"...grâce, si l'on veut, au psychagogue..."

Il est utile, il est fascinant d'approcher la nature du discours de ces Khmer Rouges de Guadeloupe qui, citant Mandela, Jung et quelques autres, assaisonnant leur harangue d'expressions créoles, annoncent leur programme de rééducation des Béké, de rédemption presque (logique du pardon de soi-même en donnant à l'autre), au nom, semble-t-il, de ce qu'ils nomment devoir de mémoire. Il leur échappe, il échappe semble-t-il à tout le monde, que si les Noirs des Caraïbes sont pour la plupart des descendants d'esclaves, les Blancs ne sont que très rarement descendants de négriers, mais cette asymétrie historique qui est un donné rudimentaire de l'existant leur est trop subtile à l'heure où doivent se brandir les machettes, l'heure des brasiers comme on aime dire là-bas, où le descendant de criminel se doit de payer pour les crimes présumés de son ancêtre présumé et où le descendant de victime est ontologiquement victime et ayant-droit :


Fabrice Joly a dit :

DOMOTA EST OBLIGE DE REPONDRE A L'APARTHEID ECONOMIQUE PAR LA MENACE D'UN CONTRE-APARTHEID PHYSIQUE. Par là-même, il rappelle aux békés qu'ils ont un DEVOIR DE MEMOIRE (dont, de toute façon, ils ne pourront faire véritablement la preuve qu'ils le respectent en consience, non en mensonge, qu'en donnant leurs actifs, dont ils sont indûment propriétaires, à leurs anciennes et présentes victimes).
En réalité, les békés sont piégés par leur mauvaise conscience qu'ils compensent inconsciemment (enfin, j'espère...) par une fausse bonne conscience et ne savent plus quoi faire, il faut donc les sortir du sous-bois de leur mensonge collectif et hérité par tout moyen. Leur rappeler, au passage , que leurs actifs n'ont de valeur que parcequ'il y a un consommateur d'origine africaine ou indienne captif commercialement parlant donc esclave commercialement parlant.
D'ailleurs, si demain, Mr Tréhard, 1% de la population métropolitaine qui aurait la peau noire et qui dirigerait la totalité du commerce de la grande distribution et de la distribution spécialisée en France métropolitaine, quelle serait votre réaction?!
Vous comprenez, en Guadeloupe, la peau détermine votre origine éthique! Les békés, aussi blancs que nous, n'en ont malheureusement aucune, aussi pensent-ils que tout continuera comme depuis 200 ans; alors que faire d'autres que pratiquer désormais la loi du Talion avec des gens aussi indignes? De plus, si les békés devaient partir de Guadeloupe pour la Métropole, cela ne serait pas de France, n'est-ce pas? Les Corses sont bien jugés par des tribunaux non corses? Vous devez donc, dans la mesure du possible, analyser les choses avec un autre prisme que le vôtre (je vous rappelle que vous n'avez toujours pas été sur place, récemment, n'est-ce pas?) , vous analysez cette réalité complexe avec une grille de lecture purement intellectuelle et tendue à plus de 7000kms des braises et de plaies à nouveau rouges; Aussi, NE FAITES PAS DU CONFLIT SECULAIRE NOIRS/BEKES , UNE AFFAIRE DREYFUS (celui-ci n'a jamais eu les deux seuls Carrefours et d'innombrables réseaux commerciaux d'une région à sa disposition exclusive avec une clientèle uniquement noire totalement captive, n'est-ce pas?). Les choses sont un peu différente mais tout aussi complexe que la situation d'un militaire juif de la fin du XIXème siècle dans une France en partie anti-sémite après avoir été humiliée par la défaite militaire. Ce n'est pas une problématique de Bouc émissaire mais d'honneur de gens dont les ancêtres ont été les victimes des ancêtres des békés qui importèrent ceux-là pour faire baisser les coûts de production de différentes cultures nécessaires à notre consommation, nous les innocents métropolitains d'antan lontam (comme l'on dit en créole).
DEVOIR DE MEMOIRE, Monsieur, DEVOIR DE MEMOIRE que les Békés conscients/inconscients d'être sans consience ne veulent pas respecter en arrêtant un comportement indigne qui est de de ne jamais respecter le Noir en leur accordant un accord d'humain à humain. LES BEKES SONT DES GENS INCAPABLES DE SCELLER UN ACCORD D'EGAL A EGAL AVEC UN NOIR. Psychiquement impossible pour eux!
Bien Là, cependant, où ils sont tragiquement pardonnables à mes yeux (et oui), il est que LES BEKES SONT DES GENS PIEGES PAR EUX-MEMES, un PIEGE MORTIFERE SECULAIRE dont ils ne se libèreront que si on les aide à être généreux vis à vis de leur unique vis-à-vis le Noir. Ce que firent les ENTREPRISES 'BLANCHES' EN AFRIQUE DU SUD (grâçe, si l'on veut, au psychagogue MANDELA) en ouvrant leur capital à des fonds collectifs 'Noirs'. AIDONS DONC DOMOTA A AIDER CES GENS, LES BEKES, A EXECUTER ENFIN LEUR DEVOIR DE MEMOIRE SANS MENSONGE, PAR LA SEULE GENEROSITE afin qu'ils puissent enfin se pardonner à eux-mêmes d'être les enfants d'une lignée de bourreaux. Simplement, il manque ce que Jung appellait UN CHOC AFFECTIF. Un effet catharsis. Ce que cherche plus ou moins intuitivement Domota en essayant de les faire frissonner un minimum...terrible d'en arriver, là! Mais, logique. Une logique de guerre avait dit quelqu'un. Une logique du pardon à soi-même en donnant à l'autre serait mieux.

Cher Francis,

Est-il vrai que les vrais Békés ont été guillotinés par la révolution et que les francais dits "caucasiens" qui habitent la Martinique et la Guadeloupe sont les descendants de gens qui sont arrivés bien après la prise de possession des deux iles par le royaume de France ?

Bien cher Rogemi,

C'est exact pour les blancs de Guadeloupe (qui, en fait, se sont très largement exilés, notamment en Louisiane) mais non pour les Békés de Martinique (qui fut occupée par les Anglais jusqu'en 1802).

Les Békés sont donc bien les descendants des "blancs originels". Je m'étonne d'ailleurs qu'une des composantes à mon avis importante du conflit en Guadeloupe (à savoir que les Békés sont blancs ET martiniquais) ait été occultée.