Plus d'ailleurs

"Renaud Camus disait ce soir, dans l'émission Rendez-vous, qu'il n'y a plus d'ailleurs."

Parole d'européen.

"Europeana", ça vous dit quelque chose ? Quelqu'un a-t-il réussi à aller sur ce site ? Est-ce que mon adresse est bonne ? (Je n'en reviens pas… Une page d'accueil en anglais uniquement ?)

Selon le lien qui marche bien

"Unfortunately this project site is only in English: the real Europeana is in all EU languages"

De toute façon, Europeana vient de "tomber" sous l'afflux des connexions...
[culture.france2.fr]

Agnès ?...

Pour en savoir plus :

Europeana victime de son succès

C'était le projet de l'ancien président de la BnF, l'illustre Jean-Noel Jeanneney (vous savez, celui dont la voix vous rappellait, après celle d'Alain Finkielkraut, qu'il était temps d'éteindre votre poste de radio ?) pour concurrencer "Google books".

Le site est multilingue bien heureusement.

« celui dont la voix vous rappellait, après celle d'Alain Finkielkraut, qu'il était temps d'éteindre votre poste de radio ? »

Très joli, Cher Olivier !

Vous me rassurez. Imaginer cette chose en anglais me paraissait… inconcevable !

Perte d'un '"ailleurs", perte d'un "chez soi", perte d'un enracinement... : "L'enracinement de l'homme est aujourd'hui menacé dans son être le plus intime. Plus encore : ce déracinement n'est pas causé par des circonstances extérieures ou la fatalité d'un destin, il n'est pas seulement l'effet de la négligence des hommes, de leur mode superficiel de vie. Le déracinement procède de l'esprit de l'époque en laquelle notre naissance nous a fixés. [...] toutes choses vont-elles être prises dans les pinces de la planification et du calcul, de l'organisation et de l'automation ?"

(Martin Heidegger, "Gelassenheit", trad. fr. d'André Préau, Gallimard, 1966.)

Ailleurs et chez soi sont les deux faces d'une même médaille ?

Ne soyez pas trop dur avec Jeanneney, c'était parfois largement écoutable, tout de même !

D'accord avec Francmoineau. Souvent même très intéressant...

Pour ma part, je ne parlais nullement du contenu de l'émission, que je ne connais pas. Mais il est vrai que depuis 150 ans, son générique est le signal affreux d'une course effrénée au poste de radio, pour en tourner le bouton.

Oui, c'est vrai. C'était la mode (ça l'est toujours) des patchwork sonores en guise de générique, sur fond de boîte à rythme et de musique répétitive. Affreux. Il y a pire encore sur Arte...

Ne croyez pas que je sois un inconditionnel de Jeanneney mais, étant donné le niveau où l'on est tombé, c'est certainement l'une des meilleures émissions de la chaîne...

Morand a utilisé tous les moyens de transport, mettant en pratique un des préceptes du Bouddha : " La liberté est dans l'abandon de la maison." Il aimait passionnément les trains (il aimait citer cette phrase de Laforgue : " Peut-être le bonheur n'est-il que dans les gares ? " ), les voitures (il en a eu trente-cinq), les avions (jusqu'à souhaiter y mourir).
En Janvier 1976, six mois avant sa mort, il répondait à Jean José Marchand qui lui demandait : " Qu'est-ce que vous auriez envie de dire aux gens d'aujourd'hui ? - : " Surtout, ne plus voyager ! (...) il y a vraiment maintenant quelque chose de maudit dans le voyage." Des propos que ne désavouera pas Paul Bowles, l'exilé de Tanger.
Au seul souci de voyager (textes choisis par Michel Bulteau)

Mais qu'a dit exactement Paul Bowles à propos de l'impossibilité contemporaine de voyager, cher Obi Wan ?

Je sais le mot d'Emerson : "Voyager est le paradis des sots."

"L'un court et l'autre se tapit"


(C'est le vers que je ferais graver sur un ex-libris, si je versais tout à fait dans la bibliomanie, vice qui m'est épargné grâce à mon peu d'ardeur au travail salarié et à mon subséquent manque de moyens.)

Orimont, devenez patron !

Mais qu'a dit exactement Paul Bowles à propos de l'impossibilité contemporaine de voyager, cher Obi Wan ?
Je n'en sais diantre rien, je n'ai fait que respecter toute la citation, cher Corto. Paul Morand avait ce sentiment à un âge où l'on remarque tous les défauts qui gâchent les beaux souvenirs. Je ne vais plus en Provence par exemple, tant j'ai été meurtri de constater à mon dernier voyage toutes les dégradations faites à ses beautés. Mon fils regarde tout cela d'un œil neuf, encore enthousiaste.
N'empêche Morand a voyagé à une époque bénie, celle du tourisme qui n'apportait pas encore avec lui la destruction de l'objet de sa curiosité. Le lire décrire tout cela est d'un exotisme fou !

Et Blaise Pascal : « Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre. »

(Mais j'aime aussi beaucoup Montaigne, qui passait une bonne partie de sa vie à cheval...)