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L'"obamania" selon Alain de Benoist.

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
10 novembre 2008, 10:50   L'"obamania" selon Alain de Benoist.
Une analyse remarquable !
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Les équivoques de l'"obamania"
Alain de Benoist novembre 2008

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Chacun sait que, si le monde entier avait pu voter à l’élection présidentielle américaine, Barack Obama ne l’aurait pas emporté par quelques points d’écart seulement, mais par une majorité d’au moins 80 %. A l’exception notable de l’Etat d’Israël, dans pratiquement tous les pays du monde, le candidat démocrate jouissait en effet d’un très large appui des opinions publiques. Le fait n’est pas en lui-même étonnant, après huit années d’un règne de George W. Bush que beaucoup d’observateurs considèrent d’ores et déjà comme le pire président de l’histoire des Etats-Unis.
Là où les choses se gâtent, c’est lorsque l’on tente d’élucider les causes profondes d’une « Obamania » qui s’est très vite transformée en « hystérobamania ». Or, les déclarations faites aux lendemains de l’élection du 4 novembre ne laissent aucun doute sur ce point : ce n’est pas parce que Barack Obama est jeune et sympathique, qu’il possède un charisme certain, qu’il a réalisé une bien meilleure campagne que son adversaire républicain, qu’il a avancé des idées de nature un séduire un vaste électorat, que son élection a été saluée par un concert de louanges quasi-planétaire. C’est en raison de la couleur de sa peau. Les Européens et les Africains, notamment, n’ont visiblement retenu qu’un seul aspect de sa victoire : un Noir (en réalité, un métis) est entré pour la première fois à la Maison-Blanche.
Cette « racialisation » des commentaires, beaucoup plus forte encore hors des Etats-Unis qu’en Amérique même, et qui a oblitéré tout véritablement jugement politique, laisse songeur. Et ce qui est le plus remarquable (ou le plus révélateur), c’est qu’elle a été le fait des racistes comme des antiracistes, les premiers ulcérés de cela même qui réjouissait les seconds : l’arrivée d’un Noir à la tête de la plus grande puissance du monde – mais les uns comme les autres d’accord pour accorder à l’appartenance raciale d’Obama une importance démesurée.
Certains de ces commentaires ont même été stupéfiants. En France, tandis que le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) appelait à un rassemblement « pour saluer la victoire d’Obama et demander à Nicolas Sarkozy de ne pas oublier les revendications des Noirs de France », on a pu voir de jeunes Français d’origine africaine s’écrier : « On a enfin notre président ! », ou encore : « L’exemple à suivre nous vient des Etats-Unis ». (Ils ignorent sans doute qu’en France, c’est un Antillais, Gaston Monnerville, qui présida le Sénat de 1959 à 1968, poste qui faisait de lui le deuxième personnage de l’Etat). En Afrique, des voix plus nombreuses encore se sont élevées pour prédire qu’« Obama va sauver le continent africain » ou que le nouveau président va s’employer à élever le niveau de vie de tous les Kenyans au motif que son père était né au Kenya !
D’autres affirment qu’Obama est avant tout l’élu des Noirs américains ou des minorités ethniques. C’est encore une erreur. Obama a d’ailleurs eu l’intelligence de ne pas faire campagne sur sa couleur de peau ni de se poser en candidat des Afro-Américains (catégorie à laquelle il n’appartient d’ailleurs pas lui-même), erreur qui lui aurait été fatale. Certes, il a reçu l’appui de 95 % des Noirs, de 67 % des Hispaniques (Latinos) et de 62 % des Asiatiques. Un tel fait ne saurait surprendre, et il n’est pas question de nier ici l’importance symbolique que représente l’élection d’un président noir dans un pays où, il y a encore un demi-siècle, régnait la ségrégation. Mais il ne faut pas oublier que, lorsque les candidats démocrates étaient des Blancs, les minorités ethniques votaient déjà très majoritairement démocrates.
Obama a par ailleurs obtenu le vote de 43 % des Blancs (contre 55 % à McCain), chiffre qui n’a rien de négligeable. Il faut savoir que depuis Lyndon Johnson, en 1964, aucun démocrate n’a jamais recueilli les votes de la majorité des électeurs blancs. Or, non seulement Obama n’a pas attiré sur son nom moins de « votes blancs » que les trois derniers candidats démocrates à la Maison-Blanche, mais il en a même obtenu plus. Très symbolique est à cet égard la victoire qu’il a remportée en Virginie (l’Etat qui abritait la capitale des Sudistes au moment de la Guerre de Sécession) ou encore dans l’Ohio. Peter Wallsten, dans le Los Angeles Times, l’a remarqué très justement : « Les Blancs américains ont joué un rôle décisif pour faire entrer un président noir à la Maison-Blanche ». Obama est en fait parvenu à convaincre toutes les catégories sociales de son pays, et s’il a été élu, c’est d’abord pour avoir su rassembler bien au-delà de la couleur de sa peau.
Enfin, il ne faudrait pas oublier que Barack Obama n’a pas été élu président de l’Afrique, secrétaire général des Nations-Unies ou rédempteur de l’humanité, mais président des Etats-Unis, avec pour seule et unique mission de défendre les intérêts américains. Compte tenu des pesanteurs historiques et géopolitiques, ce n’est évidemment pas le fait qu’il est un Noir qui suffira à remettre l’Amérique sur le chemin d’une convergence avec l’Europe. Le président russe Dmitri Medvedev est apparemment pour l’instant le seul à l’avoir compris.
Barack Obama a hérité d’une situation catastrophique qui a favorisé sa victoire (le vrai vaincu du scrutin n’est pas McCain, mais George W. Bush), mais qui représente maintenant la principale difficulté à laquelle il va devoir faire face pour redresser la situation. Il sera jugé sur ses actes, non sur son appartenance raciale. Pour y parvenir, il n’aura pas à choisir entre une « politique blanche » ou une « politique noire », car ces catégories ne correspondent à rien. Il aura à faire de bons choix politiques tout court. Savoir s’il y parviendra est une autre question
Je le dis tout de go: je n'ai jamais aimé Alain de Benoist et je trouve même le personnage repoussant, désagréable. Ceci dit il faut reconnaitre que ses analyses sont souvent remarquables et celle-ci est de très belle facture. Merci Pascal ...
Utilisateur anonyme
10 novembre 2008, 11:40   Re : L'"obamania" selon Alain de Benoist.
Je constate une amélioration certaine dans le choix de vos articles, cher Pascal. Continuez !
Gaston Monnerville était de Guyane, pas des Antilles.
Utilisateur anonyme
10 novembre 2008, 12:11   L'Orsonimania
C'est bien, Corto, vous êtes en progrès, continuez !
Utilisateur anonyme
10 novembre 2008, 12:47   Re : L'Orsonimania
Je me joins volontiers à ce choeur de louanges : l'article est très bon et il corrige un certain nombre des erreurs que contenait l'article de Polemia, en particulier concernant l'électorat d'Obama.
Utilisateur anonyme
10 novembre 2008, 14:05   Re : L'"obamania" selon Alain de Benoist.
Alexis et Corto finiront-ils au GRECE... ?
10 novembre 2008, 14:15   Le 4-6
Gaston Monnerville était élu du Lot.

A Alexis, Corto et Pascal, je dirai : pour l'amour du GRECE, embrassez-vous !
Utilisateur anonyme
10 novembre 2008, 14:31   Re : L'"obamania" selon Alain de Benoist.
"je n'ai jamais aimé Alain de Benoist et je trouve même le personnage repoussant"

Vous lui préférez Guillaume Faye... ?
Citation
Vous lui préférez Guillaume Faye... ?

Vous plaisantez je n'aime ni l'un ni l'autre.

Guillaume Faye est un agité du bocal, un penseur de la frénésie réactionnaire, un allumé de la pire sorte bien que beaucoup de ses analyses soient loin d'être fausses.

Tous les deux sortent du même moule et la haine qu'ils éprouvent l'un pour l'autre est démesurée.

A tout prendre je préfére quand même AdB.
Utilisateur anonyme
10 novembre 2008, 15:52   Re : L'"obamania" selon Alain de Benoist.
Oui, Faye s'est affreusement radicalisé (davantage encore que Vial), mais, et comme l'écrivez si justement, "ses analyses sont loin d'être fausses". Quant à A. de B. c'est une superbe machine intellectuelle (comme le GRECE d'ailleurs) qui, parfois, tourne un peu à vide. Sa position n'est pas toujours claire (sur l'islam et l'immigration, par exemple), sa place dans les médias également.
La position d'Alain de Benoist sur l'Islam et l'immigration me semble très claire, en tout cas depuis la publication du numéro 77 de la revue /Elements/, intitulé "Immigration".
Pour la résumer, on pourrait reprendre la conclusion du dernier éditorial de cette revue, paru cet été :

"Nietzche, admirateur inconditionnel de l'Islam et de la /merveilleuse civilisation maure d'Espagne/ ("les croisés combattirent quelque chose devant quoi ils auraient mieux fait de se prosterner dans la poussière") faisait de Zarathoustra l'"ami de la mer et de tout ce qui est d'espèce marine". Zarathoustra prêchait le "Grand Midi de l'homme et de la Terre" : "Il arrive, il est proche, le Grand Midi". Le Grand Midi répond à la mi-nuit. La lumière du Nord, plus que jamais, a besoin de la clarté du Sud."

J'ai eu l'occasion de rencontrer "le personnage" il y a de cela quelques années, à l'occasion de plusieurs réunions où il s'était montré accueillant, pédagogue et très ouvert. On peut ne pas être d'accord avec lui, mais j'ai du mal à comprendre qu'on puisse le trouver "repoussant".
Utilisateur anonyme
10 novembre 2008, 18:57   Re : L'"obamania" selon Alain de Benoist.
« Le Grand Midi répond à la mi-nuit. »

Mais c'est ce que nous expliquait Cassandre, allez, vous devez confondre, Cher Jlchambon !
10 novembre 2008, 19:20   "Repoussant"
Oui, j'ai été surpris par l'adjectif, moi aussi.
10 novembre 2008, 19:39   Re : "Repoussant"
Citation
On peut ne pas être d'accord avec lui, mais j'ai du mal à comprendre qu'on puisse le trouver "repoussant".

Je n'ai pas eu l'honneur de le rencontrer comme vous, cher Jlchambon, en chair et en os mais de l'écouter de très très nombreuses fois sur Radio-Courtoisie et la modulation de sa voix - mais c'est subjectif - me rappelle celle du serpent et suscite en moi un malaise indéniable. Le terme de "repoussant" se rapporte à d'autres sujets que je ne souhaite en aucun cas traiter ici sur ce forum. Je vais donc retirer du billet ci-dessus ce qualificatif qui demanderait un complément d'information.

Je viens de relire votre post plus attentivement et ne trouvez-vous pas que cette affirmation

Citation
("les croisés combattirent quelque chose devant quoi ils auraient mieux fait de se prosterner dans la poussière")

soit repoussante ?
Utilisateur anonyme
10 novembre 2008, 19:55   Re : L'"obamania" selon Alain de Benoist.
Oui, cher jlchambon, j'ai bien lu le n° 77 auquel vous faites référence. Pour ma part je continue de penser que la fascination "tiers-mondiste" d'A. de B. (passion qui est moins la sienne aujourd'hui) l'empêche d'avoir une position ferme et sans ambiguïté sur la question de l'immigration et de l'islam. Beaucoup l'ont quitté parce qu'ils pensaient (à raison selon moi) que le rôle d'un courant de pensée est aussi, et avant tout, d'agir sur le monde.
10 novembre 2008, 19:58   Rogemi
Effectivement, bien cher Rogemi, je n'éprouve aucun désir de rencontrer un Européen qui dise cela. Voici où conduit l'hystérie anti-chrétienne, aussi hystérique que l'hystérie chrétienne.
Utilisateur anonyme
10 novembre 2008, 20:01   Re : Poussière
La phrase en question est de Nietzsche (dans L'Antechrist).
10 novembre 2008, 20:07   Re : Poussière
Citation
La phrase en question est de Nietzsche (dans L'Antechrist).

Dans quelle édition et à quelle page. Merci d'avance !
10 novembre 2008, 20:09   Nietzsche
Bien cher Alexis,

Ajouté à la "merveilleuse civilisation maure d'Espagne", cela ruine, à mes yeux, le prestige que pouvait encore avoir Nietzsche.


Comme quoi, certaines citations mettent une pensée en lumière.
Utilisateur anonyme
10 novembre 2008, 20:14   Re : L'"obamania" selon Alain de Benoist.
A ce sujet : "Nietzsche et l'islam", Claudio Mutti, éd. Hérode.
Utilisateur anonyme
10 novembre 2008, 20:31   Re : Poussière
Dans quelle édition et à quelle page. Merci d'avance !

C'est le fragment 60 de L'Antéchrist : le texte original est ici.
10 novembre 2008, 20:40   Mufti
A ma lecture effarée de cela, je comprends mieux certaine fascination pour le Mufti...
Utilisateur anonyme
10 novembre 2008, 20:49   Re : L'"obamania" selon Alain de Benoist.
"Le chritianisme nous a frustrés de la moisson de la culture antique, et, plus tard, il nous a encore frustrés de celle de la culture islamique."

Nietzsche, "L'Antéchrist", fragment 60, p. 231, ed. Gallimard.



J'aurais presque envie, tant je tiens le christianisme pour le grand responsable de tous nos maux, d'être d'accord avec Nietzsche...
10 novembre 2008, 21:21   fragment 60 de L'Antéchrist
Merci à tous et surtout "vielen Dank" à Alexis pour ce lien...

Un des auteurs qui a le mieux compris Nietzsche c'est René Girard qui en parle de manière remarquable.
Utilisateur anonyme
10 novembre 2008, 21:34   Re : L'"obamania" selon Alain de Benoist.
Michel Haar en parle aussi très bien...
A propos de René Girard je conseille à ceux qui ne l'auraient pas encore lu de commencer avec "Quand ces choses commenceront" paru chez Arléa et qui doit être introuvable en librairie parce qu'épuisé mais que l'on pourra facilement dégoter sur des sites de livres anciens.
Forget Gaston Monerville et la négritude: Barack Obama est .... Irlandais ! Vous le verrez bientôt visiter Moneygall. Voir cette dépêche de l'AFP de ce jour. La notion de race, décidément, se noient chez B. Obama, qui est "politicien de race", rien d'autre et rien de plus.

Une chanson célébrant les racines irlandaises du président élu américain Barack Obama a connu un succès inattendu sur le site de partage de vidéos YouTube.

La vidéo de la chanson "Personne n'est aussi irlandais que Barack Obama" a été consultée plus de 600.000 fois sur Youtube, en particulier depuis l'élection de M. Obama le 4 novembre.

La chanson a été écrite par le groupe "Hardy Drew and the Nancy Boys", originaire de Limerick, dans le sud-ouest de l'Irlande, et qui se décrit comme une "bande de laissés-pour-compte et de marginaux".

Les paroles font rimer Obama avec le nom typiquement irlandais O'Hara. "O'Leary, O'Reilly, O'Hare et O'Hara; Personne n'est aussi irlandais que Barack Obama; Vous ne me croyez pas, je sais; Mais Barack est aussi irlandais que l'était JFK"...

Le groupe avait inauguré sa chanson lors d'une soirée électorale à Moneygall, petit village du centre de l'Irlande, dont un ancêtre de Barack Obama serait originaire.

Fulmuth Kearney, un aïeul de la mère d'Obama, avait émigré de Moneygall vers l'Amérique en 1850, selon le chanoine du bourg, Stephen Neill.

Environ 34 millions d'Américains revendiquent des ancêtres irlandais, à l'instar des anciens présidents Ronald Reagan, John F. Kennedy et Bill Clinton.
Si quelqu'un est intéressé par le Quand ces choses commenceront (formule de Philippe Muray, au départ), de Girard, je possède cet ouvrage et puis, comme le précédent DVD - parti vivre sa vie sur les chemins de France et d'ailleurs -, le faire circuler...
Utilisateur anonyme
11 novembre 2008, 10:04   Re : Nietzsche et le syndrome de Josyane
Mais jmarc, stigmatiser un auteur pour deux phrases ! Attention de ne pas tomber dans le déplorable syndrome de Josyane.
Nietzsche n'est pas "un auteur" ...
Utilisateur anonyme
11 novembre 2008, 10:47   Re : Nietzsche et le syndrome de Josyane
"Auteur" selon le petit Robert : personne qui a fait un ouvrage de littérature, de sciences ou d'art. L'auteur d'un livre.
Ce n'est pas le mot auteur que je mettais entre guillemets, mais le syntagme un auteur. Vous mordez le topo, Corto ?
Utilisateur anonyme
11 novembre 2008, 12:33   Re : Nietzsche et le syndrome de Josyane
Difficilement et ce n'est pas un problème de dents.
Utilisateur anonyme
11 novembre 2008, 12:40   Mordre le topo
À pleines dents, Francmoineau…
11 novembre 2008, 12:49   Re : Mordre le topo
OK, Boris.
12 novembre 2008, 17:57   Deux pages
Cela et la "race des Seigneurs", ça fait beaucoup...
Tout ça est bien triste.
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