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Tous fous amoureux de B. Obama ?

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
27 octobre 2008, 22:26   Tous fous amoureux de B. Obama ?
Obama, coqueluche des intellectuels américains
Par Joseph Litvak (Libération)

Il faut l’avouer: les intellectuels progressistes américains sont aussi épris de Barack Obama que le sont des millions de leurs compatriotes non-intellectuels. Chez les professeurs universitaires aux États-Unis, l’amour pour Obama, l’Obamamanie, n’est pas moins ardente, ni moins répandue, que chez leurs étudiants.

Tomber amoureux, c’est toujours un peu embarrassant —surtout quand on se définit comme professionnel de la raison, de l’analyse, de l’intelligence, et surtout quand on se voue, en tant qu’intellectuel de gauche, à la critique rigoureuse de tout séduction consensuelle, de toute complicité avec l’idéologie (néo-)libérale, de toute médiatisation de la politique.

Que beaucoup d’intellectuels américains soutiennent un candidat démocrate n’a, certes, rien d’étonnant. Ce qui peut néanmoins paraître bizarre, notamment d’un point de vue français, c’est l’intensité de l’attachement de l’intelligentsia états-unienne pour un candidat présidentiel dont les positions sont impeccablement centristes, normales, et prudentes, si respectables, enfin, que Nicolas Sarkozy puisse avoir reconnu en Obama son «copain». On peut se demander: où sont les vrais intellectuels américains, ceux qui refuseraient tout ce spectacle bruyant qui se prend, à tort, pour une politique digne de ce nom?

Il y a pas mal de théoriciens radicaux dans les universités américaines, pas mal de philosophes, de sociologues et de critiques littéraires dans la lignée de la pensée 68. Ces gens-là, ils ne sont pas du tout timides: ils n’hésitent pas à contester agressivement les orthodoxies et les oppressions politiques, sexuelles, économiques et raciales. Mais on aurait du mal, dans les cercles intellectuels américains de 2008, à entendre le cri, «Elections, piège à cons!», ou à trouver un philosophe important qui dénoncerait, à la manière d’Alain Badiou, ce que ce dernier appelle le «capitalo-parlementarisme» dans laquelle les élections sont impliquées. Bien au contraire: le professorat américain s’intéresse passionnément, même obsessionnellement, à ce qui va se passer le 4 novembre, et surtout à tout ce qui concerne le copain de Sarkozy.

Est-ce qu’il s’agit là, tout simplement, de l’hypocrisie d’une gauche caviar anglophone? Ou est-ce qu’on ne voit, dans cette passion des clercs, qu’un symptôme du fameux charisme d’Obama Superstar, capable d’éblouir même ceux dont la vocation est de ne jamais être ébloui? Ou, encore, est-ce qu’on pourrait proposer une explication moins cynique?

Obama n’est pas seulement la coqueluche des intellectuels: c’est un intellectuel lui-même. Voilà l’une des raisons pour lesquelles il a provoqué la haine de la droite. Il ne faut pas, bien sûr, oublier la part du racisme dans cette haine: pour certains, un Noir à la Maison Blanche serait une blessure narcissique insupportable. Mais ce racisme s’enchevêtre avec une autre haine: la campagne de John McCain et la propagande républicaine actuelle se distinguent par une inimitié extraordinaire, on pourrait dire sans exagérer meurtrière, envers non seulement les intellectuels mais tout ce qui relève de la pensée.

Cette inimitié a des racines très anciennes dans la vie américaine: si elle a commencé bien avant la candidature de McCain, elle ne se limite pas, non plus, au parti républicain. Mais l’anti-intellectualisme joue un rôle de plus en plus central dans le répertoire républicain depuis les années cinquante, pour ne pas remonter plus loin dans l’histoire américaine: le ressentiment mccarthyste à l’endroit des eggheads (nom qu’on a donné, par exemple, au candidat démocrate de l’époque, Adlai Stevenson) n’est pas mort avec le sénateur McCarthy.

Loin de là, ce ressentiment «populiste» n’a fait que s’augmenter dans les dernières années. Bien qu’on ait peut-être voulu voir en George W. Bush le point culminant de cette trajectoire, il semble qu’on n’en a pas encore atteint le zénith: la colistière de McCain, Sarah Palin, marque une nouvelle étape dans le mépris organisé à l’égard des intellectuels, voire de l’intelligence même.

Dans les parodies de Palin (voir les videos désopilantes de Tina Fey), ce qu’on met en valeur, c’est sa ringardise et sa bêtise. Mais le plus effrayant chez elle, c’est la férocité —elle se targue de sa ressemblance à un pitbull— de sa colère contre le cosmopolitisme des «élites», la fureur de son étreinte des Joe Six-Pack et des hockey mom, citoyens et citoyennes exemplaires qu’elle incite à punir les méchants intellos. Quand on crie «tuez-le» à propos d’Obama, lors d’un des rassemblements récents de Palin, c’est l’expression hideuse d’une violence raciale qui ne s’enferme pas dans le passé américain. John McCain a voulu l’écarter comme un accident, une éructation sans importance, venue de la «frange». Mais ce qu’on entend également dans ce cri obscène, mêlé avec la rage raciste, c’est quelque chose qui est aussi typiquement américain: c’est la voix vengeresse d’une rancune qui veut en finir avec l’intellectuel une fois pour toutes.

Sarkozy, on le sait bien, n’aime pas non plus les intellectuels. (Ce n’est pas l’intellectualité d’Obama, il faut deviner, qu’apprécie le président français.) Mais j’ai l’impression que, même aujourd’hui, l’intellectuel (ou du moins l’image de l’intellectuel) fait partie d’une certaine idée du patrimoine français. Aux États-Unis, par contre, l’intellectuel reste toujours suspect: sinon un «terroriste» (ou, il y a cinquante ans, un «communiste»), quelqu’un d’étrange et d’étranger, quelqu’un qui n’est pas tout à fait américain, pas tout à fait blanc, pas comme Joe le Plombier.

Obama même reconnait chez lui un peu de cette antipathie nationale. «Si je regardais Fox News [la chaîne républicaine et pro-McCain], je ne voterais pas pour moi, tu comprends? Parce qu’on me présente incessament comme un monstre! Je suis un progressiste arrogant, politiquement correct, veule, et efféminé qui» —il évoque ici une rengaine de la droite «populiste»— «sirote des cappucinos, qui lit le New York Times, qui conduit une Volvo, et qui ne possède aucune arme. Qui veut quelqu’un comme ça?»

Moi, j’aime bien les progressistes efféminés. Mais ce n’est pas exactement «quelqu’un comme ça» qu’on veut en Obama. Ce qu’on veut, c’est quelqu’un qui puisse aider les États-Unis et le monde entier à sortir des désastres innombrables —des crises économiques, sociales et politiques— infligés par l’administration Bush. Ce qu’on veut, après ce cauchemar, c’est un président américain qui saurait exercer son grand pouvoir de ne pas détruire le monde. Autrement dit, ce qu’on veut en Obama, c’est un intellectuel, même un intellectuel de type libéral. Oui, l’amour est embarrassant. Mais il n’est pas toujours fou.

L'Américain Joseph Litvak est professeur de littérature anglaise et américaine à Tufts University (USA). Son nouveau livre, The Un-Americans: Jews, the Blacklist, and Stoolpigeon Culture, paraîtra chez Duke University Press.



Rédigé le 27/10/2008
Libération, en effet. Il n'y a que là que l'on peut écrire, ou publier, que dans la lignée de Mai 68, on "n'hésite[nt] pas à contester agressivement les orthodoxies et les oppressions" parmi les sociologues, philosophes et critiques littéraires (cette dernière profession étant connue pour sa haine invétérée du conformisme, au moins aussi ardente que celle des sociologues). J'avais des amis intellectuels américains, ("professionnels de la raison, de l'analyse, de l'intelligence") habitant la Californie, qui, en toute raison, analyse et intelligence, retrouvaient les accents des anciens prédicateurs quand ils me disaient que les Républicains, Bush en tête, étaient ... evil.
Utilisateur anonyme
28 octobre 2008, 08:42   Re : Sarkozy's pal
Ce qui peut néanmoins paraître bizarre, notamment d’un point de vue français, c’est l’intensité de l’attachement de l’intelligentsia états-unienne pour un candidat présidentiel dont les positions sont impeccablement centristes, normales, et prudentes, si respectables, enfin, que Nicolas Sarkozy puisse avoir reconnu en Obama son «copain».

Hé oui, en cas d'élection d'Obama, il risque d'y avoir très vite du dépit amoureux chez ces intellectuels ; on entend déjà, des deux côtés de l'Atlantique, monter le choeur des lamentations : "Dire que l'on a gâché des mois de notre vie, que l'on a eu notre plus grand amour, pour un homme qui ne nous plaisait pas, qui n'était pas notre genre !"
Grand observateur le petit Marcel.
Utilisateur anonyme
28 octobre 2008, 10:36   Re : Tous fous amoureux de B. Obama ?
Je crois que Florentin parlait d'un autre Marcel, Marcel…
C'est ce que j'imaginais, mais lequel ?
Ooooh... Marcel... Ne nous dites pas que vous ne vous êtes pas longtemps couché de bonne heure !
Alexis citait cette phrase connue de Marcel Proust et je voulais dire qu'on a presque tous fait l'expérience d'un attachement excessif pour une personne, attachement dont on s'étonnait plus tard.
Barak de Crécy...
Ah, merci d'avoir éclairé ma lanterne. Cela me dit quelque chose en effet.
Sarah Quand-du-Seigneur Palin...
A la fin des Matins de France Culture d'aujourd'hui, Ali Baddou annonçait qu'il cédait sa place à Thomas Baumgartner, pour nous retrouver la semaine prochaine depuis New York "pour l'élection de Barack Obama... euh pour les élections américaines". Le lapsus a semblé l'amuser beaucoup.
L'écart se resserre:

exemple
Voici quelque chose qui va titiller Rogemi...
Eh oui, John McCain n'a plus qu'à se présenter en Macédoine.
Utilisateur anonyme
29 octobre 2008, 13:58   Re : Tous fous amoureux de B. Obama ?
A la radio.

Entendu ce matin qu'"on ne sait pas vraiment, chez les blancs, qui va réellement voter Obama, car, expliquait le journaliste, de peur de passer pour des racistes, les blancs interrogés répondent qu'ils voteront pour Obama".
Utilisateur anonyme
29 octobre 2008, 14:02   Il suffisait d'y penser.
Très intéressant. Donc, les Noirs votent pour Obama parce qu'il est noir et les Blancs votent pour Obama parce qu'il est noir. C'est un malin, ce gars-là !

Ce n'est plus de la logique Rantanplan, là, on est passé à un degré supérieur de la machine.
Utilisateur anonyme
29 octobre 2008, 14:07   Re : Tous fous amoureux de B. Obama ?
Oui Boris. A noter que les Noirs qui ne votent pas McCain ne sont pas suspectés, eux, de racisme anti-Blancs...

(Sais jamais trop s'il faut mettre une majuscule à noirs, à blancs... ?)
Utilisateur anonyme
29 octobre 2008, 14:15   Re : Tous fous amoureux de B. Obama ?
Si le Blanc ou le Noir désigne l'individu appartenant à la communauté désignée par la couleur, on met une capitale, et si c'est un adjectif, on n'en met pas… Il me semble…
Utilisateur anonyme
29 octobre 2008, 14:32   Re : Tous fous amoureux de B. Obama ?
Oui, c'est bien ça, de même avec juif...
Pour les quelques liseurs de ce forum qui sont scandalisés par l'incroyable et inadmissible parti pris des MSM, de l'intelligentsia et de l'élite politique mondialisées pour le candidat Obama je propose la lecture oh combien édifiante de deux billets:

Le premier par Spengler qui une fois de plus tape en plein dans le mille
Citation
When America's economy went into a ditch, though, the supposed economic superpowers of the future went flying, like children on skates holding onto the back of truck.
ou
Citation
The financial crash exposes the fragility of large swaths of the world. The political consequences will be terrible. The worst of it is that America will not be around to moderate the melee, not if Democratic Senator Barack Obama is elected president, that is. Those who objected to America's role as world policeman will get what they wanted, but they won't like it: a religious war reaching from Lebanon to Pakistan, and Colombian-style narco-war spreading to Mexico and Brazil

Le second par Melanie Philipps qui intitule son billet "La vérité est sacrifiée sur l'autel du pouvoir" I C I dans lequel elle décrit la manière méprisable avec laquelle les médias américains pratiquent un traitement de "deux poids deux mesures" vis à vis des candidats.

Quoiqu'il en soit si Obama est élu les conséquences seront terribles surtout pour Israel et autant dire que le moyen-orient va se transformer en une gigantesque foire d'empoigne sanglante.
Utilisateur anonyme
29 octobre 2008, 14:57   Re : Tous fous amoureux de B. Obama ?
Ils ont quand même réussi à enfoncer dans les crânes que de ne pas voter Obama, pour un Blanc, ça équivaut à être un raciste. Enfin ne rions pas, car ça nous pend au nez, comme on dit...
» et les Blancs votent pour Obama parce qu'il est noir

Non ! Ils disent (aux sondeurs) qu'ils voteront Obama. Nul ne sait ce qu'ils feront dans l'urne, c'est tout le problème.
Nul ne sait ce qu'ils feront dans l'urne, c'est tout le problème.
Le problème ???
Utilisateur anonyme
29 octobre 2008, 17:14   Re : Tous fous amoureux de B. Obama ?
L'autre hypothèse, plus drôle encore, serait que des Noirs, et ce dans un ultime retournement, votent massivement pour McCain...
Ne rêvez pas Orsoni.
Utilisateur anonyme
29 octobre 2008, 17:22   Re : Tous fous amoureux de B. Obama ?
Oui, cher Petit-Détour, et puis maintenant qu'Obama a réchappé d'un terrible projet d'attentat (des néo-nâââzis)... rien ne pourra plus l'arrêter.
» le problème ?

Mais oui, Francmoineau. Je vous rappelle l'énoncé : « on ne sait pas vraiment, chez les blancs, qui va réellement voter Obama, car, expliquait le journaliste, de peur de passer pour des racistes, les blancs interrogés répondent qu'ils voteront pour Obama ». Le problème ne concerne que l'établissement des statistiques. Les statisticiens, paraît-il, ne savent plus à quel saint se vouer : ils n'ont aucun modèle antérieur pour cette situation...
Ah ! Un problème pour les statisticiens... mais alors, ce n'est pas un problème, c'est une bénédiction ! Selon moi, il ne pourra y avoir de véritables élections démocratiques que le jour où l'on interdira définitivement les sondages !
Utilisateur anonyme
29 octobre 2008, 18:00   Re : Il suffisait d'y penser.
« Non ! Ils disent »

Là, Bernard, vous me rappelez quelqu'un… Un avocat qui aime la Suisse et l'air pur, vous voyez ?
Expliquez-moi, Boris...
Utilisateur anonyme
29 octobre 2008, 18:24   Re : Il suffisait d'y penser.
Non, non, rien…
Utilisateur anonyme
30 octobre 2008, 11:35   À propos…
Une série intéressante, cette semaine, à France-Culture.

Harold Kaplan
30 octobre 2008, 13:15   Re : À propos…
Ah merci cher Boris.

Pour une fois je n'étais pas au meilleur de ma forme car cette série m'avait échappé...
Utilisateur anonyme
31 octobre 2008, 19:19   Re : Big Lies
Over the past seven years, the media has created the Big Lie that America is the biggest rogue state in the world, with Israel its proxy. Now it is ensuring that a man who will act on that very premise to crush America and destroy Israel will be placed in the White House to do so. It is not just that the west’s Big Media can no longer be trusted. It has become the most important weapon in the arsenal of the enemies of the free world.

Franchement, Cher Rogemi, vous n'avez vraiment rien de mieux à nous proposer que ce genre de propagande grossière et hystérique pour contrer l'offensive pro-Obama des MSM ? Je me demande ce que Mme Phillips nous réserve dans son prochain article : des révélations de dernière minute sur les tendances cannibales d'Obama ?
Utilisateur anonyme
31 octobre 2008, 23:01   Re : Tous fous amoureux de B. Obama ?
Le rappeur Abd Al Malik, invité du quotidien gratuit "Metro" (metrofrance.com), déclare :

"Si Obama devient président, ça contribuera à casser pas mal de clichés, à faire évoluer les mentalités. Mais attention, il ne sera pas le président français ! Chez nous aussi on a une diversité merveilleuse, qui ne s'exprime pas assez. Et il ne faudrait pas que son élection nous donne bonne conscience."
Citation
Franchement, Cher Rogemi, vous n'avez vraiment rien de mieux à nous proposer que ce genre de propagande grossière et hystérique pour contrer l'offensive pro-Obama des MSM ? Je me demande ce que Mme Phillips nous réserve dans son prochain article : des révélations de dernière minute sur les tendances cannibales d'Obama

Tout d'abord Madame Philipps n'est en aucun cas une hystérique à la Millière, cher Alexis, mais une journaliste anglaise très sérieuse. Je ne vois pas en quoi ses allégations seraient outrancières.

Doutez-vous vraiment du parti-pris des MSM contre McCain ?

S' il n'y avait pas les blogs et FoxNews les républicains ne disposeraient d'aucun soutien médiatique car la presque totalité de la presse nationale américaine est contre le ticket McCain/Palin.

Quant à sa remarque:
Citation
It is not just that the west’s Big Media can no longer be trusted. It has become the most important weapon in the arsenal of the enemies of the free world.
Il me semble que c'est un état de fait qui commence bien avant la guerre du Vietnam qui continue par la guerre d'Algérie et passe par la prise de pouvoir des Ayatolahs en Iran et aujourd'hui la grande bienveillance envers les terroristes islamistes (appelés résistants) dont fait preuve tous les jours la presse internationale n'est pas piquée des hannetons.

Je n'évoque même pas le travail de démaillage fait par les MSM pour nous imposer en Europe une substitution de populations.
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