Le site du parti de l'In-nocence

A fond la diversité !

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
27 février 2009, 21:32   A fond la diversité !
La majorité veut prendre de l'avance sur la « diversité »

Judith Waintraub
27/02/2009 | Le Figaro.

Éric Woerth, le ministre du Budget, et Yazid Sabeg, commissaire à la Diversité et à l'Égalité des chances (photo), se sont rendus à Lille pour vérifier sur le terrain l'application de la diversité dans la fonction publique.
Le parti présidentiel veut anticiper les propositions du rapport que Yazid Sabeg doit remettre fin mars.

FINIE la théorie : l'UMP est priée de passer à la pratique en matière de « diversité ». Autrement dit, de faire de la place aux « minorités visibles », femmes et handicapés compris, dans l'appareil du parti comme sur les listes électorales. Nicolas Sarkozy avait relancé ce thème le 17 décembre, dans un discours prononcé à l'École polytechnique. Le même jour, il avait nommé l'entrepreneur Yazid Sabeg commissaire à la Diversité et à l'Égalité des chances. Sabeg doit remettre ses propositions fin mars, mais le président a demandé à ses lieutenants d'anticiper ses conclusions.

Depuis, les chefs de la majorité et les membres du gouvernement rivalisent de zèle. La palme revient au président du groupe UMP à l'Assemblée Jean-François Copé, qui avait invité Yazid Sabeg le 5 décembre, soit avant sa nomination, à un colloque intitulé : « Liberté, égalité, diversité ? ». Le ministre du Budget Éric Woerth arrive second. Avec le même Yazid Sabeg, il a consacré une demi- journée, mardi, à vérifier que la « Charte pour la promotion de l'égalité des chances et de la diversité dans la fonction publique », signée le 2 décembre avec la Halde (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité), commençait à être appliquée sur le terrain. Woerth s'est rendu à l'Institut régional d'administration de Lille pour y rencontrer des élèves de la promotion Aimé-Césaire, qui aura fini sa préparation en juillet. Expérience concluante, notamment du point de vue de la « diversité » sociale : grâce à l'allocation spécifique pour l'égalité des chances, une Française « de souche » de plus de 50 ans qui s'était retrouvée six mois SDF a pu reprendre des études, avec l'espoir de réussir un concours d'entrée dans l'administration.


« Tendre vers la parité hommes-femmes »

Éric Woerth vient aussi d'installer un comité consultatif sur la diversité à Bercy et s'apprête à réunir les 169 écoles de la fonction publique pour les inciter à « en finir avec l'académisme pompeux » dans les concours, diversifier les filières de recrutement et multiplier les classes préparatoires intégrées. « L'idée n'est pas de supprimer la sélection, ni de créer deux types de concours, mais de retenir les candidats qui présentent les qualités requises pour les fonctions qu'ils souhaitent exercer », explique Éric Woerth.

À l'UMP, l'essentiel de l'effort porte sur les femmes et les Français issus de l'immigration. Xavier ­Bertrand, qui doit compléter l'organigramme de la direction lundi, espère, selon son entourage, « tendre vers la parité hommes-femmes ». En ce qui concerne les minorités ethniques, l'objectif est moins ambitieux, mais Édouard Courtial, secrétaire national aux Fédérations, a reçu il y a deux mois de Nicolas Sarkozy la consigne de « trouver des responsables locaux qui incarnent la France qui bouge ». Courtial promet que « sept ou huit secrétaires départementaux issus de minorités seront bientôt nommés dans des endroits où on ne les attend pas ». Il est particulièrement fier d'avoir déniché une jeune femme issue de l'immigration maghrébine en Mayenne et un Antillais dans la Nièvre
Utilisateur anonyme
27 février 2009, 21:52   Re : A fond la diversité et le vivre ensemble
Je ne voulais pas prendre l’initiative d’ouvrir une nouvelle discussion mais je me permets de me glisser dans celle-ci.
Je suis allé voir Gran Torino, le dernier film de Clint Eastwood. J’apprécie la longue et patiente émergence de cet acteur passé derrière la caméra pour aboutir, surtout depuis Unforgiven, à quelques œuvres d’un classicisme superbement maitrisé. Devrais-je dire : j’appréciais ? Le film proposé traite de l’inévitable « intégration » ou pour mieux dire de l’hypothétique « vivre ensemble » Or, rien ne fonctionne dans ce film : tout n’est que cliché, lourdeur et caricature. A croire qu’Eastwood a voulu faire « le bon »sans être vraiment convaincu de sa thèse. Ou que la thèse sur ce possible « vivre ensemble » étant infondée, la meilleure intention se casse la figure. Quoiqu’il en soit, la chute du film est éloquente puisque la seule issue que semble trouver cet Américain, piégé chez lui au milieu des nouveaux arrivants, est de s’offrir comme victime expiatoire. Expier le péché de vouloir demeurer soi-même.
Utilisateur anonyme
27 février 2009, 21:57   Re : A fond la diversité !
"Le ministre de la Fonction publique, Eric Woerth, a annoncé mardi à Lille de nouvelles mesures en faveur de la diversité dans le recrutement des fonctionnaires, notamment la création à l’Ecole nationale d’administration (ENA) d’une classe préparatoire réservée aux jeunes de milieux sociaux défavorisés..."
Utilisateur anonyme
27 février 2009, 22:00   Re : A fond la diversité !
OK Basho, nous z'afons les moyens de vous faire aimer la Tiversité !
Utilisateur anonyme
27 février 2009, 22:16   Re : A fond la diversité !
Vous avez raison, cher W.Zendji, les moyens sont nombreux dans les rangs de la Diversité.
Utilisateur anonyme
28 février 2009, 12:19   Re : A fond la diversité !
Après ça, on ne s'étonnera pas que l'UMP perde les élections...
28 février 2009, 16:42   Re : A fond la diversité !
Cette "Diversité" sortie tout soudain comme le lapin du chapeau et qui s'est répandue en trois mois telle une trâinée de poudre par des directives aux établissements scolaires et autres services publics, par des activités d'éveil, des expositions, des films, de la publicité, des émissions, des colloques, et j'enpasse , confiés à une armada d'idiots utiles empressés ou d'opportunistes intéressés, me semble confirmer l'idée sinon d'un complot mais d'une manipulation cynique des esprits en vue d'un objectif : camoufler le désastre par une sorte de gigantesque méthode Coué .
28 février 2009, 17:02   Re : A fond la diversité !
À donf la vide...
28 février 2009, 17:19   Re : A fond la diversité !
Un complot ? Mais qui vous dit, Cassandre, que ce n'est pas avec la plus profonde sincérité, avec le plus ardent désir de bien faire, que tout le monde se met soudain à parler de "diversité" ? Il y a du positif dans tout cela, et, je pense, pas le moindre désir de camoufler les signes d'un désastre que, de toute façon, l'on ne peut plus voir. La plupart des gens qui n'ont que ce mot de "diversité" à la bouche sont les personnes les mieux intentionnées qui soient ! Une fois détruites les anciennes allégeances et cette antique et quasi inconsciente relation qui existait entre l'appartenance ethnique et l'appartenance nationale (bien qu'elle sût admettre, pour son honneur, un nombre encore limité d'exceptions), viennent les Fils, les nouveaux bâtisseurs. Là où nous voyons un champ de ruines, eux voient un espace neutre où bâtir sans remords leur cité monstrueuse.

Peut-être qu'il n'y a rien de plus paisible que la fin du monde, comme disait Kundera.
Utilisateur anonyme
28 février 2009, 21:49   Re : A fond la diversité !
"Là où nous voyons un champ de ruines, eux voient un espace neutre où bâtir sans remords leur cité monstrueuse."

Oui, cher M. Bily, vous avez tellement raison... nous ne voyons pas du tout le même monde !
Utilisateur anonyme
01 mars 2009, 12:57   Re : A fond la diversité !
A propos de vide, il y a de quoi bien s'amuser en s'y penchant : vide.
Je suis d'accord avec Cassandre. La rapidité avec laquelle la "diversité" s'est imposée dans la langue de bien médiatique a quelque chose de sidérant. Il y a encore quelques mois, le discours dominant tenait en ceci : il n'y a pas plus d'immigrés qu'en 1935, leur nombre est même en baisse, la France est le pays de l'Union européenne le plus fermée, bla-bla-bla. Aujourd'hui, le discours s'est totalement inversé : la France est "diverse", "métissée", sa population est en train de changer et si l'on ne fait de place à cette nouvelle réalité ce sera la guerre civile (voir Sebag).
En revanche, je ne partage pas l'opinion de UA sur le dernier film d'Eastwood. C'est un beau film sur la mort du modèle assimilationniste américain : le héros incarné par Eastwood meurt d'avoir voulu le défendre jusqu'au bout.
02 mars 2009, 11:34   Re : A fond la diversité !
Ah, c'est malin, de nous dire qu'il meurt à la fin, tiens !
Excusez-moi Didier.
Bof. On connaissait aussi la fin d'Antigone, ça n'empêche pas...
02 mars 2009, 16:07   Re : A fond la diversité !
Citation :
En revanche, je ne partage pas l'opinion de UA sur le dernier film d'Eastwood
Cher M. Petit-Détour, les « critiques » actuelles suscitent toujours mon étonnement. Ce ne sont d’ailleurs généralement plus des critiques mais des outils de promotion. Le langage cinématographique est composé d’images, d’ensemble d’images, d’articulation d’ensembles et de toute une technique de mise en scène au service, dans le meilleur des cas, d’une création. Le cinéma est un art singulier, ce n’est pas le simple décalque d’une histoire ou d’une pensée. Vous remarquerez avec moi que les critiques de la presse généraliste (comme celles du lamentable Télérama qui a bien trahi ses origines) ne font que raconter l’histoire, puis, suivant l’opinion du rédacteur et du journal qui l’emploie, la jugent bonne ou mauvaise. Bonne, la plupart du temps car il s’agit de ne pas décevoir les lecteurs et de ménager ses entrées dans le business ; d’ailleurs lorsqu’une critique est négative, on lui en adjoint désormais une autre, positive celle-là.
Gran Torino est un film sur la mort du modèle assimilationniste américain, oui. Le sujet nous touche, oui. Mais, si je puis me permettre, le film est raté ; enfin, dans la mesure où Eastwood peut rater. Le héros meurt d'avoir voulu le défendre jusqu'au bout, oui. Mais la mise en scène, à force de vouloir faire vrai, tombe dans la caricature et vide cette fin de tout tragique comme elle échoue à donner au film la résonance existentielle qui faisait la force des précédentes œuvres de ce metteur en scène.
Cher Eric Veron,
Gran torino n'atteint pas effectivement la beauté d'un film comme Mystic river, qui reste à mon sens le chef d'oeuvre de Clint Eastwood. Il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'un beau film beaucoup plus complexe et subtil qu'il en a l'air. Je soupçonne d'ailleurs le réalisateur d'avoir voulu contourner le politiquement correct américain et européen en permettant deux niveaux de lecture. Une lecture apparemment évidente, destinée, pour aller vite, aux lecteurs de Télérama et aux obsédés de la diversité : un beauf raciste, mauvaise tête mais bon coeur, se convertit au multiculculturalisme et à l'antiracisme, en prenant sous son aile un jeune garçon asiatique. Le second niveau de lecture est beaucoup moins sympathique au regard de l'idéologie dominante : un ouvrier d'origine polonaise, retraité de Ford, dernier Blanc dans un quartier livré aux gangs de Noirs, de Chicanos et d'Asiatiques, refuse le désastre et décide de transmettre, après de multiples péripéties, à un jeune immigré les valeurs qui étaient en vigueur dans la classe ouvrière blanche : amour du travail bien fait, du drapeau, refus de baisser les yeux devant le lumpen dominant. Ce film constitue, entre autres, un éloge (désespéré) de la bonne vieille assimilation. Les scènes du film où le héros entraîne son protégé chez ses amis italien et irlandais afin de lui montrer comment l'on parle, comment l'on se comporte quand on est un véritable Américain sont émouvantes et très réussies. On est loin ici de la doxa ambiante. Avec Eastwood, on est dans le normatif et la verticalité. Le héros ne craint pas de transmettre des valeurs, lesquelles sont à prendre ou à laisser. Il n'y a pas de relativisme et de demi-mesures ici. Et Eastwood nous dit que cette méthode (plutot une façon d'être) fonctionne : le "jeune" résistera à la tentation du gang en choisissant la voie à lui dessinée par son mentor.
Il y aurait des choses à dire aussi sur sa vision des Américains blancs d'aujourd'hui (voir la scène très drôle, qui devrait plaire à Cassandre, où un jeune blanc-bec sapé en rappeur croit échapper à trois racailles en singeant leur habitus ou le portrait accablé qu'il fait de sa propre petite-fille, pin up décérébrée et vulgaire, et de ses deux fils, vendeurs de bagnoles japonaises) ; du catholicisme (la fin du film est proprement girardienne, le héros s'offre en sacrifice pour interrompre le cycle de la violence); et de la common decency (la lutte perpétuelle du héros pour maintenir un environnement propre et décent). Mais je m'arrête là de peur de mattirer les foudres de Didier Goux.
02 mars 2009, 19:20   Re : A fond la diversité !
Cher M. Petit-Détour, je vous remercie d’avoir donné écho à mon intervention. Je suis tout à fait d’accord avec tout ce que vous dites et j’ai reconnu dans ce film tout ce que vous y avez trouvé. Ce que j’essayais de dire est que cette histoire est moins bien traitée que d’autres le furent par Eastwood. J’ai souris en vous lisant car vous notez quelques scènes qui sont précisément celles que je relève pour montrer que, pour une fois, le beau Clint met à côté de la plaque. Le passage chez le barbier est mal cadré, le mouvement de caméra est massif et le rythme pèse. Les enfants et petits- enfants eussent été plus crédibles en étant moins chargés. Mais nous nous rejoignons sur Mystic river que je tiens avec Million dollar baby pour les sommets de l’œuvre d’Eastwood. En attendant le prochain. Bonne fin de journée à vous.
Au risque de dire une banalité, un "mauvais" Eastwood est un grand film par rapport à la production cinématographique moderne. L'histoire est bonne, les personnages fouillés, c'est du bon cinéma, pas du grand. On est effectivement loin de Mystic River, mais à cette aune, on ne va plus au cinéma.Je crois savoir que Clint admire beaucoup John Huston et en voyant Gran Torino, je me suis dit que les points communs étaient très nombreux : diversité des genres abordés, longévité, remarquable régularité.
Sa dernière "livraison" (quelle horrible expression) le hisse à mon humble avis au niveau de son maître, et même un cran au dessus. Les scènes du coiffeur et du contre-maître sont à mon goût très bonnes, une amusante provocation de vieux monsieur. Et je crois que si la scène finale ne résonne pas, c'est voulu par Clint. D'ailleurs la vrai scène finale est celle dans laquelle Thao longe le lac artificiel au volant de sa Ford. C'est cela qui pour Eastwood est important, pas la mort du vieillard de toute façon condamné.
C'est quoi qu'il en soit un film que tout in-nocent se devrait d'aller voir, pour se rassurer.
Reste une question : pourquoi les amis du désastre encensent ce film?
Reste une question : pourquoi les amis du désastre encensent ce film ?

Il y a une part de snobisme anti-américain dans l'engouement pour Eastwood car son cinéma, comme celui de Woody Allen, rencontre un public plus large en Europe qu'aux Etats-Unis. Les bobos aiment à s'ériger en protecteurs du cinéma d'auteur américain : ils sont victimes de leur condescendance. La seconde raison de l'encensement réside dans leur aveuglement idéologique : ils sont tombés dans le piège que leur tendait le cinéaste américain : ils n'ont retenu que la lecture politiquement correcte et superficielle du film. Bref ils ont encensé un film qui fait l'éloge de tout ce qu'ils abhorrent à longueur de colonnes : le catholicisme, l'assimilation, le patriotisme, la décence. Ce n'est pas la moindre qualité du film de montrer aussi combien ces gens sont bêtes.
03 mars 2009, 12:16   Re : A fond la diversité !
Vous me donnez réellement l'envie d'aller le voir.
Utilisateur anonyme
03 mars 2009, 13:40   Re : A fond la diversité !
Je vais aller voir ce film dare-dare moi aussi. Les bobos ont la mémoire courte on dirait : comme le rappelle L. Dandrieu dans le lien ci-dessus, Eastwood n'a-t-il pas publiquement avertit Michael Moore que s’il se pointait chez lui avec une caméra, comme il l’avait fait pour ridiculiser Charlton Heston, il le tuerait (affirmation accueillie par les rires de l’assistance comme une bonne blague, mais ponctuée aussitôt par Eastwood d’un « Je suis sérieux »).
Agrippa, vous me rendez Eastwood encore plus sympathique. J'avais trouvé la scène du film, Bowling for Colombine, je crois, où le gros Moore vient piéger Charlton Heston, malade, abjecte.
03 mars 2009, 13:51   Re : A fond la diversité !
Le meilleur film de Clint Eastwood reste Impitoyable.
03 mars 2009, 18:36   Re : A fond la diversité !
Citation : Reste une question : pourquoi les amis du désastre encensent ce film?
C’est une bonne question. Croire que ces gens sont tellement bêtes qu’ils n’ont pas bien compris le propos, qu’ils n’ont pas vu le bon film, qu’ils sont tombés dans le piège (propos qui ne nous a pas échappé, film qui est bien celui que nous avons vu, piège qui ne nous concernait pas) est rassurant, peut-être un peu méprisant aussi. Je ne suis pas sûr que pareille réaction fasse avancer le débat ni même ne permette d’approfondir notre regard. Et si Gran Torino était suffisamment mal abouti pour que son ambiguïté lui permette de ratisser large ? Ce qui n’est certainement pas dans l’intention du metteur en scène.
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter