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Communiqué n° 832 : Sur le Japon et la "diversité"

Le parti de l'In-nocence constate avec un amusement désespéré que c'est au tour du Japon — jusqu'à présent relativement épargné par les nocences conjointes du multicultiralisme déculturant et du pluriethnisme déstructurant, mais en revanche gravement touché par la crise mondiale — de se voir incité, et par certains de ses propres ressortissants, à s'ouvrir à l'immigration et à s'initier à la diversité, ce formidable fourrier du village universel, ce plus puissant des instruments du même et l'idéal par excellence qui en France est si agressivement imposé d'en haut à notre malheureux peuple.

Le parti de l'In-nocence espère que le Japon saura résister à l'appel de ses propres Amis du désastre et que l'accablante expérience européenne et française aura du moins la vertu de le faire réfléchir au bord de cet abîme où on veut l'entraîner.
Le Japon ne désespèrera pas le Parti de l'In-nocence. Les sirènes de l'ouverture des frontières, très marginales au Japon, ne trouveront jamais l'écho politique requis pour infléchir les choix de civilisation fondamentaux. Le Japon pratique la politique de l'immigration choisie depuis seize siècles. Cette politique ne peut changer. Toute l'orientation de la recherche industrielle japonaise (la robotique) s'est calée sur ce choix séculaire. Plus personne pour payer les retraites ? à la bonne heure: nous aurons moins d'enfants, plus de robots. Les hikikomoris existent au Japon comme les graines dormantes dans les sols en repos. Les hikikomoris ne tiennent pas les murs comme dans le reste du monde, ne racketent pas dans les beaux quartiers: ils se plongent dans des univers virtuels, en créent de nouveaux, voyagent dans l'incréé, se perdent délicieusement, ne se montrent pas, ne sont pas nocents. Le hikikomori étudie les possibles, les mondes inaboutis, cela lui prend des vingt, des trente ans, comme les graines. Le Japon, selon ce que j'en entends, vois et crois comprendre, préfèrera à l'invasion et à l'ethnocide, la disparition physique de l'Archipel et de sa population dans les grandes fosses des Mariannes; il préfèrera cette fin-là à l'occupation de son espace par des conquérants inutiles, des apporteurs-installateurs de diversité redondante et superfétatoire, de diversité-même. Le hikikomori est un être divers, profond, insaisissable, un être de tous les futurs parmi les plus divers. Le présent-divers, celui in-choisi qui vous pousse au mur le couteau sous la gorge n'est pas envisageable, personne au Japon n'a sérieusement commencé à l'envisager.
04 mars 2009, 04:47   L'exemple du Japon
Bien cher Francis,


Seriez-vous d'accord pour dire que le Japon parvient à "japoniser" ce qui lui vient de l'extérieur, et ce sans a priori ?

Je pense par exemple :

- à la langue, qui contient, à ce que j'ai pu entendre, de nombreuses formes originaires de l'anglais, mais "à la japonaise" ;

- aux modes (je pense à ces adolescents réunis par groupes et habillés de façon extravagante, caricaturant jusqu'à la nausée des tenues de l'occident) ;

- aux mangas, dans lesquelles les traits des personnages sont "caucasiens".


Cela laisse en revanche intacte, à mon sens, la structure profonde du système japonais, car leur optique est, me semble-t-il de prendre ce qui est intéressant pour eux, de le phagocyter et de le transformer "à la japonaise" ?


Le Japon, de ce que j'en ai vu et de ce que j'en ai lu a su parfaitement sauvegarder son essence, acceptant en surface la modernité. N'y a-t-il pas là un exemple à suivre ?
04 mars 2009, 10:41   Re : L'exemple du Japon
C'est en effet ce que beaucoup pensent du Japon et des ouvrages ont été écrits sur le sujet. Je partage très largement ce point de vue. Un point de désaccord toutefois: les personnages de manga n'ont pas des traits caucasiens; ils ont des traits nippons-mutants. Les grands yeux liquides, à fleur de tête, qui sont souvent ceux des jeunes filles ou des fillettes figurées dans ces images - de grands yeux de poupée où semblent toujours se refléter les vitraux de la Sainte-Chapelle - existent pour de bon au Japon où ils constituent un des irrésistibles canons de la séduction féminine. Un métissage qui ferait disparaître ces yeux à tout jamais serait une catastrophe aussi grande que de voir l'Archipel s'abîmer dans le Pacifique.
04 mars 2009, 11:15   Re : L'exemple du Japon
Cette étonnante capacité vient sans doute d'un précédent : celui de l'assimilation, il y a treize siècles, de la civilisation chinoise sans disparition de la personnalité propre : l'écriture bien sûr, mais aussi une bonne partie du vocabulaire, la religion (la Chine était à cette époque bouddhiste), l'architecture, etc. venues de Chine se sont imposées sans éliminer les traditions indigènes qui coexistent toujours avec celles qui ont été importées.
Utilisateur anonyme
04 mars 2009, 16:34   Re : Communiqué n° 832 : Sur le Japon et la "diversité"
Hier, à C dans l'air sur le Japon, on disait que la femme japonaise ne fait pas ou peu d'enfants principalement pour deux raisons :
- le manque de crèches qui empêcherait sa vie professionnelle, indispensable.

- l'idée de mettre au monde des êtres qui finiront dans des mouroirs, sans grands soins ni affection.

Nombreux seraient les vieux qui ont faim au Japon.
Qu'en pensez-vous, n'est-ce pas effrayant, et la preuve d'une certaine inconséquence et d'une sorte d' insensibilité chez ce peuple ? De même, que penser des grands scandales financiers, des corruption au plus haut niveau politique qui contredisent cet esprit de corps que vous nous vantez. Ceci dit absolument sans malice, y aurait-il deux Japons ?
Utilisateur anonyme
04 mars 2009, 17:09   Gâteaux japonais frais
Une raison supplémentaire d'aimer le Japon est sa gastronomie. Au moment où le Guide Michelin publie sa centième édition, rappelons que Tokyo compte désormais huit restaurants trois étoiles et pourrait, selon certains, apparaître comme la future capitale de la gastronomie.

A ce propos je vous recommande le gâteau de la saison : Sakura Mochi, fine crêpe de farine de riz fourrée d'azuki (pâte de haricots rouges) en purée, lovée dans une authentique et délicieuse feuille de cerisier, légèrement salée. On trouve cette merveille dans le seul établissement proposant des pâtisseries japonaises fraîches en France et qui varient selon la saison : Toraya.

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