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Tsahal est au centre de Gaza-city

Envoyé par Gérard Rogemi 
Tsahal est au centre de Gaza-city
(info # 011501/9) © Metula News Agency

Metula, Sdérot, 20h 32, (19h 32 à Paris)

Depuis 2-3 jours, nous avons pris le parti d’attendre la fin de la journée pour publier nos informations et commentaires. La raison à cela, c’est que nous jugeons que la diffusion de ce que nous savons en cours de journée pourrait avoir des conséquences négatives sur l’activité des troupes israéliennes opérant dans la Bande de Gaza. Et que notre rôle consiste à informer et non à influer sur le cours des événements.

Car depuis tôt ce matin, nos contacts téléphoniques à Gaza city, de même que les confidences que des officiers ont accepté de nous faire, nous ont permis de suivre très précisément la progression de Tsahal dans la ville, et de connaître les objectifs qu’elle convoite.

Or ce soir, l’armée israélienne s’est rendue maîtresse du centre névralgique de la ville. Elle a détruit le poste de commandement des forces d’élites des intégristes, le Q.G des brigades Ezzedine El Qassam.

Tsahal domine ce qu’on appelle ici le carré, à savoir le périmètre de commandement, hérissé de plusieurs bâtiments officiels, surplombant le nœud central du dispositif souterrain des Djihadistes.

Pour y parvenir, les soldats hébreux ont progressé d’environ 900 mètres depuis les positions qu’ils occupaient hier encore. Ils l’on fait sous un déluge de feu venant des airs, de la mer et des concentrations d’artillerie.

En face, c’est la débandade. Les miliciens qui n’ont pas déserté n’opposent qu’une résistance minimale aux fantassins de Tsahal. Ces derniers sont renforcés par les meilleurs commandos, dont celui de l’état-major et le Commando Yami, la très redoutable unité de commandos marins.

En fait, l’une des clés du succès des hébreux vient de ce qu’ils ont porté leur offensive principale à partir des quartiers du sud-ouest, Tel Al-Hawa et Sabra ; les accès où les miliciens les attendaient le moins et qu’ils avaient le moins bien préparés, ces quartiers étant les plus éloignés de la frontière israélienne.

Cette manœuvre a nécessité, pendant la phase préparatoire, un contournement à partir du Sud, depuis l’axe Kissufim, Dir El Balah, l’ex-implantation de Nétzarim, suivi d’un déploiement au sud-ouest de la ville.

Ce faisant, les troupes d’assaut ont parcouru plus de vingt kilomètres en territoire ennemi, plutôt que les trois qui séparaient les quartiers est de Gaza-city de la frontière en son point le plus rapproché.

A l’heure qu’il est, la Ména sait avec certitude qu’un autre groupe d’assaut a pénétré Gaza ville par le Nord, ce qui permettrait à Tsahal, si elle en a l’intention, de couper la cité en deux sans aucune difficulté, mettant ainsi fin au régime des fondamentalistes.

Mais cette manœuvre sud-nord, durant la journée de combats écoulée, a surtout permis de couper toute retraite aux dirigeants de la Résistance Islamique.

Ceux-ci, pris ne panique, se transportent par petits groupes d’un refuge à l’autre. C’est ce qui a induit les tirs de Tsahal, dont tout le monde parle à l’étranger, sur la Maison des journalistes, un hôpital ainsi que sur le quartier général de l’ONU dans la Bande.

D’un point de vue diplomatique, cela place Israël dans une situation délicate – cela a même obligé le ministre de la Défense, Ehoud Barak, à présenter des excuses au demeurant embarrassées au Secrétaire général des Nations Unies, de passage en Israël.

Mais c’est à une véritable chasse à l’homme à laquelle on a assisté ce jeudi, dirigée de main de maître par le renseignement militaire et les renseignements généraux.

Les chefs politiques et militaires islamistes, aux aguets, se réfugiant dans tous les lieux où ils pensaient que Tsahal, à cause du qu’en-dira-t-on international, n’aurait pas l’audace de les poursuivre.

Dans leur situation désespérée, les Hanya et compagnie ne se soucient guère de mettre en danger les journalistes, les patients d’un hôpital ou le personnel de l’ONU pour sauver leur peau. Nous disposons de suffisamment d’informations précises, pour affirmer qu’aucun objectif visé par Tsahal ne l’a été en vain, par erreur, ou sans un rapport précis des renseignements.

C’est d’ailleurs le cas des milliers d’habitations individuelles rasées durant Plomb fondu. Les renseignements possèdent un dossier sur chacune des cibles détruites, indiquant ce qu’elles dissimulaient, des armes, des explosifs, des galeries souterraines ou des PC de campagne.

Et cette traque porte ses fruits, puisque le no. 3 du Hamas, Saïd Siam, a été neutralisé aujourd’hui dans la villa de son frère, où il s’était réfugié avec sa suite.

Siam était officiellement le ministre de la Sécurité Intérieure du Califat ; dans les faits, il était son ministre de la Guerre. Siam était également la personnalité la plus recherchée par l’Autorité Palestinienne, étant celui qui avait organisé la milice intégriste et commandé le coup d’Etat contre l’AP en juin 2007.

C’était un extrémiste d’entre les extrémistes : Siam était celui qui avait refusé la reconduction de la Taadyé et ordonné, le jour où elle prit fin, le lancement de plus de 80 roquettes sur les cités israéliennes limitrophes.

D’une certaine manière, ce fut ce bombardement qui décida le gouvernement de Jérusalem à entreprendre l’opération Plomb fondu.

Ce qu’il y a de plus significatif dans sa neutralisation, est qu’il se trouvait dans son repère en compagnie des 6 stratèges de son entourage, et que ceux-ci ont également péri avec leur chef.

On le constate, les cris de victoire en provenance de Téhéran, du Hezbollah et de Khaled Mashal à Damas, prennent ce soir des allures pathétiques.

Reste que ce coup de rein de Tsahal doit être compris dans le sillon des négociations diplomatiques en vue de la fin des hostilités : le général Amos Guilad a effectué aujourd’hui l’aller-retour au Caire. Il y a reçu le document rédigé par les Egyptiens et le Hamas et a remis à ses hôtes les commentaires du gouvernement hébreu.

Guilad n’est pas resté longtemps sur les bords du Nil. Il s’est hâté de rapporter le document à Ehoud Barak. A l’heure où nous écrivons, le triumvirat est réuni pour l’analyser. Au cas où nous serions proches d’une entente, le cabinet sera convoqué demain matin pour l’accepter ou décider de la poursuite de la guerre.

A noter qu’au sein du Conseil des ministres, on trouve une grosse majorité de partisans du renversement du Hamas. Pour obtenir l’accord des ministres en vue d’une trêve, il faudrait que le triumvirat présente des arguments en plomb en faveur du cessez-le-feu. Le débat s’annonce tendu et passionné.

Le cas échéant, Ehoud Olmert pourra présenter au Conseil l’accord des Etats-Unis de participer massivement à la lutte contre la contrebande d’armes, à Rafah, dans le Sinaï, mais aussi partout dans la région où leurs agents sont présents.

Une discussion téléphonique entre Olmert et Mlle Condoleezza Rice, en dépit d’un différend personnel qui les oppose, s’est déroulée cet après-midi, au cours de laquelle la Secrétaire d’Etat a communiqué au 1er ministre l’accord de son gouvernement.

D’autres Etats, comme nous l’avons déjà annoncé dans ces colonnes, ont formellement accepté de mettre leur savoir-faire au service des efforts qui vont être déployés contre le réarmement des islamistes.

A la Ména, l’ensemble des analystes et rédacteurs situés au Moyen-Orient sont persuadés de la nécessité stratégique de démanteler le régime fondamentaliste de Gaza. Mais le vent qui souffle ce soir sur la région ne tient pas compte de notre point de vue d’experts.

On se dirigerait plutôt vers un cessez-le-feu à brève échéance, quoique rien ne soit scellé. La tentation existe, après les succès remportés par l’armée, même au sein du triumvirat, une fois n’est pas coutume, de laisser gagner Tsahal.
15 janvier 2009, 21:33   Neutralisé
Comme quoi, la langue de bois sévit aussi à la Mena ou bien chez IDF !


Voici en tout cas une bonne chose de faite.

D'autres sources partagent l'analyse des faits réalisée par Mena. La question qui se pose maintenant au Gouvernement israélien est en fait une alternative :

- soit octroyer à brève échéance un cessez-le-feu au Hamas, sachant que ce mouvement apparaît maintenant très divisé et que ce cessez-le-feu sera rompu (avec des dégâts bien moindres pour les israéliens que par le passé) ;

- soit essayer d'écraser définitivement le Hamas à Gaza, sachant que son appareil politique est à Damas et donc survivra, et que cet écrasement peut mettre en fâcheuse posture les modérés de Cis-Jordanie.
15 janvier 2009, 21:35   Tsahal, pourquoi ?
Pourquoi au fait dire Tsahal alors que dans tout écrit en anglais les Israéliens l'appellent IDF, ce qui traduit exactement l'acronyme ?

Forces de Défense Israéliennes irait très bien...
Ils commencent à bombarder n'importe quoi.
Un entrepôt de l'ONU, une Maison des journalistes, bon, on peut comprendre, c'est un pied-de-nez presque potache.
Mais des hôpitaux maintenant ?!
15 janvier 2009, 22:32   Tristes évènements
Bien cher Alain,


Je comprends votre sentiment, mais que voulez-vous qu'ils fassent ? comme on dit, quand le vin est tiré, il faut le boire...


Dans la conception chrétienne des choses, la violence est condamnable sauf quand son exercice permet d'éviter une violence plus grande.
15 janvier 2009, 23:08   Gaza-city, pourquoi ?
Tant qu'on y est, disons "Gaza-la-ciudad".

A croire que "Gaza-ville" fait trop congolais.
Bel article de Luc Rosenzweig sur Causeur.
Utilisateur anonyme
16 janvier 2009, 11:53   Re : Tsahal est au centre de Gaza-city
Effectivement, article très intéressant dont je ferais bénéficier mes proches. Merci à vous, Monsieur Meyer.
Très bon texte de Luc Rosenzweig mais je ne crois pas que les arabo-musulmans soient sensibles à ce type d'arguments.

Cette manière d'envisager les choses est profondément occidentale.

Qu'en pensez-vous chére Cassandre ?
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