Spécial Cassandre : (Tristes Tropiques)

Ça va plaire à Bernard, ce n'est pas à Hitler qu'il (Lévy-Strauss) compare Napoléon, mais à Mahomet…

J'ai pensé à vous, Orimont… Plus qu'à cliquer !

« Que ça lui plaise ou non ! » (à la toute fin, la jolie goujaterie de Raphaël Enthoven…)


(Je suis très curieux d'entendre les commentaires des lecteurs du forum, tellement cette émission m'a laissé un goût amer dans la bouche. Si (quand) Lévy Strauss dit (LE) MAL, il n'est pas ethnologue…)

Il y a aussi les entretiens de huit heures du soir, avec Georges Charbonnier. Toute la semaine sur France-Culture.

Je signale à l'attention de Pascal Orsoni que dans la première de ces émissions, Lévy Strauss fait une large et très intéressante mention de Gobineau, qui remet bien des choses à leur place, ce qui vous fera certainement plaisir.

Merci Boris. J'ai sauvegardé l'émission, je l'écouterai plus tard. D'où vient-elle ?

(Notez, mais je suis sûr que vous l'aviez remarqué, que je n'ai jamais comparé Napoléon à Hitler...)

Je vous en prie, Cher Bernard. Il s'agit de l'émission de Raphaël Enthoven, Les Nouveaux Chemins de la connaissance, sur France-Culture à cinq heures. Exceptionnellement, à ce que je constate, on peut podcaster [je suis désolé, je ne sais pas le dire autrement] encore les deux premières (lundi et mardi). De toute façon, si quelqu'un les veut, je les ai en réserve. Je suis en train d'enregistrer les deux premiers entretiens avec Charbonnier, ceux de lundi et mardi, qui, eux, ne sont plus "podcastables", mais qu'on peut encore entendre sur le site de France-Culture (dans une qualité médiocre).

(Bernard, je sais bien que vous n'avez jamais comparé Napoléon à Hitler, mais vous voyez, comme par hasard, que cette comparaison est finalement venue sur le tapis…)

J'aime bien Gobineau moi aussi... (un autre Arthur) .... tenez, il existe une très bonne bio aux éditions Berg International. Sans oublier chez notre Pauvert national : Jean Boissel, Gobineau polémiste (Pauvert, 1967).

Je viens d'écouter cette émission. A ce propos, Boris, nous vous serions infiniment reconnaissants de continuer à mettre en ligne ces matériaux radiophoniques que certains comme moi ne parviennent pas à saisir sur les sites de France Culture (qui propose des bandes son désormais en format RAM, illisible par mon matériel).

On est atterré par l'autocensure de Vincent Debaenne et Marcel Hénaff qui s'interdisent de commenter la charge de Lévi-Strauss contre l'Islam (Redeker a été condamné à mort pour moins que ça, leur rappelle Enthoven, comme en une mise en garde facétieuse).

Concernant le reste: on devrait noter que les voyageurs (vaste catégorie englobant les ethnographes) occidentaux des années 30 lisaient dans la perte de diversité des paysages américains (sud-américains) modernes qu'ils découvraient, l'avenir de l'Occident. La découverte de la monoculture, comme on l'appelait encore, qui s'imposait au Brésil (café, etc.) à cette époque avait déjà nourri une réflexion de Blaise Cendrars sur l'avenir de l'Occident identique à celle de Lévi-Strauss : les paysages chorographiques préfiguraient l'évolution du paysage culturel mondial : monoculture.

La monoculture (du paysage physique comme du paysage intérieur) est facteur de mélancolie.

Du reste, Tristes Tropiques, roman qui n'en n'est pas un, pré-testament (oeuvre d'un homme d'âge mûr, en 1955), ressemble par certains traits (faux roman, travelogue, etc.) à certaines oeuvres de Cendrars. Comme si, à cette époque, le voyage ne pouvait plus être conradien pur, la littérature, qui jusque là lui avait fait pendant, ne pouvait non plus être purement proustienne. Naissait de cette double impossibilité une typologie textuelle nouvelle, bâtarde, métissée, diluant les deux dans une déploration douce empreinte d'amertume.

Puisque cela n'intéresse que vous, Francis et Bernard, je vous les ferai passer directement. Pas la peine d'encombrer ce forum.

Citation
Puisque cela n'intéresse que vous, Francis et Bernard, je vous les ferai passer directement. Pas la peine d'encombrer ce forum.

Cher Boris je vous remercie beaucoup pour ce fichier audio des plus intéressants mais je n'ai, en ce moment, absolument pas le temps de l'écouter mais je le ferai dès que mon emploi du temps me le permettra.

Les prises de position de Claude Levi-Strauss sont toujours du plus haut intérêt et j'ai moi-même à plusieurs reprises mis en ligne sur ce forum des extraits de ses textes.

Cher Roland, vous l'écouterez quand vous le désirez. Vous êtes LE grand pourvoyeur de documents, sur ce forum, dont j'ai bénéficié tout autant que les autres, sinon plus, et, à ce titre, c'est vous qui devez être remercié.

Comme je mets ces fichiers sur mon site, et que je n'ai pas énormément de place, je ne peux pas le laisser longtemps (je l'enlèverai ce soir). Mais j'ai toute la série sur mes disques durs, donc il suffira de me demander l'un ou l'autre pour l'obtenir.


Pour répondre brièvement à Francis, sur Vincent Debaenne et Marcel Hénaff, il ne s'agit pas seulement d'autocensure, malheureusement, et l'on frémit un peu en apprenant que c'est ce Vincent Debaenne qui a réalisé l'édition de Claude Lévy-Strauss en Pléiade. Il est étrange, d'ailleurs, de constater comme ce sont souvent des désastristes patentés qui s'occupent de cet œuvre-là. Comment Lévy-Strauss sera-t-il lu en 2050 ?…

Quelle diva ce Boris ! Le 26 novembre à 18 h. 44, il nous demander d'écouter et de commenter une longue émission et le 27 novembre à 8 heures 52, il renvoie au fond de la classe tous les mauvais élèves qui n'ont par encore rendu leur copie !

Cher Corto, ça n'a rien à voir avec ce que vous dites. Mon site n'est pas dédié au PI, et je paie cher le peu de place dont j'y dispose. Je ne peux donc pas laisser là-bas des fichiers qui n'ont rien à voir avec l'objet de mon site. De plus, vous aurez peut-être remarqué que je ne me contente pas de copier un lien ou un fichier mais que je nettoie et met en forme la ou les séquences audio en question. Tout cela prend du temps, Cher Corto, et je ne dispose pas de beaucoup de temps en ce moment.

Oh, pardonnez-moi, cher Boris. Ces contingences techniques m'ont, en effet, totalement échappé. Bon, je retourne au fond de la classe...

Je suis preneur de tous ces enregistrements, cher Boris Joyce, car j'ai manqué le coche pour enregistrer en "balladodiffusion" (traduction plus ou moins officielle et fort laide de "postcast").

Très bien, Cher Virgil. Dites-moi ce qu'il vous faut. Vous avez noté, je pense, que, contrairement à l'habitude de France-Culture, les deux Chemins de la connaissance de lundi et mardi sont encore, comment vous dites ?, baladodiffusables (Mon Dieu, quelle horreur !).

Cher Boris Joyce et cher Rogemi,

J'ai la chance d'avoir souscrit mon accès internet chez un fournisseur qui met à ma disposition 9giga d'espace de stockage accessible à tout un chacun gratuitement.
Si l'utilité s'en faisait sentir, je me proposerais de vous en donner l'adresse: vous pourriez ainsi faire profiter chacun des liseurs du forum de vos trésors sans vous soucier du combien et du quand.
A votre disposition.

« J'ai la chance d'avoir souscrit mon accès internet chez un fournisseur qui met à ma disposition 9giga d'espace de stockage accessible à tout un chacun gratuitement. »

Ah bon ??? Vous êtes certain qu'il ne rechigne pas à cette pratique, votre "fournisseur d'accès" ? Ça m'étonne un peu, il me semblait qu'ils interdisaient ça… 9 Go !!! Eh bien, c'est très généreux. Chez Orange nous avons… 100 Mo …

Pourriez-vous, cher DJF, nous révéler le nom de ce généreux fournisseur ?

Puisque cela n'intéresse que vous, Francis et Bernard, je vous les ferai passer directement. Pas la peine d'encombrer ce forum.

Non, cher Boris, TLMNSBP ! On ne peut pas être sur tous les fronts, voilà tout !
Merci quand même, et ...continuez !

En attendant que M. DJF nous fasse une petite place dans son palace toilu, je vais mettre ce que je peux sur mes chiches "pages perso" (comme les appelle affreusement Orange). Je suis en train de bricoler ça. Dès que j'aurai terminé, je vous en donnerai l'adresse.

Je rappelle toutefois à ceux qui ne le saurait pas encore que la baladochose est vraiment ce qu'il y a de plus pratique (et de plus simple), quand on suit des émissions sur le Net : pas besoin de se connecter à une heure à un jour précis, pas besoin de penser "à se brancher", c'est iTunes qui fait tout le travail à votre place, une fois réglé correctement.


Au fait, demain, Lévy-Strauss, c'est de midi à huit heures, sur France-Culture.

Voici les trois émissions (qui ne sont plus baladomachinables) datant je crois de 1959, entretiens de Lévy-Strauss avec Georges Charbonnier.

Merci beaucoup.

Cher Boris,
Je vous remercie pour votre enregistrement que, en passant en coup de vent sur le forum, je viens de découvrir et d'écouter.

J'ai trouvé l'émission intéressante jusque dans les prudences et les précautions comiques des deux intervenants quand l'animateur aborde l'islam.
Que de contorsions et d'embarras pour éviter d'énoncer cette évidence simplissime : si Levi-Strauss n'aime pas l'occident ( encore que ... ) il aime encore moins l'islam. L'animateur n'a pas osé citer le passage où l'auteur de "Tristes tropiques" écrit que l'islam est une religion de corps de gardes. En revanche , Levi-Strauss aime beaucoup le bouddhisme dont il pense que la civilisation aurait pu fusionner avec celle de l'occident chrétien si l'islam ne s'était interposé entre les deux.
L'idée que l'on n'aurait pas le droit de critiquer une civilisation étrangère est une ficelle grosse comme un câble du politiquement correct, indigne d'une émission qui se veut un hommage à un grand esprit. Si l'autocritique est une caractéristique de la civilisation occidentale, ce que d'ailleurs pense lévi-Strauss, alors on peut attendre longtemps des autres cultures qu'elles se critiquent. Il faut bien que quelqu'un se charge du boulot à leur place. C'est un service à leur rendre. Et puis ne nous serine-t-on pas que l'islam est désormais une composante de l'identité française ? Auquel cas il est encore plus légitime d'avoir le droit de le critiquer.

Ah, à ce titre, en effet, ça devient presque envisageable...

Oui, j'ai beaucoup aimé aussi cette insistance un peu désespérée à nous dire sur tous les tons que Lévy-Strauss détestait l'occident, et que, donc, il avait peut-être le droit de critiquer aussi l'islam.

Mais on a parfaitement le droit de critiquer une religion dans un Etat laïc et une civilisation étrangère dans un Etat démocratique. Quand ce ne sera plus possible, il faudra entrer en résistance et constituer le PI en armée de l'ombre.

Alors demain à l'aube ?

Il y a un moment, dans le film, où les paroles de Vincent Debaenne ou de Marcel Hénaff (je ne sais plus lequel) suivent immédiatement celles de Levi-Strauss, ce qui a produit chez moi un effet étrange. Tant j'étais sous l'influence du style parlé de Lévi-Strauss, j'ai pris pour un mot, un nom, voire un terme, ce par quoi le jeune anthropologue a commencé sa phrase, c'est-à-dire "idi". Puis, presque aussitôt, la machine à traduire s'est remise en marche et j'ai saisi le sens de ce vocable, qui n'était autre qu'un simple : "il dit". C'était vraiment étrange.

Ce qui m'est apparu comme la vraie leçon anthropologique de ce film, c'est la confrontation de deux usages de la langue. Les jeunes anthropologues de 2008 sont à l'égard des anthropologues de 1930 comme les Bororo de 2008 à l'égard des Bororo de 1930.

(Merci à Boris pour le lien)