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Mauvaises humeurs

Envoyé par Gérard Rogemi 
03 mars 2009, 11:56   Mauvaises humeurs
J'avoue que j'aime beaucoup le style vigoureux de L. Murawiec !

Mauvaises humeurs

Par Laurent Murawiec à Washington © Metula N ews A gency

Ma faculté de m’étonner des turpitudes de la presse française s’est émoussée depuis longtemps. Cette presse ne mérite ni estime ni considération. Elle n’enquête pas, elle opine, elle éditorialise, elle pontifie.

Elle se garde de toucher aux vaches sacrées de la république, préférant accumuler les dossiers qu’elle sortira quand il n’y aura plus de risque à le faire. Elle n’offensera pas les puissants, à moins qu’ils soient en chute libre. Elle est asservie économiquement à l’Etat, et sa dépendance la rend fort peu curieuse. Elle sait où frapper sans péril et triompher sans gloire.

Ses ventes sont médiocres si on la compare à la presse allemande ou à l’anglaise, bien moins timorées. Quand je lisais les portraits peu flatteurs que Balzac tirait de la presse parisienne, j’étais loin de m’imaginer à quel point ils se perpétuaient, ce dont me convainquit jadis une certaine fréquentation de ce milieu.

J’avoue cependant avoir pété un fusible, le 28 février, à la lecture du Figaro en ligne. La vieille dame fait tout son possible pour ressembler aux petits Brasillach du Monde diplomatique ou à la Propagandastaffel du Monde tout court. 

Le titre qui fait tilt ?
" Le Liban fait la chasse aux espions israéliens - L'arrestation de plusieurs agents à la solde de l'État hébreu amène le Hezbollah à redoubler de vigilance".

Le lecteur sera rasséréné par la « vigilance » d’un mouvement islamisto-fasciste dans sa chasse aux espions « à la solde » des méchants Hébreux. Discerne-t-on la plus minuscule distance, de la taille du  papier à cigarette, entre l’expression propagandiste du Hezb, et le vocabulaire utilisé par le Fig ?

Difficile de plaider l’innocence : à mesure que leur crédulité biaisée était révélée et avérée, les media internationaux, et français, qui avaient gobé les œufs les plus pourris, pondus et servis par les services de propagande du Hezb pendant la guerre de 2006 (photos truquées,  retouchées et mises en scène ; ambulance du Croissant rouge sortie de la ferraille pour inventer une attaque aérienne israélienne ; bilans truqués , et ainsi de suite jusqu’à la nausée), ont pu mesurer l’étendue de la manipulation dont ils avaient été la trop consentante « victime ».

Quand on accepte de travailler sous le contrôle du Hezbollah, ce qu’ont fait les journalistes sur place (comme ceux qui « couvrent » Gaza), on le fait à la condition exprès de ne jamais rien rapporter qui nuise tant soit peu à l’image du contrôleur.
 
Mais le cas qui me fait tiquer aujourd’hui montre la même carence et la même misérable petitesse ; il est suivi d’une « interview » servile et obséquieuse présentée ainsi : « Le cheikh Naïm Kassem, numéro deux du mouvement libanais, pense qu'en dépit des velléités de dialogue annoncées par Washington, « l'axe du refus » entre la Syrie et l'Iran reste solide. ».

Pas la plus petite question gênante qui pourrait fâcher : on se contente d’être écho fidèle, comme le toutou de la vieille marque de disque « La voix de son maître ». Toute parole d’Hezbollah est parole d’or !

Qui pourra s’en étonner ? Le ministère des Affaires Etrangères à la France, j’ai nommé le Quai d’Orsay, suit, depuis plus de cent cinquante ans, une politique arabe abusivement baptisée « de la France ».

Elle consiste à complaire à toute tyrannie musulmane, au nom d’ambitions ridicules d’être le principal partenaire occidental du monde arabo-musulman et d’en tirer par effet de levier une force géopolitique, dont la prive la faiblesse des ressources propres de la France. Les principaux organes de presse français, avec toute l’indépendance qui leur manque, picorent dans les mains du Quai, c’est là qu’ils se nourrissent.

L’ex-ministre des perruques et d’autres Affaires, M. de Villepin, appelait, il y a beau temps déjà, à « ne pas isoler le Hezbollah ». La belle affaire ! On se vautre dans son lit, que le pauvre ne se sente pas isolé, ça pourrait heurter ses sentiments. Voilà pourquoi votre fille est muette, voilà pourquoi la presse française, à de rares exceptions, est servile et menteresse.
03 mars 2009, 12:00   Re : Mauvaises humeurs
Et que penser, cher Rogemi, de ces journalistes embarqués, embeddied ?, dans les chars de Tsahal à Gaza ou dans les jeeps de l'armée américaine en Irak ?
03 mars 2009, 12:10   Re : Mauvaises humeurs
C'est presque pareil mais avec une petite différence quand même. Vous savez aussi bien que moi que Tsahal ou l'US Army ne menacent pas physiquement les journalistes. Si si... il s'agit bien d'armées démocratiques.

Cela fait maintenant plus de 50 ans que la presse occidentale agit sous le controle absolu des dictatures moyen-orientales en faisant semblant d'être libre de ses mouvements. Saddam Hussein n'autorisait aucun reportage tv en direct sans qu'un controleur irakien soit présent.
03 mars 2009, 12:12   Re : Mauvaises humeurs
Ces journalistes embarqués, dont je n'ai du reste vu aucun reportage dans la presse française, ont-ils dû s'engager à ne rien rapporter qui nuise à l'image de l'armée israélienne ? Et y a-t-il là quelque chose de différent de ce qu'étaient les correspondants de guerre qui suivaient, par exemple, les troupes américaines en 42-45 ?
03 mars 2009, 12:15   Re : Mauvaises humeurs
Tsahal ou l'US Army ne menacent pas physiquement les journalistes.

S'ils n'appartiennent pas à Al Djazzira, par exemple, bombardée en Irak et en Afghanistan, par les forces du monde libre.
03 mars 2009, 12:27   Re : Mauvaises humeurs
Citation
S'ils n'appartiennent pas à Al Djazzira, par exemple, bombardée en Irak et en Afghanistan, par les forces du monde libre.

Savez-vous que beaucoup de gens dans le monde arabe commencent en avoir assez du travail de sape d'Al Dajzzira qui est une chaine satellitaire à la botte des Djihadistes..
03 mars 2009, 12:33   Re : Mauvaises humeurs
J'ignore Rogemi si la chaîne qatarie est à la solde des djihadistes (cela dit, je pense que vous exagérez un brin puisqu'un ami tunisien, Lafif Lakhdar, Tunisien et athée, partisan d'une réforme radical de l'Islam, victime d'une fatwa des islamistes de son pays, y a été invité plusieurs fois à s'exprimer) mais je sais, contrairement à vos affirmations sur la magnanimité des Américains, que des journalistes sont morts du fait des attaques aériennes qu'elle a subies.
03 mars 2009, 13:31   Re : Mauvaises humeurs
Ce type de déclaration:

Qui pourra s’en étonner ? Le ministère des Affaires Etrangères à la France, j’ai nommé le Quai d’Orsay, suit, depuis plus de cent cinquante ans, une politique arabe abusivement baptisée « de la France ».

Elle consiste à complaire à toute tyrannie musulmane, au nom d’ambitions ridicules d’être le principal partenaire occidental du monde arabo-musulman et d’en tirer par effet de levier une force géopolitique, dont la prive la faiblesse des ressources propres de la France.


tend à ôter tout crédit au reste.
03 mars 2009, 14:00   Re : Mauvaises humeurs
Il y a quand même un fond de vérité, me semble-t-il, dans la formule que vous citez. A quoi il faudrait ajouter les motifs d' un certain opportunisme que constitue la présence d'une forte minorité de maghrébins dont une grande partie gardent au moins en esprit une nationalité arabe de rattachement, en concurrence non résolue avec la française.
03 mars 2009, 14:07   Re : Mauvaises humeurs
Cette datation est évidemment très discutable mais pas complètement idiote car Napoléon III a bel et bien formulé cette ambition.
03 mars 2009, 14:14   Re : Mauvaises humeurs
Oui, Marcel, mais, il y a 150 ans, il s'agissait non pas de conforter les tyrannies mais de les renverser au nom des Lumières, des Droits de l'Homme (esclavage) et de la mission civilisatrice de l'Occident. Et puis, ai-je envie de dire à M. Murawiec, que font les Américains, au nom de leurs intérêts géopolitiques, depuis près de 70 ans, avec les wahabbites ? De la thérapie de groupe ?
Utilisateur anonyme
03 mars 2009, 14:29   Re : Mauvaises humeurs
03 mars 2009, 14:38   Re : Mauvaises humeurs
Citation
contrairement à vos affirmations sur la magnanimité des Américains,

Je n'ai jamais parlé de magnanimité mais de comportement démocratique. Je rappelle que l'armée américaine n'est pas composée de miliciens allumés mais de soldats disciplinés.

Ce qui ne veut pas dire bien sûr que dans le feu de l'action des journalistes ne soient pas tombés sous les coups de l'artillerie ou de l'aviation des troupes d'intervention alliées.
03 mars 2009, 14:48   Re : Mauvaises humeurs
Il y a une parcelle (plutôt qu'un fond) de vérité dans tout mensonge, là n'est pas la question. Le fond serait celui qui a été évoqué ici il y a quelque temps à propos de la présence française dans le monde arabe: elle n'est équivalente à celle d'aucune autre puissance occidentale, à l'échelle de ces cent cinquante ans cités dans ce texte. On peut semble-t-il affirmer sans exagération que la France ait été la seule puissance qui imposât une domination durable sur une part majeure de ce monde, et l'on doit pouvoir avancer sans risque que c'est au chef de cette vieille domination qu'a pu naître l'ambition d'en être le principal partenaire occidental; et l'on doit ajouter à cela que le motif premier de cette politique de domination et de colonisation qui parvint à s'imposer sur une durée non négligeable à l'échelle de l'histoire moderne ne fut en aucun cas celui de complaire à toute tyrannie musulmane.
Il y a de la part de Murawiec un volonté manifeste de déformer les faits et de réécrire l'histoire qui, je le répète, discrédite gravement son propos sur les méthodes et la philosophie de la presse française, laquelle aurait ainsi beau jeu de lui enjoindre de nettoyer devant sa porte.
03 mars 2009, 15:01   Re : Mauvaises humeurs
Cher Francis,

Vous vous trompez Murawiec n'exagére en rien. Le sujet a été minutieusement traité par l'historien anglais David Pryce-Jones dans son livre
«Un siècle de trahison. La diplomatie française et les Juifs, 1894-2007»

Voilà ce qu'en dit l'Upjf:

Un dossier implacable qui jette sur la "politique arabe de la France" une lumière crue et inquiétante. L'auteur avait déjà rédigé sur ce thème un long article, que j'ai traduit, et dont j'ai mis en ligne une version brève *, à laquelle les lecteurs pressés pourront se reporter utilement. Mais, bien entendu, rien ne remplace la lecture de l'ouvrage lui-même. (Menahem Macina).

David Pryce-Jones, « Un siècle de trahison. La diplomatie française et les Juifs, 1894-2007 »

Denoël, 256 pages.

Durant tout le XXe siècle, et aujourd'hui encore, le Quai d'Orsay a mis en œuvre une «politique arabe» destinée à assurer l'«influence française». Quitte, pour cela, à trahir non seulement les valeurs fondamentales, dont la France aime à se prévaloir, mais également ses citoyens juifs, perçus, au mieux, comme partagés entre deux allégeances, au pire, comme traîtres en puissance.

David Pryce-Jones met en lumière quelques constantes de l'action du Quai d'Orsay : préservation des intérêts matériels de la France, fascination pour la realpolitik, une anglophobie qui deviendra de l'antiaméricanisme, etc. Les positions politiques de la diplomatie française masquent souvent un antisémitisme, replacé ici dans un contexte culturel, historique et religieux plus large, avec, notamment, l'évocation de grandes figures d'intellectuels (Paul Morand, Paul Claudel, Jean Giraudoux et Louis Massignon). Logiquement, cet antisémitisme se doublera d'un antisionisme à partir du moment où les Juifs entreprendront de déterminer eux-mêmes leur destin sans tenir compte des desseins que la France nourrit pour eux.

De l'affaire Dreyfus à la présidence de Jacques Chirac, le Quai d'Orsay apparaît ainsi comme suranné et pétri d'illusions, incapable d'accepter les événements et a fortiori de les analyser, qu'il s'agisse de la persécution des Juifs par l'Allemagne nazie, du soutien apporté au grand mufti de Jérusalem, de la création et de la préservation d'Israël, ou des compromissions du gouvernement français avec le colonel Kadhafi, Yasser Arafat, l'ayatollah Khomeyni et Saddam Hussein.

Se gardant de tout procès d'intention et laissant parler les sources, David Pryce-Jones dresse un portrait implacable, et inquiétant, d'une diplomatie française dont la refondation s'impose.
Courrier International



La source
03 mars 2009, 15:07   Re : Mauvaises humeurs
Evidemment 150 ans ! (je n'avais pas remarqué cette absurdité...).
03 mars 2009, 15:18   Re : Mauvaises humeurs
Oui. Et puis les indignations de Murawiec sont à géométrie variable et guidées exclusivement par son amour immodéré d'Israël : que ne demande-t-il la rupture des relations diplomatiques entre les Etats-Unis (au dessus de la critique puisque pro israélien) et l'Arabie séoudite ? A-t-il oublié la politique américaine en Afghanistan et le soutien aux Talibans ? Les intérêts géopolitiques des Etats et les droits de l'Homme vont rarement de pair, et la politique de la France n'est ni pire ni meilleure qu'une autre en la matière.
03 mars 2009, 15:29   Re : Mauvaises humeurs
Citation
Oui. Et puis les indignations de Murawiec sont à géométrie variable et guidées exclusivement par son amour immodéré d'Israël : que ne demande-t-il la rupture des relations diplomatiques entre les Etats-Unis (au dessus de la critique puisque pro israélien) et l'Arabie séoudite ?

Ah Petit-Détour vous vous trompez une nouvelle fois.

Murawiec est un critique acerbe de Washington et de sa politique vis à vis de l'Arabie séoudite. Il a même écrit un bouquin uniquement pour dénoncer dans les termes les plus vifs le rôle de ce pays dans le Jihad en cours contre l'occident.

Le livre s'appelle LA GUERRE D'APRES. Vous pourrez lire ce qu'en dit Ludovic Monnerat sur son site .

LA GUERRE D'APRES
03 mars 2009, 15:40   Re : Mauvaises humeurs
Je ne me trompe qu'à moitié, Rogemi : Murawiec ne critique les USA que dans la mesure où leur politique serait susceptible de nuire aux intérêts de l'Etat hébreu. D'ailleurs le jour où l'Oncle Sam devra vraiment choisir entre l'Arabie, sa charia et son pétrole et Israël, ses dix (qui sont 632) commandements et ... rien, le choix sera vite fait.
03 mars 2009, 16:42   Re : Mauvaises humeurs
Citation
Je ne me trompe qu'à moitié, Rogemi : Murawiec ne critique les USA que dans la mesure où leur politique serait susceptible de nuire aux intérêts de l'Etat hébreu.

Alors si je vous comprends bien Laurent Murawiec étant juif et pro-israélien donc tout ce qu'il écrit sur le monde arabe ne peux plus être pris au sérieux ??

Pourquoi s'arrêter en si bon chemin: On pourrait aussi bien prétendre que le livre de Pryce-Jones ne vaut rien par qu'il est 1/4 d'origine juive et que par conséquent toutes ses positions sont pipées d'entrée.

Qui veut ouvrir la liste ?
03 mars 2009, 16:52   Re : Mauvaises humeurs
De même qu'un Arabe hostile à Israël peut écrire des choses parfaitement justes sur cet Etat. La dénonciation de la prétendue politique arabe de la France, de même que la dénonciation rituelle de l'antisémitisme qui la ravagerait périodiquement, est devenu un cliché véhiculé par certains milieux dont le camarade Murawiec fait partie, semble-t-il.
03 mars 2009, 17:12   Re : Mauvaises humeurs
Tout de même, cher Petit-Détour, l'existence d'un très fort groupe de pression pro-arabe au Quai est de notoriété publique. Il a même un surnom dans les milieux gouvernementaux, "la rue arabe" si je ne m'abuse.
03 mars 2009, 17:17   Re : Mauvaises humeurs
Citation
certains milieux

Des noms des noms des noms ...
03 mars 2009, 17:21   Re : Mauvaises humeurs
Pour en savoir plus, faites une recherche Google avec "la rue arabe Quai d'Orsay".
03 mars 2009, 17:28   Re : Mauvaises humeurs
Je vais le faire cher Marcel.
Rogemi, pour les noms, vous devriez les trouver ici :
Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine
John MEARSHEIMER, Stephen M. WALT
Le livre vient d'être réédité dans la collection de poche de La Découverte.

Depuis plusieurs décennies, la pièce maîtresse de la politique moyen-orientale des États-Unis a été le soutien à Israël : ils prennent son parti dans les négociations de paix et, chaque année, Israël continue de recevoir trois milliards de dollars d’aide américaine — un sixième de l’aide étrangère des États-Unis. Pourquoi ce soutien matériel et diplomatique aussi considérable et aussi constant ? Telle est la question à laquelle entendent répondre John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt, deux universitaires américains réputés. Dans ce livre extrêmement documenté, ils démontrent que ce soutien ne peut s’expliquer par des intérêts stratégiques communs ni par des impératifs moraux. Et qu’il est surtout dû à l’influence d’un lobby qui travaille activement à l’orientation de la politique étrangère américaine dans un sens pro-israélien, qui exerce des pressions efficaces sur le Congrès, les présidents et leur administration et qui jouit d’une influence considérable sur l’université et les médias.
Ce lobby a ainsi joué un rôle clé dans la politique américaine au Moyen-Orient sous l’administration Bush au nom de la « lutte contre le terrorisme », comme en témoignent la désastreuse invasion de l’Irak, la confrontation avec l’Iran et la Syrie, ainsi que la guerre au Liban de juillet 2006. John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt montrent que cette politique n’était ni dans l’intérêt national des États-Unis, ni dans celui d’Israël sur le long terme. Ils ouvrent un débat nécessaire pour l’avenir de la paix dans cette région du monde.

Traduit de l'américain par Nicolas GUILHOT, Laure MANCEAU, Nadia MARZOUKI, Marc SAINT-UPÉRY

Collection : La Découverte Poche / Essais n°295
Parution : janvier 2009
Nb de pages : 504
Prix : 12 €
ISBN : 9782707157010
Dimensions : 125 * 190 mm
Façonnage : Broché

John J. Mearsheimer, professeur de sciences politiques à l'université de Chicago, est l'auteur de Tragedy of Great Power Politics.


Stephen M. Walt, professeur de relations internationales à la Kennedy School of Government d'Harvard, est l’auteur de Taming American Power: The Global Response to US Primacy.




Avant-propos - Introduction - Le lobby et la politique américaine au Moyen-Orient - Le mode opératoire du lobby - Pourquoi est-il si difficile d’évoquer le lobby pro-israélien ? - Plan du livre - Nos sources - Remarque sur nos sources - I / Les États-Unis, Israël et le lobby - 1. Le grand bienfaiteur - L’aide économique - L’assistance militaire - Protection diplomatique et soutien en temps de guerre - Conclusion - 2. Israël : atout ou handicap stratégique ? - Maîtriser l’ours russe - De la Guerre froide au 11 septembre - « Unis contre le terrorisme » : le nouvel argument - Affronter les États voyous - Un allié suspect - Conclusion - 3. Une justification morale fragile - Défendre l’opprimé - Aider une démocratie amie - Une compensation pour les crimes subis par le passé - « Israéliens vertueux » contre « arabes démoniaques » - Les mythes de Camp David - Soutenir Israël est la volonté de Dieu - Que veut le peuple américain ? - Conclusion - 4. Qu’est-ce que le lobby pro-israélien ? - Définition du lobby - Le rôle de la communauté juive américaine - L’union dans la diversité et la norme contre la dissension - Le lobby se droitise - Le rôle des néoconservateurs - Les sionistes chrétiens - Les origines de la force du lobby - L’influence (modeste) du pétrole - La question de la « double allégeance » - Conclusion - 5. Peser sur les choix politiques - Dominer le Capitole - Élire des présidents pro-israéliens - Mettre le gouvernement au pas - Conclusion - 6. Contrôler le discours public - Le média est le message - La pensée unique des think tanks - Surveiller l’université - Des procédés contestables - Le « nouvel antisémitisme » - Le spécialiste de l’intimidation - Conclusion - II / Le lobby en action - Introduction - L’agenda du lobby pro-israélien - Les États-Unis et Israël après le 11 septembre - 7. Le lobby contre les Palestiniens - Le lobby humilie Bush - « Plus ça change… » - L’unilatéralisme fait son entrée : exit la feuille de route - Arafat meurt et rien ne change - Rice se fait « powelliser » - Conclusion - 8. L’Irak et les rêves de transformation du Moyen-Orient - Israël et la guerre en Irak - Le lobby pro-israélien et la guerre en Irak - Vendre la guerre à une Amérique sceptique - Les rapports truqués des services de renseignement - La guerre en Irak a-t-elle été une guerre pour le pétrole ? - Les rêves de transformation régionale - Le rôle du lobby dans le projet de transformation du Moyen-Orient - Conclusion - 9. Objectif : Syrie - La menace syrienne - Israël et le plateau du Golan - Israël et la Syrie après le 11 septembre - Le lobby et Damas après le 11 septembre - Pourquoi Bush a-t-il hésité ? - Conclusion - 10. L’Iran dans le collimateur - Confrontation ou conciliation ? - L’administration Clinton et la politique de « double endiguement » - L’administration Bush et le changement de régime - Mobilisation en défense d’Israël - Les alternatives - La moins mauvaise des options - Conclusion - 11. Le lobby et la seconde guerre du Liban - La préparation de la guerre - Un « puissant dispositif de soutien » - Inconscience stratégique - Les intérêts américains menacés - La transgression du droit de la guerre - Le lobby en surchauffe - L’opinion publique américaine et le Liban - Obéir aux exigences américaines ? - Conclusion - Conclusion. Que faire ? - Quels sont les intérêts américains ? - Une autre stratégie : les avantages du « contrôle à distance » - Une nouvelle relation : traiter Israël comme un État normal - Mettre un terme au conflit israélo-palestinien - Que faire avec le lobby ? - Dernières remarques - Remerciements - Notes.

« Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine porte sur un sujet profondément tabou aux Etats-Unis, celui de l'influence des groupes de pression israéliens sur la politique étrangère américaine au Proche-Orient et dans les pays arabes. [...] Les deux politologues démontrent dans ce livre précis et extrêmement bien documenté qu'Israël a été le pays du monde qui a le plus bénéficié de l'aide économique, militaire et diplomatique américaine depuis la seconde guerre mondiale. [...] La thèse de Stephen Walt et John Mearsheimer ne présente guère d'éléments nouveaux pour les observateurs de la politique étrangère américaine, la réalité des chiffre et des actes étant difficile à nier. Elle n'a cependant pas échappé à une violente vague de réactions hostiles et de commentaires haineux dans les médias, sans parler des "punitions" (Stephen Walt a par exemple été "démissionné" de son poste de doyen). La polémique tient sans doute au fait qu'il ne s'agit pas d'un simple pamphlet anti-israélien mais d'un très sérieux essai politique rédigé par des intellectuels américains réputés et de plus responsables d'études sur ces questions dans des universités prestigieuses. [...] En brisant le tabou sur l'alliance israélo-américaine, les deux intellectuels ont pris le risque de voir briser leur carrière et leur réputation par les groupes de pression qu'ils dénoncent. Ils déplorent l'impossibilité de débattre des relations israélo-américaines, un aspect pourtant central des relations extérieures de la première puissance mondiale sans se voir systématiquement affublé d'une casquette d'antisémite ou de juif renégat. »
LA RÉPUBLIQUE DES LETTRES

« Dans un livre rigoureux et argumenté, deux universitaires américains soulignent le poids du lobby pro-israélien sur la politique étrangère de Washington. Édifiant. »
POLITIS

« Voilà un livre qui fera assurément encore jaser. Traiter du lien particulier qui unit Washington à son principal allié au Moyen-Orient n'est pas chose facile, tant le sujet soulève les passions et peut prêter aux amalgames. [...] Cet ouvrage fera certainement des vagues de ce côté-ci de l'Atlantique, comme l'a fait l'étude aux Etats-Unis, voici un an et demi. Le sujet mérite assurément que l'on s'y attarde, car il porte sur un aspect central des relations extérieures de la première puissance mondiale. »
L'ÉCHO

« Un nouveau pavé dans la mare ! »
BAKCHICH

« Le soutien des Etats-Unis à Israël ne s'explique ni par des intérêts stratégiques ni par des impératifs moraux, mais surtout par l'influence d'un lobby pro-israélien. Un ensemble d'individus et d'organisations encouragent les administrations américaines et le Congrès à apporter un soutien plus ou moins inconditionnel à Israël. Certains ont joué un rôle clé dans la définition de la politique américaine à l'égard du conflit israélo-palestinien, dans l'invasion de l'Irak et dans la tension avec la Syrie et l'Iran. Les auteurs, deux universitaires américains, en font la démonstration dans un livre nuancé et détaillé qui fait suite à un article très controversé et débattu aux Etats-Unis, publié en mars 2006 dans la London Review of Books. Mearsheimer et Walt sont particulièrement intéressant quand ils soulignent les conséquences négatives "quoique non intentionnelles", de ce jeu d'influence sur les Etats-Unis mais aussi sur Israël. »
LA CROIX

« Le livre de Stephen Walt et John Mearsheimer, Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine, mérite notre attention pour deux raisons: premièrement, parce qu'il en dit beaucoup sur l'organisation et le fonctionnement d'un acteur important de la politique des Etats-Unis au Moyen-Orient, et deuxièmement, parce qu'il agite le débat sur le rôle d'Israël dans le désastre irakien que vit l'Amérique aujourd'hui. La polémique autour du livre prend, pour Tony Smith, des proportions exagérées; elle est cependant une inquiétude légitime, puisque The Israel Lobby réveille le spectre de l'antisémitisme. [...] Il faut dire que Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine n'est pas un livre antisémite. Voyons le plutôt comme une invitation à l'étude des "lobbies" communautaires aux Etats-Unis, comme une analyse sérieuse du "lobby" israélien. »
NONFICTION.FR

« Cet excellent livre, épais, écrit serré et très documenté, ose lever un tabou et refuse de confondre antisémitisme et critique de la politique israélienne. Les auteurs, deux universitaires américains, abordent chaque problème de façon méthodique et fouillée, montrant l'inadaptation de la stratégie américaine à ses propres intérêts. Mais, réalistes, ils se gardent d'un excès d'optimisme: dans cette situation de conflit crispée, les solutions restent minces. »
NOTES BIBLIOGRAPHIQUES

« C'est un remarquable ouvrage que proposent John Mearsheimer et Stephen Walt, deux universitaires américains. Ils décortiquent, documents à l'appui, Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine. La question est d'importance et les deux auteurs, qui ne remettent pas en cause l'existence d'Israël, se gardent bien de sombrer dans un quelconque manichéisme et encore moins dans l'antisémitisme. Ils tentent de répondre à une question simple: "Pourquoi les Etats-Unis fournissent-ils un soutien matériel et diplomatique aussi considérable et aussi constant à Israël ?" Ils montrent ainsi qu'il existe bel et bien un lobby, non pas juif mais pro-israélien, et soulignent d'ailleurs que les organisations qui le composent sont loin de faire l'unanimité parmi les juifs américains. Il n'en reste pas moins que les pressions sur le Congrès, les présidents et leur administration sont réelles, de même que les influences sur les médias. Un lobby si important qu'il s'attaque même aux organisations juives américaines pour la paix. Un livre indispensable pour comprendre ce que les Israéliens eux-mêmes savent depuis longtemps. »
L'HUMANITÉ

« Destiné aux chercheurs autant qu'aux amateurs d'actualité, polististes et autres curieux, Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine est une forte étude, nourrie par l'actualité des médias (il est encore un peu tôt pour rêver à des archives) et qui démonte autant qu'elle démontre... »
PARUTIONS.COM
04 mars 2009, 17:15   Re : Mauvaises humeurs
Le livre de Mearsheimer et de Walt a été violemment critiqué aux USA pour ces multiples erreurs factuelles mais comme j'ai pas le temps d'aller à la pêche je m'abstiendrais de tout commentaire désobligeant.
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