des fêtes. Ça a commencé par une salve de trois jours fériés consécutifs en guise d’entrée en matière, brutale à couper le souffle :
Rosh Hashanah. Humeur massacrante, l’année dernière je m’y étais cassé l’extrémité du pouce en voulant chasser une mouche piqueuse, cette année j’ai chopé une crève pas possible. Si quelqu’un a encore le front de me souhaiter d’un air réjoui :
shana tova !, j’le crève. Puis est arrivé le grumeau inavalable, qui ne passe pas, Kippour, la journée morte infernale, où le silence artificiel est transpercé par les criailleries des enfants dévalant à bicyclette les rues vides. Heureusement qu’à Tel-Aviv, place Dizengoff, une bande d’enkippatés, qui se croient de plus en plus partout chez eux, a eu la malencontreuse idée d’organiser une prière collective, avec séparation des sexes pour bien faire : ils se sont heurtés à des nervis laïcs nerveux qui leur ont signifié de déguerpir illico, et qu’ils n’avaient pas à emmerder les gens avec leurs conneries. Cela console, l’humain résiste. Maintenant c’est
Souccot, la fête dite des Tabernacles, où l'on n'est censé se sustenter que dans des cabanes faites de branchages. Encore une semaine, on est sur les genoux. Courage, amis juifs de nulle part, on voit la terre ! Celle des déracinés, la vraie demeure.
