Connaissez-vous Madeleine Castaing ?

J'ai vu hier soir sur la chaîne Histoire un petit documentaire consacré à Soutine. Le meilleur a été pour moi la découverte de Madeleine Castaing dont je ne connaissais guère plus que le nom. Le film comportait une série de séquences dans lesquelles on la voit à l'écran, racontant Soutine et ses relations avec lui. Elle est magnifique, superbement cultivée et parle une langue extraordinaire. Voici une de ces séquences, réutilisée


dans un autre montage (ce n'est hélas pas la meilleure, notamment en ce qui concerne sa langue). On peut regarder le film, avec toutes les séquences où elle apparaît, pour 1,50 € ici. (Chaim Soutine et ses toiles ne sont pas inintéressants non plus, c'est un petit bonus.)

Madeleine Castaing était en effet un grand personnage, fort excentrique. A la fin de sa vie (elle est morte à soixante-dix-huit ans), elle portait en permanence une perruque attachée par un large élastique noir qui passait sous son cou à la façon d'une jugulaire et retendait ainsi la peau de son visage, produisant un effet de lifting "artisanal". On la voit ici à quatre-vingt-seize ans. Ci-dessous, son portrait peint par Soutine en 1929.

Je trouve qu'à quatre-vingt-dix-huit ans elle avait un air de fraîcheur exceptionnel, surtout si elle était morte à soixante-dix-huit ans comme nous l'apprend M. Alexis.

Oups ! Elle est morte à quatre-vingt-dix-huit ans, bien sûr, et pas à soixante-dix-huit !

Vingt ans de limbes, ça conserve.

Qui n'a pas envie de garder un air de jeunesse, pas vous ?
Même ses mains sont cachées sous ces gants rouges, c'est fou, elle devait être belle malgré ses rides j'en suis sûre.

C'est aussi l'avis de cette autre grande Dame:

Chère Anna, je ne me moquais pas du tout de Madeleine Castaing ; je citais simplement cette petite anecdote pour évoquer le côté excentrique du personnage, qui faisait aussi le charme de cette exceptionnelle personnalité. La voici dans tout l'éclat de sa jeunesse.

Cher Alexis, merci pour votre réponse et pour la photo.

La reconnaissez-vous ? C’est la Parisienne,
Rieuse à l’Opéra, rêveuse à Ventadour,
C’est la reine, la fée et la patricienne :
Diane de Poitiers, Montespan, Pompadour.

Arsène Houssaye.

Soutine ne lui fait pas vraiment honneur, je trouve...
Enfin, il voyait des quartiers de viande partout.

Passé un certain âge, il est difficile d'y échapper, s'installe la passion de la survivance.