L'ANRU (agence nationale de la rénovation urbaine), lourde et utopique administration chargée selon l'affichage de mettre fin aux causes supposées de la ghettoïsation supposée créer la discrimination supposée engendrer les violences des banlieues, serait un échec selon une étude qui va être remise au gouvernement. On a détruit des logements pour rendre le cadre soi-disant plus agréable en supprimant barres et tours. La note est salée.
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Qu'en pense Yazid Sabeg (autre article du Monde):
Yazid Sabeg préside le comité d'évaluation et de suivi de l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU). D'origine algérienne, arrivé en France en 1952, PDG de Communication & Systèmes, il a été à l'origine de la Charte de la diversité dans les entreprises. Dimanche 9 novembre, il a lancé un Manifeste pour l'égalité réelle réclamant l'instauration de la discrimination positive en France.
L'Agence avait été créée pour échapper aux lenteurs technocratiques, mais c'est un échec. Au-delà, c'est l'attitude de l'Etat qui est problématique : il se désengage des politiques de développement urbain depuis des années. S'il y a un domaine où il faut plus d'Etat, c'est bien celui-ci. A l'Etat d'être porteur de l'intérêt général, de combattre la séparation spatiale croissante entre populations, de veiller à une juste allocation des ressources.
Quels sont les risques ?
La dislocation sociale qui en résulte constitue un vrai trouble à l'ordre public. De ce point de vue, nous n'avons pas tiré les leçons des émeutes de 2005. (C'est moi qui souligne : est-ce une menace ?) La relégation territoriale, la séparation spatiale des communautés, les difficultés d'accès aux droits fondamentaux comme l'éducation ou l'emploi, la transmission des inégalités sur plusieurs générations atteignent des proportions insupportables. Avec l'invisibilité des minorités dans le champ de la représentation, la révolte va s'inscrire dans le paysage français. On ne peut pas dire aux jeunes des quartiers "on a un plan" et manquer à la parole donnée.
