Il me semble que ce qui est culturellement déterminant pour toute société est de ne jamais abandonner la quête de Dieu, la quête de sens. D'un côté nous devons en effet reconnaître que les agnostiques n'ont pas la prétention athée de clore le sujet et de dire: j'arrête de chercher, il n'y a rien, l'Histoire est terminée et nous devons simplement jouir. Mais d'un autre côté, on peut se demander s'ils ont un cheminement culturel ou bien si à cet égard ils ne font que se laisser porter par le temps et l'époque.
Ce qui me fascine, en particulier dans l'histoire des Français, c'est ce moment dit "moderne" où notre culture a continué de vivre et même de briller de mille feux, par le biais de génies qui pour la plupart ne se définissaient pas ou plus comme chrétiens. C'est aussi Jules Ferry inventant l'excellente école républicaine sur les bases de l'école catholique mais qui est incapable de comprendre ne serait-ce que d'instinct, qu'il vient de tuer la source qui seule pouvait maintenir une instruction qui ait un sens. Il va jusqu'à dire que la morale enseignée sera identique à la morale chrétienne! c'est incroyable une telle inconsistance, un tel aveuglement sur l'humain. La morale chrétienne est tellement exigente et bien souvent même, paradoxale, qu'elle ne peut que s'effondrer si elle est privée de la transcendance qui la porte.
L'immense crise culturelle et identitaire qui balaye en ce moment l'Europe occidentale et dont l'analyse s'étale tragiquement sur toutes les pages de ce forum et de tant d'autres, est avant tout une immense crise religieuse, longue, lente et pénible. Cela fait furieusement penser à une crise mimétique girardienne et c'est en cela que cet auteur me semble si intéressant.
@Rogemi: "il n'en reste pas moins que chacun d'entre nous face au désert spirituel auquel il est quotidiennement confronté peut choisir la voie de la vraie conversion du cœur."
c'est heureux!