Le parti de l'In-nocence estime que la condamnation à mort, réduite en appel à une peine de vingt ans de prison, du jeune journaliste afghan Perwiz Kambash, accusé de blasphème pour avoir écrit que le prophète Mahomet avait ignoré les droits des femmes, est un élément de plus parmi ceux qui amènent à s'interroger très sérieusement — cette condamnation étant le fait non des talibans mais des tribunaux mis en place et soutenus par la coalition occidentale — sur les raisons et les fondements de la présence militaire des démocraties libérales et de la France dans ce pays.
Le parti de l'In-nocence constate avec un amusement amer que les termes du problème sont à peu près ceux qui avaient cours il y a cent cinquante ans, aux débuts de la grande ère de colonisation occidentale : y a-t-il d'autres moyens d'imposer les valeurs de la civilisation occidentale qu'en prenant en main directement l'administration des pays concernés ? C'est là un notable paradoxe, à l'heure d'une contre-colonisation de masse qui, malgré un recours massif à ce qui la favorise dans l'arsenal idéolologique des contre-colonisés, ne semble pas, elle, se poser beaucoup de questions d'ordre moral.