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Le syndicaliste tué en Guadeloupe pris pour un policier ?
AFP, il y a 2 heures 2 min
Les émeutiers qui ont tué un délégué syndical mardi soir en Guadeloupe ont utilisé des balles à sanglier "faites pour tuer" et pensaient probablement qu'il s'agissait d'un policier, selon un responsable de la police.
Frédéric Péchenard, le directeur de la police nationale, a estimé que ces éléments n'étaient "pas rassurants" au moment où les autorités doivent faire face à des violences urbaines après un mois de grève générale dans l'île.
"Ils ont utilisé des balles à sanglier, c'est fait pour tuer", a-t-il dit à des journalistes en marge d'une réunion au ministère de l'Intérieur sur la crise en Guadeloupe.
La victime est un délégué syndical du collectif contre la vie chère et les surprofits (LKP), Jacques Bino, qui se trouvait en voiture avec une autre personne.
De retour d'un meeting, il s'est trouvé devant un barrage et, semble-t-il, en voulant faire demi-tour, s'est fait tirer dessus par des jeunes.
"Ils ont pris à priori la voiture pour un véhicule de la brigade anti-criminalité (Bac), ce qui n'est pas rassurant", a expliqué Frédéric Péchenard. Il a toutefois précisé que ces éléments devaient être vérifiés par l'enquête.
A Pointe-à-Pitre, le procureur de la République a souligné qu'il avait fallu plus d'une heure pour que les services de police et de secours arrivent sur les lieux "en raison de la résistance exercée par les personnes qui se trouvaient sur les barrages".
"L'auteur des coups de feu n'était pas très loin", a dit Jean-Michel Prêtre lors d'une conférence de presse, sans préciser si l'homme avait été interpellé.
Trois policiers qui étaient intervenus pour porter secours au syndicaliste ont été légèrement blessés.
Depuis le début des événements en Guadeloupe, huit membres des forces de l'ordre ont été légèrement blessés, dont deux dans la nuit de mardi à mercredi par armes à feu, avec des plombs de chasse, a précisé le directeur de la police nationale.
Les renforts de gendarmerie promis par le gouvernement en Guadeloupe arriveront mercredi soir sur l'île, a annoncé de son côté la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie.
Elle a précisé à l'issue d'une première réunion qui deviendra désormais quotidienne sur la crise en Guadeloupe que quatre escadrons, soit environ 280 hommes, viendraient s'ajouter aux 1.700 membres des forces de l'ordre installés sur l'île.
La ministre a souligné que les forces de l'ordre avaient pour instruction de s'opposer aux débordements "avec sang-froid, avec retenue et avec maîtrise".
Gérard Bon avec Colette Borda à Pointe-à-Pitre, édité par Yves Clarisse