Le parti de l'In-nocence est profondément frappé par les deux jeunes gens enlevés il y a dix ans par leur père, élevés par lui-même dans les Cévennes puis dans le département de l'Ariège et dont les médias donnaient à entendre qu'il ne pouvait guère s'agir, dans ces conditions, que de nouveaux enfants sauvages. Or ces deux frères se révèlent comme disposant d'une meilleure maîtrise de la langue et d'une plus grande capacité d'exposition, de raisonnement et d'échange argumenté, que la plupart des jeunes gens et jeunes filles du même âge passés par le système scolaire.
Le parti de l'In-nocence estime que pareil exemple amène à envisager que la mesure du désastre de l'enseignement national puisse n'être pas seulement dans son incapacité à apprendre et à élever mais aussi, au moins dans les cas où les parents ont déjà atteint un certain niveau culturel, dans sa capacité funeste à déculturer, désinstruire, déséduquer, déciviliser.
Le parti de l'In-nocence rappelle que de longue date, désespérant des possibilités de réforme d'un système ravagé par le corporatisme, l'embrigadement idéologique et la déculturation du corps enseignant lui-même, il a avancé un projet partiellement sécessionniste, ne serait-ce qu'à titre provisoire, édifié sur le triple volontariat des professeurs, des parents d'élèves et des élèves eux-mêmes, tous décidés à un retour aux formes traditionnelles d'éducation, d'examen et de sélection, et qui devraient se voir attribuer des lycées et des collèges en fonction et à proportion de leur nombre.