Bonjour,
Je tiens tout d'abord à me présenter, Patrick Sansano, et vous précise que ma venue sur le présent forum est l'heureuse conséquence de la découverte de Renaud Camus. Je lisais et appréciais les journaux de Pascal Sevran, et il a mentionné son nom à plusieurs reprises. J'ai avec Pascal Sevran apprécié le genre du journal littéraire, et souhaité découvrir d'autres auteurs. J'avais le choix entre beaucoup d'auteurs disparus, Chardonne, Jouhandeau, Mathieu Galley et un contemporain, Renaud Camus. J'ai donc acheté "Le royaume de Sobrarbe" et en quelques jours, j'ai déjà lu 335 pages. Je me suis déjà avisé de la présence à la FNAC de Valence de "Rannoch Moor" et "Corée l'absente", que je ne vais pas tarder à acquérir tant les pages du journal 2005 défilent trop vite.
Dans ce journal, Renaud Camus y parle souvent de ses problèmes avec les éditeurs, dont l'éditeur toulousain PRIVAT. Cette maison a publié "De rire et de tendresse", une biographie d'André Bourvil, et le 7 septembre 2006, je leur ai expédié un manuscrit, une biographie de la comédienne Muriel Baptiste, préfacée par le comédien Christian Marin. Je fus refusé. Lorsque je lis le journal 2005 de Renaud Camus, et constate la façon dont un écrivain de talent et reconnu est traité, je ne m'étonne plus des refus successifs des éditeurs envers un inconnu.
Pour écrire cette biographie, je me suis adressé à des comédiens et réalisateurs qui ont travaillé avec Muriel Baptiste. Etant un parfait inconnu, j'ai été traité avec beaucoup de gentillesse. L'aide qui m'a été apportée par des personnalités aussi importantes qu'André Falcon n'était pas gagnée d'avance. Je reste encore stupéfait du nombre de personnalités connues qui, mises au courant de mon projet, m'ont confié leurs coordonnées personnelles, adresses et téléphones privés. La confiance existe encore.
Hélas, le monde de l'édition ne m'a pas réservé un tel accueil. J'ai contacté 47 éditeurs, et beaucoup d'entre eux m'ont retourné mon manuscrit sans avoir pris la peine d'ouvrir le pli. Ceux qui m'ont lu ne m'ont pas dit que mon travail était médiocre, mais que "Muriel Baptiste, ce n'est pas vendeur".
Nous sommes tombés dans un tel état de "déculturation" que n'importe quel participant à ces navrantes émissions de "télé réalité" peut sans problème publier sa biographie (sans commentaires) et qu'écrire sur celle qui fut Marguerite de Bourgogne dans "Les rois maudits" de Claude Barma en 1972 n'est pas vendeur.
Les éditeurs sont devenus des marchands, des hommes d'affaire, et lire que quelqu'un comme Renaud Camus connaît des problèmes avec eux (Il évoque même de nombreux silences à ses envois d'ouvrages), me conforte dans l'idée que je me suis faite du monde de l'édition des années 2000 dans notre pays.
J'ai fini par être publié à compte d'auteur, ce que je regrette aujourd'hui, car la diffusion de mon ouvrage est inexistante.
Redevenu lecteur, je découvre l'univers de Renaud Camus. J'envisage de lire tous ses journaux dans un premier temps, ce qui m'en prendra beaucoup. Ce sont des heures de plaisir qui m'attendent. Et surtout d'enrichissement, car il manie la langue française avec un talent, une dextérité que je lui envie beaucoup.
Nous avons tous un rêve, un impossible rêve. Certains voudront la fortune, épouser un mannequin, acheter un yacht, habiter le XVIe arrondissement de Paris, d'autres voudront devenir célèbre, chanter, écrire, se faire élire à un mandat politique.
Le mien pourra paraître bien singulier et étrange: j'aimerais qu'un jour, Renaud Camus écrive quelque chose sur Muriel Baptiste.
Je retourne à présent à la lecture du " royaume de Sobrarbe".