Le site du parti de l'In-nocence

un plan pour la diversité et pour l’égalité des chances en faveur de la majorité visible

Envoyé par Pierre-Marie Dangle 
Si ce type avait un minimum de neurones, il aurait conscience du caractère à la fois insultant et malfaisant de sa proposition à l'égard du peuple dont il prétend défendre les intérêts.
Si ce type avait un minimum de neurones

Et si les "de souche" avaient un minimum de réactivité (au sens viril du terme)...
La mise en avant de ce concept de "diversité", laquelle il faudrait promouvoir dans la société française, est une des plus grossières manipulations des consciences qu'on ait inventées depuis un bon demi-siècle: une intox vulgaire, un insulte à l'intelligence et à la mémoire des Français, comme si la société française, avant que ne viennent s'y affirmer des groupes communautaires, ethniques et raciaux allochtones en auto-promotion permanente en son sein, manquait de diversité.

Il y a seulement soixante ans, la société française était un monde très divers, les psychologies et les cultures régionales et locales y formaient une mosaïque très contrastée, précisément d'une très grande diversité. Je suis en train de relire ce petit chef-d'oeuvre de Jacques Perret: Le Caporal épinglé, qui a pour théâtre les stalags, camps de travail où les prisonniers de guerre français (parmi eux certains éléments de corps constitués outre-mer, avec des soldats africains) étaient regroupés. Le roman paru en 1947 est ouvertement autobiographique. Tous les Français métropolitains sont différents. Diversité sociale certes mais aussi diversité d'appartenance à un milieu, à une région de France (le paysan, l'employé, le militaire de carrière, la petite frappe des fortifs, le menuisier qui fabrique des ruches et cultive des idées anarchistes, le communiste, l'intellectuel, le causeur, le farceur, le petit entrepreneur, les Bretons, les Auvergnats, les Bourguignons, les Marseillais, etc.); les contrastes sont profonds, colorés, d'une infini richesse. Quelle insulte à cette mémoire, qui a à peine plus d'un demi-siècle, que de venir nous faire la leçon de la "diversité", qu'il faudrait introduire aujourd'hui parce que le substrat national eût été insipide ou uniforme et pauvre de diversité avant que l'étranger ne se présente comme "divers"!

Osons le dire: cette dénégation de réel, qui se double d'une dénégation de mémoire, vaut négationnisme historique ! et ce négationnisme historique (auquel on pourrait reprocher de surcroît et comme par retour de flamme de nier l'autre) est fourrier, chausse-pied d'un brodequin qu'on nous impose, étiqueté "diversité" comme pour suggérer faussement que divers nous ne fûmes jamais et se faire fort de nous apporter ce qui nous manqua toujours, bref présenter le corps étranger imposé non plus comme un mal nécessaire (comme l'immigration fut longtemps présentée à l'opinion publique) mais un remède nécessaire à une carence dont la France, à la vérité, ne souffrit jamais. Telle est la manipulation des consciences, le tour de passe-passe avec le réel et l'histoire d'un pays, orchestré par le monde des médias et son premier porte-parole: le gouvernement français: prenez et reprenez du divers, vous en avez bien besoin, vous en avez par trop manqué !

Contre cette arnaque intellectuelle et ce viol des consciences, il serait temps de se révolter, ou tout au moins d'en dénoncer le mécanisme grossier.
Je suis parfaitement d'accord avec cette belle envolée.
C'est tellement évident! Les médias ne se contentent plus du trottoir, il leur faut le ruisseau!
C'est tout simplement ce que l'on appelle la mode.

Elle passera.
Merci à vous Cassandre et à vous Renaud de m'encourager ainsi. L'ethnocide, dans son volet moderne, use de cet entonnoir négationniste: la prétendue diversité doit "naturellement" s'imposer sur ce qui ne fut jamais divers. Mais à vrai dire, qu'y a-t-il de plus normal pour l'allochtone, le nouvel arrivant, que de se vouloir, à la façon du colonisateur, être celui qui apporte aux autochtones ce dont ils ont toujours manqué sans le savoir ?

Nous leur apportions le moteur à explosion et le réfrigérateur en leur faisant admettre, en les persuadant que leur société en avait toujours manqué sans le savoir; les voici qui nous reviennent et du fond de leur ignorance de ce que nous sommes et avons longtemps été, nous instruisent de ce qui nous a, du fond des âges, toujours manqué: leur présence, symbole et incarnation du "divers" qu'à leurs yeux d'ignorants et d'aveugles nous n'avons jamais connu. Leur foutue "diversité" moderne introduite en nos murs est aussi indispensable que la verroterie que nous fourguions aux Indiens d'Amérique en 1690 en les convainquant qu'ils n'auraient jamais dû s'en passer.

Tel est le schéma de la contrecolonisation: le nouveau venu qui nous méconnaît s'évertue avec la collaboration de nos chefs à nous convaincre qu'il est indispensable, que s'il n'apporte que du vent (le divers, c'est du vent, du pur vent immatériel) ce vent, qui est lui (lui et sa verroterie-vent ne font qu'un; le contre-colonisateur est sa propre marchandise) nous fait défaut depuis la nuit de nos pères.
Le divers pour le divers, le mouvement pour le mouvement (la France qui bouge ) le moderne pour le moderne, sont parmi les scies les plus imbéciles d'une époque qui n'en manque pas.
21 février 2009, 11:38   Le regard du contre-colon
Pour des gens qui ont trente ans à peine, qui ignorent à peu près tout de la société du pays qui les ont accueillis et dans lequel ils sont souvent pourtant venus au monde, imbus d'une image glorieuse que leur renvoie la télévision (les séries américaines) et habités de l'absurde honneur que leur confèrerait je ne sais quelle négritude, qui n'ont jamais lu un livre de leur vie, n'ouvriront jamais ce roman de Jacques Perret, il est normal de ne voir en la France d'avant eux, littéralement et dans tous les sens du terme que du blanc et de poser sur le substrat social qui les a précédés un regard sans la moindre trace de distinction, classant tout ce qui n'est pas eux comme page nue et morne, limbes insipides où se mourait à petit feu une population atone et ne respirant que dans l'attente que lui vienne enfin un Yannick Noah ou un Lilian Thuram pour l'éclairer, la diversifier, l'ensemencer et lui donner tout le sens qu'elle n'eût jamais.

Voilà en gros, l'idéologie qui fait marcher tout ce qui bouge et ouvre sa gueule en France - émanation intellectuelle de rogues ignorants, portés aux nues par la caste médiatique et son gouvernement - et qui conditionnent l'esprit de la jeunesse de ce pays: idéologie de conquérant qui voit dans son dominé un être foncièrement inintéressant et incomplet, un être de préhistoire qui ne mérite pas que sur lui, non plus que sur cette préhistoire, l'on s'attarde.

Concernant ce roman de Perret: j'ai indiqué la présence parmi ces soldats français de soldats sénégalais ou marocains en omettant de souligner que ceux-ci se constituent dans le tableau de cette société des Stalag qu'un élément parmi d'autre de cette diversité française.
Le discours que vous dénoncez à juste titre, cher Francis, relativement nouveau, concocté dans je ne sais quelles officines du Désastre, a au moins pour lui, "grâce" à ce mensonge sur une "diversité" qui aurait fait défaut à la France, le mérite de la cohérence. Mais que dire du discours contraire que l'on nous a servi si longtemps, jusqu'à une date toute récente, selon lequel la France a toujours été diverse au point que, nous serinait-on, il n'existait pas de Français "de souche", tout Français, ou presque, ayant un ancêtre étranger dans son ascendance. Affirmer l'existence d'un Français d'origine française était renier ce qui faisait l'essence même de notre identité. L'a-t-on assez entendue cette rengaine ! Et puis voilà que, soudain, quasiment du jour au lendemain, on nous sort le discours inverse assené sur le champ partout, comme sur mot d'ordre, dans la publicité, les cérémonies officielles, les manifestations culturelles, les activités pédagogiques, le cinéma, la télévision, et j'en passe. Mais alors, si ce nouveau discours est vrai, si la France n'a jamais connu la diversité, il faut alors admettre de nouveau l'existence du Français de souche. Quoi qu'il en soit, peut-on manifester avec plus de cynisme le mépris dans lequel ces faiseurs d'opinion tiennent ce que l'on peine de plus en plus à nommer "leur" peuple et qui bientôt, pour paraphraser Bossuet, n'aura plus de nom dans aucune langue ?
C'est intéressant de critiquer la notion de diversité (ou non) appliquée à la population française, comme vous le faites Francis Marche et Cassandre.
Jusqu'à présent je n'avais pensé qu'à l'aspect des principes et valeurs de cette notion. (j'avais expliqué que ce qui a de la valeur est l'adaptation, pas la diversité en soi).
Bien sûr que la France est riche de culture et cultures.

Je voudrais ajouter que ce qui est étonnant, c'est de voir à quel point l'auto-dépréciation sévit chez nous : Cassandre avait dit quelque part que cela avait commencé comme une coquetterie, certains diront encore la faute-aux-juifs-qui-veulent-la-repentance, en tout cas, le degré que cette auto-dépréciation atteint est impressionnant; c'est une mentalité de colonisé.

Un jour j'ai eu une discussion avec une personne - française - qui me disait qu'elle était convaincue que nous avions à apprendre des autres cultures, des "peuples premiers", dont on parlait à l'époque, alors je lui ai demandé " mais apprendre quoi précisément ?", car à part des pharmacopées, air vocal et autres techniques pouvant être toujours intéresser les scientifiques, je ne voyais pas bien, en tout cas je ne voyais pas de quoi nous pourrions nous inspirer dans leur culture pour nous améliorer. Elle ne m'a donné aucune réponse.

Ce qui est le plus grave, est la demande d'inscrire la diversité dans (notre constitution, qui ne compte presque plus pour rien) et dans le droit européen.


L’ADAPTATION, PAS LA DIVERSITE

L’Union européenne déclare aujourd’hui (janvier 2008) que la « diversité » serait une valeur. Ce faisant l’Union Européenne trahit ses valeurs fondamentales, qui sont tout d’abord le respect de la vie et de la liberté humaine.
La diversité n’est pas une valeur, ce qui est une valeur c’est l’adaptation. Le bien et le mal sont certes différents et divers : faut il developper l’existence du mal pour assurer la persistance de la diversité ?
Dans la nature, la bio-diversité est un bien, parce qu’elle signifie une meilleure adaptation des êtres vivants, favorisant leur vie, mais elle signifie aussi l’élimination pure et simples des êtres ayant une mauvaise adaptation.
La diversité dans les sociétés humaines, ou dans l’humanité en général, n’a aucune valeur en soi. La vie humaine est une valeur, la vie de chaque être humain, quelle que soit son origine, la vie de tous les êtres humains quelle que soient leurs origines diverses et variées, est une valeur.
Mais la valeur de chaque culture, ou de chaque élement de culture, se mesure à son apport à une meilleure adaptation des personnes humaines, favorisant leur vie.
Toute personne responsable doit travailler à la disparition des cultures mortifères, au nom de la valeur de la vie des vivants, et non à leur conservation au nom de la diversité.
Toute institution politique responsable, doit avoir pour objectif de réduire la diversité des actes en éliminant les actes mauvais, mortifères, liberticides, et les doctrines ou cultures qui les prônent.
Ce message se veut une réponse à celui d'Elisseievna autant qu'à la dernière intervention de Cassandre:

Je vous rejoins tout à fait dans cette critique de la "diversité". Voilà un concept creux. La diversité ne peut s'apporter comme une valeur ajoutée ou une marchandise à un état existant. Son apport ne vaut nullement enrichissement de l'étant car comme vous le dites, ce remaniement du divers - la société préexistante comme on l'a évoqué plus haut étant elle-même diverse, ce surcroît de diversité par apport allochtone n'est qu'une diversion, un remaniement, un déport du divers, la substition d'une diversité à une autre - s'il ajoute du foisonnement et de l'agitation, de l'entropie, n'aide aucunement à la distinction et au raffinement, matériel et "chimique", des éléments constituant l'existant; j'entends que cet apport qui s'opère sans passage au cribble des valeurs ne vaut aucunement apport de richesse mais n'est que diversion inflationniste et mystifiante du divers. L'injonction faite d'accueillir quiconque n'apporte au paysage économique et culturel qu'une augmentation d'un cran de leur diversité revient donc à une injonction à l'accueillir au seul mérite qu'il apporte du vent en se ramenant, et en ramenant bruyamment sa fraise.

Ce qui est fascinant: le révisionnisme historique, le négationnisme, qui fait de l'autochtone un peuple blanc, sans relief et sans diversité, une entité larvaire, une souche porte-greffe en soit stérile et en attente éternelle de son greffon allochtone, s'inscrit à merveille dans la grande tradition des idéologies de conquête et de domination. S'il le fallait, l'identification de cette idéologie en passe de devenir officielle en France confirme le diagnostic de contre-colonisation qu'appelle l'état actuel du pays.
Pour aller dan sle même sens:
Si un pays comprenant des Arabes et des noirs qui n'ont rien fait de plus ni de mieux que ce que les Français "de souche" ont toujours fait dans le leur ou seraient encore capables de faire, valent à ce pays, par leur seule présence, d'être supérieur à ceux qui ne seraient peuplés que de blancs, cela signifie que seule la différence raciale, génétique constitue un facteur d'amélioration. C'est, donc, à l'heure où l'on nie l'existence des races, une conception totalement raciste des rapports entre humains ; tellement raciste que même du temps de la colonisation, les colonisateurs blancs ne s'y sont jamais référés. Si l'Afrique colonisée leur paraissait meilleure que l'Afrique d'avant, ce n'était pas du fait de la seule présence des blancs mais parce que ceux-ci, comme l'a écrit Francis, apportaient aux Africains ce qu'ils n'avaient jamais ni connu ni fait par eux-mêmes : les routes, le réseau ferrovière et téléphonique, les hôpitaux, l'éradication des épidémies mortelles, la connaissance scientifique, etc. Tout se passe, encore une fois, comme si se mettait progressivement en place, sans le moindre complexe, un "reich" anti européen de souche, à côté duquel notre racisme à la papa d'hier avec ses relatifs scrupules fera bien pâle figure.
Utilisateur anonyme
21 février 2009, 14:50   Re : Le plan de la contre-colonisation
Encore un point important contre l'apologie de la "diversité", si je comprends bien c'est :

- qu'apportez vous ?
- moi
- vous, individu ?
- non moi, d'un groupe particulier
- quelle particularité ?
- d'etre d'ailleurs, produit d'une autre généalogie

On peut vous répondre Cassandre, que même si l'on n'apporte rien comme technique, le fait d'avoir un regard neuf peut etre productif ?
Je crains que l'on se leurre à s'imaginer qu'un regard neuf soit par lui-même forcément productif ou porteur de bienfaits. Pour qu'un regard neuf vaille quelque chose, il faut qu'il soit expert. C'est ainsi que dans l'économie des services, les choses fonctionnent. Vous serez bien accueilli dans une entreprise, une branche de métier, et l'on se montrera généreux avec vous, si votre regard neuf est un regard connaissant et expert. Et du reste, avant que ce talent "productif" ne vous soit reconnu, vous devrez apprendre ou montrer que vous avez appris, comment fonctionne l'entreprise et ce que sont les conditions locales présentes tout autant que l'historique de ces conditions. Si vous adoptez une attitude arrogante qui laisse entendre que pour vous, ce qui a précédé votre venue ne valait rien, était indifférencié et pré-histoire, vous ne serez pas bien accueilli et votre tentative de vous greffer sur l'existant (votre intégration) échouera.
Je crois que ce n'est déjà même plus (ou pas encore ?) cela. L'interpellé qui est à présent un fat doublé d'un ignorant ne dit plus "je suis d'ailleurs, j'apporte une nouvelle généalogie", non, trop risqué (car il ne sait déjà plus grand chose de réel sur ses racines et sa culture), trop déterminant et situé dans un débat où il n'est pas sûr de l'emporter; il dit plutôt "ce que je vous apporte: de la diversité", et ce faisant nous prend pour des cons, enfin nous fait insulte et nous prend pour des acculturés, des Immémoriaux des îles.
Utilisateur anonyme
22 février 2009, 12:46   Le rêve des années cinquante
Certains parmi les zélateurs consciencieux du concept de "diversité" me semblent des rêveurs, à la façon de ceux qui présentent le plein-emploi comme un objectif à atteindre. Ah ! Si on pouvait revenir aux années cinquante rêvent en secret les uns et les autres !

Ces peintres du dimanche, je les soupçonne de croire sincèrement qu'un peu de couleur redonnera vie à un tableau qu'ils regrettent sans le dire : celui d'une société vraiment diverse, telle que décrite par Francis.

Il est vrai qu'avec le temps, on a fini par s'ennuyer un peu dans notre équipement. Un voyageur de commerce qui a sillonné la France pendant quarante ans racontait l'autre jour sur les ondes comment il avait vu disparaître un des plaisirs de son métier : peu à peu, les cuisines régionales avaient cessé de lui être proposées au gré de ses tournées provinciales. Le même plat du jour s'imposait désormais de Brest à Nice et une universelle "Cafétéria" avait triomphé. Chacun trouverait ses propres exemples pour déplorer une uniformisation des modes de vie locaux, aussi ennuyeuse qu'ennuyante et entamée dès les années soixante, d'abord avec enthousiasme et fascination pour tous ces objets qui devenaient domestiques, puis poursuivie dans une certaine morosité jusqu'à aujourd'hui où elle est matinée de craintes diverses.

Ainsi certains rêveurs bien intentionnés voudraient croire que favoriser la "diversité" irait restaurer l'élément humain de jadis, dans un joyeux désordre qui ferait pièce à l'uniformisation. Il n'est pas impossible de comprendre qu'ils soient bercés par cette chimère, comme d'autres par celle, non moins illusoire, du "plein-emploi".
Pratiquant ce genre d'activités, je sosucris mot pour mot à ce que nous dit Francis. Seul l'expert (et l'expert qui fait un effort minimal d'inculturation) est accepté, et son "oeil neuf" est jugé pertinent, sinon c'est un "donneur de leçons" contre-productif.
Tout de même (c'est moi qui souligne) :

Ministère, ministre Administration, Féminin, Majuscule.

« Plusieurs ministères s’étaient succédé,
sensiblement pareils, d’une nuance assez
pâle, couleur fleur de pêcher. En les voyant
se remplacer, on se rappelait le mot d’une
femme d’esprit congédiant sa cuisinière :
“Rose, je vous renvoie ; à partir de demain,
vous vous appellerez Lise.” »
Édouard HERRIOT, Jadis.

« Il n’y a pas de gouvernements populaires.
Gouverner, c’est mécontenter. »
Anatole FRANCE, Monsieur Bergeret à Paris.

••• Pas de majuscule à ministre ni à ministère, ils n’y ont pas droit, mais majuscule au complément : le ministre des Transports, le ministère de l’Intérieur. C’est normal : rappelons que le président de la République se contente, depuis quelques décennies, de la minuscule (mais pas la Présidence de la République).
Complément : majuscule aux substantifs et aux éventuels adjectifs qui les précèdent, minuscules aux adjectifs postposés : le ministre ou le ministère des Anciens Combattants, le ministre ou le ministère des Affaires étrangères.
Cette règle est celle qui s’applique aux organismes d’État multiples (il y a plusieurs ministères). Ces graphies sont judicieuses. Un ministère est confié à un ministre ; on imagine mal d’avoir à écrire {le Ministère de l’agriculture} et le ministre de l’Agriculture. Le « tout capitale » s’oppose à l’esprit et au goût typographiques français. Le « tout bas de casse » est une fumisterie.
Code typ. 1993, Girodet 1988, Grevisse 1986, Impr. nat. 1990, Larousse 1992, Robert 1985, Thomas 1971.
Doppagne 1991, Grevisse 1975 [le Ministère de la Justice], L’Hoest & Wodon 1990.
Depuis quelques années, le Journal officiel et le Monde écrivent [le ministre de l’éducation nationale, le ministère de la défense], le premier ministre. La suppression aveugle des majuscules n’est pas moins ridicule que leur emploi intempestif.

La métonymie impose la majuscule initiale aux substantifs et aux éventuels adjectifs antéposés : la Place Beauvau a encore fait des siennes (mais : le ministère de l’Intérieur est situé place Beauvau) ; mon voisin travaille au Quai et mon cousin, sur les quais.
Exemples. — Le Conseil des ministres, le garde des Sceaux, le ministre ou le ministère de la Défense nationale (de l’Éducation nationale, des Finances, de la Santé publique, etc.), le ministre ou le ministère des Anciens Combattants, le ministère des Affaires étrangères, le Quai d’Orsay, le Quai, le ministre délégué, le ministre d’État, le secrétaire d’État, le président du Conseil (IVe République).

Premier ministre (Ve République)

Statistiquement, le Premier ministre l’emporte mais le premier ministre n’est pas fautif (adjectif antéposé). L’usage, la subtilité et la déférence imposent une majuscule que la logique aurait volontiers interdite. Va pour le Premier ministre !
Girodet 1988, Larousse 1992, Micro-Robert 1990, Robert 1993, Thomas 1971.
Berthier & Colignon 1991, Hanse 1987, le Monde.

La majuscule est cautionnée par l’usage, par les lexicographes et les juristes, voire par l’histoire : le Premier consul avait déjà donné le mauvais exemple. En outre, elle établit un équilibre graphique plaisant : le président de la République et le Premier ministre.
Réservée (en France) aux chefs de gouvernement de la Ve République (IVe : président du Conseil), elle est précise : Michel Debré fut le premier Premier ministre de la Ve République. Elle élimine les interprétations fâcheuses : le premier ministre venu. En revanche, l’adjectif antéposé fournit un argument aux partisans de la minuscule. Le premier de nos ministres — et avec lui ses services — peut de toute façon s’offrir une majuscule indiscutable par métonymie : Matignon.
••• Dans un texte, un livre, un organe de presse, quel que soit le parti adopté, il convient de s’y tenir : l’alternance est ici inadmissible.
Exceptions. — Depuis 1958, le Ministère (l’ensemble des ministres, le Gouvernement) est vieilli mais toujours correct…
La France républicaine peut admettre Premier Ministre dès lors qu’il s’agit de celui du Royaume-Uni ; le Premier (substantif) est en revanche un anglicisme à proscrire.

Apposition

Minuscule, pas de trait d’union, marque du pluriel : du papier ministre, des bureaux ministres.

Féminin

Madame le ministre.
Robert 1993.
Féminisation 1994 {la ministre}.
Pour Thomas 1971, le féminin « ministresse » est familier. Il est surtout grotesque et évoque dangereusement, pour les franglophones, une petite tension psychologique (voir : Féminin).

À Typographie, le 1er juin 2000.
O. RANDIER : Étonnement de mon éditeur. Pour me justifier, je saisis mon Hyène pour confondre l’impétrant… et constate avec stupeur que l’on y écrit « le Premier ministre ». Il y a sûrement une explication limpide et évidente, mais j’avoue que je patauge. JiPé, tu pourrais m’expliquer clairement pourquoi, là, on ne met pas de cap à ministre ?
On ne met jamais de cap à « ministre »… sauf quand on s’adresse personnellement à un ministre que l’on respecte ou dont on souhaite obtenir quelque chose…
Quant au premier d’entre eux, la graphie particulière de sa fonction est cautionnée par une tradition qui remonte loin. Qui s’étonne du Premier consul ?
Il est vrai que c’est une entorse à une tendance lourde (« malaise face à la décapitalisation du substantif derrière un adjectif capitalisé »)… mais elle en respecte une autre, bien souvent contradictoire dès lors qu’il ne s’agit plus de lieux, d’institutions ou d’événements, mais de personnes : le peu de goût des Français républicains pour la multiplication flagorneuse des majuscules dans la graphie des titres et des fonctions.
Et puis, y a l’équilibre institutionnel… Le président de la République n’a droit qu’à une cap (tu me diras qu’aujourd’hui c’est encore trop…) ; en face, un « Premier Ministre » la foutrait mal… La graphie « premier ministre » a ses partisans, mais elle est à la fois maigrelette, ce qui n’est pas bien grave, et surtout ambiguë : « Qui sera le premier ministre capable de réformer la typographie ? » Cela suffit à la condamner définitivement.
O. RANDIER : Encore que… J’ai quand même un (petit) problème avec les ministères : le « ministère des Affaires sociales » n’est-il pas un organisme unique à caractère national ? Certes, il y a plusieurs ministères, mais il n’y a qu’un seul ministère des Affaires sociales, non ?
L’unicité est un des critères traditionnels les plus difficiles à manier, puisqu’il n’est pas d’ordre linguistique ou typographique : il est intégralement fondé, en supposant qu’il soit valide en toutes circonstances (ce qui est loin d’être certain…), sur la connaissance de l’objet et en particulier de son statut. Il ne faut faire appel à lui qu’en dernier recours ! Avant, autant poser le problème en termes strictement typographiques…
Si tu accordes la cap au générique, tu dois l’enlever au spécifique (sauf à accepter de multiplier hideusement les caps)… et alors là, problème ! Tu vas te retrouver avec un Ministère des affaires sociales et… un ministre des Affaires sociales… Mieux, quand tu feras sauter le générique (ce qui est fréquent avec certains grands ministères comme les Affaires étrangères ou l’Intérieur), tu seras dans une belle merde… avec des caps sauteuses, alternatives, incohérentes, bordéliques… Bref, tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes typographiques, mais avant de déplacer les bornes anciennes que nos pères ont posées, s’agit de faire gaffe aux conséquences de notre inconséquence pressée…
22 février 2009, 18:48   A quoi est-on tenu ?
Bien cher Marcel,


Je comprends tout cela.

Que "Président de la République " prenne un P majuscule dans la Constitution, c'est indiscutable. Il en va de même dans le Journal officiel.

Or, l'article évoque le fait que :

C’est normal : rappelons que le président de la République se contente, depuis quelques décennies, de la minuscule (mais pas la Présidence de la République).

Il semble donc que la règle était la majuscule auparavant, et que la Constitution et le Journal officiel ne s'en contentent pas...

La règle aurait donc changé, et notre texte fondateur non. Reconnaissez que c'est troublant...
23 février 2009, 08:17   Re : A quoi est-on tenu ?
Le président (de la République) est un nom commun. La Présidence est le nom d'une institution.
Utilisateur anonyme
23 février 2009, 11:52   Re : A quoi est-on tenu ?
On peut être tenu à ne pas se tromper de fil, comme c'est le cas, je crois, à partir d'un message de Marcel sur l'épineuse question du président majuscule.
Et ne pas en faire tout un fromage (sans majuscule)...
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