Amérique : bientôt le saut dans l’inconnu

Amérique : bientôt le saut dans l’inconnu

Ce sera bientôt fini. Quelques jours encore, et la page sera tournée. Le 4 novembre au soir, George Bush sera toujours à la Maison Blanche, où il restera jusqu’au 20 janvier, mais on commencera à parler de lui au passé. Ce ne sera pas l’heure des historiens, mais celle des roquets : il aura été le plus mauvais Président des États-Unis, vous dira-t-on. C’est, peu ou prou, ce qu’on disait de Harry Truman à l’automne 1952. C’est quasiment ce qu’on affirmait concernant Ronald Reagan pendant ses deux dernières années de présidence, au moment de l’affaire dite de l’Irangate…

Les phénomènes de meute et de myopie ont tendance à se répéter. Comme Bush lui-même l’a dit, ce ne sont pas les journalistes d’actualité qui jugeront de son action, ce sont ceux qui se pencheront sur elle dans vingt ou trente ans. L’heure des roquets, le 4 novembre, sera aussi l’heure des idolâtres. Leur saint homme, leur gourou, leur messie sera sans doute élu. Et il ne se présentera pas seulement comme le nouveau Président des États-Unis, mais comme l’oracle d’un monde nouveau : voici trois mois, il disait que le jour où il prendrait ses fonctions le niveau des océans commencerait à baisser. Que va-t-il annoncer de plus ? Qu’il va procéder à une nouvelle multiplication des pains ? Pendant que les roquets japperont et que les idolâtres se prosterneront, nous serons quelques-uns à être d’humeur bien plus sombre et à nous inquiéter.

La campagne de John McCain n’a pas toujours été excellente. Elle a manqué, parfois, de moyens financiers. Mais le vieux soldat a fait ce qu’il a pu. Il a incarné la droiture, l’honnêteté, les valeurs fondamentales de l’Amérique, celles qui ont fait du pays la lumière sur la colline selon l’expression de John Winthrop.

Il a parlé d’esprit d’entreprise, de travail, de vigilance face aux dangers totalitaires : il n’a pas été entendu, ou très insuffisamment. Il s’est adressé au cœur et à la raison, mais ceux qui lui faisaient face étaient des gens de passion, de ressentiment, de machiavélisme. À l'extérieur des États-Unis, ils constituaient une cohorte contradictoire, et souvent lugubre où se retrouvaient islamistes façon Ahmadinejad, autocrates sans scrupules façon Poutine ou Chavez, antiaméricains confits dans leurs haines, et dirigeants européens souhaitant qu’en un temps où l’Europe s’illustre par sa faiblesse, sa pusillanimité et ses tendances suicidaires, les États-Unis se fassent eux-mêmes faibles, pusillanimes et suicidaires. À l'intérieur du pays, ils étaient, surtout, ce que des sociologues ont appelé la « nouvelle classe » : universitaires imprégnés des vestiges de la contre-culture des années 1960, anciens gauchistes reconvertis dans le « politiquement correct », milliardaires de Beverly Hills ou d’ailleurs pensant incarner le « progrès » en finançant des causes anticapitalistes…

Pendant des mois, ces gens ont versé de l’argent sans compter dans les caisses d’Obama. Ils ont monopolisé les grands médias, qui ont cessé de faire de l’information pour devenir des outils de propagande. Ils ont usé de la culpabilisation, du mensonge, de la falsification, de la manipulation mentale. Ils ont gagné, hélas.

Comme le notait voici peu avec consternation le grand penseur Thomas Sowell, jamais n’aura été élu Président un homme au passé aussi opaque et aussi sulfureux ; jamais n’aura été élu Président un homme aussi à gauche et à ce point porteur d’idées délétères.

Dans trois mois, le saut dans l’inconnu va commencer. La récession qui touche les États-Unis va servir de prétexte à une multitude de mesures d’étatisation de l’économie et de la société dont on peut craindre qu’elles soient difficilement réversibles.

L’Europe subira les conséquences, mais les dirigeants européens préfèrent une Amérique en récession recevant une surdose d’étatisme à une Amérique dynamique et libre. La Chine subira les conséquences aussi, mais les potentats chinois préféreront eux aussi une Amérique affaiblie.

Des tensions, des risques de guerre, des éléments de recomposition du monde favorables aux dictatures et à l’islam radical vont se faire jour. Ce qui n’est pas prévisible est l’ampleur des dégâts. Ce qui est très prévisible est qu’il y aura des dégâts qui, pour citer encore Sowell, pourraient atteindre un « point de non-retour ».


Guy Millière
pour les 4 Vérités hebdo le 30 octobre 2008

Cher Rgogémi,
J'avoue que je ne peux même pas lire jusqu'au bout, à la différence d'Alexis, les merdouilles webmatiques que vous copiez sur ce site. Mais j'avoue aussi que c'est assez "rigolo" (une des qualités cardinales de Mme Palin selon M. Meyer) de voir, à l'occasion de cette campagne, incertaine comme vous nous le rappelez souvent, comme vous serrez les fesses.

Vous êtes bien sévère, cher jfbrunet : cet article est proprement hilarant. Ainsi :

Citation

Comme le notait voici peu avec consternation le grand penseur Thomas Sowell, jamais n’aura été élu Président un homme au passé aussi opaque et aussi sulfureux.

Ce grand penseur a-t-il jamais entendu parler d'un certain Richard Nixon ?

Cet article relève également du manichéisme le plus obtus, que l'on pensait plutôt caractéristique d'une certaine pensée de gauche (dont la fameuse phrase de Jack Lang au lendemain de la première élection de Mitterrand reste un exemple inégalé : "Avec cette élection, les Français ont franchi le passage de l'ombre à la lumière.") : ici, l'on a du côté du sulfureux Obama la falsification, le mensonge, la manipulation mentale ; et du côté de l'angélique McCain l'honnêteté, la droiture, les valeurs fondamentales de l'Amérique, et même "la lumière sur la colline"... M. Millière a vraiment fort peu d'égards pour l'intelligence de ses lecteurs. Est-il vraiment utile de lui rappeler qu'un homme aussi à gauche qu'Obama s'est prononcé pour le libre échange, pour une augmentation des effectifs militaires, pour une continuation de la lutte globale contre le terrorisme et la nécessité d'envoyer des renforts en Afghanistan, pour un soutien sans faille à Israël, pour le maintien de la peine de mort dans le cas des crimes les plus graves ?

Parce que l'élection de Bush, ce n'était pas le saut dans l'inconnu, sans doute ?

Citation
Cet article relève également du manichéisme le plus obtus,

Absolument car Millière est un polémiste très subjectif pour ne pas dire émotionel mais en dépit d'outrances risibles il n'en reste pas moins qu'il frappe souvent juste par exemple quand il écrit:

Citation
L’heure des roquets, le 4 novembre, sera aussi l’heure des idolâtres. Leur saint homme, leur gourou, leur messie sera sans doute élu. Et il ne se présentera pas seulement comme le nouveau Président des États-Unis, mais comme l’oracle d’un monde nouveau : voici trois mois, il disait que le jour où il prendrait ses fonctions le niveau des océans commencerait à baisser. Que va-t-il annoncer de plus ? Qu’il va procéder à une nouvelle multiplication des pains ?

Hier soir sur la chaine allemande régionale NDR j'ai pu assister dans un talk-show à des déclarations d'amour complétement déplacées de la part de personalités du show-business très connues outre-rhin.

L'élite politico-médiatique mondialisée a perdu la tête. Les thuriféraires du ONE WORLD sont tombés en pamoison devant un homme politique sans le moindre mérite et qui n'a jusqu'à présent pas fait la preuve de sa compétence en quelque domaine que ce soit.

L'élite politico-médiatique mondialisée a perdu la tête. Les thuriféraires du ONE WORLD sont tombés en pamoison devant un homme politique sans le moindre mérite et qui n'a jusqu'à présent pas fait la preuve de sa compétence en quelque domaine que ce soit.

Ne nous perdons pas dans les détails, mais rappelons tout de même qu'Obama a 47 ans, qu'il est diplômé de Harvard, qu'il a dirigé la Harvard Law Review, qu'il a été réélu trois fois au Sénat de l'Illinois depuis 1996 et qu'il est actuellement le plus jeune élu au Sénat des Etats-Unis.

« Ne nous perdons pas dans les détails, mais rappelons tout de même qu'Obama a 47 ans, qu'il est diplômé de Harvard, qu'il a dirigé la Harvard Law Review, qu'il a été réélu trois fois au Sénat de l'Illinois depuis 1996 et qu'il est actuellement le plus jeune élu au Sénat des Etats-Unis. »

Vous avez raison de dire qu'il ne faut pas se perdre dans les détails, Alexis. Mais vous nous permettrez peut-être de trouver que les qualités que vous avancez vous-même ne sont guère impressionnantes.

Il ne s'agit pas d'impressionner qui que ce soit, mais seulement de modérer l'appréciation de Rogemi : "il n'a jusqu'à présent pas fait la preuve de sa compétence en quelque domaine que ce soit".

La simple perspective que Madame Sarah Palin, adepte du créationnisme, puisse devenir un jour (Mc Cain n'est pas tout jeune) présidente des Etats-Unis ne laisse aucune marge de choix à tout électeur raisonnable.

De la même façon que les Français n'avaient guère le choix : il fallait hélas qu'ils votent pour Sarkozi, les Américains, à mon humble avis, doivent hélas voter pour Obama... Peut-être faut-il le déplorer, l'avenir nous le dira (probablement... et je sais : les jeux ne sont pas faits !) Mais vraiment, je ne comprends pas la hargne de certains à son égard.

Oui, enfin, c'est tout de même vous qui écrivez : "ne nous perdons pas dans les détails"…

Où avez-vous vu de la hargne, ici, Bernard ?

Pas chez vous cher Boris. Je préfère ne pas poursuivre cette réflexion.

Oui, enfin, c'est tout de même vous qui écrivez : "ne nous perdons pas dans les détails"…

Je l'avoue, mon expression était un peu ironique, mais Internet est décidément le lieu du malentendu (je partage sur ce point l'opinion exprimée par Ostinato sur un autre fil). Quant à la hargne contre Obama, cet homme "sans aucun mérite" et dénué de toute compétence, il faut effectivement être de très mauvaise foi pour l'avoir vue rôder dans ces parages...

La hargne que j'ai vue rôder dans ces parages visait plutôt Rogemi. Il a le droit d'être d'un avis différent et ce n'est pas de la hargne, moi, que je lis dans ses interventions.

Je ne voudrais pas la ramener outre mesure, mais j'ai hier ou avant-hier (je ne sais plus exactement) envoyé un petit "vive Obama !" en forme de clin d'oeil sur un tout nouveau fil créé dans le but de rassembler les commentaires concernant les élections américaines, eh bien figurez-vous qu'il n'a pas tenu la route bien longtemps ! Et le fil, par la même occasion, s'est lui aussi désintégré dans l'espace intersidéral, ha.
Du coup, je me suis senti bien penaud ; j'avais l'impression d'avoir écrit une énormité, quelque chose d'obscène, ou d'avoir procédé à une provocation intolérable au point qu'elle méritait la censure immédiate. Mais peut-être s'est-il agi d'un incident technique, après tout ?

Peut-être une intervention de Madame Sarah Palin... ?

Citation
Ne nous perdons pas dans les détails, mais rappelons tout de même qu'Obama a 47 ans, qu'il est diplômé de Harvard, qu'il a dirigé la Harvard Law Review, qu'il a été réélu trois fois au Sénat de l'Illinois depuis 1996 et qu'il est actuellement le plus jeune élu au Sénat des Etats-Unis.

Obama est une pure création de la modernité tardive cad de la démocratie télévisuelle [Sarkozy lui dit merci] elle -même soumise entièrement à la machinerie médiato-spectaculaire.

Obama est le vainqueur d'une [Star Academy] pour adultes immatures, eux-mêmes consommateurs de rêves éveillés.

Il y a encore quelques années la candidature d'obama aurait tout simplement été impossible non pas à cause la couleur de sa peau - entre nous Obama n'a strictement aucune racine culturelle le liant à la communauté afro-américaine car il a été élevé par sa mére et ses grands-parents blancs WAPS - mais tout simplement parce que le processus de déréalisation de la vie en occident n'avait pas encore atteint un point de non-retour.

Mc Cain est peut-être vieux et ringard mais il est un homme ayant eu une vie marquée par de vraies épreuves. Il n'est pas le résultat d'un scénario hollywoodien.

Mc Cain est peut-être vieux et ringard mais il est un homme ayant eu une vie marquée par de vraies épreuves. Il n'est pas le résultat d'un scénario hollywoodien.

Peut-être, mais le scénario Obama donnerait un petit film indépendant, tout juste bon pour l'ouverture du festival de Sundance ; le vrai blockbuster, ce serait la première dauphine de Miss Alaska propulsée à la Présidence des Etats-Unis !

Cher Rogemi, je suis assez d'accord avec vous. Obama me parait un "cinécandidat" pour "cinémonde" , ce cinémonde dans lequel on s'évertue à nous faire vivre . Pas étonnant que, désormais, la polique se fasse à Hollywwod.

Oh, chère Cassandre, c'était déjà le cas auparavant. Au moins depuis Ronald Reagan. Je crois surtout que Rogémi n'aime pas le film qui se prépare et, pour ma part, je préfère ne voir celui que craint Alexis.

Sans vouloir entrer dans trop de détails, je signalerai que plusieurs présidents américains eurent un passé "opaque et sulfureux" :

- Jack Kennedy (voir le nombre incroyable d'articles à propos de son père, et voir les résultats de la ville de Chicago en 1960) ;


- Harry Truman, qui se rendit, à quelques jours de son entrée en fonction comme vice-président, aux obsèques du pas du tout opaque mais tout-à-fait sulfureux Pendergast ;


- LBJ, qui dut à certaine élection gagnée par quelques voix volées le surnom de "landslide Lyndon".


Chacun de ces trois présidents fit ensuite de son mieux, et marqua la politique des Etats-unis.


En revanche, le calamiteux Jimmy Carter et le catastrophique Ford (l'homme qui ne pouvait marcher et mâcher un chewing-gum en même temps) eurent une réputation sans tâche.


Comme le disait le regretté président Herriot, la politique, c'est comme l'andouillette, ça doit sentir un peu la merde, mais pas trop.

Ceux qui ne sont pas ce qu'ils paraissent ne sont que des médiatisés.

Ceux qui ne sont pas ce qu'ils paraissent ne sont que des médiatisés.

Vous pourriez développer ?

Mais sans vous perdre dans les détails, hein, Florentin !

Cher Jmarc,

Il me manque le temps d'approfondir votre remarque sur les candidats et présidents américains de ces derniers décennies mais croyez-moi on aurait des surprises.

Par contre il est intéressant de faire le paralléle entre Ségoléne Royal et Obama. Tous les deux ont été respectivement choisis par leur parti contre leur directions à la suite de campagnes médiatiques cherchant leur équivalents.

Dans les deux cas on peut parler d'emballement mimétique. Segoléne Royal est non seulement d'une incompétence abyssale mais aussi d'une infatuation effrayante.

Regardez la gestualité d'Obama. Tous les mouvements de son corps trahissent un homme d'une mégalomanie aigue, bien que subtilement cachée.

Bien cher Rogemi,

L'obamaphilie m'est insupportable, mais l'obamaphobie aussi.

Pourquoi ne pas reconnaître la vérité, à savoir que MM. McCain et Obama sont des hommes de valeur ?

Contrairement à Mlle Royal, qui n'est que l'élue d'une vague région (j'implore le pardon des picto-charentais et adorateurs du chabichou réunis (on dirait un nom d'hôtel d'il y a cinquante ans)), M. Obama est sénateur des Etats-unis, élu par l'Illinois. Une modeste connaissance de Etats-unis, acquise à travers des décennies, m'a montré :

- qu'on peut très bien dîner aux Etats-unis ;

- que si vous respectez les règles, vous n'aurez pas de problème ;

- qu'on ne peut être sénateur démocrate de New York ou de l'Illinois sans de grandes aptitudes politiques, à cause du caractère très particulier de la "machine" démocrate dans ces deux états.

et ce n'est pas le genre d'Obama, expert en frisettes et en risettes à la cantonnade. Ceci n'est pas une analyse politique, mais déterminerait peut-être mon choix si j'étais américaine.

Mais oui, Boris, Rogemi est d'un avis différent du mien, sur ce point et sur d'autres, et cela ne nous empêche pas d'avoir l'un pour l'autre des sentiments amicaux, il le sait bien.

Et je répète que je ne suis pas pro-Obama, mais je ne vois pas pour qui d'autre les Américains pourraient voter. McCain est la doublure de Bush, il a approuvé officiellement presque toutes les décision et propositions de cette catastrophe mondiale de Bush, et le risque est très grand de voir cette Sarah Palin présidente des États-Unis ! Mais je radote...

On est toujours très surpris de rencontrer, voire de parler à des gens qu'on a découverts à la télévision. C'est moins évident avec la radio car l'oreille voit mieux.

Et Nixon, cher jmarc, surnommé bien avant qu'il ne devienne président des Etats-Unis « Tricky Dick » (Richard le roublard), notamment pour avoir faussement accusé une adversaire politique d'être communiste et avoir fait financer certaines de ses campagnes par des caisses noires ? La suite, tout le monde la connaît. Bon sang ne saurait mentir !

Bien cher Corto,

Comme vous aviez cité vous-même Nixon, je ne voulais pas en rajouter.

Citation
Mais oui, Boris, Rogemi est d'un avis différent du mien, sur ce point et sur d'autres, et cela ne nous empêche pas d'avoir l'un pour l'autre des sentiments amicaux, il le sait bien.

Ne doutez pas une seule seconde de ma bienveillance amicale envers vous, cher Bernard.

Comme je l'ai déjà dit à plusieurs reprises ce forum nous est très précieux car il est un des seuls lieux de pensée sur le cyberespace qui n'est pas à sens unique et où les divergences d'opinions ne sont pas sanctionnées par une excommunication immédiate.

Deux "spécialistes " décodaient la gestuelle, la voix, etc., de Barack Obama et John McCain l'autre jour à la télévision et dans les journaux. Et, à partir d'images, proposaient "une série de clés pour décoder la communication non verbale des deux candidats à l’élection présidentielle américaine."

[www.lesoir.be]

Mais je suppose que cela a été fait dans tous les médias du monde!