Le site du parti de l'In-nocence

Les ors et les fastes de l'Université

Envoyé par Henri Rebeyrol 
Voici le message qu'un Professeur des Universités accepte de diffuser dans une messagerie publique.
Tel quel. Sans commentaire.

ce soir je suis retombé sur un livre de ma bibliothèque
" les ravages de la modernisation universitaire en Europe"
de christophe Charle prof d'histoire paris1 et Charles Soulié sociologue paris 8
ce volume rassemble les actes du colloque de l'Association de réflexion sur les
enseignements supèrieurs et la recherche (ARESER) tenu à l'école normalesupèrieur le 11
février 2006
Observation et analyse des universités en europe (dont la france) et analyse du processus
de Bologne
En plus de notre adorable Princesse de Clèves je vous dis il ne l'a pas lu Napoléon 4 le
tout petit
A conseiller et à reconseiller
un régal de chez régal

c'est aux éditions sylepse collection la politique au scalpel 23?
05 mars 2009, 08:33   0rs et Fastes
Je regrette beaucoup qu'il n'existe pas de mot généralement reconnu et compris (moi je dis "la copie"...) pour désigner ce domaine de la connaissance, ou de l'effort, ou de la politesse, ou du respect de soi et des autres, qui n'est ni l'orthographe ni la syntaxe, ni exactement la ponctuation quoiqu'il s'en rapproche davantage, et qui est ce qui est le plus effondré dans l'écrit (d'où mes pénibles maniaqueries ici).
05 mars 2009, 08:39   Re : 0rs et Fastes
Kés ki dit ké t'effronté ds l'ekrit lui ?
05 mars 2009, 08:55   Re : 0rs et Fastes
La tenue ? L'allure ? Ou tout simplement la présentation ? Peut-être eût-on dit, dans le passé, le maintien ?

(MAINTIEN, subst. masc. Manière d'être extérieure d'une personne (démarche, gestes, expressions) manifestant ses habitudes sociales, ses dispositions morales ou son caractère... (TLF)).
Utilisateur anonyme
05 mars 2009, 09:44   Re : 0rs et Fastes
Ce savoir-écrire est-il du domaine de la correction ?
Dans le sens suivant (à nouveau le TLF) :
A.− B.-A., ESTHÉTIQUE. Qualité fondamentale obtenue par l'application des règles de la grammaire d'un art; l'application même de ces règles :
8. [La sculpture] Dans la manière des modernes ces ornements sont creusés uniformément, de façon à ce que vus de près, ils soient d'une correction irréprochable : à la distance nécessaire, ce n'est plus que froideur et même absence complète d'effet.
Delacroix, Journal, 1857, p. 21.
− Péj. L'enseignement académique avait créé un type paisible, d'une correction un peu lourde (Hourticq, Hist. Art, Fr., 1914, p. 247).

(hélas ces exemples donnent au "prof" en question le bâton pour battre le pauvre hère "académiste" qui s'aventurerait à relever le manque de correction de sa prose)

A l'inverse "débraillage" parait désigner à merveille ce type de négligence.
La copie est bien le terme qui est utilisé dans la presse. Sa préparation incombe aux secrétaires de rédaction qui, de plus en plus, font également fonction de correcteurs – métiers qui étaient auparavant distincts.
Finalement, la copie de ce Professeur des Universités se rapproche assez de celle de la demoiselle dont Francis nous invitait à lire les appels à l'aide. Encore un tout petit glissement et la donzelle ne se sentira plus agressée par la façon d'écrire des professeurs. Reste à savoir ce qu'on fera de Flaubert.
Et que répondez-vous, cher JGL, à un pareil message ?
Rien.
Je me contente de le "copier" et de le "coller" dans un fichier où je recueille les plus beaux spécimens verbaux de cette espèce nouvelle qu'est l'universitaire en folie et qui pourrait être intitulé : Chrestomathie de l'Université nouvelle.
05 mars 2009, 10:48   Scalpel 23
"un régal de chez régal" : Non mais cé ki, çui-là ?

Sérieusement, je n'imaginerais pas une seconde qu'un seul de mes professeurs écrivît de cette manière à ses étudiants, ou même à ses collègues.
J'aurais tendance à m'étonner un peu du subjonctif imparfait ci-dessus.
Oui, vous avez raison, cela sonne assez mal. Utiliser le subjonctif imparfait à tort et à travers est une afféterie à laquelle je me laisse souvent aller : le ridicule est parfois la rançon du désir de bien faire (pour écrire deux lignes, en plus...).
Cela dit, je n'exclus pas du tout qu'il soit possible.
Oui, mais André Gide est de votre côté, je crois. Dans une de ses chroniques littéraires, et à propos de je ne sais plus quel écrivain (notez la précision de mes références), l'abus du subjonctif imparfait était l'objet de moqueries assez piquantes de sa part, si je me souviens bien. Et je crois que ma phrase y eût donné prise.
Il semble que ce soit le conditionnel (je n'imaginerais pas) de la proposition principale qui détonne. La modalité éventuelle ne porte pas sur "imaginer", mais sur "écrire". Il me semble que vous eussiez dû écrire (je relis Si le grain ne meurt : Gide emploie, jusqu'aux limites de l'abus, les subjonctifs imparfaits et plus-que-parfaits) : "je n'imaginais pas (passé : maintenant, je l'imagine ou je le sais) qu'un de mes professeurs écrivît" : ou, pour renforcer la valeur éventuelle, en partie effacée dans la langue moderne, du subjonctif, "pût écrire".
Je sens beaucoup de vérité ou une vérité très forte dans ce message de Renaud Camus. Ce qui me touche le plus, c'est : qui n'est ni l'orthographe ni la syntaxe, ni exactement la ponctuation quoiqu'il s'en rapproche davantage car je crois voir par là que ses pénibles maniaqueries visent toujours au delà de la forme. Et je me demande si une part de ses déboires ne vient pas (outre son talent de taquin) de ce que ses détracteurs ne savent pas voir au delà. Je suis sûr que Renaud Camus sait reconnaître un effort d'humanité, s'il est authentique, même à travers une orthographe ou une syntaxe défaillantes.
"je n'imaginerais pas" étant au conditionnel présent, la concordance des temps exige le subjonctif présent, non ?
« Je n'imagine pas qu'un seul de mes professeurs puisse écrire... » ?

« Je n'imagine pas un seul de mes professeurs capable d'écrire... » ?
Mais à Veron, il n'y a pas d'accent ?
Ah ! Cher ami, vous entrez là dans une querelle familiale ancestrale et quasi religieuse ! De génération en génération, c'est le sujet qui fâche. Pour moi, j'ai déterré la hache en décidant, en tant que chef de ma branche, de supprimer l'accent que mes pères avaient pourtant stabiliser deux générations durant. Deux générations, c'est peu. Vous me direz que parler de hache en même temps que de branche peut conduire à des rapprochements douloureux mais c'est mon domaine. Notre patronyme vient probablement des yeux vairons mais je ne serais pas étonné que sur ce sujet aussi, vous puissiez m'en apprendre.
Bien, bien. Veron it will be.
Veron sans accent peut venir de vair, la fourrure héraldique.
Je ne trouve que le prénom Véron (il y a un saint Véron), avec pour étymologie le germanique wara- (protection), sans qu'on sache si Véron est le protecteur ou le protégé.
Il y a un saint Veranus dans le Brabant d'après le Larousse des noms et prénoms.
Me voilà habillé, les amis. J'ai déjà entendu parler d'ascendance germanique mais pour ce soir, je m'en tiendrais au vair, ça tient chaud. Ici, c'est la burle et je pense à mon Lucius dans son écurie qui ne doit pas avoir bien plus chaud que moi devant les braises. Couvrez-vous pour la nuit.
Utilisateur anonyme
06 mars 2009, 07:24   Re : Les ors et les fastes de l'Université
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Lucius, Môssieur Lulu pour les intimes, porte la croix de saint André sur la robe beige des ânes de Provence dont il a le pied sûr mais il développe la puissance du baudet du Poitou. L'idéal pour le portage en montagne. Si je savais insérer une photo...
Utilisateur anonyme
06 mars 2009, 09:57   Re : Les ors et les fastes de l'Université
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Pardonnez-moi de revenir au sujet initial de ce fil, mais avec l'école normalesupèrieur, cher JGL, vous avez mis la main sur une pièce de premier choix. On en devient masochiste, on finit par éprouver une jouissance un peu effrayante à contempler de tels objets qu'on croyait impossibles...
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter