A l'aune de la rareté, l'individu ne peut que primer sur la société : il se formera toujours et en toute circonstance des sociétés de toute nature, mais tel individu est absolument unique par le fait de sa finitude, de son caractère éphémère et de sa conscience de soi qui fonctionne comme un marqueur de singularité irréductible. Aussi, qu'on exhorte l'Un à se sacrifier pour le nombre et y voie un signe de grandeur est une supercherie et un contresens, quand il ne s'agit en vérité que d'une dilution, littéralement, de la valeur à son maximum de définition dans l'indéfinitude du multiple et du collectif, d'une perte et d'une déperdition, en qualité, en richesse et en sens. Cela équivaut à décréter la prééminence de la
hylé, matière première sociale, sur l'
eidos, principe de distinction et d'achèvement, et vouloir que ce dernier abdique son existence même pour la continuation toujours assurée de la première.
