Le site du parti de l'In-nocence

Communiqué n° 747 : Sur la réforme de la classe de seconde

Le parti de l'In-nocence, qui a laissé à l'actuel ministre de l'Éducation nationale un long bénéfice du doute, ne peut décidément le suivre dans son actuel plan de réforme de la classe de seconde, étape liminaire de son entreprise de réorganisation des lycées ; et il ne peut considérer plus longtemps qu'en le désastre du système scolaire français et de ses gestionnaires M. Xavier Darcos est en quelque sorte un moindre mal.

Le parti de l'In-nocence désapprouve aussi bien les réductions d'horaires que l'introduction de semestres à l'anglo-saxonne, et il estime qu'en l'état intellectuel et culturel moyen des lycéens aujourd'hui s'en remettre davantage à leur autonomie et tabler sur une plus grande initiative de leur part est prendre exactement la direction opposée à celle d'un hypothétique sauvetage.

Le parti de l'In-nocence, en la débâcle de l'éducation dans notre pays, n'a d'espérance qu'en des îlots de résistance et de qualité d'enseignement maintenue ou restaurée selon le principe qu'il a toujours préconisé du triple volontariat, celui des professeurs, celui des parents et celui des élèves.
Quelqu'un connaît-il les effets réels de ce type de scolarité en Finlande, qu'un reportage télévisé, la semaine dernière, montrait sous un jour très favorable (élèves béats dans un grand lycée transparent, qui choisissent leurs cours sur des bornes internet, en fonction de leurs goûts, avec de nombreuses modalités possibles, à peu près comme dans un centre commercial...) ? Je parle des conséquences sur le "niveau" et sur la qualité du savoir transmis.
Pour rester dans le même ordre d'idées, quelqu'un sait-il ce qu'il est advenu de l'expérience poursuivie par l'institution anglaise : "Libres enfants de Summerhill" (ou quelque chose comme ça) , expérience portée au pinacle par la fine fleur progressiste de l'époque ?
Chère Cassandre,
Je me souviens de cette expérience de Summerhill, j'avais lu ce livre (Libres enfants de Summerhill) et si ma mémoire ne me trompe pas, écrit par Bruno Bettelheim. Très idyllique.
Bien longtemps après, quelques élèves de cette école s'étaient manifesté en écrivant (ou en répondant à des interviews) que ce n'était pas ce qu'on imaginait, car ce fameux Bettelheim était un tyran coléreux, et que les élèves ayant trop de problèmes psychologiques (normalement c'était une école pour autistes justement...!) étaient renvoyés, et que la plupart des élèves n'avaient fait aucune carrière par la suite (tout à fait le contraire de ce qu'avait prétendu ce pédagogue illuminé).
Je me demande si son suicide n'était pas dû à cet immense échec qu'il ne voulait pas admettre, plutôt qu'au chagrin d'être veuf - depuis de nombreuses années -.
Une femme, célèbre par la suite pour l'association crée par elle contre les chauffards des routes, avait travaillé dans cet établissement, et trouvait ces méthodes idéales, mais elle était très jeune et avait sans doute aimé cette ambiance de colonnie de vacances et ce directeur autoritaire et loufoque.
Excusez-moi, chère Anna, mais je crois que vous confondez deux auteurs. Libres enfants de Summerhill fut écrit par le pédagogue et fondateur de cette école, A.S. Neill, et non par Bruno Bettelheim, qui avait une autre école, je crois.
Libres enfants de Summerhill fut en effet écrit par A.S. Neill, le fondateur de l'école, mais Bruno Bettelheim a participé à l'ouvrage collectif Pour ou contre Summerhill dans lequel il développe un point de vue assez critique sur l'expérience et les présupposés rousseauistes de Neill.
Il se fait que j'ai consulté Wikipedia, tout récemment, à ce sujet :
« À la mort de Neill, l'école expérimentale survécut à son fondateur. En 2000, l'école fut menacée de fermeture par le gouvernement britannique mais après un recours devant la Haute Cour de Londres elle obtint un accord reconnaissant son droit à disposer d'une philosophie propre.
L'école est actuellement dirigée par Zoe Readhead, la fille d'A.S. Neill. »
23 octobre 2008, 21:09   Que faire ?
J'avoue ne plus trop savoir à quel saint me vouer, en matière d'enseignement.

Que le système actuel soit en grande difficulté, c'est un fait (cela étant, les formation "élitistes", c'est à dire celles qui comprennent à un moment ou à un autre un concours (agrégation, écoles d'ingénieurs, médecine...) continuent à donner d'excellents résultats). Il est donc urgent de le réformer profondément, c'est évident.

Je me suis penché sur les programmes du baccalauréat que j'ai passé, programmes de 1968 valables jusqu'à la fin des années 1970. A cette époque, les bacheliers étaient beaucoup moins nombreux, le nombre de reçus asssez faible dans ma série (mathématiques et sciences physiques, successeur de Mathélem) et le nombre d'épreuves très restreint.

Je me souviens n'avoir passé, en terminale, que :

- des épreuves écrites de mathématiques, physique-chimie et philosophie, et une épreuve écrite d'allemand ;

- deux épreuves orales optionnelles d'anglais et de latin (on ne pouvait pas prendre trois options).

En clair, aussi bien en première qu'en terminale, je n'ai suivi que d'un oeil très lointain les cours d'histoire-géographie et de biologie, car, au bout du compte, elles ne rentraient pas en ligne de compte si on avait le bac "du premier coup".

Un mien ami, remarquable en lettres classiques et très intéressé par l'histoire(il intégra Ulm), ne réussit jamais à dépasser la note de 3 en mathématiques de toutes ses années-lycée. Le programme de la série littéraire ne comportait pas de mathématiques.


Je me demande dès lors si la meilleure solution ne serait pas de très fortement spécialiser les filières, en concentrant les horaires sur les matières principales de la filière choisie.
On ne parle pas assez de cet examen, qui est, à mon sens, excellent : il permet à notre pays d'avoir de jeunes techniciens, qui ne sont certes pas de grands littéraires ni de brillants mathématiciens, mais qui ne manquent pas de bon sens et qui ont une approche fort pratique des problèmes. De même, les BTS ou DUT sont négligés alors que, comme employeur, je puis vous certifier qu'ils correspondent assez bien aux besoins de la Nation.

Il y a cinquante ans, on avait besoin d'une élite intellectuelle, par exemple en droit et en sciences, accompagnée d'un tiers-état à formation plus réduite. A l'heure actuelle, la sophistication des techniques (Corto nous dira si un avocat peut travailler sans recherches incessantes sur bases de données et sans l'appui d'un secrétariat compétent) exige un meilleur niveau de formation de la classe intermédiaire.
Veuillez m'excuser pour la confusion à propos de l'auteur des « Libres enfants de Summerhill ».
Le nom de la jeune femme ayant travaillé chez M. Bettelheim est : Geneviève Jurgensen.
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