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Communiqué n° 759 : Sur les libertés en Algérie

Le parti de l'In-nocence, à l'heure où le président Abdelaziz Bouteflika fait modifier la constitution algérienne pour pouvoir remplir un troisième mandat, constate que ce grand donneur de leçons à la France restreint encore le peu de liberté intellectuelle qui a cours en Algérie, et, limogeant le directeur de la Bibliothèque nationale l'écrivain Amin Zaoui, amenant la fondation Friedrich-Ebert à renoncer à son programme de débats, perpétue la tradition de dictature et d'étouffement des libertés dans laquelle vit son pays depuis qu'il a conquis sa triste indépendance, si peu synonyme, en l'occurrence, de liberté.

Le parti de l'In-nocence voit un bel enchassement de paradoxes, d'abord dans la massive immigration vers la France — ancienne puissance coloniale officiellement honnie — que provoque ou qu'aggrave le déplorable état politique et économique de l'Algérie depuis un demi-siècle, ensuite dans les graves atteintes à la liberté d'expression, bientôt dignes de l'Algérie, que perpètrent en France des institutions telles que la Halde contre ceux qui, entre autres choses, trouveraient à redire à l'ampleur de cette immigration et à ses conséquences pour la paix civile : comme si d'avoir de plus en plus la même population entraînait dans les deux pays, directement ici, indirectement là, de comparables oppressions de l'esprit.
Si je peux me permettre, je ne comprends pas, Monsieur le Secrétaire Général, le sens de la dernière demie phrase du dernier paragraphe.
Peut-être (je hasarde une hypothèse) : les arabes, et plus généralement les musulmans, sont gouvernés partout par des dictatures, comme si une inaptitude radicale au politique, au "moins-pour-le-plus" fondateur du pacte social (ou du pacte d'in-nocence), dans leurs sociétés, faisait de la tyrannie, en tout lieu, le seul moyen objectif de les régir. La France et l'Algérie ayant de plus en plus la même population (arabe et musulmane), la dictature de l'esprit s'installe aussi en France, comme dans tous les autres pays arabes et musulmans. En Algérie elle est directe, elle opprime les arabes et les musulmans. En France elle est indirecte, elle vise à les protéger, mais elle n'en est pas moins là, entraînée par leur présence et leur radicale ingouvernabilité hors dictature. Ou bien est-ce trop compliqué ?
Non, non c'est très clair. Merci ! Audacieuse pensée.Ne croyez vous pas tioutefois quecela en France ne devrait en rien être automatique,et engage ausi la responsabilité de la population d'accueil et de ses gouvernements successifs ? En effet nombre d'immigrés ne me paraissent pas dans la disposition d'esprit que vous décrivez, et sont tout à fait "intégrés" comme on dit. La plaie, c'est le communautarisme encouragé par les autochtones puis exigé par les allochtones ?.
Utilisateur anonyme
11 novembre 2008, 12:41   Re : Communiqué n° 759 : Sur les libertés en Algérie
Citation

La France et l'Algérie ayant de plus en plus la même population (arabe et musulmane), la dictature de l'esprit s'installe aussi en France, comme dans tous les autres pays arabes et musulmans. En Algérie elle est directe, elle opprime les arabes et les musulmans. En France elle est indirecte, elle vise à les protéger, mais elle n'en est pas moins là, entraînée par leur présence et leur radicale ingouvernabilité hors dictature. Ou bien est-ce trop compliqué ?

C'est....c'est du premier degré ?
Ah... Je sens qu'il va y avoir de l'action.
Utilisateur anonyme
11 novembre 2008, 12:51   Re : Communiqué n° 759 : Sur les libertés en Algérie
Je ne sais pas, Francmoineau, combien de temps encore la dictature de l'esprit va supporter votre humour (vous pourriez pas me fournir une bonne corde? Il fait très gris aujourd'hui).
L'Islam est essentiellement politique; les obligations de base, prière, pélérinage, etc, sont ostentatoires, contrôlables par le pouvoir.
"La France et l'Algérie ayant de plus en plus la même population (arabe et musulmane), la dictature de l'esprit s'installe aussi en France, comme dans tous les autres pays arabes et musulmans. En Algérie elle est directe, elle opprime les arabes et les musulmans. En France elle est indirecte, elle vise à les protéger, mais elle n'en est pas moins là, entraînée par leur présence et leur radicale ingouvernabilité hors dictature. Ou bien est-ce trop compliqué ?"
Je suis entièrement d'accord avec ce point de vue.
La seule issue pour les populations arabo-musulmanes eût été qu'elles acceptent de s'intégrer à une république laïque. Leur nombre, la complaisance envers leur "différence" font que cela est devenu presque impossible hormis exceptions notables. En conséquence de quoi, les arabo-musulmans reconstituent sur le sol français les conditions mêmes de cette tyranie culturo- religieuse de proximité, si caractéristique de la société musulmane, qui les conditionne à la dictature politique et leur vaut de se sentir si mal dans leur pays d'origne sans pour autant qu'ils amorcent la moindre critique d'une culture dont ils se gargarisent avec une sotte fierté.
Utilisateur anonyme
11 novembre 2008, 14:19   Re : Communiqué n° 759 : Sur les libertés en Algérie
Et moi je soutiendrais assez Florentin : « L'Islam est essentiellement politique. » sans être un expert…
« En effet nombre d'immigrés ne me paraissent pas dans la disposition d'esprit que vous décrivez, et sont tout à fait "intégrés" comme on dit. »

Certes, mais je crains qu'ils ne deviennent de moins en moins nombreux. J'en reviens toujours à mon vieux dada, il est possible d'intégrer des individus, pas des peuples. Déjà la troisième génération est beaucoup moins intégrée que la deuxième, et la deuxième que la première. Puisqu'il ont désormais leur propre peuple autour d'eux, pourquoi les individus, arabes ou musulmans, s'intégreraient-ils à ce qui n'apparaît plus que comme "l'autre camp" ? Même les intégrés rejoignent leurs racines et réintègrent leur communauté d'origine, bien vivante et de plus en plus puissante autour d'eux.

Quant au caractère "politique" de l'islam, certes. Il y a là un malentendu sur "politique". Je l'entendais au sens positif de "pacte d'in-nocence". Mais la dictature aussi est politique, Machiavel est un grand politique, les moyens de tenir un peuple ingouvernable relèvent de la politique. Ce n'est pas à cette politique-là que je pensais, mais au contraire à celle qui la rend inutile.
Utilisateur anonyme
11 novembre 2008, 15:17   Re : Adieu pays bien-aimé
Merci Francmoineau. Un arbre maintenant.



Last song
11 novembre 2008, 15:32   Re : Adieu pays bien-aimé
Cher Corto, vous avez vraiment le blues, on dirait...
Allez, voici de quoi vous remonter !



A Renaud Camus : Pourquoi en goûtant à la Liberté, n'aimeraient-ils pas la Liberté, même s'ils sont en nombre et viennent de dictatures ? Et quand j'écris "ils", c'est encore plus vrai pour "elles". Mais nous cultivons leur ressentiment qui est justement une des caractéristiques psychologiques de ces peuples, logique quand on compare le résultat des systèmes politiques et des civilisations. La culpabilité de l'ex-colonisateur n'y est pas pour rien, et nous sommes mal placés pour nous dédouanner et dire "c'est la faute de l'Islam". Il faudrait ne pas entrer dans la problématique (mais comment l'éviter ?) et prouver le mouvement en marchant, en s'abstenant de toute action ou parole favorisant le communautarisme.
Utilisateur anonyme
11 novembre 2008, 16:17   Re : Adieu pays bien-aimé
Vous auriez pas plutôt son grand frère majeur ? Je déteste les petites filles (et les petits garçons... puisque notre odieuse époque m'oblige à le préciser).
11 novembre 2008, 16:33   O Wandern meine Lust
Euh... Je ne sais pas, j'ai bien ça :





Mais j'ai peur que ça ne vous plaise guère, bien que ce soit à mourir de rire.
Utilisateur anonyme
11 novembre 2008, 16:57   Re : Je suivrai seul le gai ruisseau qui chante...
Oui, c'est vraiment chantant l'accent allemand! Ce Schubert est, en effet, à mourir de rire. Merci, cher Francmoineau.
Utilisateur anonyme
11 novembre 2008, 17:04   Respect, Tino !
Avez-vous lu le premier commentaire ?

« A croire en effet que Goethe était aveuglé par son orgueil. Il a fait le même coup à Berlioz! Quant à Tino Rossi: respect. En France, c'est quand même lui qui a en quelque sorte sorti Schubert de l'oubli! »
« Mais nous cultivons leur ressentiment. »

Bref, c'est encore une fois notre faute ? Je vois mal comment nous cultivons leur ressentiment en leur donnant cent fois plus d'aisance et de liberté qu'ils n'en jouissent dans leur pays d'origine... Et si nous leur donnons tant d'occasion de ressentiment, pourquoi leurs compatriotes d'origine sont-ils toujours plus nombreux à vouloir venir chez nous en France ? Et pourquoi n'envisagent-ils jamais de retourner chez eux en Algérie ? Ou bien voulez-vous dire que nous les encourageons au ressentiment sans leur en donner de motifs, en leur répétant sans cesse qu'ils ont toutes les raisons d'en éprouver ? Oui, je m'avise que c'est plutôt, sans doute, ce que vous voulez dire.
Utilisateur anonyme
11 novembre 2008, 17:12   Re : Faites gaffe, Boris !
Je suis sûr que Cassandre va vous voler dans les plumes !
Utilisateur anonyme
11 novembre 2008, 17:19   Re : Faites gaffe, Boris !
Je ne vois pas pourquoi, je suis aussi corse que Cassandre et j'aime parfois Tino Rossi, mais tout de même, apprendre "qu'il a tiré Schubert de l'oubli", ça me stresse j'ai envie d'dire.
11 novembre 2008, 17:20   Re : Respect, Tino !
Ah oui, ce commentaire m'avait échappé ! Il est bon, nom d'un total respect ! de rétablir quelques solides vérités historiques. C'est comme Jacques Loussier, sans lui, Bach serait un type de troisième ordre...
La seconde version est la bonne interprétation, vous l'avez perçu.. J'essaie de trouver ce qui pourrait jouer en notre faveur malgré tout, le problème étant que la politique à mener dépend d'un état d'esprit préexistant. Mais la Halde et les manifestes pour l'égalité réelle et la "politique de la ville" et le CFCM et la discrimination positive etc.., ont-ils un si grand soutien ? Quand on lit les commentaires des lecteurs de différents journaux sur ces questions on en n'est pas absolument persuadé. La question serait de trouver la façon de contrer ces discours. Je trouve que Rama Yade s'y essaie ainsi que Fadéla Amara malgré tout et Rachida Dati aussi, mais elles ne font guère école. Quant au PI, lui aussi fait ce louable effort, en en cherchant la plus grande profondeur
11 novembre 2008, 17:44   Re : Faites gaffe, Boris !
"Je suis sûr que Cassandre va vous voler dans les plumes !"
Pas du tout. Je suis d'accord avec Renaud Camus et sans doute Ostinato pour penser que nous avons attisé le ressentiment des musulmans en arrivant à leur faire croire que nous étions responsables de tous leurs maux. Autrement dit nous les avons fait tomber vers quoi toute leur culture ne les fait que trop pencher.
Voilà exactement. Et cela ne fait qu'empirer.
Utilisateur anonyme
11 novembre 2008, 18:14   Re : Faites gaffe, Boris !
Citation

j'aime parfois Tino Rossi, mais tout de même, apprendre "qu'il a tiré Schubert de l'oubli", ça me stresse j'ai envie d'dire.
Heureusement que vous avez trouvé un lieu de paroles pour exprimer cette souffrance, Boris.
Je suis d'accord, Renaud Camus, avec les nuances que vous apportez.
Beaucoup de Juifs ont choisi d'aller vivre en Israël pour vivre pleinement leur Judaïsme. Je ne connais pas d'exemple analogue chez des Musulmans.
Utilisateur anonyme
11 novembre 2008, 21:14   Re : Faites gaffe, Boris !
Heuh... quiproquo, chère Cassandre. C'est Francmoineau qui a raison : il ne faut pas se mélanger les fils.
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