablement est que la probabilité d'un dérapage est élevée sur les niveaux repris sur le dernier graphe (....) l'indice des bancaires US n'a pas encore tout à fait donné son verdict."

Le verdict est désormais connu de tous... il était un peu tôt pour conclure à la fin de la crise. A partir du moment où un tel support vieux de 10 ans est rompu que se passe-t-il ? (Nous sommes dans la partie inférieure du rond jaune)
Apprendre et comprendre la bourse en temps réel : effets des débouclages de ventes à découvert
Un grand nombre de positions à l'achat sont 'coupées' par des ordres STOP pour limiter les pertes à mesure que la rupture de tendance se matérialise et ceci a tendance à mettre les acheteurs sur le banc dans l'attente d'y voir plus clair. L'autre phénomène qui va renforcer le mouvement baissier est l'arrivée de ceux qui émettent sur le marché des positions baissières via notamment des ventes à découvert. Eux par contre quittent leur banc et entrent en scène. Là aussi des ordres s'enclenchent mais à la baisse. Le mouvement cumulant tous ces aspects a tendance à être généralement plutôt violent. Nous voilà automatiquement beaucoup plus bas...

2 / Déroulement et débouclages des positions :

Une fois la phase baissière actée comme pour une phase haussière, un canal se matérialise dans ce sens ou tout autre forme graphique pour son déroulé. Si les rachats de positions ne sont pas toujours nets sur les graphes, on a avec l'exemple du BKX un suivi à la trace particulièrement parlant. Lundi au retour du week-end très tendu au sujet de FAnnie Mae, les ventes ont redoublé brisant la tendance baissière avec un point d'inflexion mardi lié à l'annonce par M.Cox, patron de la SEC, le gendarme de la bourse US, de limiter les "naked short selling" (ventes à découvert nues) permettant de vendre à découvert sans devoir emprunter / restituer le titre sur Fannie Mae et Freddie Mac. Supposées être à effet immédiat, ces nouvelles règles sont décrites plus précisément le lendemain, mercredi, comme étant actives à partir de lundi prochain et sur un nombre de titres plus importants. Le BKX s'embrase.
Apprendre et comprendre la bourse en temps réel : effets des débouclages de ventes à découvert
→ Que se passe-t-il ?

- l'effet psychologique lié à l'intervention d'une telle autorité sur le règlement amène des anticipations haussières, la pression vendeuse étant de fait amoindrie. Toute position baissière revient sur le fond dans le cas d'espèce 'à jouer contre l'autorité de marché'. Il devient alors nécessaire d'avoir plus d'une conviction sérieuse pour les initier...
- tous les opérateurs en position baissière limitent leurs positions nouvelles dans ce sens. En réintégrant l'ancien canal en rouge sur le graphe 2 cette fois-ci ce sont les ordres STOP qui s'enclenchent mais sur les ventes à découvert envoyant sur le marché une masse d'ordres donc d'achat pour déboucler les positions vendeuses. Pour limiter sa perte sur une vente à découvert, un vendeur se retrouve ainsi acheteur quelque peu malgré lui ce qui explique l'amplification du mouvement selon le processus inverse de celui décrit plus haut où le banc voit moins d'acheteurs s'y asseoir que de vendeurs.

3 / Quelques enseignements sur les effets des débouclages de ventes à découvert :

Bien sûr, la plupart des retournements et rachats de positions vendeuses offrent rarement un tel suivi et sont beaucoup plus 'flous' mais plusieurs éléments se dégagent et sont à retenir :

* les mouvements ont tendance à être plus amples et violents que lors de l'enclenchement initial des positions car :

- la perte avec une position acheteuse est limitée à O (zéro) matériellement et psychologiquement. La perte avec une position vendeuse est matériellement infinie théoriquement car il n'y pas de limite à la hausse. Un vendeur à découvert est soumis ainsi naturellement à un stress psychologique supérieur l'engageant à déboucler ou 'couper' à la hâte.
- les positions vendeuses sont en général le fait de personnes expérimentées ou de professionnels dont les niveaux de STOP sont proches des droites et pour des montants conséquents. Leur réactivité supérieure à se placer dans l'autre sens inflige à la tendance un retournement vif.
- enfin, cette population d'intervenants travaille plus largement avec des effets de levier qui rendent les choses encore plus 'saillantes' dans le suivi des positions et dans les conséquences d'éventuels revers de fortune.

Généralement la proportion de ventes à découvert qui 'sautent' lors des déclenchements de STOP est supérieure à celle des positions acheteuses qui ne sont pas autant protégées de la sorte. Le marché est ainsi 'vidé' de ses vendeurs par la raréfaction des nouvelles positions et augmente le rapport vendeurs/Acheteurs en faveur de ces derniers d'autant qu'on y trouvent ceux obligés de le devenir pour limiter leurs pertes sans qu'il aient de raison "d'acheter" autre que celle de sortir au plus vite du marché.

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Les rachats de positions vendeuses à découvert une fois déclenchés pour une raison ciblée ou par épuisement des forces vendeuses pour une raison quelconque créent ainsi le plus souvent des lignes de fracture dans les courbes. Le graphe 3 en est l'expression dans notre exemple actuel avec un chandelier pour juillet totalement atypique dans son amplitude.

La configuration antérieure avec une baisse forte mais régulière les précédentes semaines qui n'avait pas nettoyé en cours de route ce type de positions engendre dans ce cas une accumulation qui renforce encore le jaillissement. Si de tels changements réglementaires sont un cas à part, la rupture de tendance baissière (donc au niveau de sa résistance) est le lieu idéal et logique pour avoir ce type de phénomène.


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Il convient alors au cas par cas de déterminer si on se place pour ce mouvement le plus souvent court terme souvent rapide et prononcé et prendre garde pour les positions acheteuses à plus long terme à l'arrivée d'un courant acheteur plus profond pour initier ce type de positions, un pull-back ou un nouveau test de la droite franchie constituant un point d'entrée qui présente alors une meilleure sécurité dans cette optique.


En pareil cas, on dit que les 'shorts' (ceux détenants des positions baissières par opposition aux 'longs' soit ceux ayants des positions à la hausse) se sont faits 'coincés' ou 'squeezés'. Nous avons vécu un 'short squeeze' mémorable cette 2ème partie de semaine. Le 'long-squeeze' existe aussi mais est bien plus commun pour les raisons évoquées ici (jargon associé notamment sur les forums : 'VADer, shorter, squeezer, je suis en VAD avec un stop à xx € pour ne pas me faire squeezer. Demain, je repasse short. Mon stop a sauté sur ma dernière VAD ...')
Utilisateur anonyme
18 octobre 2008, 14:22   Re : Petite réflexion, peut-être ridicule
Abstraction vous-mêmes !
J'ai mal à mon petit i.
Si vous estimez, à l'issue de recherches poussées, ce que ce petit monde se plaît à appeler "due diligence", parce que vous avez aussi soigneusement lu et scruté le "prospectus" de l'IPO du titre, en jugeant de la solidité du business plan de la société concernée, de son PER (price-earning ratio), etc. que ledit titre est surévalué par le marché, vous vous fixez une date et un prix v-dv pour le vendre à un niveau (-dv) légèrement inférieur à celui de sa cotation du jour (v), afin d'infléchir le mouvement à la baisse, donc vous vendez au jour j 50000 actions de la société X au prix v-dv, et à une date ultérieure, j+5 à vous acheterez le même lot de 50000 actions à un prix que vous pariez sera moins cher encore que v-dv, et qui sera v-dv2. Notez bien que ce jour j où vous opérez la vente, nous ne vous possédez pas ces actions. Vous promettez seulement de les livrer à j+5, jour où vous les acquerrez, spéculez-vous, à la cotation du jour qui sera au plus v-dv2. Si tout ce passe bien, vous aurez encaissé à j+5 (v-dv1) - (v-dv2), ce qui fait une différence positive puisque moins moins moins égale plus. En fait, aucune action n'aura changé de main: on vous versera seulement la différence.

La cata survient lorsqu'à j+5 où vous avez promis d'acheter le titre que vous avez vendu cinq jours auparavant, celui-ci a grimpé en dépit de vos efforts pour le déprécier (notamment une intense propagande négative dans les forums spécialisés, Bloomberg, Yahoo finance, etc.), vous achetez donc plus cher que vous n'avez vendu. La grosse cata apparaît, comme dans le cas que je signalais à Ostinato, quand votre call est non pas à j+5 mais à j+30, voire j+n avec "n" indéfini ou reconductible. Vous voyez vos pertes grandir alors absolument sans aucune limite, avec appels de marge, intérêt, etc. et pour les compensez, vous multipliez les positions à terme comme susdit. Vous tombez alors dans le cas Kerviel ou assimilé.

Ce que je vous expose ici est la formule la plus basique qui soit, sachant que tout se dérive, et que tout n'est que pari sur des paris.
Bon bon, je vais voir ce que je puis comprendre...Il va me falloir un peu de temps. Je ne manquerai pas de vous faire part d'une éventuelle illumination.
Utilisateur anonyme
18 octobre 2008, 14:59   Re : Petite réflexion, peut-être ridicule
Cher Francis merci. Je vais relire une ou deux fois quand même...
18 octobre 2008, 20:33   Corner
Le baissier peut se retrouver dans la situation dite du "corner", en français "coincé".


Concrètement, il risque de ne pas pouvoir fournir, à l'échéance, les titres (ou les biens, dans le cas des matières premières) qu'il n'a pas. Dans ce cas, les prix s'envolent, et comme les spéculateurs jouent sur des marges (avec un effet de levier : par exemple, avec 1000 Euros de dépôt, ils peuvent acheter 10000 Euros), il y a ruine immédiate.

Prenons un exemple, lié aux matières premières.

X pense que le pétrole va baisser. Il vend donc 100000 b. à l'échéance de novembre, avec un prix de, mettons, 78 €. Il a besoin d'une couverture de 10000 Euros, mettons.

Or, au 25 octobre, le pétrole est remonté à 85 : perte sèche de 7 €. Si beaucoup de personnes sont dans le même cas, il y aura "corner", c'est à dire demande artificielle, et le 1er le pétrole sera à 120 €, pour s'effondrer ensuite.
19 octobre 2008, 09:52   Re : Corner
Citation
le 1er le pétrole sera à 120 €, pour s'effondrer ensuite.

Oui et après on nous dira que les réserves s'épuisent .....
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