C'était me semble-t-il la semaine dernière que je vous avais promis de vous transmettre le témoignage d'une personne retour de Pékin sur le statut, revalorisé ou non, des filles et des femmes dans la Chine de 2008.
La réponse est positive. Le déséquilibre démographique entre les sexes a favorisé l'émergence de la femme "qui choisit", ses rôles, ses hommes, impose ses volontés sur la famille, etc. Bref voici qu'apparaît une génération de "petites impératrices" capricieuses et impatientes envers leur entourage.
Seulement voilà: l'évolution est parallèle au Japon, pays qui n'applique aucune des politiques anti-natalistes de la Chine, et où aucun déséquilibre des sexes n'est apparent dans la démographie.
Ce qui pourrait nous conduire à une spéculation qui apporterait des éléments de réponse à une question posée en filigrane dans une arborescence proche: lorsqu'une évolution est mondiale (l'ascendant de la gent féminine) dans toutes les sociétés, cette évolution s'affirme insubordonnée, non liée, aux facteurs environnementaux ou sociaux, si chers à nos évolutionnistes, qu'elle rencontre ça et là sur sa route. Les macro-évolutions existent bel et bien, leur phénoménologie est puissante, animée d'un génie particulier: elles s'emparent en effet des conditions diverses que leur offre le terrain, ici et là, s'en accommodent, les exploitent, s'y appuient en des façons toujours différentes, par un ressort interne, dans une cuisine cachée, pour se manifester dans leur uniformité phénoménale, leur ubiquité: en Occident le Women's Lib, en Chine le déséquilibre démographique des sexes sont autant de facteurs disparates mobilisés pour produire un même miel. L'environnement, la coque socio-historique de la fabrique à phénomènes, fortement contrastée d'un continent à l'autre, obéit aux ordres de l'évolution et fabrique un corps social nouveau comme l'ADN le corps biologique, mais le processus est d'ordre phénoménologique, le maître-d'oeuvre demeurant occulte: ce ne sont nullement les conditions rencontrées dans l'environnement pour le vivant, dans la démographie ou même l'idéologie pour le social qui créent le phénomène. Ce dernier est
appelé d'une instance, qui peut être un moteur interne ou un démiurge externe, je n'en sais rien, et par cette instance
mu dans une direction que seule connaît cette instance.