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Situation aux Antilles

Envoyé par Jean-Marc du Masnau 
16 février 2009, 19:28   Situation aux Antilles
Bien chers amis,

L'information en provenance des Antilles étant totalement déformée (en fait, la situation échappe à tout le monde, y compris aux élus locaux, qui essaient de canaliser le mouvement), je me permets d'ouvrir ce fil.

Un des éléments qui a augmenté les tensions est la très malheureuse déclaration d'un Béké influent.

Voici la réponse de José Hayot, qui est assez généralement reconnu comme "chef de caste", si je puis dire. Ce qu'il dit est très vrai, et quelques amis Békés que j'ai eus au téléphone confirment que ce point de vue est largement partagé?

Comme tous les Martiniquais, j’ai découvert avec tristesse et accablement le contenu du documentaire, « Les derniers maîtres de la Martinique », diffusé le 9 février par la chaîne de télévision Canal +. J’ai vu le racisme le plus lamentable et les méfaits de la bêtise. J’ai vu des postures et des comportements d’un autre âge dans lesquels je ne me reconnais en aucune manière, et qui ne correspondent en rien aux valeurs que je voudrais transmettre à mes enfants.
L’indignation et la colère qui se sont répandues dans notre population sont non seulement justes et légitimes mais nécessaires et bienfaisantes. Je les éprouve.
Je les partage et les soutiens au plus haut point, et sans aucune réserve ; d’abord comme martiniquais, ensuite comme être humain soucieux d’une éthique essentielle ; enfin comme un simple individu appartenant à ce qui est communément appelé la « communauté békée. »

Il y aurait beaucoup à dire sur les réalités du fait ‘’béké’’ en Martinique ; les choses ne sont jamais aussi simples qu’elles le paraissent ; et les pesanteurs historiques méconnaissent souvent le cheminement souterrain de dynamiques nouvelles. On pourrait en parler très longuement et démontrer que, tout comme il existe une Martinique archaïque en train de disparaître, il existe aussi une Martinique nouvelle où les mentalités, les conceptions du monde, le rapport à l’Autre sont en train de connaître des évolutions et des mutations profondes. Ce sont elles, et seulement elles, qui changeront en profondeur les bases mêmes de notre société.
Ces forces qui s’affrontent dans tout le pays et en chacun de nous, agissent aussi dans la réalité ‘’békée’’. Les obscurités et les pesanteurs sont là. Mais des refus, des exigences, des intentions plus larges, suivent des cheminements que rien ne saurait arrêter. Il nous faut les favoriser sans aucune retenue. Il est donc important que les comportements d’une autre époque qui doivent être condamnés le soient avec la plus extrême célérité.
Il s’agit de ne laisser aucune place à l’obscurité !
C’est pourquoi je m’associe sans réserves à toutes les initiatives qui seront prises pour que M. Alain Huygues-Despointes fasse l’objet des sanctions prévues par les textes de loi en matière de racisme et d’apologie de crime contre l’humanité. Mais il ne s’agit pas simplement de désigner un bouc émissaire, et de se donner ainsi bonne conscience. Le débat doit s’ouvrir, tout doit être dit, entre nous, parmi nous, de tous à tous. Silence et solidarité honteuse sont ici des poisons.
Il existe une posture ‘’békée’’ qu’il nous faut accompagner sans trembler vers les oubliettes de l’histoire, afin que le ciel s’ouvre, que l’horizon s’organise, et que tous ensemble, dans le respect des valeurs les plus hautes qui doivent nous rassembler, nous puissions enfin construire cette Martinique nouvelle que nous portons en nous.



L'expression "Les méfaits de la bêtise" est très vraie.
16 février 2009, 19:35   Rumeur transatlantique
Il semblerait par ailleurs qu'un homme politique influent dans la zone caraïbe soit sur le point de démissionner, dégoûté par l'attitude des extrémistes...
16 février 2009, 19:40   Et toujours en Guadeloupe
Voici un extrait (hors passages lyriques) de la déclaration de Victorin Lurel, président du conseil régional :


Au moment où je parle, les incidents et les dérapages se multiplient en plusieurs points du territoire guadeloupéen.
En ma qualité de président de Région, j’appelle solennellement l’ensemble de la population à garder son calme et son sang froid. J’appelle également toutes celles et ceux qui s’expriment à savoir raison garder.
La montée aux extrêmes à laquelle nous sommes en train d’assister porte en elle les germes d’une défaite qui serait notre échec à tous.
Je condamne par avance toutes les violences et tous les dérapages, d’où qu’ils viennent. La mobilisation pour obtenir la satisfaction des légitimes revendications peut se poursuivre sans en arriver à des violences dont la Guadeloupe toute entière souffrirait.
J’appelle le représentant de l’Etat à ce qu’il conserve l’attitude responsable dont il a fait preuve depuis le début du conflit dans sa mission de maintien de l’ordre, puisqu’en 28 jours de mobilisation, il n’y a eu absolument aucun incident.
J’appelle aussi les responsables du LKP, mais aussi les milliers de Guadeloupéens qui se reconnaissent dans ce mouvement à faire preuve de modération en poursuivant leurs manifestations sans entraver les libertés individuelles et le droit d’aller et de venir sur le territoire.
16 février 2009, 20:44   Re : Situation aux Antilles
Et qu'avait-il dit, ce M. Alain Huygues-Despointes ? On n'a pas le droit de savoir ?
Vous avez parfaitement le droit de savoir, d'autant plus que ces propos ont fait l'objet d'une très large publicité.

Je ne croyais pas utile de les citer, mais les voici :

[www.wikio.fr]

Il faut connaître le contexte antillais pour décrypter cela. M. Huygues-Despointes, et tout le monde l'a compris là bas (et notamment l'immense majorité des Békés qui se désolent de ces propos), parle de famille légitime quand il parle de "famille", et non point des relations ancillaires que les Békés peuvent avoir avec des noires.

Ce que M. Huygues-Despointes n'aime pas, ce n'est pas la présence des métis (sinon il n'y aurait plus d'Antilles, car pratiquement tout Antillais a du sang noir mais aussi du sang béké, et c'est là qu'est le drame car si le Béké est le descendant du maître, il est aussi le cousin), c'est le couple mixte qui s'affiche, pire encore (et cela, c'est du non-dit) le couple noir-blanche.


C'est cela que chacun a entendu dans les propos tenus fort courtoisement par ce monsieur.
Soyons brutal: quelqu'un a-t-il songé à représenter aux "rebelles" martiniquais et guadeloupéens que les Antilles françaises débarrassées des békés et autres faux (vrais-faux) nostalgiques "d'une époque honnie", qui ont la particularité de concentrer par leur couleur de peau et leur histoire familiale un mal identifié, historicisé et en passe de devenir fédérateur de leur rebellion, que les Antilles françaises ainsi débarrassées dis-je, en moins de quelques semaines se prendraient à ressembler à la République Malgache (Malagasy), soit un territoire tout noir de peau où leur rebellion se verrait guérie à coup de rafales de mitrailleuse lourde tirées sur des manifestants désarmés au nom de la défense de la patrie ?
Il y a, bien cher Francis, Békés et Békés, comme il y a gens de couleur et gens de couleur.

Dans la première catégorie, la très grande majorité fait bénéficier les îles de ses talents et vit en harmonie avec le reste de la population. Malheureusement, quelques personnes, comme ce monsieur qui n'a rien oublié ni rien appris, se croient plusieurs siècles en arrière.

Dans la seconde catégorie, l'immense majorité sait que la survie de ces îles dépend des Békés, et que sans eux le système s'effondrerait. Malheureusement, quelques personnes brandissent sans cesse le discours victimaire et le racisme anti-blanc.

Je pense les îles assez mûres pour chasser les fantômes du passé ("chasser" devant être pris au sens métaphorique) et ne se croire ni au temps de Colbert, ni à celui de Toussaint Louverture. Je crois sincèrement en l'équilibre d'une société créole débarassée de ses démons, sollicités avec complaisance, d'un côté et de l'autre, par une presse métropolitaine à l'affut de sensationnel.

Je me permets une dernière fois de rappeler que les Antilles ne sont pas l'Afrique du sud : le Béké et le Noir (ou appelé comme tel) sont en fait apparentés. Les Antilles ne sont pas Haïti, les Antilles ne sont pas Madagascar. Beaucoup de créoles de couleur n'aiment pas les braillards qui hantent les rues, beaucoup de créoles de couleur n'aiment pas le désordre. Cela étant, aucun créole de couleur ne peut aimer les propos de ce monsieur.

Allez, bien cher Francis, lire les blogs antillais : vous y verrez une population créole des plus partagée sur les troubles actuels. L'essentiel, à l'heure actuelle, est de faire retomber ce soufflé qui monte sans raison bien logique à vrai dire.
16 février 2009, 22:46   Les deux France
Le traitement de la question antillaise me fait penser un peu à la "guerre des deux France". Les deux parties de la France ne peuvent vivre l'une sans l'autre, on dira la France blanche et la France rouge.

Cependant, quand on y regarde de près, il n'y a pas, il n'y a avait pas, une France blanche et une France rouge. il y avait une gamme complète de l'une à l'autre.

Opposer, comme le font les médias, un Béké qui s'est trompé de siècle et un agité gauchiste, et laisser supposer que tous les Antillais sont soit l'un, soit l'autre est aussi simpliste que de montrer en exemple des Français, sur une chaîne étrangère, Monsieur Besancenot et Monsieur de Villiers.

Les médias cherchent et trouvent la caricature.

De la même façon, aux Antilles, nous trouvons d'un côté une minorité qui méprise tout ce qui est de couleur, voire plus noir que lui, et une autre minorité qui hait tout ce qui est plus blanc que lui. L'immense majorité des gens sont en réalité raisonnables et veulent une société qui fonctionne normalement, avec une remise en cause de certaines rentes.

Ce n'est pas un hasard si M. Huygues-Despointes tient ces propos et se trouve, en même temps, être un des plus gros importateurs. Il faut, comme je l'ai fait il y a quelques années, avoir payé dans ses hyper-marchés une salade de métropole presque dix euros et une salade locale presque huit euros pour comprendre qu'au delà des doudous et des madras, il y a, effectivement un problème. Pendant ce temps, des Békés évolués, comme la famille Hayot, qui s'impose de plus en plus, ont arrêté de tenir ce langage : "Attendez, madame la vache, ne bougez pas, que je vous traie encore un peu plus".
Merci Jmarc, d'avoir restitué à ce débat sa salutaire complexité. Sans les connaître, on sent que ces sociétés idiosyncratiques échappent aux gros schémas simplistes qui vont bientôt faire manifester en métropole certaines foules qui veulent lire dans les événements qui les agitent leurs fantasmes idéologiques dix-neuviémistes.

Comme toute société héritée d'une colonisation, celle-là doit être stratifiée et même verticalement soudée à travers sa stratification singulière (comme Madagascar, le Mexique et même l'Afrique du Sud, sociétés qui pour être disparates n'en présentent pas moins une forme de stratification rigide qui les soude, dont la structure échappe aux schémas européens). La plupart des nations sorties des colonisations en Asie et en Afrique portent l'empreinte de cette complexe stratification en castes, structure historique dont l'empreinte avait été conservée pendant la période coloniale; on conçoit aisément que les Antilles françaises ne sauraient y faire exception.
16 février 2009, 22:58   Castes
C'est exactement cela, c'est en ces termes que le problème se pose. L'exemple du Mexique est particulièrement probant.

Contre la révolution athée et socialiste, ce ne furent pas les petits-bourgeois blancs des villes qui se soulevèrent, mais les cristeros, dont le caractère fortement métis ne vous échappera pas :

[fr.wikipedia.org]

Idem, dans la très complexe société française de la Révolution, la noblesse, adonnée au libertinage dans de nombreuses provinces, s'effondra à la satisfaction générale. Cependant, dans les pays où elle avait su tenir son rang (c'est à dire à respecter ses valeurs d'exemplarité et non aller de banquets en orgies), elle rallia les masses paysannes. Bonaparte eut l'intelligence de comprendre ces idiosyncrasies locales, et que toute la province n'était pas Paris.
16 février 2009, 23:29   Re : Castes
Les sociétés portées par la colonisation sont généralement des sociétés de castes, avec toujours une caste charnière compradore où souvent domine le groupe ethno-racial des métis. Toutes les franges de la mer de Chine, de Malacca à Shanghaï en passant par Singapour, Macao et Hong Kong, et encore Bornéo et les côtes du Sabah en témoignent. Les origines de ces castes sont diverses (ici l'Homme blanc, là le Chinois, là encore, dans l'Archipel des Indes Orientales ou sur les littoraux d'Afrique orientale, l'Arabe) et la dynamique mouvante de leurs rapports de force invalide toute discrimation en "bons" ou "méchants" dans les rôles historiques que chacune s'attribue; l'opportunisme et aussi, comme vous faites bien de le rappeler, le puissant désir d'entretenir la stabilité de l'édifice, guident l'évolution de ces sociétés dans le respect de l'édifice et des rôles impartis, quelles que soient les phases successives de nation building qu'elles traversent.
17 février 2009, 08:15   Re : Situation aux Antilles
Il y a quand même des mesures qui sont bien bonnes pour développer des tensions ethniques. La vie est chère dans ces îles. Que fait-on ? Pour permettre de maintenir le niveau de vie des fonctionnaires venus de la métropole on augmente leur rémunération, de 30%, je crois, par rapport aux salaires de métropole. Résultat augmentation des prix pour les habitants dans les iles. Comment ne pas percevoir qu'il s'agit d'une façon bête de résoudre un problème et ne pas deviner des conséquences graves qui ne manqueront pas d'en résulter ?
17 février 2009, 08:24   Re : Situation aux Antilles
» Ce n'est pas un hasard si M. Huygues-Despointes tient ces propos et se trouve, en même temps, être un des plus gros importateurs. Il faut, comme je l'ai fait il y a quelques années, avoir payé dans ses hyper-marchés une salade de métropole presque dix euros et une salade locale presque huit euros pour comprendre qu'au delà des doudous et des madras, il y a, effectivement un problème.

Et d'autre part, on se demande ce que deviendrait l'économie de l'île, si un Béké n'était pas là, par exemple, pour faire du lobbying à Bruxelles, et défendre la production martiniquaise de bananes...

Fil très intéressant. En Inde, le système des castes trouve ses défenseurs, et toujours majoritaires, dans toutes les parties de la société, bien qu'elles aient été officiellement abolies. Je suppose que personne, en Martinique, sauf par maladresse ou indolence, comme dans le cas de ce M. Alain Huygues-Despointes, n'oserait défendre une telle idée... Si ?
Utilisateur anonyme
17 février 2009, 08:49   Re : Situation aux Antilles
Bien loin de favoriser une solidarité artificielle et "multicolore", la crise économique est en passe de cristalliser les positions des communautés et de provoquer une inflation du sentiment identitaire. Les Européens eux-mêmes droitisent de plus en plus leurs positions économiques et sociales. Par exemple, la désaffection d'une part croissante de Français de souche pour l'école publique n'est que l'illustration du refus de ces parents de voir leurs enfants côtoyer des écoles réduites à des salles de garderie pour allogènes du style d'Entre les Murs. Les bobos qui encensent publiquement les écoles de ce type se gardent bien d'y envoyer leurs propres rejetons. Bien au contraire, ils mettent à profit leurs hauts revenus pour offrir à leurs enfants les meilleures écoles privées, encore majoritairement blanches cela va de soi.

Le fardeau économique des groupes ethniques non Européens sur les systèmes de santé et scolaire est tel que ces deux piliers de la social-démocratie à la française se voient de plus en plus contestés. De sa création par le président de droite De Gaulle (d'extrême droite selon les critères sociaux actuels) le "système français" n'est aujourd'hui plus défendu que par une partie de la gauche. Le glissement idéologique en un demi-siècle est spectaculaire. Encore économiquement valide et culturellement acceptable à l'époque d'une France presque exclusivement européenne, disposant d'une démographie vigoureuse et en pleine période des Trente Glorieuses, le système français est à présent sur la sellette. De filet de sécurité pour le plus grand nombre, il est devenu une toile gluante, un tonneau des Danaïdes pour immigrants prolifiques, sous-éduqués et souvent criminalisés.

On a coutume de dire que les sociétés multi-ethniques sont des sociétés multi-racistes. Cette expression est fausse. Une société multi-ethnique n'existe pas. Elle n'est en réalité qu'une juxtaposition de sociétés, chacune avec ses projets et ses intérêts.
17 février 2009, 09:25   Re : Situation aux Antilles
» Une société multi-ethnique n'existe pas.

Affirmation audacieuse, impossible à prouver, à mon humble avis. On peut d'ailleurs trouver des contre-exemples (Brésil)...

» la désaffection d'une part croissante de Français de souche pour l'école publique

Mais il s'agit essentiellement d'une question de qualité d'enseignement, et non pas essentiellement une question de race...
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16 Février 2009

EDITO Antilles : la « mémoire » de l'esclavage instrument d'exploitation des métropolitains et des immigrés

Les mouvements de protestation aux Antilles ont des causes économiques et sociales mais aussi, et surtout, des causes raciales et idéologiques.

Le mouvement « Liyanna Kont Pwofitasyon » (LKP) est parti de Guadeloupe le 20 janvier 2009, jour de l’investiture d’Obama. La première rencontre des manifestants avec le secrétaire d’Etat à l’outre-mer, Yves Jégo, a été fixée au 4 février, jour où, en 1794, la Convention avait aboli l’esclavage ! Les agitateurs savent choisir leurs dates et utiliser les symboles.

Cent soixante ans après son abolition définitive en 1848, c’est encore la « mémoire » de l’esclavage qui sert de socle idéologique aux revendications antillaises. Le chef syndical guadeloupéen, Elie Dumata, surnommé Moïse, porte un tee shirt (1) ainsi libellé : « Sé neg ki libéré neg ».

Selon le discours dominant, la majorité noire serait exploitée par la minorité blanche des métropolitains et des békés qui contrôlent la grande distribution. Qu’il puisse y avoir dans une situation insulaire, donc de semi-monopole, des abus de position dominante de la part des pétroliers et des épiciers, c’est incontestable. Que cela rende pleinement compte de la situation économique et sociale des Antilles, assurément pas ! Et la mise en avant de « l’esclavage » comme facteur justificatif des revendications n’est pas intellectuellement recevable.


La « mémoire » de l’esclavage : une arnaque idéologique

Une première remarque chronologique s’impose. L’esclavage a été aboli aux Antilles françaises il y a 160 ans : six générations plus tard, l’idée qu’il puisse y avoir un peuple « bourreau » et un peuple « martyr » (2) n’est pas acceptable.

Elle n’est pas acceptable moralement puisqu’elle suppose une responsabilité collective, de surcroît transmissible de génération en génération.

Elle n’est pas acceptable historiquement, car si presque tous les peuples ont pratiqué l’esclavage (y compris les Africains qui en faisaient commerce), seuls les Européens l’ont aboli.

Elle n’est pas acceptable génétiquement : l’immense majorité des métropolitains, y compris ceux implantés aujourd’hui aux Antilles, n’ont jamais eu d’ancêtres maîtres ou négociants d’esclaves ; en revanche – et ce n’est pas le moindre des paradoxes – l’immense majorité des Antillais qui sont des métis ont souvent pour souche originelle l’union d’un maître blanc et d’une esclave noire. « Le Monde » (3) souligne à l’envi que le chef agitateur guadeloupéen Elie Damota est un « chabin » – affectueux terme créole pour désigner un Afro-Caribéen de carnation… claire. Elie Damota a donc, selon toutes probabilités, des ancêtres maîtres d’esclaves… ; ce qui n’est pas le cas de l’immense majorité des métropolitains qui subventionnent les Antilles avec leurs impôts.


Les Antilles : une économie de transferts en provenance de la métropole

L’Institution d’émission de l’outre-mer, l’IEDOM, équivalent local de la Banque de France, publie des bilans économiques pour chacun des DOM. Il apparaît clairement à travers leur analyse que ces départements vivent essentiellement des transferts financiers effectués depuis la métropole : traitement de fonctionnaires nationaux et locaux, retraites, allocations chômage, RMI.

L’exemple de la Guadeloupe (4) est à cet égard éclairant.

En 2007, sur une population de 450.622 habitants, il y avait 167.306 actifs dont 39.786 chômeurs ; il y avait aussi 32.052 allocataires du RMI.

En 2006, le PIB s’élevait à 7,750 milliards. La consommation finale (des ménages et des administrations), considérée comme « moteur de la croissance », en représentait près de 100%. Signe du transfert massif de biens venus de l’extérieur, les exportations ne représentent que 3,2% du PIB contre 30,9% pour les importations. Le déficit commercial s’élève à 28% du PIB. Et même en tenant compte des dépenses des touristes (tourisme affinitaire ou tourisme de loisir), le déficit commercial reste à la hauteur de 25%.

Le compte de l’Etat en Guadeloupe affiche, lui aussi, un déficit massif. En 2007, les recettes fiscales de l’Etat s’y élevaient à 594 millions d’euros et ses dépenses à 1.400 milliards dont 854 millions pour les charges de personnel. L’Union européenne apporte aussi sa contribution aux investissements réalisés en Guadeloupe.

L’Etat fait bénéficier les Antilles de nombreux allégements, sociaux et fiscaux : cotisations sociales allégées, abattement sur les impôts sur les revenus et les bénéfices des sociétés, taux de TVA exceptionnellement bas. La « vie chère » évoquée par les Antillais n’est donc pas la conséquence des impôts d’Etat. Elle s’explique, en revanche, en partie par la fiscalité des collectivités territoriales : communes, groupements de communes, départements et régions prélèvent en effet une taxe spéciale sur les produits pétroliers ainsi que l’octroi de mer : ce droit de douane, issu du régime colonial, est peu protecteur d’une production locale souvent inexistante, mais c’est une vraie source d’augmentation des prix. Ce prélèvement sur le consommateur est versé aux collectivités territoriales ; celles-ci le redistribuent localement sous forme de salaires et de prestations sociales selon des logiques souvent « clientélistes ». A titre d’exemple, en Guadeloupe, les charges de personnels des communes se sont élevées, en 2006, à 265 millions d’euros et les dépenses d’intervention sanitaire et sociale du département à 393 millions d’euros (en 2007).


La « mémoire » de l’esclavage, alibi commode de l’exploitation de l’immigration caribéenne ?

Alors que la situation économique et sociale de la Guadeloupe se caractérise par un pourcentage exceptionnellement fort de chômeurs et d’assistés, ce département français est pourtant de plus en plus concerné par l’immigration étrangère.

Selon les statistiques officielles, la Guadeloupe comptait, en 2004, 27.800 immigrés : venus pour moitié de Haïti et pour le reste de Saint-Domingue et de la Dominique. A ce chiffre il convient d’ajouter 3.680 demandeurs d’asile. Et selon l’IEDOM : « La population vivant en situation irrégulière était estimée entre 10.000 et 20.000 clandestins ». Cette situation peut s’expliquer de différentes manières.

D’abord, par l’attrait d’un département français pour les habitants des îles voisines indépendantes.

A cet égard le cas de Haïti est exemplaire : cette île, entrée dans l’histoire avec la révolte de Toussaint Louverture, est indépendante depuis plus de deux siècles. Mais à Haïti (5) le revenu par tête en 2007 est de 1.900 dollars (contre 17.721 euros en 2006 en Guadeloupe, soit dix fois plus !) ; l’espérance de vie est de 57 ans à Haïti (79 ans en Guadeloupe). Il est facile dans ces conditions de comprendre pourquoi beaucoup de Haïtiens se tournent vers le paradis antillais : cet « enfer colonial » où il y a un distributeur automatique de billets de banque pour… 1.534 habitants. Pour les mêmes raisons les Haïtiens se tournent aussi vers la Martinique et la Guyane.

Toutefois, l’arrivée en Guadeloupe de nombreux immigrés des pays voisins n’est pas due seulement au système sanitaire et social français. Elle s’explique aussi par la répugnance de certains Guadeloupéens, protégés par le filet de l’Etat providence, à accomplir certaines tâches matérielles. Pourtant réputé « progressiste », le voyagiste Jacques Maillot a déclaré de manière un peu abrupte : « Il y a quelque chose qu’il faut faire remarquer : on ne trouve pas de barman guadeloupéen parce que cela leur rappelle l’esclavage. Je n’ai jamais trouvé un Guadeloupéen compétent pour être directeur d’hôtel et, quand je proposais à certains de le devenir, ils ne voulaient pas » (6).

Il n’est d’ailleurs pas rare que certains Guyanais, Guadeloupéens ou Martiniquais que la « mémoire » de l’esclavage conduit à délaisser les métiers de service et les tâches manuelles, jugées dévalorisantes, recourent pour les effectuer, chez eux, dans leur jardin ou leur entreprise, à une main-d’œuvre étrangère souvent clandestine sinon… quasi servile !

De même, le contrôle par des familles blanches des grands réseaux de distribution n’explique pas la mise en place, d’abord en Guyane puis progressivement en Guadeloupe et en Martinique, de nombreux petits commerces de dépannage et de restaurants tenus par des… Chinois.


Vers un dénouement de la crise à un milliard d’euros ?

Nul ne sait encore comment se dénouera la crise dans les Antilles françaises. Mais il est probable qu’elle se terminera par de nouveaux transferts de fonds de la part des contribuables métropolitains. Alors même que le calme était loin d’être en voie d’être rétabli, le gouvernement avait déjà accepté, au 12 février 2009, tout ou partie de 132 revendications : mise en place généreuse et accélérée (dès 2009) du revenu de solidarité active (RSA), amélioration de l’allocation logement, aide à la restauration scolaire ; au passage en caisse, le « caddie » du gouvernement valait déjà au bas mot 190 millions d’euros, soit 2.000 euros par ménage.

Etendu à l’ensemble de l’outre-mer (Guyane, Martinique, Réunion, en particulier) c’est 1 milliard d’euros supplémentaires (et plus peut-être) qui pourrait peser sur le budget de l’Etat et grever un peu plus le déficit public.


« La Danseuse des Caraïbes » abuse de la culpabilité métropolitaine

Bien entendu, cette manne supplémentaire ne contribuera pas plus que les aides précédentes au développement autocentré des départements concernés. C’est simplement la poursuite d’une politique finement analysée, en 1998, par un haut fonctionnaire d’inspiration démocrate chrétienne. Dans « La Danseuse des Caraïbes aime trop son père » (7) Nicolas Delahaye écrivait : « Le conflit-séduction trouve son origine dans l’acte fondateur de la société antillaise : la colonisation. Elle a installé chacun des partenaires dans un rôle dont il ne parvient plus à sortir. L’un s’autoflagelle pour une défaite dont il n’est pas responsable mais qu’il revendique en victime. L’autre, par mauvaise conscience, cherche le pardon dans une attitude de laisser-faire qui irrite les frustrations (…) Les relations Antilles françaises/métropole sont typiques d’un rapport parent/enfant. Tous les aspects de la vie sociale et politique ramènent à cette analyse. »
Rien n’a changé depuis, ou plutôt si : de nouveaux transferts ont aggravé les effets pervers de l’Etat providence. Et l’idéologie de la culpabilisation, véritable fonds de commerce de la classe politique et syndicale antillaise et des associations noires en France, s’est encore renforcée. L’agitation des années 1960 et des années 1980 se faisait sur fond d’indépendance. L’agitation d’aujourd’hui s’adosse à un fond de repentance et de demande de « réparation ». C’est moins… risqué et plus… rentable.

Car dans la France multiculturelle et multiraciale du début du XXIe siècle, les Français blancs de souche européenne sont déclarés toujours plus coupables : coupables de la défaite de 1940 comme de l’Occupation et de la Collaboration qui l’ont suivie, coupables de la colonisation, coupables de l’esclavage. Coupables, coupables, coupables !

Et pour cela les Français blancs doivent payer tribut. Tribut moral et tribut financier. Jusqu’où ? Jusqu’à quand ? Jusqu’à ce qu’à leur tour ils se révoltent et brisent les grands tabous de l’idéologie dominante que leur impose la cléricature médiatique !


Polémia
16/02/09

Notes :
(1) Selon Le Monde du 12 février
(2) Idée dérivée du chaudron idéologique de la fin de la seconde guerre mondiale, qui a fondé la culpabilité allemande, qui s’est étendue ensuite à l’ensemble de l’Europe.
(3) Op.cit.
(4) [www.iedom.fr]; sauf mention contraire l’ensemble des chiffres cités dans cet article sont issus du rapport de l’IEDOM consacré à la Guadeloupe ; le même type d’analyse pourrait être valablement appliqué à la Martinique et à la Guyane.
(5) [www.statistiques-mondiales.com]
(6) [www.lepost.fr]
(7) Triades éditions.
Article inéressant mais pourquoi ne pas l'avoir mis dans le fil consacré à ce sujet, juste en-dessous ? Je fusionne les deux fils.
Utilisateur anonyme
17 février 2009, 10:40   Re : Situation aux Antilles
D'accord pour la fusion !, cher Marcel.
Utilisateur anonyme
17 février 2009, 10:53   Re : Situation aux Antilles
"En Guadeloupe, où a été lancé il y a près d'un mois le mouvement de grève générale, des milliers de manifestants - 9.000 selon la police, 50.000 selon les organisateurs - ont défilé samedi soir (heure locale), dénonçant le choix de la «répression» et l'emprise de la minorité blanche sur l'économie locale. Une manifestation organisée symboliquement dans une petite commune ou quatre planteurs de canne à sucre ont été tué, il y a 57 ans, jour pour jour, lors de la répression d'une manifestation où ils demandaient une augmentation de leurs revenus." Le Figaro.fr (15/02/09)


Il n'y a que certains Européens pour croire sincèrement que les idées peuvent être détachées de ceux qui les professent. Les professions de foi économiques sont aussi (et bien sûr pas seulement) un calque recouvrant les intérêts ethniques et communautaires. Les groupes ethniques les plus pauvres réclament "l'abandon de la répression et l'instauration d'une solidarité économique". La première partie de la requête peut se traduire par l'exigence de plus de laxisme envers les éléments criminalisés de leur groupe ethnique, en particulier ceux qui saisissent par la force ce qu'ils ne peuvent obtenir par le travail honnête (là où les Blancs perçoivent une juste application de la loi, les non-Blancs y voient un racisme insupportable). La deuxième partie de la requête ("solidarité économique") concerne le transfert de richesses des Blancs vers les non-Blancs. Là encore c'est l'intérêt communautaire qui définit la politique économique et non l'inverse.
17 février 2009, 11:23   Avocat du diable
On ne pourrait pas en profiter pour leur donner leur indépendance ? Ça ferait de fameuses économies... Et les Martiniquais & Guadeloupéens de France deviendraient... Martiniquais & Guadeloupéens.
Utilisateur anonyme
17 février 2009, 11:28   Re : Situation aux Antilles
On ne pourrait pas en profiter pour leur donner leur indépendance ? Ça ferait de fameuses économies... Et les Martiniquais & Guadeloupéens de France deviendraient... Martiniquais & Guadeloupéens.


Mais non cher Renaud Camus nous allons (encore) payer et finalement tout rentrera dans l'ordre.
17 février 2009, 11:37   Re : Situation aux Antilles
L'indépendance comme facteur d'économie ? Oui mais après il y aura les réparations. Et puis de toute façon, nos compatriotes ultramarins n'en veulent pas. Haïti, où deux siècles après l'indépendance, une partie de la population en est réduite à "bouffer" de la terre, est un modèle peu attractif.
17 février 2009, 12:36   Re : Situation aux Antilles
Oui, on m'avait expliqué en Martinique, au cours de mon unique séjour, qui était professionnel, dans les Antilles, que pour calmer les vélléités indépendantistes de quelques jeunes agités, il suffisait de rappeler le sort de Haïti.

Cela dit, quitte à payer, on préfèrerait que ce soit pour soutenir des activités productives utiles, notamment agricoles.
17 février 2009, 12:50   Re : Situation aux Antilles
Je suis tout à fait de votre avis, cher Marcel. Pourquoi pas un "plan de relance" en Guadeloupe et dans les îles visant à en favoriser le développement économique plutôt que l'assistanat ?
17 février 2009, 13:03   Re : Situation aux Antilles
Quelle est l'importance des Antilles quant aux prérogatives française sur le territoire maritime de la région ?
Utilisateur anonyme
17 février 2009, 13:04   Re : Situation aux Antilles
Vous semblez ignorer qu'il existe une très grave pollution des sols et des eaux dans toutes les Antilles, due principalement à l'usage intensif de produits chimiques pour la culture de la banane. Or on ne voit pas bien quelles productions autres que vivrières amèneraient à un équilibre économique de ces régions.
Le désastre
Utilisateur anonyme
17 février 2009, 14:27   Re : Situation aux Antilles
Haïti, où deux siècles après l'indépendance, une partie de la population en est réduite à "bouffer" de la terre, est un modèle peu attractif.

Oui, mais on voit bien que vous, vous ne subissez pas l'horrible modèle colonial français...
17 février 2009, 14:41   Re : Situation aux Antilles
Oui, M. Zendji, et puis les Haïtiens peuvent toujours se consoler en se disant que leur terre est saine car non polluée par les produits chimiques de l'agriculture intensive.
Utilisateur anonyme
17 février 2009, 14:49   Re : Situation aux Antilles
leur terre est saine car non polluée par les produits chimiques de l'agriculture intensive... oui, et leur temps libre non encore pollué par la fastidieuse récolte du RMI...
17 février 2009, 15:35   Re : Situation aux Antilles
Plan de relance de la pêche, plan de relance écologique (pour la transformation écologique de l'agriculture), plan de relance du tourisme, plan de développement de l'artisanat, plan de développement de la transformation des produits agricoles, développement des échanges économiques avec les pays les plus proches au lieu d'une liaison exclusive ou presque avec la métropole éloignée.
17 février 2009, 16:53   Re : Situation aux Antilles
« Il y a quelque chose qu’il faut faire remarquer : on ne trouve pas de barman guadeloupéen parce que cela leur rappelle l’esclavage. Je n’ai jamais trouvé un Guadeloupéen compétent pour être directeur d’hôtel et, quand je proposais à certains de le devenir, ils ne voulaient pas. »

Tant qu'on distribuera des indemnités de chômage et des RMI (en attendant le RSA qui sera sans doute plus généreux) à des gens non qualifiés qui refusent des places de barman, c'est sans espoir. Je n'imagine pas que tous les Antillais au chômage ou bénéficiant du RMI puissent devenir barman mais qu'il faille faire venir des Haïtiens ou des Dominicains pour occuper ces places est significatif.
Je me faissais justement la même remarque à propos des ouvriers qu'on voit étaler sur les chantiers routiers le bêton bitumineux, et des dames qui nettoient mon bureau le soir.

Je ne sais si cela rappelle leur passé esclavagiste aux Français de souche, mais force est de constater leur peu d'appétance pour ces tâches-là.
Utilisateur anonyme
17 février 2009, 17:22   Re : Situation aux Antilles
On peut toujours rêver de produire Bio sur des sols pollués successivement par toutes sortes de molécules dont on ne sait même pas comment elles réagissent avec le sol lui-même et se combinent entre elles dans le temps...
C'en est à redouter par exemple de regarder maintenant l'émission Thalassa : les merveilles de la mer et des côtes agrémentées de mises en garde et de constats affligeants : fonds poubelles, déserts marins, pollutions de l'estuaire du Rhône par entre autres les PCB, molécules quasi indestructibles qui s'accumulent dans le vivant (la pêche dans le Rhône est interdite jusqu'en amont d'Avignon). Et c'est valable pour tous les estuaires !
La Guadeloupe était autrefois très riche en biodiversité, en paysages à forte naturalité et en espèces endémiques.

Depuis le XVIe siècle, elle a beaucoup perdu de son patrimoine naturel originel, à cause des prélèvements (chasse et pêche en particulier), du recul de la forêt, de l'urbanisation, d'une périurbanisation accélérée ces dernières décennies, ainsi qu'à cause des cultures intensives (banane et canne à sucre surtout) qui ont remplacé la forêt tropicale. La culture de la canne à sucre et de la banane ont marqué les paysages non montagneux et sont sources d'importantes pollutions. Sauf quelques exceptions (méthanisation), les effluents des distilleries sont pas, peu ou mal traitées. Cette agriculture exportatrice de sucre de canne, alcool (Rhum) et bananes épuise les sols et est maintenant très grosse importatrice de pesticides, dont d'insecticides. Elle a longtemps été encouragée par quelques grandes familles productrices et par l'état.

Les séquelles de l'utilisation de ces produits, pour certains très toxiques et rémanents (Chlordécone, paraquat en particulier) posent aujourd'hui problème ; outre une pollution durable, de nombreux sols et des écosystèmes (dans les zones dédiées aujourd'hui ou anciennement aux bananeraies, ainsi que l'aval des bassins versants jusqu'en mer), une contamination générale du réseau d'eau potable par des organochlorés, confirmée à la fin des années 1990[3]. Des mesures ont été prises pour assurer l'accès à une eau potable, mais les sols de certaines régions de l'île et d'autres îles des Antilles sont durablement pollués par certains produits, dont le chlordécone. Des études sont en cours pour mieux mesurer les impacts de ces produits sur la santé.

Les récifs sont dégradés au moins à 50 % dans les grandes îles, et de nombreux herbiers marins sont également très dégradés. L'environnement végétal et les paysages restent préservés sur quelques parties de l'île, constituant une ressource majeure pour le tourisme. Ces espaces sont pour partie classés en ZNIEFF[4] et protégés[5], pour certaines avec un statut de réserve naturelle guadeloupéenne[6], dont plusieurs grottes abritant des chiroptères protégés. Des cartes d'habitats sous-marins[7] permettent d'envisager une meilleure gestion et protection de ces habitats fragiles et des corridors biologiques sous-marins, vulnérables aux pollutions (nitrates, turbidité, pesticides...), aux pressions antrhropiques[8] et aux aléas climatiques qui pourraient devenir plus fréquents et aigus dans le contexte du changement climatique global.

À Marie-Galante, aux Saintes et à la Désirade les palétuviers et mangroves ont presque disparu.
Wikipédia
Utilisateur anonyme
17 février 2009, 18:48   Pour l'indépendance !
Je ne sais si cela rappelle leur passé esclavagiste aux Français de souche, mais force est de constater leur peu d'appétance pour ces tâches-là.


C'est plutôt en refusant ces tâches-là qu'ils risquent de se rappeler leur vilain passé esclavagiste... D'ailleurs, je ne vois pas comment certains, à l'image de M. Dumata, fonctionnaire, peuvent oser déambuler (aussi crânement) avec un tee shirt où il est inscrit « Sé neg ki libéré neg » et, dans le même temps, refuser de mettre la main à la pâte (même sale)... enfin si, je vois trop bien.
Il est fort à parier qu'aujourd'hui, la grande majorité des "métros", s'ils étaient consultés (mais ne rêvons pas), leur accorderait leur indépendance de suite, et cela de bon coeur... Mais bon, il est tellement préférable de jouer à l'indépendantiste...
Bien cher W.Zendji,


Je parlais des Français de souche dans l'hexagone, comme on disait autrefois du Gouvernement de Sa Majesté dans le Royaume Uni.

Il est évident à mes yeux, par observation personnelle, que si le cochon est impur pour les musulmans, le contact des truelles, des aspirateurs, des niveleuses, des balais et des fruits & légumes en plein champ est "haram" pour bien des Français de souche habitant dans l'hexagone.

Comme quoi il n'est nul besoin d'être Antillais et gueulard pour avoir non un poil mais une queue de vache qui vous pousse dans la main.
Bien sûr, bien sûr, cela a été très souvent souligné ici, de même que les conséquences délétères du phénomène. Mais au moins la métropole réussit-elle encore à vivre de son travail — en partie seulement du reste puisque nous nous endettons lourdement. Il n'en reste pas moins que le phénomène est particulièrement flagrant là-bas et que, comme toujours, l'aide qui l'encourage est perverse quand elle est permanente.
Utilisateur anonyme
17 février 2009, 19:08   Re : Situation aux Antilles
Vous avez répondu à côté de ma question... qui, d'ailleurs, n'était pas une question, bien cher Jmarc.
17 février 2009, 19:25   Princesse de Clèves
C'est digne de la Princesse de Clèves : je réponds à côté de questions qui ne se posent pas !

(Pour les lecteurs pressés, la Princesse de Clèves se termine sur ces mots :

"et sa vie, qui fut assez courte, laissa des exemples de vertu inimitables").


[books.google.fr]

Florentin, ne voyez pas malice dans mes propos !
Utilisateur anonyme
17 février 2009, 21:39   A chacun sa queue et les vaches seront bien gardées
"Comme quoi il n'est nul besoin d'être Antillais et gueulard pour avoir non un poil mais une queue de vache qui vous pousse dans la main."

Dans le champ métaphorique, Cher jmarc, peut-être vaudrait-il mieux, sauf votre respect, que vous vous en teniez aux queues que vous pratiquez.
17 février 2009, 23:20   Démasqué
Damned !

Heureusement que je n'ai pas parlé de queues d'ânes !
Utilisateur anonyme
18 février 2009, 10:49   Re : Situation aux Antilles
Un champ métaphorique plutôt glissant...
Le Monde

Malek Boutih : retenir les leçons de ce qui s'est passé en banlieue en 2005

Malek Boutih (PS) juge "choquant" que les forces de l'ordre soient, dans la situation de conflit que vit la Guadeloupe, composées "presque à 100 % de blancs", estimant par ailleurs que ce département d'Outre-mer est "une des banlieues de la France".

Lors de l'émission "Questions d'Info" (LCP-France Info-AFP), le membre du bureau national du PS a lancé : "On aurait dû retenir la leçon de ce qui s'est passé en banlieue en 2005 et comprendre qu'aujourd'hui, cette dimension est importante dans le maintien de l'ordre" qui n'est pas seulement « technique" mais comprend "une dimension politique et psychologique extrêmement importante"
.
Utilisateur anonyme
18 février 2009, 14:53   Boutez les Bouthis...
Songez que c'est peut-être un futur ministre de l'Intérieur qui s'exprime, cela promet !
Utilisateur anonyme
18 février 2009, 15:09   Re : Situation aux Antilles
Malek Boutih (PS) juge "choquant" que les forces de l'ordre soient, dans la situation de conflit que vit la Guadeloupe, composées "presque à 100 % de blancs",

Et si ces mêmes forces de l'ordre étaient composées "presque à 100 % de noirs", en quoi le maintien de l'ordre (républicain ou pas) serait-il si différent ??? Ces comptages racistes, ou racialistes, ne sont plus seulement risibles, ils deviennent insupportables !
18 février 2009, 16:15   Re : Situation aux Antilles
On pourrait ajouter à la panoplie policière une mallette de produits de maquillage leur permettant de choisir l'aspect qui convient en bfonction de la particularité de l'intervention.
Utilisateur anonyme
18 février 2009, 16:35   Re : Situation aux Antilles
Beaucoup plus simple : il suffit d'adopter la burqa comme nouvel uniforme.
Utilisateur anonyme
18 février 2009, 20:47   Re : Situation aux Antilles
estimant par ailleurs que ce département d'Outre-mer est "une des banlieues de la France".
... à 7 mille kilomètres !
Voilà bien l'erreur, c'est de nommer à tout prix Français des personnes qui n'en sont pas dans leur for intérieur.
C'est de créer une situation économique artificielle pour la même raison, alors que ces îles appartiennent à un tout autre environnement économique, avec des salaires ou des allocations dix fois supérieures à la moyenne de la proche République Dominicaine par exemple et sans commune mesure avec le continent sud américain. Comment vendre dans ces conditions des produits qui soient compétitifs ( l'artisanat Guadeloupéen ? ) ? C'est impossible, et la plaie n'a pas fini de suppurer, et la perfusion de couler.
18 février 2009, 21:07   Re : Situation aux Antilles
Pourquoi serait-ce impossible (l'artisanat), alors que le commerce "équitable" se développe. Et puis dans un premier temps satisfaire la demande locale à moindre prix devrait offrir des débouchés ?
18 février 2009, 23:18   Français
Bien cher Obi Wan, la très grande majorité des Antillais sont Français dans leur for intérieur...
Utilisateur anonyme
19 février 2009, 12:50   Re : Situation aux Antilles
Si vous l'affirmez, je vous crois et m'en excuse auprès d'eux cher Jmarc.
Chère Ostinato, vous êtes une incurable optimiste, c'est le Dr Wan qui vous le dit !
19 février 2009, 12:58   Référendum
Référez-vous aux résultats du référendum. Comme toujours, on n'entend que ceux qui crient.

Si vous écoutez la télévision pour l'actualité métropolitaine, on n'y voit, dans les interviews "du peuple", que des gauchistes et des partisans de la diversité à tout crin.
19 février 2009, 13:03   Re : Situation aux Antilles
Obi wan, voyez le décret paru au J.O aujourd'hui et que je cite dans le fil du communiqué sur la situation en Guadeloupe. Sarkozy m'a entendue, alors comment ne pas être optimiste ?!!!
Utilisateur anonyme
19 février 2009, 14:29   Re : Français
"(...) la très grande majorité des Antillais sont Français dans leur for intérieur..."

S'il faut en juger par leur usage de la langue, c'est indéniable. A égalité de "micro-trottoir", je trouve que leur français est bien souvent plus agréable à entendre que celui des métropolitains.
Utilisateur anonyme
19 février 2009, 16:47   Re : Situation aux Antilles
Tout va donc pour le mieux et je vous ai compris : des quantités de lampes de chevet à pied en lézard pétrifié et abats-jour en véritable noix de coco guadeloupéennes s'échangeront contre 10 langues-de-chat au véritable beurre de lait de noix de coco costaricaines, où l'inverse, en tout cas de manière équitable. Une délégation de vociférents îliens, parlant très bien français, les bras chargés de verroteries, pacotilles et autres bimbeloteries artisanales et authentiques recevra illico du Président Sarkozy de larges concessions (j'ai déjà vu cela quelque part mais où ?) et tout sera parfait dans le meilleur des mondes ultramarins.
19 février 2009, 17:21   Re : Situation aux Antilles
Ne soyez pas caricatural (et de mauvaise foi pour nous faire rire), M.Obi Wan .
Je n'ai pas parlé que de l'artisanat... Je pense à un développement endogène qui devrait être encouragé.
Utilisateur anonyme
19 février 2009, 17:43   Re : Situation aux Antilles
Vous prenez la chose très au sérieux; moi pas, parce que j'estime que la situation est fausse, dés le départ, voilà tout. A chacun son point de vue, n'est-ce pas ?
19 février 2009, 18:09   Re : Situation aux Antilles
J'avais compris.
Utilisateur anonyme
19 février 2009, 19:42   Re : Situation aux Antilles
C'était lourd, Ostinato, d'accord. Et en y réfléchissant, cela traduit chez moi un trop-plein. C'est exactement comme avec les banlieues justement, tous ces plans, ces aides, des professions de foi, alors que fondamentalement la solution n'est pas là, comme nous le savons tous. Elle serait dans un discours à la Churchill, un discours de vérité, une information réelle mais volontaire, citoyenne, patriote, efficace, seule à mon sens à pouvoir entraîner les français un peu conscients des choses. Vous remarquerez que je n'ai jamais accablé le Président Sarkozy, dans aucune intervention. Outre qu'il est le Président, et qu'il faut donc "faire avec" et être constructif (et que suis, malgré tout, un étranger), il est si déroutant, si négatif et positif tour à tour, si contradictoire, surprenant, mais qu'aussi il a manifestement un désir profond, à sa manière, d'aider son pays, que je n'ai jamais pu (a contrario, son accablement perpétuel par la gauche et d'autres révoltait mon sens de la justice) me résoudre à le rejeter une fois pour toutes et explicitement. Dans sa situation, au prise avec la réalité immédiate dans ces îles, je le trouve en effet pas si mauvais que ça. Donc, vous qui êtes si pragmatique, si précise et scrupuleuse je comprends que mes ironies vous aient déplu et m'en trouve bien dépité. Ce n'est pas la première fois que je suis imbuvable par rapport à des personnes sincères et bonnes, parce que je vois les choses plus généralement, ce qui n'empêche pourtant pas les sentiments je vous assure.
Dans un nouveau fil j'essaierai bientôt d'exprimer mon point de vue.
19 février 2009, 20:21   Re : Situation aux Antilles
Vous ne m'avez pas du tout déplu, Obi. Je ne suis pas précise, ni rien du tout, j'essaie d'avancer dans mes contradictions et surtout de trouver ma position véritable pour répondre à mes amis d'extrême-gauche et de gauche qui tendraient à me bannir pour haute trahison, Sarkozy étant le diable et pour certains même l'étape préparatoire au fascisme. Dans ce forum je dois clarifier pour présenter au mieux mes opinions à ceux qui restent (très difficilement) mes amis. J'ai conscience que cela peut barber ceux pour qui les opinions sont claires et la référenceà l'Immigration, une façon de rendre compte de la majorité des phénomènes préoccupants.. Mais Obi je vous apprécie beaucoup. Je ne souhaite pas provoquer un ennui résultant de propos trop prévisibles, mais reconnais que j'y suis un peu conduite pour ces raisons et vous présente mes excuses, car vous n'y êtes pour rien.
Utilisateur anonyme
20 février 2009, 16:33   Re : Situation aux Antilles
Je vous en prie, il n'y a pas de quoi, c'est moi maintenant qui dois m'excuser du retard de ma réponse ! Grâce à ces recherches sur soi-même et les autres, et à leurs inévitables "frottements", naît de temps en temps une bonne chaleur d'amitié dont je vous remercie beaucoup Ostinato !
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