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De la paresse en politique...

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
14 décembre 2008, 08:53   De la paresse en politique...
"Mais le péché majeur, propre à toutes les droites, exception faite de quelques petits groupes d'activistes, demeure la paresse. La Droite, fière de son héritage prestigieux (ses ancètres ont faits la France), sûre de son bon droit, confiante en la protection du Ciel, se repose sur ses lauriers, malheureusement coupés depuis longtemps ; elle ne prend jamais l'initiative mais se contente de répondre aux attaques de la Gauche. Ainsi - et ce fait marque un tournant capital dans la vie politique moderne - c'est la Gauche qui a inventé les partis politiques, la Droite n'a fait que suivre. La Gauche écrit des utopies, élabore des doctrines, enflamme les foules par ses discours, la Droite somnole et baille dans l'activité intellectuelle. La Gauche fait les révolutions, la Droite ne réussit guère les restaurations.
J'ajouterai qu'il se mêle à cette paresse un certain mépris de la démagogie, des bassesses et des compromissions de la politique, telle qu'on la comprend de nos jours, mépris que je ne peux m'empêcher de trouver sympathique."


Jacques du Perron, "Journal d'un homme de droite, Réflexions d'un contre-révolutionnaire, 1980-1990", ed. Pardès.
Utilisateur anonyme
14 décembre 2008, 09:26   Re : Sursum corda !
Tout espoir n'est cependant pas perdu, si j'en crois la conclusion de l'entretien que M. du Perron a accordé en juin 2005 au journal (de droite) Présent :

"J’ajouterai que je suis très pessimiste à court terme mais optimiste à long terme car je crois aux prédictions qui annoncent la venue d’un « Grand Monarque », soit une restauration monarchique, et qui ont été faites par de nombreux saints : saint François de Paul, saint Césaire d’Arles, saint Vincent Ferrier et de nombreux religieux."
14 décembre 2008, 09:57   Re : Sursum corda !
Encore un demeuré qui croit au Père Noel. Comme le disait si bien Jean Raspail: "Pas de Dieu pas de Roi "
Utilisateur anonyme
14 décembre 2008, 10:47   Re : De la paresse en politique...
Quel blasphémateur ce Rogémi !
Utilisateur anonyme
14 décembre 2008, 14:40   Re : De la paresse en politique...
Cher Alexis j'ignorais tout de cet entretien, merci. Je rejoins hélas Rogemi... même si l'idée salvatrice de la venue d'un "Grand Monarque" a tout pour me séduire.
14 décembre 2008, 15:02   Pas de Dieu Pas de Roi
Très bel entretien du Figaro-Littéraire avec Jean Raspail!

Figaro-Littéraire du 13 janvier 2000

A l'occasion de la sortie en libraire du Roi au-delà de la mer, JEAN RASPAIL a accordé un entretien à SÉBASTIEN LE FOL, sur le thème :«Pas de Dieu, pas de roi !»


Le Figaro Littéraire. - Comment peut-on encore se proclamer royaliste en l'an 2000 ?
Jean Raspail. - Le royalisme tel que je le conçois n'est pas une position politique. C'est, au contraire, une attitude éthique, philosophique et religieuse. Le royalisme est une idée belle et noble qui satisfait ce que l'on a de meilleur en nous-même : l'héroïsme, le sens du sacré et l'idéal.

Tout de même, le royalisme n'est-il pas archaïque sur le plan politique ?
L'idée royaliste ne sera jamais ringarde car elle est permanente. Aujourd'hui, en France, personne n'incarne la continuité de la nation. Je pense qu'on peut aimer un roi, être fidèle à un roi... mais pas à un président de la République!

Croyez-vous au rétablissement de la monarchie en France ?
La rupture a été trop longue. Plus de cent cinquante ans se sont écoulés depuis le dernier roi de France. Le roi n'est plus un personnage de l'imaginaire français - si tant est qu'il existe encore un imaginaire français! Dans l'inconscient collectif, le souvenir de l'onction divine, qui faisait autrefois les rois, a disparu. Le roi, l'héritier, le royaume de France, la présence de Dieu dans le pouvoir, le sens de l'Histoire, le destin national incarné par un souverain échappant aux caprices du suffrages universel, tout cela n'a aucun sens pour 99,5 % de nos compatriotes. La France est le le pays d'Europe le plus déchristianisé. Or, pas de Dieu, pas de roi!

Pourtant, la vie des tête couronnées n'a jamais autant fasciné le public. Le succès des magazines spécialisés et des retransmissions de cérémonies royales à la télévision en témoigne.
Si vous voulez dire que les Français sont royalistes sans le savoir, vous vous trompez. S'ils s'intéressent autant à la vie des têtes couronnées, c'est peut-être parce qu'elle les fair rêver. Mais pas plus que celle des vedettes de cinéma. Je suis persuadé que si Henri V avait obtenu le drapeau blanc fleurdelysé en 1873, les Français l'auraient chassé peu de temps après.

L'un des obstacles à la restauration de la monarchie n'est-il pas les prétendants eux-mêmes? Voyez la querelle autour de l'héritage des Orléans...
Les Orléans n'ont vraiment pas de chance. Cependant, il faut bien distinguer la fidélité au souverain et l'opinion qu'on a de lui. Le souverain incarne la nation, c'est dans l'ordre des choses.

Votre roman [Le Roi au-delà de la mer] s'adresse à un roi imaginaire, Philippe Charles François Louis Henri Jean Robert Hugues Pharamond de Bourbon. Pourquoi pas aux rivaux prétendant à la couronne?
Je ne veux pas entrer dans le débat dynastique. Aussi me suis-je inventé un Bourbon hypothétique, symbolique, un Bourbon de substitution auquel j'ai l'honneur de m'adresser en leurs lieu et place. C'est plus commode. Avec lui, nous ne risquons pas de nous brouiller, alors que les deux autres princes pourraient me reprocher de me mêler de ce qui ne me regarde pas, ce qui serait d'ailleurs assez vrai. Et puis, Le Roi au-delà de la mer est un roman. Je l'ai écrit comme une sorte de chevauchée dans le rêve.

Le premier conseil que vous donnez à ce roi, c'est de s'exiler, de disparaître. Pourquoi?
L'abrogation de la loi d'exil en 1950 a eu pour effet de banaliser les prétendants. Ils ne sont plus que des Français en France, privés de leur auréole de proscrit. S'ils n'y prennent garde, ils risquent de se fondre dans ce théâtre ambulant à la Pirandello avec ses bals caritatifs, ses réceptions sponsorisées, ses mariages merveilleusement princiers et son casting d'enfer, coiffeurs, couturiers, top models, histrions de télé, publicistes et requins de la finance. Mon prince imaginaire est un prince de vitrail. C'est pourquoi il choisit l'exil. Cela le grandit et rétablit les distances entre le spirituel et le matériel, entre le sacré et le politique, dont il aurait été privé en cédant imprudemment au courant commun de la vie.

Vous imaginez toutes sortes de scénarios pour rétablir la monarchie. L'un d'eux prévoit carrément une insurrection armée, qui se déroule, dans votre roman, le 29 avril 2000. Ne craignez-vous pas d'être accusé d'incitation à la violence?
Mon roi est pacifique. Il ne veut pas la guerre civile. Il mène un duel symbolique contre l'idée républicaine. Encore une fois, mon livre est un rêve.

Toutefois, certains pourraient être tentés d'aller jusqu'au bout de votre rêve. Cela s'est déjà produit avec votre roman Sire, dans lequel vous imaginiez le sacre du roi de France à Reims, en février 1999. Le jour J, une poignée de jeunes gens, qui ne s'étaient pas concertés, se sont retrouvés au rendez-vous. Souhaitez-vous qu'il en soit ainsi le 29 avril prochain?Pour ma part, je serai chez moi le 29 avril prochain! (Rire)

Ne craignez-vous pas, avec ce livre, d'apparaître comme un écrivain militant?
Je ne veux pas jouer le rôle de l'écrivain royaliste. Je suis un écrivain qui est royaliste. Un point c'est tout. Je n'ai jamais milité dans aucun mouvement que ce soit.

Comment êtes-vous devenu royaliste?
Mon père l'était. Modérément, mais il l'était. Moi, ça m'est venu vers la quarantaine. Le royalisme a peuplé un grand vide en moi. Il a remplacé avantageusement ma désaffection progressive à l'égard de la façon dont la France se conduit et est conduite. Au début, c'était un royalisme de raisonnement. Puis, au fil du temps, c'est devenu beaucoup plus profond. Intérieurement, c'est très satisfaisant. Même si, je vous le concède, c'est un peu une tour d'ivoire.

Votez-vous?
Absolument. C'est d'ailleurs à l'un de mes grands ancêtres, François Vincent Raspail, que l'on doit le rétablissement du suffrage universel en 1848.

Votre royalisme n'est-il pas une forme de dandysme?
Si vous entendez par dandysme l'affirmation de l'individu contre la masse, alors oui mon royalisme est un dandysme.

Cette cause ne vous séduit-elle pas avant tout parce qu'elle est perdue?
Détrompez-vous! Si la monarchie était restaurée en France je serais le premier fidèle du roi.
Utilisateur anonyme
14 décembre 2008, 15:43   Re : De la paresse en politique...
"Le royalisme est une idée belle et noble qui satisfait ce que l'on a de meilleur en nous-même : l'héroïsme, le sens du sacré et l'idéal." Oui, l

Superbe !, et les idées, les raisonnements, qu'ils soient justes ou complètement déraisonnables, sont aussi là pour "satisfaire" ce que l'on porte de meilleur en soi.
14 décembre 2008, 21:09   Re : De la paresse en politique...
J'ajoute, à l'éthique, au philosophique, au religieux, l'esthétique. C'est ma position profonde.
Utilisateur anonyme
15 décembre 2008, 12:27   Re : De la paresse en politique...
J'avoue qu'on ne m'avait pas encore fait le coup de l'homme providentiel de cette manière, mais je présume qu'il vaut mieux lire ça que d'être aveugle.
Utilisateur anonyme
15 décembre 2008, 17:00   Re : De la paresse en politique...
Je me demande, cher Obi Wan......
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