Le site du parti de l'In-nocence

L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)

Envoyé par Renaud Camus 
« Mercredi 4 février, cinq heures et demie du matin. Insomnie complète — idéologique, patriotique, professionnelle, etc. (le "prétexte" en étant sans doute une émission de France 3 dont nous avons regardé une bonne partie hier soir : animée par Frédéric Taddeï elle était consacrée à "la gauche de la gauche" et y débattaient Daniel Bensaïd, Jacques Généreux, Jacques Marseille, Olivier Ferrand, président de Terra Nova, Cynthia Fleury, du Parti communiste et le scénariste Abdel Raouf Dafri).

La situation historique a bien changé, depuis l'arrivé au pouvoir de Nicolas Sarkozy il y a deux ans ; et plus encore, et plus vite, depuis l'élection de Barack Obama il y a trois mois. Elle me désespère mais il est évident que je ne vais pas pouvoir en parler — ni de mon désespoir. Si j'écrivais ici pourquoi et en quoi elle me désespère, ce journal ne serait jamais publié (déjà, dans les pages de 2006 que je relis avant leur prochaine impression, un paragraphe sur Lyon et le centre de Lyon, visités à l'occasion d'une exposition Géricault, pourrait bien ne pas trouver son chemin jusqu'aux librairies…). Et s'il l'était, il me vaudrait encore, et à son éditeur, tous les ennuis de la terre. Il faut donc que je m'en retire, au moins en partie. Il continuera d'exister, les sujets ne manquent pas sur lesquels je puis encore m'exprimer en toute liberté : la littérature, la peinture, la musique, les paysages, les voyages, la chaudière, les chiens, la banque, ma petite personne, etc. Mais de politique je vois bien qu'il ne va plus pouvoir être question, si par "politique" on entend le destin de la patrie (en revanche je pourrais évoquer si je le voulais les mésaventures actuelles de M. Bernard Kouchner, cela personne ne m'en voudrait).

Après tout mes opinions sont connues, au moins de ceux qui veulent les connaître — encore qu'on m'en prête volontiers qui n'ont rien à voir avec les vraies. Par ceux qui le voudront vraiment, mon silence pourra être interprété très justement, je crois. Je trouve assez déplacés en général les rapprochements avec la dernière guerre, dont tout le monde use et abuse en fonction des exigences et des commodités de chaque inflexion du débat. Mais en l'occurrence, et en adaptant ce qui doit l'être, qui n'est pas peu, ma situation est assez proche de celle d'un écrivain patriote pendant l'Occupation : il n'était pas question pour lui d'exprimer publiquement sa pensée ; c'est encore moins concevable pour moi. La différence est qu'a fini par arriver une Libération tandis que, pour ce qui nous concerne, je n'en entrevois guère ni n'en puis même concevoir. Je ne distingue aucune opposition sérieuse à ce qui arrive. Tout le monde en paraît enchanté au contraire, et l'accepte comme allant de soi. Les opposants à Vichy et à l'occupant étaient des héros au moins pour quelques-uns (et d'ailleurs ils prenaient des risques que je n'encours pas, loin de là : c'est une des plus sensibles, très sensiblesnuances entres les situations) ; les opposants à ce qui survient sont des monstres pour à peu près tout le monde, des traîtres, des imbéciles, des chiens, la bête immonde. C'est bien pour le coup que :

« Ce dont on ne peut parler, il faut le taire ».
Ce silence nous est une grande perte. La parole d'un écrivain est irremplaçable dans le domaine de la politique où il est si facile de rabâcher, d'employer mots et idées comme des signes d'appartenance et non de pensée réelle, de laisser parler l'indignation, la rhétorique, l'anathème, pour la seule jouissance qu'ils donnent. Un écrivain, par son expérience du langage et des idées, est la personne la mieux placée pour dessiller, semer le doute, donner à penser, mettre à distance.
Utilisateur anonyme
04 février 2009, 08:41   Re : L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)
Résumons-nous :
- Pas d'aide à attendre de l'extérieur et pas beaucoup non plus de l'Intérieur.
- Pas de possibilité d'emporter la France en exil dans un pays ou sur une planète lointaine, sauf à en faire une caricature comme à Las Vegas.
- Les résistants d'aujourd'hui sont frappés de la même opprobre que les collabos d'hier.
Conclusion : le tableau est sombre mon général, la situation est pire qu'il y a soixante dix ans !
Et la menace n'a même pas les yeux bleus, ne chante même pas de belles chansons romantiques et n'a même pas un Ernst Jünger dans ses rangs...
On y a beaucoup perdu au change.

Vous avez déjà tenté une description assez vraisemblable du futur dans "Que va-t-il se passer ?".
Elle n'était pas très gaie, pourtant il ne s'agissait que d'un futur assez proche et, par bien des côtés, elle pêchait par optimisme.
Mais l'Histoire n'est-elle pas faite de cycles et de crises qui viennent toujours perturber les plus belles prédictions ?
Peut-être allons-nous avoir dans deux ans un grand conflit mondial qui redistribuera les cartes et changera l'évolution inexorable des choses ?

A défaut, la France éternelle sera toujours accessible en ligne dans une grande bibliothèque numérique quelque part sur le réseau.
Nous serons juste passés en mode numérique.
Et téléchargeables à volonté (peut-être même gratuitement).
Ce sera comme l'INA (mais là c'est très cher).
Espérons qu'on saura vite numériser les odeurs et le goût (du bon vin).

Enfin, des auteurs tels que vous continuent heureusement à faire vivre l'esprit français et continueront encore longtemps je l'espère.
Souhaitons que vous puissiez bientôt le faire rayonner quai Conti, vêtu d'un costume "d'une agréable couleur verte".
Utilisateur anonyme
04 février 2009, 08:54   Re : "On y a beaucoup perdu au change."
Conclusion : le tableau est sombre mon général, la situation est pire qu'il y a soixante dix ans !
Et la menace n'a même pas les yeux bleus, ne chante même pas de belles chansons romantiques et n'a même pas un Ernst Jünger dans ses rangs...
On y a beaucoup perdu au change.


Vous faites au moins la preuve que l'on peut tout écrire sur Internet, ce qui relativise votre pessimisme.
Citation
Ce silence nous est une grande perte

"Le vent glacé qui souffle .../... annonce la venue d'une tyrannie à côte de laquelle le communisme ou le nazisme nous sembleront de vulgaires et amusants prototypes"

Maurice G. Dantec, American Black Box, page 533
Utilisateur anonyme
04 février 2009, 09:13   Re : L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)
A propos des précautions prises par les éditeurs, je remarque cet "avertissement" au début de La Confession négative, de Richard Millet : "Les propos tenus par certains personnages en 1975-1976, dans le cadre de la guerre civile du Liban, ne reflètent en rien la pensée de l'auteur, en particulier ceux qui concernent le monde musulman."
Utilisateur anonyme
04 février 2009, 09:22   Re : L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)
Cher Monsieur Camus, je lis cet extrait que vous avez la bonté de nous confier, j’en suis bouleversé. Monsieur Henri Bès exprime ce que je ressens mieux que je ne saurais le faire. Que vous ne disiez pas tout, que vous ne puissiez pas écrire tout ce que vous pensez, m’est douloureux. Ce n’est souvent qu’en vous lisant que je réalise ce qui m’agite et me perturbe sans que je sois capable, il s’en faut de beaucoup, de le formuler ni d’en avoir une idée précise. Je reste donc à me dire que j’aurais pu faire plus d’ordre et de clarté en moi-même si vous aviez pu parler. Heureusement vous dîtes quand même certaines choses! Veillez bien sur vous…
Utilisateur anonyme
04 février 2009, 09:26   Re : L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)
@ Alexis
Ecrire qu'"On y a beaucoup perdu au change." ne signifie pas que les ennemis d'hier l'étaient moins que ceux d'aujourd'hui, mais qu'ils représentaient un ennemi d'une qualité préférable.
Citation
A défaut, la France éternelle sera toujours accessible en ligne dans une grande bibliothèque numérique quelque part sur le réseau.

Il faut en douter car rien de plus facile de faire disparaitre en une seconde en appuyant sur un bouton une bibliothéque contenant des milliers de livres. Il suffit de voir, pour le comprendre, avec quelle rapidité les vidéo-clips sur Youtube ou Dailymotion sont censurés et disparaissent sans coup férir.
rien de plus facile de faire disparaitre en une seconde en appuyant sur un bouton une bibliothéque contenant des milliers de livres

Oui, la thébaïde virtuelle m'a toujours semblé des plus fragiles en effet. Ce n'est pas en elle en tout cas que je place mes espoirs ni ma consolation.
Le passage que vous nous livrez (à tous les sens du terme, d'ailleurs, je m'en avise en l'écrivant), cher Renaud Camus, nous démontre qu'une certaine manière de dire l'impossibilité de dire les choses dit peut-être les choses avec plus d'acuité encore.
» Vous faites au moins la preuve que l'on peut tout écrire sur Internet, ce qui relativise votre pessimisme.

J'ai déjà fait cette remarque, qui n'a jamais été relevée. Tant pis, je ne peux pas ne pas la répéter, au risque d'être affublé d'un nouveau sobriquet. Je ne comprends pas que Renaud Camus n'ai pas de domaine Internet propre (ce qui ne coûte que 10 euros par an, environ). Cela lui garantirait la permanence de son adresse réticulaire, qu'il pourrait reprendre, sans crainte de caducité, dans ses publications. En effet, l'adresse actuelle des « Vaisseaux brûlés » est dépendante du destin commercial de l'opérateur Orange.

Par exemple, le principal opérateur belge, qui s'appelait Eunet, a été racheté quatre fois en dix ans, à chaque fois par une société plus puissante — j'ai encore des stylos de promotion commerciale à la marque du premier opérateur ! Et à chaque fois, le nom de domaine des sites gratuits (Eunet, puis KPN), a été abandonné. La société a été rachetée ensuite par Scarlet, puis par Belgacom. Le nom de Scarlet est encore valide, mais pour combien de temps ? Personne ne peut le dire...
Pourquoi ne pas faire un site payant sécurisé où cher Renaud Camus vous publieriez les versions non expurgées de votre oeuvre littéraire. Ce serait un site "privé" en quelque sorte qui ne devrait pas être soumis aux obligations de la bien-pensance régnante. Mais il faut envisager que des abonnés mal intentionnés puissent entrer dans ce domaine privé et déclencher des campagnes comme vous en avez subies. Je ne connais pas le droit de l'internet, mais certains participants au forum ont sans doute des compétences sur cette question. C'est juste une idée comme ça...

Quelques minutes plus tard..

Je m'aperçois tout à coup que cette idée, Renaud Camus, vous avez déjà failli la mettre en oeuvre, et en parlez dans "le royaume de Sobrarbe"...
Si je vous comprends bien, cher Bernard Lombart, une sorte de Journal politique de Renaud Camus serait envisageable sur le net, et l'auteur ne contreviendrait pas à ses engagements éditoriaux, qui ne touchent que ses livres.
Le problème n'est pas seulement technique. Si j'exposais où que ce soit (et peut-être même ici) ce que je ressens quand j'entends M. Abdel Raouf Dafri expliquer comment nous devrions gérer notre pays (qui est aussi le sien, qui est aussi le sien), je serais un homme mort (déjà que je ne suis pas très vivant...). Peut-être ce que je ressens ressemble-t-il à ce que devait éprouver vers 1950 un intellectuel algérien quand un grand propriétaire pied-noir exposait sa vision de l'Algérie de demain...
Utilisateur anonyme
04 février 2009, 11:27   Re : L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)
L'essentiel est de l'écrire.
Pourquoi s'exposer vainement en ces temps obscurs ?
Le temps de la liberté reviendra, peut-être plus vite qu'on ne pense.
Utilisateur anonyme
04 février 2009, 11:32   Re : L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)
reste les Fables ...

... pour contrer ceux qui osent dire que nous serions vides de "spiritualité" ...
Tout à fait de votre avis, je suis une optimiste enragée, et crois aux retournements rapides... A l'opposé sur ce point de Renaud Camus, mais je n'ai pas subi ce qu'il a dû subir...
Utilisateur anonyme
04 février 2009, 11:35   Re : L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)
(Message supprimé à la demande de son auteur)
» Si je vous comprends bien, cher Bernard Lombart, une sorte de Journal politique de Renaud Camus serait envisageable sur le net, et l'auteur ne contreviendrait pas à ses engagements éditoriaux, qui ne touchent que ses livres.

Sans doute, mais je pensais seulement à une adresse permanente. La référence à « pagesperso-orange.fr/renaud.camus/ », par principe, ne l'est pas, c'est, pour un internaute averti, évident. L'on a, ici même, le lien « Texte de Cassandre supprimé du Royaume de Sobrarbe » (que l'on renommera peut-être par la suite en « Textes supprimés des publications de Renaud Camus disponibles en librairie », puis « 1. Texte de Cassandre... ») : c'est toujours ça...
Cher Renaud Camus, que pourrais-je ajouter à ce qui a été excellemment dit avant moi. Je crois que le combat qu'il reste à mener est de faire en sorte que le crime ne soit pas parfait, qu'il laisse au moins des traces, si possible dans les mémoires, sinon au moins dans les archives de toutes sortes. Il faut faire feu de tout bois.
Et si vous consigniez ici même, cher Renaud Camus, vos impressions, analyses, pensées et autres remarques politiques.
Le passage de Cassandre que vous vouliez reproduire dans votre Journal a pu figurer ici sans difficulté. Ce lieu serait un peu votre second journal, l'inconscient de votre journal, contenant ce que le sur-moi social (et souvent socialiste) réprouve. Reste que c'est bel et bien et que l'exprimer est toujours meilleur que de n'en rien dire.
Et puis, nous sommes tous ici vos lecteurs : nous découvrons souvent en vous lisant ce que nous pensons, que nous pensions avec ou contre vous. Vous lire nous est souvent assez nécessaire, surtout vous lire sur des sujets essentiels, comme les questions politiques.
ce que je ressens quand j'entends M. Abdel Raouf Dafri expliquer comment nous devrions gérer notre pays (qui est aussi le sien, qui est aussi le sien)

Venant de regarder, par le biais du site de France 3, l'émission de Frédéric Taddeï à laquelle Renaud Camus se réfère, je conçois en effet fort bien que l'insomnie ait pu le frapper...
La situation, ici, est en effet très différente puisque l'on dispose en principe d'un « droit de réponse ». Cela me semble parfaitement compatible avec l'idéal de publication que l'on affiche : celui d'une revue.
Peut-être ce que je ressens ressemble-t-il à ce que devait éprouver vers 1950 un intellectuel algérien quand un grand propriétaire pied-noir exposait sa vision de l'Algérie de demain...
Cassandre, à l'aide!
Un lien vers cette emission ?
Oui, mais une nouvelle curée demeure à craindre, les chiens en ayant pris l'habitude, et ce qui est arrivé à Robert Redeker pour défaut d'amabilité envers l'islam pourrait aussi bien se produire ici, me semble-t-il, si une nouvelle campagne médiatique était décidée on ne sait ni où ni pourquoi.
Un Collectif, constitué sur une somme de compétences, serait, peut-être, plus efficace et moins vulnérable.
Utilisateur anonyme
04 février 2009, 15:52   Re : L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)
Je viens à mon tour de survoler l'émission Ce soir ou jamais, à laquelle vous pourrez accéder en cliquant ici.

Avec le sieur Abdel Raouf Dafri, les arabes de nos banlieues semblent avoir trouvé leur Nicolas Sarkozy. Il lui emprunte en effet son style, ses gestes et, jusqu'à un certain point, une façon d'amener ses phrases en parlant avec ses mains. L'individu est assez désagréable, agressif et vulgaire, exactement comme l'autre.
Par contre, il a l'air nettement plus idiot.
Au fond, ce genre d'épouvantail arabe d'extrême gauche n'est pas très dangereux, tout juste bon à jouer les caïd sur les plateaux et à faire gagner des voix au FN.
Le contraire (un arabe de droite bien élevé et intelligent, mais néanmoins musulman) ne serait-il pas pire ?
Je ne sais, il y a du pour et du contre...
Cela ne tardera pas à arriver, je vous en fiche mon billet.
Une autre chose à remarquer : l'énergumène se livre en début d'émission à une charge contre le politiquement correct.
On ne peut lui donner tort sur ce point.
Taddeï fait très employé de banque, du moins tels qu'ils étaient dans les années quatre-vingt... je ne sais pas à quoi ils ressemblent maintenant.
J'avais vu le feuilleton "la Commune" et ne l'avais pas trouvé mal... Le rôle des islamistes dans les "cités" était montré sous un jour très défavorable.
Utilisateur anonyme
04 février 2009, 16:07   Re : L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)
"La situation, ici, est en effet très différente puisque l'on dispose en principe d'un « droit de réponse ». Cela me semble parfaitement compatible avec l'idéal de publication que l'on affiche : celui d'une revue."

L'innocence c'est beau mais passé un certain degré, cela peut ressembler à de l'irresponsabilité.
Je recommande vivement la prudence...
Tout est transparent sur le net, a fortiori pour ceux qui cherchent à nuire, pour ne rien dire des autorités dont les moyens en matière de police informatique sont au delà de l'imagination du profane.

Cela étant, une certaine liberté règne encore en ceci qu'accéder aux écrits censurés en France est à la portée du premier imbécile venu : il suffit pour le moment de passer par le Google ultramontain.
La plupart des cpf, en dehors des enjeux communautaires, n'ont aucune conviction sincère. Ce qui les intéresse c'est de la ramener, de faire l'important, le beau parleur, d'où, ce qui me frappe chaque fois, l'incohérence flagrante de leur discours. Face à une caméra ils ne se sentent plus, ils font leur cinéma. Celui qui parlait à l'émission ne constituait pas une exception à cette règle.
Maso ? Qu'est-ce à dire, cher et partiellement sibyllin Bernard ?
Utilisateur anonyme
04 février 2009, 16:26   Re : L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)
En effet, cet Abdel Raouf Dafri me semble plus bête que méchant. On le sent tout heureux de faire enfin partie de la grande famille du show business et de parader à la télévision en parlant très fort et en se donnant des airs importants. Il n'aime ni Sarkozy ni Brice Hortefeux ("ce type sent mauvais"), ce qui prouve que le pouvoir actuel a quand même quelques mérites, et il complètera parfaitement Mme Bouteldja, autre habituée de l'émission de Taddei, dans le rôle de l'excité de la diversité qui n'a qu'à ouvrir la bouche pour exaspérer tout le monde et desservir aussitôt la cause qu'il prétend défendre.
J'ai fait quelques coups de sonde dans l'émission dont Agrippa donne le lien. M'étonne pas que l'on en récolte des nuits blanches ! Voilà, « pourquoi maso »... (Je ne plaisante qu'à moitié... En tout cas, je ne regarderai pas l'émission : je suis un peu fragile pour l'instant...)
Bon je vais me méfier ce soir et ne regarder avec prudence à petites doses.
04 février 2009, 16:50   L'aveu
J'ai moi aussi vu cette émission sur le site de France 3, et beaucoup goûté cette phrase d'Abdel Raoul Dafri : "Les Français sont humains, mais ils sont de droite".

L'agressivité et la haine vindicative du sieur Abdel Raoul Dafri en dit assez sur le ressentiment de (la plupart de) ceux dont il se prétend le porte-parole : il reproche à la LCR - ô ironie - de n'avoir pas, dans ses listes, de têtes assez colorées, ce qui témoigne d'un profond changement, dans l'esprit (d'une partie...) des Noirs et des Arabes en France, du contenu de la notion de représentativité démocratique : celle-ci, loin désormais de se référer à des idées, ne met plus en jeu que des identités. Cependant je concèderais volontiers qu'avancer cet argument consiste malgré tout à prendre parti, sans remords, pour Hermogène, en délaissant Cratyle pour qui le respect de la règle démocratique (la loi pure de la représentativité du point de vue du juriste) n'est pas le tout de nos motivations politiques, et qu'il y entre toujours le désir légitime d'être représenté par qui nous ressemble le plus... Défendre cela d'un point de vue philantropique, dans un esprit d'ouverture illimité, au nom de l'humanité en voie d'unification, vous ouvre toutes les portes, comme en témoigne cette émission et tant d'autres avant elle, tandis que le faire en se référant à Cratyle, c'est être forcément du côté du Diable, du racisme qui ne dit pas son nom, etc. Seule la gauche, ou la "Gauche de la Gauche", comme on doit dire maintenant pour ne pas stygmatiser l'extrême-gauche, peut manier selon son bon vouloir les aurguments ethniques en réclamant au nom des prétendues minorités plus de représentation politique ; aux autres, devant les mêmes faits, il est seulement permis de se taire, comme en témoigne la censure dont est victime Renaud Camus (et la forme d'auto-censure qu'il est contraint de s'infliger).



"Rome est perdue. Pourquoi ?" (Giacometti)
04 février 2009, 17:14   Re : L'aveu
De la gesticulation, des mots creux ou incohérents, de la poudre aux yeux, bref, comme pour leurs fantasias : beaucoup de bruit pour rien.
Longtemps la guerre a fait plus de bruit et de pétard que de mal véritable (Chine, Inde, et on pourrait penser que la "guerre en dentelles" eu Europe illustrait encore ce phénomène). C'est leur côté archaïque qui persiste. Ne nous en plaignons pas. Vous ne voudriez tout de même pas qu'en plus d'être des combles de nocence ils soient dangereux, si ? Le chien qui aboie le plus fort ne mord pas, enfin pas toujours.

Du reste la sortie de l'archaïsme, celui de la guerre opérée sur le mode du "beaucoup de bruit pour rien", pourrait bientôt se faire en Iran, avec la bombe que se préparent à posséder les chiites. Mais lorsqu'on constate ces jours-ci en Europe qu'ils n'ont pas même besoin de donner de la voix où de hausser le ton pour se faire obéir et imposer leur volonté et infléchir les mentalités et les systèmes juridiques existants - en trouvant dans de nombreux groupes, collectifs, partis politiques et organismes publics les relais autochtones pour prendre en charge cet aspect de leur stratégie - on se dit que l'arme nucléaire leur sera décidément superflue.

PS: ce message répondait à Cassandre qui évoquait les fantasias. Il semble qu'il soit de plus en plus difficile de placer les messages au point choisi dans les arborescences, ou suis-je le seul à percevoir cela ?
Utilisateur anonyme
04 février 2009, 17:59   Face à une caméra ils ne se sentent plus, ils font leur cinéma.
"La plupart des cpf, en dehors des enjeux communautaires, n'ont aucune conviction sincère. Ce qui les intéresse c'est de la ramener, de faire l'important, le beau parleur, d'où, ce qui me frappe chaque fois, l'incohérence flagrante de leur discours. Face à une caméra ils ne se sentent plus, ils font leur cinéma. Celui qui parlait à l'émission ne constituait pas une exception à cette règle."

C'est une tournure d'esprit répandue dans toute la population, toutes origines confondues.
Utilisateur anonyme
04 février 2009, 18:18   Re : L'aveu
Je signale ce moment amusant dans le cours du débat :

Abdel Raoul Dafri : Ils sont où les basanés et les noirs dans votre parti ? Moi, quand je vois Olivier Besancennot, je vois un white !

Daniel Bensaïd : Et alors, c'est un défaut ?
Il m'est impossible de dire quoi que ce soit sur les conclusions que Renaud Camus a tirées de cette émission et de l'insomnie qui a suivi. Approuver ce retrait, cette décision de réserve politique, lui conseiller d'aller dans ce sens, ce serait déchirant. Lui réclamer de continuer à défier un système dont nous savons bien qu'il est de plus en plus tyrannique, intolérant, menaçant, totalitaire en un mot, ce serait le pousser dans une voie où il – Renaud Camus, pas moi, pas nous – risque la censure, l’étouffement par le silence éditorial ou, pire, le retour de flamme toujours menaçant d’une affaire qui aurait très bien pu le briser.

La seule chose que je suis en mesure de faire, c’est de l’assurer de mon soutien, de ma fidélité de lecteur et de ma ferme intention de travailler à maintenir ce site, qui est d’abord le sien, vivant.
Utilisateur anonyme
04 février 2009, 18:26   Re : L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)
représentativité démocratique : celle-ci, loin désormais de se référer à des idées, ne met plus en jeu que des identités
Voilà une formulation qui me convient. Merci, cher S. Bily. Quant à Hermogène et Cratyle, voilà un moment que je ne leur ai pas causé. Mais je vais reprendre contact avec eux.
Je parle de leurs fantasias, cher Francis, et pas de leurs guerres en général. A ce sujet, je crois pouvoir me vanter d'être sans doute une des rares personnes à avoir assisté à une fantasia mozabite. Qui connaît un peu le M'zab, sait à quel point ses habitants, habiles agriculteurs, habiles commerçants (la plupart des épiceries et des bazars citadins en Algérie sont tenus par des mozabites, immigrés de l'intérieur ) ne ressemblent ni à leur pays si beau, ni à des foudres de guerre . Gros, bedonnants , binocleux, blafards (sans doute en raison de la consanguinité), en vestons noirs de gratte-papiers sur leurs sarrouels, il fallait les voir courir lourdement ... à pieds et tirer en l'air avec leurs vieux tromblons et des airs farouches ! Rien de plus cocasse que ces Tartarins du désert ! Je n'oublierai jamais ce spectacle.
"C'est une tournure d'esprit répandue dans toute la population, toutes origines confondues."


Bien sûr, cher Orimont, bien sûr. Vous avez raison mais ... Vous savez sûrement, ce que j'ai pour habitude de répondre dans ces cas-là.
Utilisateur anonyme
04 février 2009, 20:18   Re : L'aveu
"Vous savez sûrement, ce que j'ai pour habitude de répondre dans ces cas-là."
Oui, je m'en doute et, peut-être, sauriez-vous (j'en suis même à peu près certain), ce que je répondrais à votre réponse. J'ai l'impression, autant qu'il est possible de comprendre qui que ce soit, de vous comprendre parfaitement et, même, de vous connaître.
Utilisateur anonyme
04 février 2009, 21:22   Re : L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)
Oui, je rencontre la même difficulté, cher Marcel Meyer. Mais après avoir lu L'aveu et les messages du fil, cela n'a plus d'importance : ce n'est pas un fil que je cherche, mais une corde.

Dernier conseil aux insomniaques télévisuels : arrêtez donc de vous faire du mal et fermez votre petite lucarne. La France n'est pas là.
« Tout le monde en paraît enchanté au contraire, et l'accepte comme allant de soi. »

Il serait tout de même intéressant de savoir ce que pensent vraiment de tout cela les Français de la France profonde. Ceux qui ne descendent pas dans la rue, ceux qui entendent sans l’écouter le catéchisme des médias, ceux à qui on ne la fait pas, ces villageois attachés à leurs terres, à leurs traditions, à leur histoire. Cela représente tout de même pas mal de personnes, non ? En découvrant ce morceau de journal offert à notre réflexion par Renaud Camus, je me suis fait la réflexion que seuls désormais les « innocents » expriment encore franchement, en toute ingénuité, ces craintes qu’un intellectuel doit s’interdire. Je veux parler de ces gens simples des provinces profondes non encore touchés par les ravages de l’autocensure et du politiquement correct. Je l’ai déjà écrit de nombreuses fois (pardon de me répéter), lors de mes séjours dans mon village natal, je prends le pouls de l’opinion de là-bas en interrogeant les membres de ma famille. D’après ce qu’on me raconte, les villageois restent plutôt insensibles au catéchisme ânonné par les médias. Ils se pensent entre eux et le village universel n’est pour eux qu’une abstraction, si du moins cette notion « passe » les écrans de télévision. La présence de quelques étrangers « remuants » dans la région est loin d’être considérée comme une « chance » et les commentaires claquent haut et fort. Oui, me direz-vous, peut-être ces braves Gaulois sont-ils « braves » parce que « éloignés de la civilisation » (antiraciste et multiculturelle !) ?
Les retournements dont parle Ostinato ne seront peut-être pas rapides. Mais peut-être pouvons-nous compter sur ces forces tranquilles ? Peut-être, comme me le répète mon incurable optimiste de mari, la démocratie semble-t-elle une machine lourde à se mettre en branle mais la réaction finit toujours par avoir lieu. Ne peut-on s’offrir une petite lueur d’espoir ?
"Dernier conseil aux insomniaques télévisuels : arrêtez donc de vous faire du mal et fermez votre petite lucarne. La France n'est pas là."

Affirmatif!
Mais ces gens de la France ou de la Belgique profonde, ils votent. Ont-ils une seule fois manifesté clairement par leur vote que la contre-colonisation leur faisait horreur, qu'ils voulaient garder leur culture et leur civilisation indigènes et qu'ils ne pouvaient plus supporter d'être quotidiennement insultés par des nouveaux-venus souvent remplis de haine à leur égard et qui n'ont pas la moindre intention, d'évidence, d'aligner leur comportement sur les traditions et les usages du pays ?
Utilisateur anonyme
04 février 2009, 23:13   Re : L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)
Monsieur Camus,

( dans internet je ne vois pas comment montrer clairement que l'on s'adresse à quelqu'un autrement qu'en écrivant son nom comme dans une lettre ...)

ces gens n'ont jamais eu de possibilité de manifester "clairement" ceci par leur vote :

parce que la foule de ces gens, qui, j'en suis sure, pense cela sans le moindre racisme et sans le moindre antisemitisme, ne pouvait tout simplement pas voter pour un Lepen qui vendait des hymnes allemands et tenait des propos plus qu'ambigus sur 39-45, or il était le seul à poser le probleme,
quant à de Villiers, son obsession du mariage homo durant les présidentielles en a fait un néanderthal aux yeux de la foule des gens, qui n'a justement pas envie de retour en arrière sur nos tentatives de libertés, même maladroites ou mêmes dangereuses,

parce que la foule de ces gens, se demande si, hésite à se dire que le probleme se pose vraiment ainsi,
parce que cela ne devient évident ( sauf quand on a les connaissances d'une Cassandre ou de certains "pieds-noirs" qui permettent de décrypter les choses) que depuis peu,
parce que l'on n'aime pas faire des procès d'intention xénophobes, même si un Coluche se marre en disant "oui je suis raciste, on est tous racistes",

mais ce n'est pas parce que les gens s'en fichent, s'en ficheraient tous, en majorité ...

Regardez les réactions à Riposte Laique par exemple, regardez SIOE qui s'est mis en place organisé par de "simples citoyens", ou ce qui apparait sur les blogs : non, plein de gens ne veulent pas de la régression, mais ils ne savent pas s'organiser, ils croient juste encore qu'il n'est pas minuit moins 5.

Il parait que le livre de Brigitte Bardot a eu un gros succès, évidemment il est terriblement mal écrit et horrible par certains côtés, mais au moins, des gens qui ne lisent quasiment rien l'ont lu, ils l'ont lu parce qu'on leur a dit qu'il parlait, avec sa mauvaise manière, de toutes ces choses qui les "choquent" aujourd'hui, et dont ils ne veulent pas, or pour une fois, une "vedette" en parlait dans un style qui au moins était accessible.
Donc, les gens "votent" en lisant ce livre, parce qu'il est accessible, ils font comme ils "peuvent", pour l'instant ils ne sentent pas l'urgence de faire plus, et Sarkozy et d'autres, leur vendent bien l'illusion d'un appaisement possible et leur dissimulent l'urgence ...
Mais ce n'est pas qu'ils ne veulent pas dire et exprimer quelque chose, c'est qu'ils sont face à un labyrinthe.

Voudriez vous écrire pour eux ?
On les a déjà tellement humiliés, ces chers habitants des terres profondes, tellement écrasés sous le poids de la Ville-lumière, de la Ville-progrès. Ils se sentent déjà si bien déconsidérés par la jeunesse urbaine hi-tech, si bien méprisés par le touriste conquérant de la mondialisation ; ils se sentent déjà si anciens, si démodés en tant que "souchiens" vissés à leur sol et à leur terroir, si peu désirables dans le regard du Narcisse bobo, qu'ils préfèrent ne pas ajouter à leur triste réputation l'infamie du "racisme" et de la crasse réactionnaire. Ils se taisent, donc, mais n'en pensent pas moins.
Utilisateur anonyme
04 février 2009, 23:24   Re : L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)
Oui cher Renaud Camus et il y a des lustres que je n'attends plus rien de "ces gens de la France ou de la Belgique profonde" - de quel élan "réactionnaire" seraient-ils donc encore capables ? - car ils font partie, comme les autres, de la même société civile anesthésiée et culpabilisée qui ne désignera jamais les vrais maux par leur nom (violence "cpf", colonisation par le tiers monde, etc.) et ne passera jamais à l'action politique : "Ont-ils une seule fois manifesté clairement par leur vote" ??????, comme vous dites...

Chaque peuple est consubstantiellement responsable de ce qui lui arrive et non pas "victime" d'un démon extérieur. Aussi ce n'est pas le couteau sous la gorge que tout cela est arrivé, c'est par notre propre négligence, nos lâchetés, nos indifférences, et la France profonde (ou pas) n'y changera rien.
Utilisateur anonyme
04 février 2009, 23:30   Re : L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)
parce que la foule de ces gens, qui, j'en suis sure, pense cela sans le moindre racisme et sans le moindre antisemitisme, ne pouvait tout simplement pas voter pour un Lepen qui vendait des hymnes allemands et tenait des propos plus qu'ambigus sur 39-45, or il était le seul à poser le probleme,

C'est peut-être que Le Pen méritait mieux que "la foule de ces gens"...
Utilisateur anonyme
04 février 2009, 23:34   Re : L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)
ce n'est pas avec ce genre de réflexion que l'on fait avancer les choses Zendji

la misanthropie est un choix qui résout tous les problèmes
M. Zendji est encore beaucoup trop optimiste : il ne semble pas voir que Le Pen n'apportait pas de réponse idoine aux clameurs du Dernier Homme.
» Mais ces gens de la France ou de la Belgique profonde, ils votent. Ont-ils une seule fois manifesté clairement par leur vote que la contre-colonisation leur faisait horreur, qu'ils voulaient garder leur culture et leur civilisation indigènes et qu'ils ne pouvaient plus supporter d'être quotidiennement insultés par des nouveaux-venus souvent remplis de haine à leur égard et qui n'ont pas la moindre intention, d'évidence, d'aligner leur comportement sur les traditions et les usages du pays ?

Quelle culture ? Ne voit-on pas que la génération des grands intellectuels que nous avons connue n'est pas remplacée ? Où est la grande culture française, sinon dans quelques lieux privilégiés, quelques écoles privées (pour combien de temps ?), dans les bibliothèques (dont... les bibliothèques américaines !) ? La Belgique francophone n'est guère mieux lotie : je reçois, par ma profession, des messages par courriel d'associations culturelles dont certaines ont comme raison sociale la... défense de la langue française. Que penser de romanistes (**) qui sont chargés d'aider le public et qui accordent un participe passé sur deux, en le confondant parfois avec l'infinitif ?

Je comparais la France (*) à l'Inde (10 % de musulmans en France, 12 % en Inde). Il y a une grosse différence : dans l'Inde hindouiste, l'on sait pourquoi l'on se bat...

Régalons-nous du monde ancien, moi je dis !

______________________
(*) « En 2003, le ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy estimait ce nombre entre 5 et 6 millions. » (Wikipedia.)
(**) Romanistes : licenciés en philo et lettres section "philologie romane", bac + 5, destinés essentiellement à l'enseignement du français...
Utilisateur anonyme
05 février 2009, 00:28   Re : L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)
ce n'est pas avec ce genre de réflexion que l'on fait avancer les choses Zendji

Loin de moi l'idée ou la prétention de "faire avancer les choses" (d'ailleurs je déteste cette expression...).
Utilisateur anonyme
05 février 2009, 00:37   Re : L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)
j'avais compris
mais cela me surprend toujours, la misanthropie, l'abandon ...
Utilisateur anonyme
05 février 2009, 00:54   Cela me surprend toujours
Je tiens à exprimer tout mon accord avec les messages de Mme Elise dans ce fil.


______


"Aussi ce n'est pas le couteau sous la gorge que tout cela est arrivé, c'est par notre propre négligence, nos lâchetés, nos indifférences, et la France profonde (ou pas) n'y changera rien." W. Zendji nous voilà. Rendez-vous à Simgaringen, il paraît que Marcel Déat consulte pour la formation d'un ministère. Abel Bonnard est pressenti à l'action culturelle.
Il est vrai que par certains côtés, comme le tableau que dresse Elisseievna le suggère, le pays est "quelque part" en juillet-août 40, assommé, avec partout des groupes isolés qui se demandent ce qu'il faut faire, comment il faut le faire et avec qui, après que le parlement a voté les pleins pouvoirs à la Halde, que "la crise", par ailleurs, a été déclarée profonde et durable, sur une toile de fond d'enjeux clairement civilisationnels, et que de sales petites milices qui vont se faire appeler "parti anti-capitaliste" sont en train de se former.

On ne peut écarter l'éventualité qu'Elisseievna (avec son "M. S. pire que Pétain") ait eu, comme du reste un Le Pen, raison trop tôt, mais de quelques mois seulement...
Utilisateur anonyme
05 février 2009, 01:02   Re : L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)
Que viennent faire ici Marcel Déat et Abel Bonnard...?
Utilisateur anonyme
05 février 2009, 01:03   Re : L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)
Rien, c'est une licence poétique.
Utilisateur anonyme
05 février 2009, 01:04   Re : L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)
Encore une fois Francis Marche, je n'ai pas dit "Sarkozy pire que Pétain", j'ai dit "Sarkozy bat Pétain" battre verbe transitif au sens figuré, appelant un complément, à savoir, ses discours sur l'islam, mais Sarkozy n'est pas lui même au pied du mur comme le fut Pétain face aux exigences de mise à mort .
Utilisateur anonyme
05 février 2009, 01:10   Re : L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)
Attention, M. Marche, cette Mme Elise est in-fa-ti-gable...
Pardon, de cette erreur dans ma citation de vos propos, Elisseievna. La stratégie de l'Allemagne nazi était tout autre que celle des nouveaux occupants. Il n'y a pas de "mise au pied du mur" mais une lente pression démographique et comportementale alimentée de morgue, de revendication désormais ouvertement communautariste et raciale, d'exception aux lois laïques, etc. L'exception aux lois, si elle appelle un jour des lois d'exception, n'en relève pas moins d'une stratégie bien particulière, qu'un auteur (hélas je n'ai pas retenu son nom) caractérisait assez bien de "stratégie de la glace dans la pierre", qui fait éclater le rocher, le détruit par une pression interne après s'être insinuée en lui sous forme aqueuse. Le coup de boutoir d'Hitler, s'il signifiait pour la France une opposition d'ordre non moins civilisationnel que l'Islam, avait "mis au pied du mur" les dirigeants de la France (entre autres nations) dans des formes qu'il ne faut pas s'attendre à voir dans la situation actuelle. Mais sur le fond, le grand résultat qui se dessine, plus lentement qu'en 40 mais néanmoins avec la possibilité d'à-coups précipités et violents - dont les expulsions de clandestins, auxquelles certains milices une fois renforcées peuvent être tentées de s'opposer physiquement, fournirait l'occasion - le grand résultat qui se dessine dis-je, peut ressembler, y compris au plan formel (tous pouvoirs à la Halde, révolution des mentalités imposée au peuple, etc., censure, mensonges officiels, mensonge et dissimulation médiatiques, y compris mensonges statistiques, etc.) à la situation "des heures les plus noires de notre histoire", mais avec inversion des protagonistes, comme bien souvent dans l'histoire lorsqu'elle se répète en farce tragique.
Utilisateur anonyme
05 février 2009, 07:19   Re : L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)
tous pouvoirs à la Halde, révolution des mentalités imposée au peuple, etc., censure, mensonges officiels, mensonge et dissimulation médiatiques, y compris mensonges statistiques, etc

Oui M. Marche, et pour se faire une meilleure idée de ce qui nous attend (en gros, et même en très gros) voici, concernant l' immigration, les mesures préconisées par le "très chouchouté médiatiquement" M. Besancenot (NPA) :
............
Le Figaro.fr 04/02/09

Immigration. Partisan du droit de vote de tous les immigrés extracommunautaires et de la régularisation de tous les sans-papiers, le NPA est également favorable à la libre circulation de tous les étrangers en Europe.
Je n'envisageais pas le danger physique que l'on peut courir à exprimer des opinions hétérodoxes, danger qui commence à devenir réel, comme d'autres l'ont écrit plus haut. Si, comme le dit Aline, on peut espérer une réaction démocratique, il ne faudrait pas qu'elle tarde trop, car un nouveau peuple, comme disaient les Khmers Rouges, est en train de se substituer à l'ancien. Ceci dit, les comparaisons avec des situations historiques autrement tragiques, ne relèvent-elles pas quand même un peu de l'hyperbole ? Il reste possible de parler et d'écrire, et personne ou presque ne va en prison pour avoir tenu des propos inacceptables.
Mais il peut, Henri, devoir passer le reste de sa vie sous protection policière...
En effet, et dans cette perspective, on ne peut que s'abstenir de faire des suggestions, comme je l'ai fait.
05 février 2009, 09:55   La mort civile
« Il reste possible de parler et d'écrire, et personne ou presque ne va en prison pour avoir tenu des propos inacceptables. »

Alors là, voilà bien une des premières fois que je suis en désaccord avec Henri Bès. Il est vrai qu'assez rares sont ceux qui vont en prison pour avoir dit ou écrit ce qu'ils pensent. Mais il existe pour eux une autre forme de châtiment qui est presque aussi redoutable et peut-être même plus accablante : la mort civile. Ils n'existent plus, tout simplement. C'est comme s'ils n'étaient pas là. Ils passent devant les miroirs et ne s'y aperçoivent pas. (Manque ici une admirable citation de Tocqueville).

Voyez l'émission d'Arnaud Laporte sur France Culture, qui est la seule à ma connaissance à théoriser cette pratique générale : on invite (et réinvite) ceux qu'on aime bien (c'est-à-dire ceux qui pensent comme nous). Les autres n'existent pas. Au moins celui-là est honnête et affiche officiellement le principe de la camarilla. Mais les autres (Le Monde, Télérama, France 2, France 3, Arte, etc.) n'agissent pas autrement. À aucun moment peut-être dans l'histoire des idées n'a sévi un si rigoureux principe d'exclusion. Et ceux qui le dénoncent sont des paranoïaques, des aigris, des amers, des fous. Ils sont morts et ils ne le savent pas.
05 février 2009, 10:49   Re : La mort civile
C'est bien le système en vigueur en effet. Mais on entend tout de même de petits craquements ici ou là. Aujourdhui, dans son supplément littéraire, Le Figaro consacre deux pages à « Ces écrivains qui se fichent d'avoir l'air sympa » : Michel Houellebecq, Renaud Camus, Richard Millet, Maurice G. Dantec et Jean Clair. De Renaud Camus, on peut lire un texte écrit en réponse à une question posée par le journal : « J'aimerais bien plaire mais je n'y tiens pas à tout prix ».

J'aurais aimé le mettre en ligne mais il n'est pas (encore) sur le site Internet du journal, sauf dans la version en PDF, page 44.
05 février 2009, 11:02   Re : La mort civile
Citation
À aucun moment peut-être dans l'histoire des idées n'a sévit un si rigoureux principe d'exclusion. Et ceux qui le dénoncent sont des paranoïaques, des aigris, des amers, des fous. Ils sont morts et ils ne le savent pas.

C'est épouvantable mais il faut bien avouer que cela est absolument vrai et pas seulement en France mais dans tout l'occident avec une seule exception: l'Italie ou la liberté d'expression est encore vigoureuse.

En Russie il est également possible de s'exprimer librement sur beaucoup de sujets mais on est en danger de mort si on s'attaque à l’oligarchie en place.
05 février 2009, 11:03   Re : La mort civile
Et Oriana Fallaci, Taslima Nasreen, Samuel Huntington, etc. sont toujours à l'étal de nos librairies... Les charlatans télévisuels ont établi un cordon sanitaire autour d'eux, je sais, mais leur public était de toute façon déjà converti... (Mais ils font aussi partie des électeurs...)
Les gens de la France profonde, plein de bon sens, ont voté quatre fois contre, en les éliminant du pouvoir, les De Villiers et les Le Pen et autres Mégret, non parce qu'ils ne dénonçaient pas suffisamment l'évidence de la mutation désastreuse du pays mais pour d'autres raisons, parmi lesquelles le fait que les gens "de la terre" touchent des subventions de l'Union européenne et que les De Villiers, Le Pen ou consort sont farouchement opposés à l'intégration européenne.

Les français de la province terreuse profonde ne sont pas terrés: ils ont un fils ou une fille en programme Erasmus en Espagne ou en Allemagne ou qui étudie les nouvelles technologie sur un campus américain; une fille infirmière en Australie, et un jeune fils, porté sur la fête, qui a abandonné ses études de pharmacie pour ouvrir un bar de plage en Thaïlande avec des copains; ils sont abonnés à CanalSat, où ils suivent le Paris -Dakar tous les soirs de janvier; ils fréquentent le club échangiste local; ils ont un petit bateau amarré à son anneau à Biscarosse ou à La-Londe-Les-Maures (Var) ou une grosse caravane qu'ils compte bien tracter jusqu'en Croatie cet été.

Le grand-père, qui a cédé ses terres à son gendre, depuis qu'il ne chasse plus, fait du golf. C'est bon pour les artères.
05 février 2009, 11:14   Re : La mort civile
Oui cher Bernard c'est vrai mais rappellez-vous de quelle maniére Oriana Fallaci a été traitée. Comme une pestiférée.

Ne parlons même pas du traitement de Taslima Nasreen qui erre, depuis des années, comme une âme en peine d'un pays à l'autre.
Le but est clair : faire taire car l'important pour les censeurs en douceur est de demeurer dans le rêve lénifiant de leur bonté et de l'excellence de leurs prises de position incontestables car incontestées. D'où le choix très problématique pour un écrivain entre se taire et dire. On sait que se taire, les censeurs le veulent. Dire les dérange, d'où deux tactiques qui se combinent : le silence sur la parole qui dérange, puis tout à coup sans qu'il soit possible de le prévoir, déclenchement de l'hallali. La combinaison perverse de ces deux tactiques constitue le totalitarisme régnant : L'écrivain qui dit n'est même pas assuré du silence.

Comment faire sans complaire aux censeurs ?
Citation
Le grand-père, qui a cédé ses terres à son gendre, depuis qu'il ne chasse plus, fait du golf. C'est bon pour les artères.

En plein dans le mille mais n'oublions pas le parti des non-votants (les abstentionnistes) qui représentent entre 20 à 50 % des inscrits selon les scrutins...
Utilisateur anonyme
05 février 2009, 11:22   Re : L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)
Le Grand ouvrage décrivant la situation dont nous parlons reste encore à écrire, me semble-t-il.

J’ai beaucoup de respect pour Brigitte Bardot mais cette tâche est au dessus de ses forces.

En d'autres lieux et d'autres temps, les ciseaux de la police de la pensée ont pu empêcher Alexandre Soljenitsyne de publier, mais pas d’écrire.

Il y a donc une distinction à établir entre l'écriture (qui ne doit connaître AUCUN frein) et la publication (qui nécessite en effet un minimum de prudence en ces temps de "bienveillance liberticide" de la Halde, des tribunaux, des medias, et surtout des députés de droite comme de gauche).

Pour ce qui est du domaine du publiable dès à présent je suggère :
- un petit livre de science fiction décrivant la France en 2059 (celui de la russe qui sera bientôt disponible en France est paraît-il très mal écrit) ;
- un petit traité de savoir vivre (tout simplement !) ;
- une complainte à l'usage des invisibles et incolores (we shall overcome) ;
- un Je me souviens consacré à la littérature française.

De potentiels succès de librairie ?
Pourquoi ne pas créer une revue (ou une maison d'édition) qui donnerait la parole aux "amis", un nouveau "salon des refusés".
"un petit traité de savoir vivre (tout simplement !)"

Je vous suggère, si vous ne les avez pas encore lus, Notes sur les manières du temps, Éloge moral du paraître, et aussi Éloge de la honte et Voix basse ou l'Autre dans la voix (édités avec Syntaxe ou l'Autre dans la langue) de Renaud Camus.
Je souscris mot pour mot au tableau de la situation dressé par ostinato à 11:16. Oui, c'est exactement cela : un mélange de silence (très dominant) et d'attaques en blitzkrieg — ce qui fait qu'au moment où survient l'attaque le public se demande pourquoi tout le monde s'excite comme cela sur quelqu'un dont il n'a jamais entendu parler...).
Cher Francis Marche,
Villiers tout court, pas "De Villiers", ni "de Villiers".
Utilisateur anonyme
05 février 2009, 12:06   Re : L'aveu (extrait du "journal", à Cassandre, qui comprendra)
Merci, je suis en train de les lire.

Il faudrait rassembler tout cela dans un livre pratique et facile d'accès à l'intention de Monsieur et Madame Michu.

Un ouvrage susceptible d'être acheté par tout un chacun, de trivial donc, mais répondant à un besoin concret. La place d'un tel ouvrage dans les rayons du libraire semble encore vacante (attention cela ne durera peut-être pas, Stéphane Bern ou Bernard Pivot pourraient bien s'y employer).

Le nouveau Baronne Staffe en somme (si je puis me permettre).

Enfin, il faut bien payer ses impôts et remplacer les tuiles tombées du toit la semaine dernière...
Chère Agrippa,
Jourde, avec son Carnet zoulou..., a déjà plus ou moins écrit ce dont vous rêvez, et il a dû déplacer l'action pour parvenir à dire ce qu'il voulait dire.
L'écho du livre dans les médias fut assez discret !
CQFD
C'est au point qu'on se demande s'il n'y a pas un Etat-Major clandestin quelque part. L'inauguration de la méthode fut effectuée (en grand) par Lindberg avec sa dénonciation des "nouveaux réactionnaires". Il n'est pas établi d'où lui venait son inspiration et la mouche qui l'avait piqué n'a pas été autopsiée.
« la mouche qui l'avait piqué n'a pas été autopsiée. »

Hi, elle est comique, cette Osti — je ne la voyais pas du tout comme cela...

(Lindenberg, si je ne me trompe... Mais le phénomène lui était bien antérieur.)
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter