Le site du parti de l'In-nocence

Communiqué n° 831 : Sur les deux frères de l'Ariège

Le parti de l'In-nocence est profondément frappé par les deux jeunes gens enlevés il y a dix ans par leur père, élevés par lui-même dans les Cévennes puis dans le département de l'Ariège et dont les médias donnaient à entendre qu'il ne pouvait guère s'agir, dans ces conditions, que de nouveaux enfants sauvages. Or ces deux frères se révèlent comme disposant d'une meilleure maîtrise de la langue et d'une plus grande capacité d'exposition, de raisonnement et d'échange argumenté, que la plupart des jeunes gens et jeunes filles du même âge passés par le système scolaire.

Le parti de l'In-nocence estime que pareil exemple amène à envisager que la mesure du désastre de l'enseignement national puisse n'être pas seulement dans son incapacité à apprendre et à élever mais aussi, au moins dans les cas où les parents ont déjà atteint un certain niveau culturel, dans sa capacité funeste à déculturer, désinstruire, déséduquer, déciviliser.

Le parti de l'In-nocence rappelle que de longue date, désespérant des possibilités de réforme d'un système ravagé par le corporatisme, l'embrigadement idéologique et la déculturation du corps enseignant lui-même, il a avancé un projet partiellement sécessionniste, ne serait-ce qu'à titre provisoire, édifié sur le triple volontariat des professeurs, des parents d'élèves et des élèves eux-mêmes, tous décidés à un retour aux formes traditionnelles d'éducation, d'examen et de sélection, et qui devraient se voir attribuer des lycées et des collèges en fonction et à proportion de leur nombre.
Prenons cette phrase amputée d'un complément : "Le parti de l'In-nocence rappelle que de longue date, désespérant des possibilités de réforme d'un système ravagé par le corporatisme, l'embrigadement idéologique et la déculturation (...), il a avancé un projet partiellement sécessionniste, ne serait-ce qu'à titre provisoire."

Ne pourrait-elle pas servir de programme général pour une action politique ? Y a-t-il pour nous un autre avenir possible que la sécession ?
Utilisateur anonyme
03 mars 2009, 16:57   Pourquoi pas des soeurs ?
En y repensant, je me suis demandé s'il n'était pas un peu abusif de tirer un enseignement général des circonstances somme toute très particulières de ce fait divers.

Un trio formé par un homme au caractère bien trempé et ses deux fils du même âge, pris en charge au moment de ce qu'on appelait jadis "l'âge de raison" me semble présenter une configuration propice en elle-même à la réussite de cette entreprise éducative, en dehors de toute autre considération (je ne suis pas loin de penser que cette aventure ne pouvait avoir de conséquences heureuses que dans le cas d'un tel trio.)

Autrement dit, je ne crois pas que les choses eussent été possibles dans quantité d'autres configurations imaginables et singulièrement dans celle-ci : un père et ses deux filles. Si cette hypothèse contient une vérité, il devient difficile de tirer des conclusions générales de cette aventure.
"En y repensant, je me suis demandé s'il n'était pas un peu abusif de tirer un enseignement général des circonstances somme toute très particulières de ce fait divers."
Je me suis posé la même question.
Je me permets de trouver —comment dirai-je ?—hâtif, de fonder le communiqué d'un si noble parti, traitant d'une question cruciale, sur un fait divers ambigu, mal assuré et qui peut encore réserver bien des surprises.
Sur le projet du P.I en matière d'éducation : il n'y a aucune raison de le demander à l'Etat ou de l'attendre d'un changement politique. Il me semble que ceci peut être expérimenté sans nécessiter une décision particulière de l'Etat. Il n'y a aucune différence sur le principe avec par exemple le lycée créé par Gabriel Cohn-Bendit (le frère de Dany). Simplement les références idéologiques seraient opposées.Le frère de Cohn-Bendit met en oeuvre une conception rousseauiste et libertaire, reprend beaucoup d'idées de Freynet, et les parents sont totalement absents.

Plus de détails dans Wikipédia.

[fr.wikipedia.org]

En matière d'enseignement il me semble que les initiatives ne sont limitées que par le respect des programmes et la préparation aux examens.
Utilisateur anonyme
03 mars 2009, 21:17   Re : Communiqué n° 831 : Sur les deux frères de l'Ariège
En effet, ériger le fait divers dans lequel ces deux braves gars ont pris part comme preuve du naufrage de l'Ecole semble tout de même un peu tiré par la barbe.
Utilisateur anonyme
03 mars 2009, 23:19   Re : Communiqué n° 831 : Sur les deux frères de l'Ariège
Un charme a peut-être agi, avec l'occasion d'illustrer l'Ariège, qui sait, sous un intitulé ô combien romanesque ? Difficile de résister à une telle configuration.
04 mars 2009, 09:44   le dernier bas-de-casse
Et ma Halde, bolacre-modifié-deux-fois, tu la vois ?
Utilisateur anonyme
04 mars 2009, 15:26   Re : le dernier bas-de-casse
Non ! Pas la Halde ! Que les sylves de Seix me protègent !
Intéressante histoire, reflet inversé des célèbres Libres enfants de Summerhill, tenus à l'écart d'une société répressive dans un microcosme libertaire idéal. Eduquer, dans ces deux perspectives opposées, revient à isoler, non à "ouvrir sur le monde", comme disent les ânes pédagogistes. N'était-ce pas déjà dans L'Emile, que je n'ai jamais lu?
Petite note acribologique aux in-nocents délicatescents. Je suis toujours un peu perplexe lorsque je lis une phrase telle que : « le parti est frappé par les deux jeunes gens... » ou « l'association pense que... » Il s'agit bien sûr d'une synecdoque, mais tout de même, la clarté de l'expression et de la pensée demanderait que l'on tienne compte du fait qu'un parti, ou une association, ou une école, ou une organisation, n'a pas de sentiment et ne pense pas... C'est d'ailleurs son essence et sa force institutionnelle. Il faudrait dire, par exemple : « les membres du comité pensent que... »
J'écris couramment "le Comité a estimé que", "le groupe d'experts s'est prononcé en faveur de", "la Commission est favorable à", "le Groupe de travail a considéré qu'il y avait lieu de reporter la conférence de mise en état". Dois-je m'inscrire à un stage de mise à niveau ?
» J'écris couramment "le Comité a estimé que", "le groupe d'experts s'est prononcé en faveur de", "la Commission est favorable à", "le Groupe de travail a considéré qu'il y avait lieu de reporter la conférence de mise en état". Dois-je m'inscrire à un stage de mise à niveau ?

Ce sont là des déclarations, des textes concrets, productions, au sens marxiste du terme, de l'institution. Cela ne me choque pas le moins du monde. Mais dire que l'institution « aime » ou est émue », c'est un peu du même ordre que « ma chaise aime mes fesses ».
Écoutez Bernard, laissons à votre chaise la responsabilité de ses goûts et le droit de les exprimer comme elle peut. En échange, on pourrait laisser au parti de l'In-nocence le droit d'exprimer ès qualités les pensées et les sentiments qui sont ceux des personnes qui le constituent.
Pardon si je vous ai énervé, cher Marcel Meyer, mais c'est une réflexion que je me faisais sincèrement, et si l'on en est à se demander si l'on peut commencer une phrase par "mais", j'ai cru que je pouvais en faire part... Maintenant, le parti s'exprime comme il veut, Dieu merci !
Mais non, cher Bernard, vous ne m'avez pas énervé. Il me semble d'ailleurs que ma réplique concernant votre chaise aurait dû vous montrer que je badinais. Votre remarque est d'ailleurs intéressante mais en l'occurence, on ne pourrait remplacer "le parti" que par "les membres du parti".
D'accord, pardonnez-moi, cher Marcel. Mais le parti peut certainement « noter que... » Qu'il soit « frappé par » (un sentiment) ne laisse pas, à mon sens (aussi idiosyncratique que mes fesses), d'être un peu comique... (Je n'ose même pas imaginer qu'ils soit « frappé par deux jeunes gens ».) Pardonnez encore mon mauvais esprit, car je suis mille fois d'accord avec le sens du texte, comme je l'ai montré ailleurs...
Cher Bernard, avec tout le respect mêlé d'admiration que je vous dois, j'ai le sentiment persistant que vous errez. Car que dire alors des expressions du type "depuis septembre, la Commission est frappée de paralysie"; "la France est frappée d'amnésie"; "Le Groupe consultatif non officiel, anciennement Groupe de liaison, est frappé de constater encore une fois qu'on ne lui a accordé dans l'échéancier de ce semestre que deux dates auxquelles il pourra se réunir avant le Conseil de novembre", etc..
Les exemples que vous citez, Francis, je les admets, car ils ne prêtent aucun sentiment à une institution. C'est la similitude de syntaxe qui masque la différence. Une automobile pourrait aussi être frappée d'immobilisme. Qu'elle soit frappée d'étonnement ne peut relever que de l'allégorie.
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