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tâches ingrates

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
04 décembre 2008, 12:46   tâches ingrates
"Cette éducation culturelle minimale prodiguée à tous, n'est-ce pas précisément ce qui fait que nous avons besoin ou croyons avoir besoin en permanence d'immigration, puisqu'elle rend les autochtones inaptes, ou croyant l'être, à des tâches élémentaires mais pourtant indispensables, qu'ils jugent indignes de l'éducation qu'ils ont reçue ? Nous sommes obligés de faire venir en permanence des éboueurs, des filles de salles, des "techniciennes de surface" et autres manoeuvres parce que l'éducation obligatoire jusqu'à seize ans convainc la population dans son ensemble qu'elle est trop bonne pour accomplir ces métiers-là. Il n'y a plus de prolétariat sur place pour les tâches du prolétariat."

A suivre le raisonnement de "l'avocat du Diable", on en conclurait qu'un pays, tout en se développant, aurait intérêt, s'il veut préserver son identité, à maintenir dans l'ignorance une certaine couche de sa propre population afin de disposer d'une réserve d'autochtones naturellement affectée aux tâches ingrates. Autant vouloir instaurer une dictature, ce qui est incompatible avec le développement d'un pays.

Le développement d'un pays, son enrichissement, l'accès de sa population à un certain bien-être, implique l'éloignement de cette population des "tâches ingrates", sauf à compenser l'ingratitude des dites tâches par de gros avantages matériels. Plus la population est éduquée (ou, simplement, plus longtemps elle va à l'école), plus la compensation doit être importante.
Sans augmenter les salaires des professions moins ingrates, triplez celui des éboueurs, filles de salle ou manœuvre et vous verrez la terre être trouvée soudain moins basse par les naturels d'un pays développé.

Personne n'a envie d'exécuter les "tâches ingrates" sans y être contraint ou sans y trouver un avantage.
04 décembre 2008, 13:21   Re : tâches ingrates
Je suis d'accord avec vous, cher Orimont, mais aussi avec Renaud Camus.
Le problème , ne serait-il pas ,comme vous semblez le suggérer, de revaloriser le travail manuel ainsi que ceux qui l'effectuent, tout en leur ménageant la possibilité de faire éventuellement un autre métier. Un artisan est guidé par le bon sens et l'intelligence du concret, vertus précieuses qu'ignorent nos sociologues et nos journalistes. Un objet ne ment pas. Réussi, il fonctionne, raté il ne marche pas. Contrairement aux productions des pseudo-intellectuels ci-dessus désignés, il ne peut faire illusion par le baratin. J'ai plus d'estime pour mon plombier ou pour le balayeur qui fait bien son métier, que pour cette race de demi-savants qui passent pour des oracles.
Il est certain que si les tâches manuelles ingrates étient mieux payées, les "de souche" accepteraient de les accomplir, comme on le voit pour les éboueurs, profession revalorisée qui les attire. Ce n'est pas parceque les "de souche" ne voulaient plus faire certains métiers que l'on a fait appel à l'immigration. C'est parce qu'on a fait appel à l'immigration qui favorisait le maintien de bas salaires que les "de souche" ont choisi d'aller, quand ils en avaient la capacité, vers des métiers mieux rémunérés.
04 décembre 2008, 13:38   Re : tâches ingrates
Parfaitement d'accord avec votre conclusion, chère Cassandre.

Par ailleurs, certaines choses changent : y a-t-il pire métier que d'enseigner, mettons les lettres, dans un collège sensible ? Je ne m'y collerais pour rien au monde.
04 décembre 2008, 19:55   Re : tâches ingrates
Vaut-il mieux être éboueur que "prof" dans le 9-3? C'est en effet une véritable alternative...
04 décembre 2008, 21:14   Re : tâches ingrates
Citation

Ce n'est pas parce que les "de souche" ne voulaient plus faire certains métiers que l'on a fait appel à l'immigration. C'est parce qu'on a fait appel à l'immigration qui favorisait le maintien de bas salaires que les "de souche" ont choisi d'aller, quand ils en avaient la capacité, vers des métiers mieux rémunérés.

Je ne saurais dire pourquoi (en tout cas pas ce soir...), mais j'ai l'impression que la vérité doit se situer exactement entre les deux propositions de cette alternative. Ou, pour tenter de mieux dire, qu'elle emprunte à la fois à l'une et à l'autre.
04 décembre 2008, 21:19   Re : tâches ingrates
Je choisis éboueur sans l'ombre d'une hésitation.

"Il est certain que si les tâches manuelles ingrates étient mieux payées, les "de souche" accepteraient de les accomplir, comme on le voit pour les éboueurs, profession revalorisée qui les attire. Ce n'est pas parceque les "de souche" ne voulaient plus faire certains métiers que l'on a fait appel à l'immigration. C'est parce qu'on a fait appel à l'immigration qui favorisait le maintien de bas salaires que les "de souche" ont choisi d'aller, quand ils en avaient la capacité, vers des métiers mieux rémunérés."

Merci Chère Cassandre de donner la parole à la réalité. Si certains métiers manuels ont été abandonnés par les Français de souche, c'est aussi parce que les intellectuels de gauche ont tenu sur ces métiers des discours extrêmement dévalorisants, révélant leur propre mépris inconscient du peuple.
Utilisateur anonyme
04 décembre 2008, 22:36   Re : tâches ingrates
Permettez-moi de préciser que je n'associe pas "tâches ingrates" aux métiers manuels. Il me semble que la distinction est nécessaire. Pour moi, éboueur, fille de salle, manœuvre ne sont pas à proprement parler des "métiers manuels", termes qui, dans mon esprit, supposent un savoir-faire, ce qu'on appelle une "qualification", tandis que la première ingratitude des tâches dont il est question c'est précisément qu'elles sont à la portée de n'importe qui (il m'est arrivé d'être manœuvre sur un chantier et c'est à peine si je sais planter un clou. Il s'agissait de porter et voilà tout.)

Ceux qui exécutent ces "tâches ingrates" (grosso modo : porter et nettoyer) n'ont nul besoin de prêter attention aux discours des gauchistes pour les abandonner (les tâches) si l'occasion s'en présente et, si elle ne se présente pas, de ne pas rêver semblable occupation pour leurs enfants. Or, dans l'extrait de l'intervention de Renaud Camus, je crois qu'il s'agit bien de ces tâches-là dont aucun prolétariat autochtone ne voudrait plus. Mais personne sur cette terre n'en veut, de ces tâches, personne, sauf provisoirement, sauf poussé par l'extrême nécessité ou sauf à être maintenu (en effet) dans l'abrutissement d'une bête de somme.

Par ailleurs, il faudrait aussi, peut-être, discuter ce point présenté comme une évidence et selon lequel on aurait "fait appel" à l'immigration pour exécuter des soi-disant "travaux" que les naturels n'auraient plus voulu faire.

"Faire appel", pour moi, signifie, concrètement, mobiliser des moyens de transport pour amener des travailleurs venus d'autres pays, procéder à un recrutement sur place, demander officiellement à un pays de lui envoyer des travailleurs. Les choses se sont-elles passées comme ça ? Ou bien (ce qui ferait une grosse différence) s'est-on contenté d'accorder facilement des permis de séjour ? Au fond, je n'en sais rien. Il me semble simplement qu'il y a une différence entre "faire appel" et profiter de la situation, comme l'a fait le patronat français.

Mes propres grands-parents, quand ils ont fui une Italie que la noirceur conjuguée du pain et des chemises leur avait rendu difficile à vivre, ne répondaient à aucun "appel" et n'en ont pas moins exécuté des "tâches ingrates" à leur arrivée en France (à une époque, soit dit en passant, où l'entreprise de dévalorisation de ces tâches n'était certainement pas l'œuvre de gauchistes dédaigneux mais celle des membres de la classe aux affaires aux yeux desquels, que je sache, il n'était pas question de comparer, du point de vue de la réussite sociale, le sort d'un porte-faix, d'un journalier ou d'un vidangeur, avec celui du plus obscur des employés aux écritures. Les "tâches ingrates" n'ont jamais été valorisées.) Les Polonais pas plus que les Russes, les Arméniens, les Juifs d'Europe de l'est, les Espagnols, les Portugais n'ont répondu à aucun "appel". Il n'est d'autre "appel" que celui de la misère, de la persécution ou de la guerre qui pousse les gens à quitter leur pays.

Bien sûr, les choses ne sont plus si simples que cela, aujourd'hui, mais, tout de même, ce ne sont pas des bateaux remplis d'Américains ou de Japonais qui coulent au large des côtes de l'Afrique en espérant y accoster.
04 décembre 2008, 23:55   Re : tâches ingrates
"quand ils en avaient la capacité, vers des métiers mieux rémunérés."
Ou coucher sous les ponts.
05 décembre 2008, 00:33   Re : tâches ingrates
Pourquoi les autochtones ne veulent-ils plus des "tâches ingrates" ? Non point parce qu'elles sont objectivement ingrates, mais parce qu'elles n'apportent pas de sentiment de reconnaissance. D'une part, elles sont payées des misères - preuve éclatante qu'elles ne "valent rien" -, d'autre part parce qu'on ne cesse de répéter qu'elles sont ingrates et dévalorisantes (discours de l'élite de gauche qui pense que "tout le monde devrait être diplômé et avoir un bon travail"). Je suis persuadé que, si les personnels de ménage étaient payés comme des ingénieurs, et si l'aura des diplômes s'effaçait dans l'opinion, on n'aurait aucun mal à pourvoir les postes actuellement perçus comme les plus rebutants. (Ce qui ne serait pas selon moi une bonne nouvelle, mais je mets de côté mon jugement personnel sur le travail en règle générale.)
05 décembre 2008, 10:52   Re : tâches ingrates
Cher Orimont, je suis d'accord en partie avec votre réponse, l'expression "faire appel aux immigrés" est malvenue, d'autant que ceux d'aujourd'hui la traduisent péjorativement par : " la France nous a fait venir", elle a donc une dette envers nous. Il est bien entendu que ces immigrés sont venus par eux-mêmes, poussés par la misère, chercher du travail que leur "proposait" le patronat. Il n'empêche qu'il y a eu, en haut lieu des directives pour favoriser l'immigration afin de faire pression sur les salaires, d'une part, et, d'autre part, afin d'inciter le patronat à employer de préférence aux travailleurs polonais ou italiens des Algériens. Loin de moi de reprocher à des personnes dans la détresse de venir chercher du travail chez nous ! Toutefois, il y étrangers et étrangers, et il y a un monde entre l'immigration italienne et l'immigration africaine. Je ne vais pas revenir là-dessus. Ce que je reproche à la seconde c'est le refus teigneux d'acquérir la culture française ( et européenne ) refus qui compte tenu de l'importance de cette immigration, finit par rendre tout simplement la transmission par l'école de cette culture impossible . Je sais que l'immigration africaine n'est pas seule responsable de cette situation, mais elle l'a rendue irréversible. Dès lors , la seule issue est peut-être de revaloriser les taches ingrates et le travail manuel, que, pour le moment, les enfants, nés en France, de cette immigration africaine ne veulent pas accomplir sans pour autant désirer s'élever dans l'échelle sociale par le mérite scolaire puisqu'ils refusent l'acquisition d'un savoir qu'ils récusent comme n'étant pas le leur. Ils préfèrent donc d'autres voies : l'assistanat et/ou le deal, obligeant les employeurs à renouveler sans cesse l'appel à la main d'oeuvre étrangère.
Utilisateur anonyme
05 décembre 2008, 11:11   Re : tâches ingrates
"Sans augmenter les salaires des professions moins ingrates, triplez celui des éboueurs, filles de salle ou manœuvre et vous verrez la terre être trouvée soudain moins basse par les naturels d'un pays développé."

"Je suis persuadé que, si les personnels de ménage étaient payés comme des ingénieurs, et si l'aura des diplômes s'effaçait dans l'opinion, on n'aurait aucun mal à pourvoir les postes actuellement perçus comme les plus rebutants."

Il semble, sur ce point, que nous soyons du même avis, Olivier.

J'aurais tendance à ne pas vous suivre tout à fait sur le thème de la dévalorisation des "tâches ingrates" que vous continuez à n'attribuer qu'au discours de "l'élite de gauche", ce qui me paraît juste mais restrictif. Je crois que ce discours dévalorisant "de gauche" n'a fait que s'appuyer sur un discours établi de toute éternité et, sans doute, sous toutes les latitudes. Que ces tâches ne soient pas "objectivement" ingrates, c'est sans doute vrai, vu de Sirius. Dans la réalité, personne ne veut s'y coller, sauf compensation matérielle très significative que, me semble-t-il, "l'élite de droite" n'a jamais imaginé mettre en œuvre.
Utilisateur anonyme
05 décembre 2008, 11:17   Re : tâches ingrates
"Toutefois, il y étrangers et étrangers, et il y a un monde entre l'immigration italienne et l'immigration africaine." Certainement. Il est vrai que l'immigration européenne trouvait en France deux églises auxquelles se fondre : la catholique et la communiste.
05 décembre 2008, 22:33   Domiens
Le seul apport de main d'oeuvre par migration voulue est celui des domiens, par l'intermédiaire du BUMIDOM.

Des dizaines de milliers d'Antillais et de Réunionnais furent incités à venir en métropole car leurs tâches (tâches ingrates de la "fonction publique" au sens large) exigeaient à l'époque d'être Français (c'est inouï mais, en 1970, pour être fille de salle dans un hôpital public, ou éboueur dans une mairie, il fallait être français).
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