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Décivilisation

Envoyé par Renaud Camus 
24 février 2009, 19:31   Décivilisation
J'ai trouvé très intéressant, hélas, l'article du Monde ci-dessous. Ses observations ne m'étonnent en rien, faut-il le dire, et d'ailleurs il révèle beaucoup plus que ce qu'annonce son titre. En revanche je ne pense pas du tout que "la crise" soit seule en cause parmi les facteurs explicatifs. Je regrette beaucoup de n'avoir pas le temps de consacrer un "éditorial" et un petit livre, pour compléter ma réflexion sur la Grande Déculturation, à la Décivilisation, qui me semble une part capitale du processus en cours — ce qu'on pourrait appeler le réensauvagement du monde.

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Injures et menaces : les employés de banque face à la montée des incivilités

La colère des clients contre les banquiers, rendus responsables de la crise, s'exprime au quotidien dans les agences


La crise financière a-t-elle envenimé les relations que les Français nouent avec leur banque ? " Ils sont à peine dans la file qu'ils commencent à g..., raconte Sylvie (les prénoms des personnes interrogées ont été modifiés), employée d'une agence de la Société générale à Paris. Hier, je me suis fait traiter de connasse. Dix minutes après, une personne âgée a brandi son parapluie contre moi. "

Olivier, au guichet d'une agence de la BNP à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine), tempère : " La violence verbale éclate tout de suite, reconnaît-il, mais la pharmacienne à côté affronte les mêmes difficultés. "

Les motifs de colère ont été répertoriés par les syndicats : refus de sortir de l'argent, refus de chèque, frais jugés exagérés, erreur de la banque, attente au guichet, saisie arrêt sur le compte...

Patricia travaille, elle, en relation téléphonique avec la clientèle pour le compte du Crédit agricole : " Ils ne me voient pas, alors ils se lâchent plus volontiers. Je me suis fait traiter de "blonde" il y a peu. " L'injure sexuelle jaillit très vite : " Un homme à qui je proposais de laisser un message à son chargé de clientèle m'a répondu : "Vous commencez à me titiller le téton". "

Antoine, au Crédit mutuel, a fait l'expérience du fait que les victimes d'injures sexuelles ne sont pas que des femmes. " Un chef d'entreprise à qui je refusais la prolongation d'une ligne de crédit m'a dit : "T'es qu'une petite p... que je vais venir voir au bois de Boulogne, je vais m'occuper de toi". " Des femmes aussi se lâchent : " Suite à la mauvaise exécution d'un virement, une cliente m'a dit : "p... de bordel de merde vous me faites ch..." "

Serge, lui, est chargé d'un service de gestion de patrimoine dans une grande banque mutualiste de la région lyonnaise : " Un client qui a perdu beaucoup d'argent sur les marchés a pris mon bureau et l'a retourné. Il était prêt à me faire la peau, mais comme je fais 1,90 m, il a reculé. Puis il s'est effondré en larmes : "C'est vingt ans de ma vie que vous avez foutue en l'air", disait-il. "

Serge essaie de synthétiser : " Les clients nous reprochent d'avoir feint la maîtrise : tout était parfait et rien n'aurait dû se produire. " Mais d'autres salariés analysent la violence des clients comme la conséquence logique de la " violence commerciale " que les banques exercent depuis longtemps sur les clients. Ghislain, cadre chez BNP Paribas, affirme : " Mes chefs sont soumis à une pression dingue quant à la rentabilité des capitaux engagés. Cette pression, ils la répercutent sur les salariés : je reçois des courriers électroniques incendiaires, des bourrades dans l'épaule. "

Une analyse partagée par Guillaume, chargé de clientèle chez LCL : " Mon chef me parle mal. Il nous oblige à vendre n'importe quel produit et exerce des pressions quasi physiques : il ordonne, puis soulève mon bureau d'une main et le laisse retomber avec fracas. "

Les salariés de banque âgés se plaignent de cette transformation de la relation avec le client : " Avant, on avait des relations presque familiales. Aujourd'hui, il faut les tondre, sinon on se fait virer. "

La plupart des banques refusent de s'exprimer sur le sujet. BNP Paribas reconnaît apporter un soutien psychologique à ses salariés. En fait, les statistiques manquent pour permettre de quantifier le phénomène des incivilités. La Fédération bancaire française n'en finit plus de compiler les données des banques adhérentes. Un bilan pourrait sortir au printemps.

Yves Mamou
Utilisateur anonyme
24 février 2009, 21:24   Re : Décivilisation
"(...) Je regrette beaucoup de n'avoir pas le temps de consacrer un "éditorial" et un petit livre, pour compléter ma réflexion sur la Grande Déculturation, à la Décivilisation, qui me semble une part capitale du processus en cours — ce qu'on pourrait appeler le réensauvagement du monde."

Ces gens qui n'ont pas de problème d'emploi !
25 février 2009, 00:12   Perte de l'urbanité
C'est cela, la perte de l'urbanité...

Je trouve ce phénomène très français, et je m'en émerveille à chacun de mes retours de l'étranger... elle touche tout le "bas de gamme" et le "milieu de gamme".


Cela étant, la "violence commerciale" est réelle... il y a trois ou quatre mois, j'ai été appelé par Orange pour me voir proposer un petit changement d'abonnement. Cela ne me gênait pas du tout, et c'était anodin.

Une semaine après, j'ai reçu une lettre dans laquelle on me félicitait (?) de ma décision, et dans laquelle on m'indiquait que mon abonnement était prolongé de tant de temps. J'avoue avoir pensé : "Quels cons !", mais je n'avais et je n'ai pas imaginé changer d'opérateur.

Là encore, "ensauvagement" de la relation...

A l'inverse, grande urbanité des services davantage "haut de gamme" : je pense à ceux dédiés aux "voyageurs très fréquents" sur les lignes aériennes (je parcours en moyenne cent-dix mille miles par an, vous voudrez bien pardonner cette unité, c'est l'unité de mesure dans le domaine).

D'abord, on évite les queues aux enregistrements, on dispose de salons bien tenus et de guichets dédiés, où les personnels sont aimables (le style Air France est souvent critiqué, il a une constante : un côté à la fois hautain et familier, une fois qu'on y est familier, c'est agréable car ce type de familiarité est tout à fait compatible avec la politesse. Il est inconcevable que le personnel ne dise pas : "Bonjour, Monsieur"). Il est vrai que chacun est "habitué", le passager et l'agent.

Bien plus, pour un départ vers l'extrême-orient dimanche dernier, j'ai eu droit :

- à un changement de vol théoriquement non autorisé mais dans la pratique autorisable pour les "voyageurs fréquents", fait avec le sourire ;

- au "blocage" une heure exacte avant le départ du vol du siège voisin du mien, ce qui transforme complètement un vol de douze heures, l'agent du salon ayant surveillé en temps réel la situation ;

- comme le dispositif de video à la commande marchait mal, j'ai fait à mon arrivée un bref courriel factuel, et Air France m'a répondu dans la journée même :

Cher Monsieur Wwwww,

Nous vous remercions pour votre message et vous présentons nos sincères excuses pour les désagréments évoqués.

J'ai donc le plaisir de vous faire bénéficier d'un bonus de 3000 Miles. Votre compte Flying Blue sera crédité dans les prochains jours.

Nous souhaitons vous offrir un véritable moment de détente lors de vos voyages sur nos lignes. C'est pourquoi nous nous efforçons d'entretenir nos équipements pour vous offrir les meilleures conditions de transport. Malgré nos efforts, il peut arriver que l'équipement audio et vidéo connaisse une panne technique durant le vol.

Air France vous remercie de votre fidélité . Nous espérons vous revoir prochainement sur nos lignes ainsi que sur www.airfrance.com. Bien cordialement,

XXXXX



Cela montre qu'on peut être poli et efficace.
25 février 2009, 07:55   Ceux dédiés
Personnellement, je n'appelle pas Cher Monsieur Wwwwww être poli, surtout de la part d'un fournisseur.
25 février 2009, 08:09   Re : Décivilisation
C'est la mer à boire... L'avantage est que l'on reconnaît les siens... L'on m'a appris, au Goethe Institut, qu'il était très impoli, en allemand, de s'adresser à quelqu'un sans le nommer. Peut-être ce "Cher Monsieur Wwww" est-il l'effet d'une sorte de sabir commercial international ?
Utilisateur anonyme
25 février 2009, 09:10   Re : Décivilisation
Personnellement, je n'appelle pas Cher Monsieur Wwwwww être poli, surtout de la part d'un fournisseur.

Oui, certainement, de la même farine que l'inévitable cordialement.




Plus généralement on peut dire que le XXe siècle restera dans l'histoire comme le siècle où l'on a cessé de transmettre (ici les bonnes manières, la politesse). Ce n'est pas qu'on ait ignoré le passé. Au contraire, on l'a exploré, fouillé, exploité, comme jamais auparavant. Mais on ne l'a découvert que comme un objet extérieur, un spectacle. On a consommé le passé, et par là même on l'a consumé. Il n'y a presque plus rien à transmettre.
25 février 2009, 09:57   Re : Décivilisation
on dispose de salons bien tenus et de guichets dédiés, où les personnels sont aimables

Cher Monsieur Wwwwwww, ce langage m'étonne de vous.
25 février 2009, 10:11   Re : Décivilisation
» On a consommé le passé, et par là même on l'a consumé. Il n'y a presque plus rien à transmettre.

Il m'est arrivé d'enseigner le latin et le grec dans une école pratiquant une éducation « nouvelle et intelligente ». Il fallait une demi-journée pour traduire cinq lignes de Cicéron : pourquoi apprendre le vocabulaire ? Nous avons des dictionnaires. Pourquoi apprendre la grammaire ? Nous l'avons dans nos cartables. Surtout, ne pas surcharger la mémoire ! Tout sur l'intelligence !

Nous en sommes là : nous sommes infiniment plus malins que nos ancêtres ! Pourquoi apprendre l'histoire ? Nous l'avons sur Wikipedia...
25 février 2009, 10:12   Re : Décivilisation
En allemand, la formule de politesse d'adresse comporte toujours le nom (Sehr geehrter Herr Müller!). Il me semble qu'en anglais, c'est très fréquent, alors que Dear Sir paraît cérémonieux.

J'avoue pour ma part ne pas être scandalisé outre mesure de recevoir des messages électroniques commençant par "Cher Monsieur Meyer", à l'heure où il n'est pas rare que j'en reçoive, envoyés par de parfaits inconnus, qui commencent par "Bonjour Marcel", ce qui me met en fureur !
25 février 2009, 10:17   Re : Décivilisation
Pourquoi apprendre la grammaire ? Nous l'avons dans nos cartables

Cher Bernard, mais le cartable a disparu depuis longtemps déjà ! Sa rigidité, son aspect sérieux, l'ont ringardisé depuis belle lurette au profit du si sympa sac à dos !
Utilisateur anonyme
25 février 2009, 10:18   Re : Décivilisation
Surtout, ne pas surcharger la mémoire ! Tout sur l'intelligence !


D'autant que cette pauvre mémoire a déjà tant de devoirs...
25 février 2009, 10:24   Re : Décivilisation
» mais le cartable a disparu depuis longtemps déjà ! Sa rigidité, son aspect sérieux, l'ont ringardisé depuis belle lurette au profit du si sympa sac à dos !

Très juste ! Je crois que des enquêtes de défense du consommateur pointent régulièrement le poids à trimballer que l'on impose aux enfants-rois. Rien dans la tête, tout dans la poche ! Obèses, mais point de scoliose...
25 février 2009, 10:46   Re : Décivilisation
Vous n'y êtes pas. La dernière mode, en tout cas pour les petits, c'est la valise à roulettes et à poignée télescopique.
Utilisateur anonyme
25 février 2009, 11:28   Re : Décivilisation
Il serait intéressant de savoir s'il existe des essais, français ou étrangers (j'ai vécu à l'étranger et je ne cois pas que nous ayons le monopole de ce processus), publiés récemment et consacrés à la question. J'attends vos suggestions.
25 février 2009, 13:47   Message poli
Je persiste à penser que ce message est poli, je ne suis pas du tout choqué par son style : il faut considérer que nous sommes dans une démarche commerciale et professionnelle, et que le client que je suis reçois des excuses, une explication et une compensation, le tout formulé de façon claire et dans un français que je trouver correct.
25 février 2009, 13:55   Dédié aux...
Je m'aperçois que le verbe "dédier", dans cette acception apparaît choquant.

C'est pourtant le sens habituel qu'il a dans "se dédier"... est-ce de ma part une incorrection, une impropriété, ou bien la transcription d'un anglicisme (je pense à l'influence de l'anglais "to dedicate: to set apart to a definite use" (avec une seule espace pour le signe double)) ?
Utilisateur anonyme
25 février 2009, 16:38   Réensauvagement ?
L'idée de "réensauvagement" laisse entendre celle d'un retour, d'une régression, vers un état des rapports humains qui prévalait, avant. Avant ? A quel moment, au juste, l'"ensauvagement" régnait-il et à partir de quand a-t-on réussi à le dominer, à se civiliser en somme ? Ce sont des questions d'apparences simples. Il est bien difficile, pourtant, d'y répondre. Je crois que les périodes d'urbanité, de politesse et de tranquillité d'esprit sont de très courtes parenthèses dans l'histoire des hommes, une décennie par ci, un lustre par là.
25 février 2009, 16:46   Politesse
Peut-on hasarder une définition de la politesse ?

Pour moi, ce sont les règles admises en commun qui permettent, par un respect des formes, de rendre la vie sociale possible.

Dans ce cadre, la politesse est par nature évolutive. C'est l'histoire de la maîtresse de maison et du rince-doigts bu par l'invité peu au fait de la règle.
25 février 2009, 16:50   Evolution de la politesse
Un exemple est notoire en matière de "bonnes manières évolutives" : c'est celui de la tenue à table, qu'Aron nous décrit de façon fort plaisante dans "Le mangeur du XIXème siècle". Les règles en ce domaine changèrent du tout au tout entre la Révolution et la Belle époque.
25 février 2009, 17:37   Re : Décivilisation
Voir le film Tampopo.
25 février 2009, 17:58   Re : Décivilisation
Mais, Mon Cher jmarc, vous trouvez toujours tout correct et parfaitement acceptable, surtout en matière de langage. Vous êtes un enthousiaste collabo du désastre. Vous nous expliquez que le traitement dont vous bénéficiez de la part d'Air France est hautement privilégié et vous trouvez tout à fait admissible qu'on vous y appelle "Cher Monsieur Wwwwwww". C'est à peu près comme si dans un très grand restaurant ou un très grand hôtel on vous disait "Bon appétit" ou "Bonne continuation" (ce qui sans doute arrive couramment désormais). "Cher Monsieur Wwwwwwwww" est peut-être "poli", si poli signifie "qui témoigne d'un certain désir de politesse", mais certainement pas si poli a pour sens "qui a perdu de ses aspérités par un long usage du monde". Dans la tradition française, on ne nomme pas les personnes auxquelles on s'adresse, sauf bien sûr, éventuellement, pour les distinguer des autres en cas d'ambiguïté. Jadis on disait "Monsieur Bertaut", à la campagne, pour s'adresser à un sien fermier ou pour imiter plaisamment le langage paysan. Nous n'apprenons pas sans émoi que ces façons rustiques de s'exprimer sévissent désormais jusqu'en les salons V.I.P. d'Air France.

« En France, un homme bien élevé ne s'adresse jamais à quelqu'un en l'appelant par son nom de famille : Madame Dupont, que je lui dis. » (Étiemble)

« "Dear Mrs X..." est en anglais d'un usage courant. "Chère Madame" en français est, non seulement du français incorrect, mais impoli. "Chère Madame X.", traduction littérale de l'anglais sert à s'adresser à sa concierge. » (Paul Morand. Dans cette citation la ponctuation est indéfendable).

D'autre part, plus encore que par l'usage absolu de dédié, je pense que M. de Francmoineau était choqué par les personnels. Convenez cependant qu'il est remarquablement poli, lui : il dit que ce langage l'étonne de vous.
25 février 2009, 17:59   Tampopo
C'est exactemant cet état d'esprit.
25 février 2009, 18:00   Re : Décivilisation
Je crois qu'il en va de la politesse comme de la langue ou de la culture : il y a des phases ascendantes et des phases de déclin. Ce qui caractérise une époque, c'est le sens de sa dynamique.
25 février 2009, 18:14   Re : Décivilisation
C'est bien vrai. On imite ou on invente: la correspondance de Balzac est très instructive. Parfois on se dit: "Il est quand même gonflé!"
25 février 2009, 18:22   Politesse et conséquences
Bien cher Maître, je ne sais comment interpréter votre message.

Vous m'y qualifiez "d'enthousisate collabo du désastre".

Vous mexpliquez ensuite certaines règles que je connais, et que j'applique, mais le les applique à moi-même. Ferez-vous remarquer vingt fois que cela ne se dit pas, que dire Monsieur X ets impoli ? à quatre-vingt dix pour cents des gens auxquels vous parlez.


J'avoue avoir, souvent, un point de vue plus pragmatique, moins intelletuel.

Je pensais, pour une fois naïvement qu' côté du désir de repondre au client il y avait le soin de s'adressr à lui comme une personne. Vous ne retrouverez certes pas la Princesse de Clèves, mais vous les remplacerez par les Zivas qui ne vont rien expliquer et bien détruire.


Reste mon cas personnel. Si vous estimez, ainsi que le le bureau qui doit, au sens de la loi, porter la responsabilité jurique de l'association et considèrez que je suis impoli et peu fréquentbale, et, que le qualificatif "d'enthousiaste collabo du désastre" me décrit parfaitement, je cesserai à l'instant même de contribuer (le terme est pompeux, je dirai de fournir un éclairage). Je n'appartient pas au parti, je ne peux donc en démissionner. Je puis en revanche arrêter d'y écrire et vous épargner ainsi mes ennuyantes et enuyeuses remarques.
25 février 2009, 18:31   Re : Décivilisation
Allons, allons, messire Jmarc, du calme.
Utilisateur anonyme
25 février 2009, 18:38   Re : Décivilisation
Oh ! Non et non de non ! Monsieur Renaud Camus est comme il est. Recueillez le meilleur de lui, puisqu'il n'en n'est pas avare et fermez les yeux sur le reste. Je dis encore une belle platitude, là, n'est-ce pas? Mais ne partez pas pour si peu. Je les lis avec intérêt, moi, vos remarques. D'autres me manquent qui bientôt reviendront, je l'espère.
25 février 2009, 18:40   Re : Décivilisation
Oh, le ciel nous en garde ! Vous avez toujours été notre aile gauche. Je ne sais si j'envie votre nature enthousiaste ou désapprouve votre laxisme, votre disposition d'accueil à ce qui survient. Même au Président de la République vous trouvez de bons côtés (il est vrai que c'est un grand monsieurpujadiste). Quand le désastre sera tout à fait consommé, nous dirons que nous vous connaissons bien, cela nous protégera un peu. Vous êtes notre pari sur l'avenir. Nous comptons sur vous pour faire commuer notre poteau d'exécution en Fresne à perpétuité.
Utilisateur anonyme
25 février 2009, 18:42   Re : Décivilisation
Taquin ! Avec le respect que je vous dois.
25 février 2009, 19:04   Re : Décivilisation
Sans vouloir diminuer les mérites de quiconque, il me semble qu'il y a du monde à l'aile gauche.
25 février 2009, 19:23   Re : Décivilisation
Zendji, vous voulez dire ?
25 février 2009, 19:30   Re : Décivilisation
Cher Maître, vous avez des ennuis avec votre chaudière ? Avec le toit de Plieux ? Jmarc est diplomate dans l'âme et partisan du compromis, mais sûrement pas un collabo du désastre !
25 février 2009, 20:58   Re : Décivilisation
Bon, bon, je retire l'expression — à vrai dire je pensais surtout aux cas où le désastre se présente sous certains aspects sportifs et bien découplés, qui ôtent à notre ami toute résistance. Et je continue de penser qu'en matière de langage il est nettement trop laxiste. Il trouve toujours tout correct !
25 février 2009, 21:20   Re : Décivilisation
Restez, restez Cher M'sieur Jean-Marc !!!!
Utilisateur anonyme
25 février 2009, 21:45   Re : Décivilisation
L'aile gauche suspend son vol.
25 février 2009, 21:52   Re : Décivilisation
Sans aile gauche, le PI pique du nez...
25 février 2009, 21:56   Re : Décivilisation
Coupo Santo
E versanto
Vuejo à plen bord
Vuejo abord
Lis estrambord
E l'enavans di fort !
26 février 2009, 02:45   Re : Décivilisation
S'il faut un rustre à exécuter sur le champ, je me propose illico si cela peut nous garder le divin Jmarc.
26 février 2009, 08:30   Re : Décivilisation
» Mais, Mon Cher jmarc,

Ça, très cher Renaud Camus, je ne m'y ferai jamais... Je sais, je sais, on n'est jamais trop poli, mais tout de même, avec toute l'estime que j'ai pour "Jmarc" (en gardant le nom de plume qu'il s'est choisi, mais en lui restituant tout de même la majuscule qu'il supprime par humilité), j'aimerais pourvoir le distinguer de Son Saint Nom...
Utilisateur anonyme
26 février 2009, 09:29   Re : Décivilisation
Parlons plutôt d'"angélisme"... sorte de tentative faite par l'"aile gauche" de ce forum de transcender la condition humaine, non pour la dépasser afin d'atteindre le divin, comme le yogi, mais pour transfigurer ici-bas l'homme et la société - donc une forme de mysticisme plutôt "sympa", à rebours. En conséquence, les adversaires de cette "aile gauche" ne peuvent être que des pessimistes, des "réacs", des "mauvais coucheurs", ou, dans le pire des cas, des "fachos" s'opposant par méchanceté perverse à des fins sublimes et ne méritant, donc, aucune pitié.
26 février 2009, 09:44   Re : Décivilisation
On pourrait peut-être girardiennement sacrifier Zendji, au cours d'un couscous sympa chez Cassandre, pour sauver la cohérence du groupe ? On sait bien qu'Il réapparaît chaque fois après trois jours, donc ça n'engage pas à grand chose, et si ça peut apaiser le corps diplomatique...
Utilisateur anonyme
26 février 2009, 11:00   Re : Décivilisation
A gauche ? Si jmarc est à gauche c'est quand il est à la droite du pape sur la photo ! Accourant toujours pour justifier les, euh... du Saint Père de la plus diplomatique façon en effet, celle-ci prise dans son acception la plus fumeuse. C'est que nous avons une planète à sauver de la démographie galopante, polluante, horrifiante, nous !
D'autre part, l'humour étant ce qu'il est, et vu l'insignifiance qui est la mienne dans bien de vos domaines, cher jmarc, je plaide pour qu'on ne lui coupe pas la tête, tout à fait.
26 février 2009, 11:30   Re : Décivilisation
"On pourrait peut-être girardiennement sacrifier Zendji, au cours d'un couscous sympa chez Cassandre, pour sauver la cohérence du groupe ?"
Avec lapidation sur la place publique à coups de pruneaux d'Agen ?
26 février 2009, 12:04   Re : Décivilisation
Si je puis me permettre cette remarque : je constate de plus en plus, surtout dans les établissements qui cherchent à paraître un peu plus rafinés qu'ils ne le sont, un "Bonne dégustation" qui est assez peu en accord avec la nature des mets servis.
26 février 2009, 13:05   Re : Décivilisation
Cher Virgil, le "bonne dégustation" fait référence à l'addition finale.
Utilisateur anonyme
26 février 2009, 14:01   Avec Zendji ça ne fonctionne pas !
On pourrait peut-être girardiennement sacrifier Zendji, au cours d'un couscous sympa chez Cassandre, pour sauver la cohérence du groupe ?

Oui mais là, le "collabo", c'est pas moi !!!, et pour que ça fonctionne girardiennement il faut qu'un groupe d'individus croit dur comme fer que la violence se développe de façon justifiée, uniquement de façon justifiée, afin de faire barrage à une autre violence qui menace la communauté de l'extérieur : la violence divine. Aussi, lorsque l'on sacrifie un individu on doit être certain qu'il a vraiment commis une faute, ceci pour ne pas que les dieux punissent la communauté à cause de cette souillure...
26 février 2009, 14:07   Re : Décivilisation
On sacrifie, de préférence, les innocents; sinon le groupe se disloque.
26 février 2009, 14:09   Re : Décivilisation
"qu'un groupe d'individus croie"
» lorsque l'on sacrifie un individu on doit être certain qu'il a vraiment commis une faute

Que Girard est loin d'Iphigénie !
Utilisateur anonyme
26 février 2009, 14:22   Re : Décivilisation
On sacrifie, de préférence, les innocents; sinon le groupe se disloque.

Non Florentin, selon Girard le groupe se doit d'être intimement persuadé que la victime (bouc émissaire) est réellement coupable. Sinon, ça ne marche pas !
26 février 2009, 14:56   Re : Décivilisation
D'accord, je me suis très mal exprimé.
26 février 2009, 22:47   Re : Décivilisation
J'ai l'impression que jmarc tolère la formule davantage qu'il ne la trouve correcte.

Je crains parfois avoir le même type de réaction tant je lis de bêtises dans des lettres ou des décisions de justice.
Utilisateur anonyme
28 février 2009, 12:33   Re : Décivilisation
Il est normal que le client exprime son mécontentement au conseiller de l'agence bancaire, puisque celui-ci représente la banque.

<< A la banque, un carnet de chèques demandé seize jours plus tôt n'est toujours pas prêt à la veille du départ en vacances : vague histoire d'imprimeur déficient en province, mais donnée comme esquisse d'explication, si l'on insiste, nullement d'excuse. J'entends déjà la jeune femme du guichet : << Ecoutez, moi, monsieur, j'y suis pour rien, hein ! >>

Et de fait, elle, Evelyne Michu, native de Saint-Mandé, mariée, mère de deux enfants, effectivement, non ; ni prête à considérer cette abstraction pourtant si nécessaire : qu'elle est pour le client, dépité ou furieux, à ce moment-là, la banque ; que sa personne personnelle, si j'ose dire, n'est pas en cause, mais le rôle professionnel qu'elle joue ici sept heures par jour.>>

Notes sur les manières du temps - Renaud Camus - Page 156
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