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« Réfléchissons ensemble à comment faire »

Envoyé par Renaud Camus 
(Madame le ministre de la Culture)
Elle parle aussi du "job", qu'elle trouve intéressant...
Elle est dans la finance ou la culture ??? Pardon, j'y pense, elle est dans la communication !
Utilisateur anonyme
20 octobre 2008, 14:11   Re : « Réfléchissons ensemble à comment faire »
"Déjà l'édifice de notre langage est trop ébranlé pour qu'il soit prudent pour la pensée d'y chercher encore un refuge ; et devant que de rebâtir, il importe de jeter bas ce qui paraît solide encore, ce qui fait mine de tenir debout. Les mots que conglomère encore l'artifice de la logique, il les faut disjoindre, isoler; les forcer de redéfiler devant des regards vierges, comme, après le déluge, un à un, les animaux sortis de l'arche-dictionnaire, avant toute conjugaison. Et si, par quelque vieille commodité, typographique uniquement, on les met bout à bout sur quelques lignes, avoir soin de les disposer dans un désordre où il n'aient aucune raison de se suivre - puisque c'est, avant tout, à l'anti-poétique raison qu'on en a.
Et il importe également, peut-être même davantage, après avoir disjoint les mots les uns des autres - à la manière des typos qui redistribuent avant de procéder à des formations nouvelles - il importe de les dissocier de leur histoire, de leur passé qui les appesantit d'un faix mort."



André Gide, extrait d'un article sur Dada, 1er avril 1920.
Finalement, Madame le ministre, la Culture, c'est ce qui reste quand on a tout essuyé.
A propos de Madame le ministre, justement, une petite anecdote me revient, qui m'avait fait rire en son temps :
Michel Crépeau s'était adressé un jour, à l'Assemblée je crois, à Marylise Lebranchu, alors secrétaire d'Etat aux PME et au commerce, en commençant par "Madame le ministre..." ; ce à quoi l'intéressée avait répondu par un cinglant "Madame la ministre, s'il vous plaît". Crépeau, goguenard, avait alors lancé "Oh, pardonnez-moi, Madame Labranchue !"
Utilisateur anonyme
20 octobre 2008, 14:43   Re : « Réfléchissons ensemble à comment faire »
Mais comment ont-ils su, pour le "e" ?
20 octobre 2008, 14:57   Lapsus oculi
Du message de M. Florentin, j'avais d'abord lu :

« Finalement, Madame le ministre de la Culture, c'est ce qui reste quand on a tout essuyé. »

Je m'apprêtais bien sûr à censurer.
Au Canada, on pratique aussi ce genre de sport, mais alors tout à fait officiellement :
[www.tbs-sct.gc.ca]
A propos, sur qu'est-ce que c'est la prononciation correcte...
J'ai suivi dernièrement un cours à la Sorbonne où il était question de Thérèse Desssqueyroux.
20 octobre 2008, 21:19   Desssqueyroux
Vous posez là une très intéressante question : il me semble (mais je peux me tromper) que Philippe Noiret, dans le film du même nom, prononçait "Dessskérou", je ne sais comment noter cela.

A ma connaissance, la prononciation gascone serait "Desskeïrouss", Mauriac ayant donc opté pour une forme "mixte", à la fois gascone et urbaine.
Plutôt Desskeïrou.
20 octobre 2008, 22:06   -ons
J'avais hésité, bien cher Florentin, entre -ou et -ous. Une recherche m'a montré que la graphie normalisée en gascon était, pour ce nom-là, -ons. Or (cela devient de plus en plus simple), en occitan "on" se prononce "ou" (voir, comme le sait Cassandre, le cas de Jean Boudou qui écrivait son nom Joan Bodon (le "o" intermédiaire se prononçant aussi "ou").
Ah zut, ma première réponse a disparu — sans doute avais-je oublié de l'envoyer ou bien, étant donné le caractère ultrasensible du sujet, le secrétaire-général m'aura censuré. Il est vrai que je n'avais même pas envisagé la possibilité du keï et imaginai que la question portait seulement sur la première syllabe. Mauriac, c'est un fait, et à mon vif regret, prononçait Dèsssquérou. Je penche "naturellement" pour Dékérou mais ne serais pas étonné de voir bientôt triompher Dèssskeïrouxxx
20 octobre 2008, 22:25   Regret
Bien cher Maître,


Vous n'avez rien à regretter : je pense que Mauriac, qui avait une très bonne prononciation, et qui savait aussi le gascon, avait justement choisi cette prononciation hybride et "rurale endimanchée" afin de bien montrer qui était le mari de Thérèse, un homme sans envergure, d'un milieu riche mais étriqué, sorti de la terre mais point encore parvenu en ville.

Sinon, Mauriac aurait dit "Dékérou" à la française, ou alors "DessKeïrou" ou "DessKeïrouss" à la gascone.
Je ne suis pas sûr de souscrire, en l'occurrence, à votre ligne de partage rural / urbain. La prononciation à la gasconne est très répandue en ville et la prononciation à la française (qui peut être le fait de Gascons de pure et très ancienne souche) fleurit couramment à la campagne. Mais nous nous rapprochons dangereusement du fatal débat sur Gers, pire que l'affaire Dreyfus pour la paix des ménages et des partis.
20 octobre 2008, 22:51   Re : Regret
"DessKeïrouss" à la gascone
Oui, de la même façon que le Gers s'est prononcé Gerssssss pendant des siècles, toutes classes agricoles et cultivées confondues.
(Ah ouf, je l'ai sortie).

PS (une minute plus tard). Oups, je me suis fais griller.
(qui peut être le fait de Gascons de pure et très ancienne souche)
Leur souche est peut-être ancienne et pure, mais leur langue est altérée par la jeune tradition jacobine! (kunsankimpur).
Utilisateur anonyme
21 octobre 2008, 09:05   La graphie fait tout
Aminata Dékérou, malienne
Tapez les mots "sur comment" sur Google...
Oui, ça fait peur.
Utilisateur anonyme
21 octobre 2008, 13:46   Cacahuètes



À la santé du Colonel !


En effet, cliquez !, qu'il disait…
Il y en a tout de même de savoureux :
« La vérité sur comment trouver son mec et toutes les nouveautés livre. »
Utilisateur anonyme
21 octobre 2008, 13:50   Re : « Réfléchissons ensemble à comment faire »
Quel indécrottable optimiste, ce Marcel ! (Rarement clic aura été aussi déprimant…)
Utilisateur anonyme
21 octobre 2008, 14:14   Re : réflechissons ensemble sur comment le faire crever !
Quelle belle image d'homophobe buveur de Ricard.
Utilisateur anonyme
21 octobre 2008, 14:29   Eh bien…
Il est atroce, j'en conviens, Cher Corto, mais vous iriez vraiment jusqu'à le faire crever, tout simplement parce que vous le pensez homophobe ??? Vous êtes effrayant !
Utilisateur anonyme
21 octobre 2008, 15:32   Re : Le Ricard qui tue
Mais non, Boris. Je veux juste lui offrir du Ricard à ce beau français de souche.
21 octobre 2008, 17:18   Affaire
Vous voulez dire l'Affaire Dreyfu ?
Un journaliste du Soir faisait remarquer dernièrement que les soubresauts que nous vivons ont au moins un avantage : celui d‘enrichir la langue française Et que, n’ayant finalement pas grand-chose à dire d’original, les consultants-exégètes cherchent à le dire de façon inédite.
On a vu naître les actifs toxiques partout. La France a subi des turbulences récessives parce que, paraît-il, les porte-parole de l’Elysée devaient au début éviter de prononcer le mot récession. La « croissance négative » n’étonne plus personne. Nous avons appris depuis qu’on peut « tirer une ligne de crédit » comme on se tirerait une ligne de coke. Et n’oublions pas la main invisible du marché qui s’est glissée partout!
Attention Aline, si vous parlez de "main invisible du marché qui s'est glissée partout", vous allez attirer Jmarc qui va nous parler de zouaves.
Mais oui, cher Francis! Vous l'avez simplement pris de vitesse!
Pris effectivement de vitesse et la main du zouave étant déjà amidonnée, je me vois contraint de quitter le Maghreb pour les complications de l'Orient. Les "mains invisibles" y étaient aussi fort agiles, ainsi qu'en témoigne Flaubert :

« Ce jour-là, mon Kellak me frottait doucement, quand, étant arrivé aux parties nobles, il a retroussé mes boules d'amour pour me les nettoyer, puis continuant à me frotter la poitrine de la main gauche il s'est mis à tirer sur mon vit et le polluant par un mouvement de traction, s'est penché sur mon épaule en me répétant : batchis, batchis (pourboire, pourboire)... »
21 octobre 2008, 23:31   Grande rue de Péra
Je puis d'ailleurs, de première main si j'ose dire, confirmer les propos de Flaubert. Je connais, juste au-dessus du Lycée de Galatasaray, un établissement de bain, un peu à droite du haut de la grande-rue-de-Péra, à Constantinople donc, où de forts attrayants "kellacs" offrent au voyageur fatigué ce type de prestation.

Tristement, le recul du français fait que le terme "batchis" ou "pourboire" est remplacé par "tip" (à entendre l'insistance, je pensais qu'il s'agissait de la version turque du Haré Krishna).
22 octobre 2008, 09:21   Re : Grande rue de Péra
Bon, à 23h26, ça doit être bien, mais à neuf heures du matin...
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