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Un "Zizou" à Genève.

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
26 octobre 2008, 00:10   Un "Zizou" à Genève.
Genève aussi ?!...
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Un petit délinquant au casier judiciaire de vrai criminel

Karim S. est un multirécidiviste. Sans papiers, sa biographie judiciaire occupe un classeur fédéral entier. Les équipes du Chef de brigade Mario Cassanelli le connaissent bien. Il est l’un de leurs 200 clients réguliers.



THIERRY MERTENAT | Tribune de Genève, 25.10.2008.


Il porte un prénom à deux syllabes passe-partout, un nom sans écriture officielle. Son lieu d’origine reste invérifiable; son âge, incertain, est enfoui dans sa mémoire orale. Karim S. a 27 ans, peut-être plus, peut-être moins. Il se déclare algérien, sans papiers, sans domicile fixe. De Genève, il connaît la rade, les quais, les parcs publics. Mais aussi les menottes, les salles d’audition, les fourgons cellulaires. Depuis quatre ans, Karim pendule de l’Hôtel de police au Palais de Justice, du Palais de Justice à la prison, de la prison au trottoir de Carl-Vogt.
Seule adresse connue: 22, chemin de Champ-Dollon, 1226 Thônex. C’est là, derrière les verrous, qu’il a entamé l’automne, après une nouvelle arrestation, le 22 septembre dernier. «Il sera probablement dehors avant l’hiver», lâche, fataliste, l’inspecteur Mario Cassanelli, en tournant, d’un geste désabusé et indigné à la fois, les feuillets sur papier recyclé de son épais dossier. En l’espèce: un classeur fédéral, gros de 150 pages, plus du double si l’on compte les «pièces de forme» réunies pour les besoins des multiples enquêtes le concernant.

Biographie judiciaire

Cette biographie judiciaire impressionne. Elle est banale. Près de 200 clients réguliers – voleurs de rue, tireurs de sacs, «Zizou» à la grande semaine – noircissent les rapports de la brigade de criminalité générale (BRCG). Karim S. ne fait que confirmer à la hausse ces chiffres de la délinquance urbaine qui a élu domicile au centre-ville. Tout au plus tombe-t-il plus souvent que certains autres, mais c’est à chaque fois pour mieux recommencer sitôt «remis» sur le trottoir.

Son premier passage aux violons date du 26 mai 2004. Une patrouille de gendarmerie le contrôle au jardin Anglais. Sur le mandat délivré figure l’infraction à l’article 23 de l’ancienne loi sur les étrangers (séjour illégal) et le trafic de stupéfiants. Relaxé quelques heures plus tard, il récidive le 7 août. Vol, lésion corporelle simple et menace contre l’autorité. Arrêté pour avoir dérobé un porte-monnaie, il se débat et assène un coup-de-poing à un inspecteur qui s’en tire avec une luxation de l’épaule gauche. Condamné à soixante jours avec sursis dans le cabinet du Juge d’instruction, il retrouve la rue le 14 août. Le sursis est prolongé à trois ans le 2 septembre après un second vol de porte-monnaie, dans le tram cette fois. Karim S. est remis sur le trottoir le jour même.

Confondu par son ADN

Le 16 octobre, il est arrêté pour le vol d’un portable avec un complice. Les deux quittent l’Hôtel de police après une nuit de garde-à-vue. Le 27 octobre, c’est le Groupe Tire, chargé d’identifier et de prendre en flagrant délit les voleurs de rue (lire page suivante), qui le «rentre». Arrachage de sac à main. Son ADN le confond sur une demi-douzaine d’autres cas, commis notamment au moyen d’un scooter volé. Il reconnaît dans la foulée le cambriolage d’un restaurant. Envoyé chez le Juge compétent qui le condamne, en date du 21 décembre 2004, à six mois fermes, sa plus lourde peine à ce jour. Libéré conditionnellement en avril 2005, il est interpellé le 11 juillet à Lausanne pour séjour illégal. Il revient à Genève et «tire» le sac à dos d’un touriste. Trente jours de prison.

Une silhouette connue

Ce nouveau mois à l’ombre ne change rien au parcours délinquant du multirécidiviste. L’année suivante, il est interpellé à trois reprises pour des vols à l’étalage dans les grandes surfaces. Sa silhouette est désormais bien connue des caméras de surveillance. En septembre 2006, il agresse un loueur de cycles et prend la fuite à vélo. Le Juge le condamne à trois mois fermes. Quatre arrestations supplémentaires en 2007 pour des séries de vol à l’astuce, des «arrachages» qui s’apparentent vite à des tentatives de brigandage lorsque la victime se défend.
Sa dernière victime, elle, n’a rien vu. C’était le 22 septembre au matin. Dans l’intervalle, Karim S. est passé de l’Hôtel de police aux hôtels situés dans le secteur de la gare. Sur la vidéo, on le voit quitter la réception avec la mallette d’un client en train de payer sa chambre à la réception. Il dort depuis à Champ-Dollon. Pour combien de nuits encore? Commentaire de l’inspecteur Cassanelli: «Karim S. est certes un ultrarégulier, mais il fait partie de ces gens qui volent tous les jours. Des actifs qui ne font que ça: voleurs de voie publique, tireurs dans les trains, rats d’hôtel. Ils gravissent les échelons de la délinquance, ne reconnaissent que rarement les faits pour lesquels on les arrête et leur interpellation nécessite le travail de plusieurs collaborateurs. Le prévenu a demandé un jour, c’est son droit, la présence d’un médecin. Quand ce dernier est arrivé, il l’a insulté. Une intervention facturée 180 francs à l’Etat. La fois suivante, il a craché au visage du responsable des violons. Avant Noël, il recommencera, c’est sûr, à voler dans les rues.» Karim S. compte en quatre ans et quatre mois 19 interpellations, 18 «remises trottoir» et un total provisoire de 17 mois de prison. Un «petit» délinquant au casier judiciaire de vrai criminel.

C’est au Jardin anglais que Karim S., né en 1981, arrivé à Genève à l’âge de 23 ans, a été interpellé la première fois au printemps 2004. C’est au Jardin anglais également que l’on arrête les vrais criminels qui, après-demain, passeront devant les Assises. Entre le simple contrôle de routine et l’interpellation nécessitant l’engagement d’une brigade entière se découvre au grand jour l’impunité dont profitent ces pickpockets d’un genre nouveau. Pickpocket: le terme paraît décidément trop angélique pour qualifier ces bandes soudées par l’alcool, les mauvaises drogues et le besoin de voler, dans le but affiché de jouer les flambeurs en se déchirant jusqu’au bout de la nuit.

La nuit justement, il ne fait pas bon se promener seul dans ce périmètre faussement touristique. On s’étonne d’ailleurs que notre ville, douée pourtant pour les messages de prévention, n’ait pas encore pris la peine de publier un avis de danger concernant les abords du Jardin anglais. Un véritable coupe-gorge, un repère de «zizouteries», d’embrouilles menaçantes qui démarrent sur le mode banal du «T’as pas une cigarette?». On exagère? Non, on fait le constat citoyen, sans descendre de son vélo, d’un état de fait délinquant dénoncé par la police depuis bientôt cinq ans.

Brigandage à ciel ouvert

Un seul exemple: les bancs publics du quai Gustave Ador. A midi, ils sont pris d’assaut par les employés en cravate qui dévorent sous le soleil leur salade minute. Le soir venu, les «Zizou» les remplacent. Ils boivent, «sniffent» des solvants et s’excitent au passage des noctambules, habitués des fermetures tardives. Entre deux attitudes de faux footballeur, ces «vilains», en mimant une feinte à la Zidane (mélange de danse sans ballon et de passements de jambes), n’hésitent pas à «coucher» leur proie pour lui arracher sac et bijoux. Du brigandage à ciel ouvert, de la récidive impunie à deux pas du Jet d’eau.

Un classeur spécial

Ça fait désordre et, surtout, ça prend du volume. Les «Zizou», qui ne viennent pas d’Algérie mais des bidonvilles situés au sud de Casablanca, ont leur classeur spécial au deuxième étage du vieil Hôtel de police. Un véritable casse-tête pour les plaignants, moins bons physionomistes que les inspecteurs du Groupe Tire (lire ci-contre), payés pour identifier leurs clients au premier coup d’œil. Comment reconnaître en effet son agresseur quand celui-ci opère à plusieurs et crée le surnombre? Ces jeunes Maghrébins étaient une dizaine en 2005; dix fois plus actuellement. Le bouche à oreille suscite de nouvelles vocations. Plus de 700 illégaux, sans papiers et commettant régulièrement des délits, sont fichés et envoyés «devant le juge compétent».

Parmi eux, les adeptes du brigandage aggravé. Ils font peur à tout le monde, du travailleur de rue au gardien de prison, dès lors qu’ils sont sous l’emprise de toxiques divers ou en manque. Le 7 juillet dernier, l’un d’eux, incarcéré à Champ-Dollon suite à une dizaine d’arrestations, se plaint d’un mal de dents. On lui donne des cachets tout en lui demandant de prendre son mal en patience. Il répond en mettant le feu à sa cellule et en agressant le personnel. Deux blessés, treize personnes intoxiquées. Les dégâts se montent à plus d’un million de francs. Un «Zizou» connu de tous les services qui épuise et ruine le système depuis des années, contre lequel l’arsenal répressif ne peut rien. Absolument rien. Sinon le laisser continuer à flamber sa vie et celle des autres. Ici et maintenant.
Après avoir lu cela, on se dit que l'auteur de l'article mériterait bien de rejoindre Karim et les Zizous "aux violons" pour sévices graves et répétés infligés à la langue française.
Utilisateur anonyme
26 octobre 2008, 09:46   Re : Un "Zizou" à Genève.
Oui d'accord, mais à la nuit tombée mieux vaut de rencontrer un Thierry (même dix) qu'un Karim...
Utilisateur anonyme
26 octobre 2008, 13:42   Re : Un "Zizou" à Genève.
Oh, que voulez-vous, cher Alexis, avec quarante pour cent d'étrangers résidant à Genève et la France à deux pas, c'est inévitable !
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