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Sarkosy "m' à tuer", par Barbara Cassin

Envoyé par Bernard Lombart 
Point de vue
Sarkosy "m' à tuer", par Barbara Cassin
LE MONDE | 28.02.09 | 13h49 • Mis à jour le 02.03.09 | 17h58

Il est certain que nous avons un président de la République. C'est le job de Nicolas Sarkozy. Moi je suis chercheur au CNRS, spécialiste de philosophie ancienne, je lis, j'enseigne, j'écris. C'est mon job. Je ne suis pas pour la langue de bois, ni pour le politiquement correct ni d'ailleurs pour le politiquement incorrect.

Je n'ai jamais eu l'agrégation, pas plus que notre président n'a eu son diplôme de l'Institut d'études politiques. Je n'ai pas été mariée trois fois, mais je suis plutôt fière comme citoyenne d'avoir un président qui l'a été et qui a divorcé comme on respire. Et qu'il soit à présent marié avec une étrangère, française pourtant comme lui et comme moi, c'est bon signe. Qu'il aille au turbin tous les matins et prenne à bras-le-corps les problèmes, c'est bon signe.

Pourquoi ai-je alors la sensation que quelque chose de grave est en train de se passer ? Non pas la crise ; la crise est très grave, elle crée et créera du malheur. Mais je ne vais pas manifester contre la crise, contrairement à ce que l'on entend dire avec mise en scène compassionnelle pour cette masse qu'il ne faudrait pas laisser au bord du chemin.

Je vais manifester contre les réformes que Nicolas Sarkozy veut imposer à la faveur de la crise, exactement comme certaines entreprises procèdent à des dégraissages extrêmes sous couvert de crise.

Mon désarroi est enraciné dans une certaine expérience de la langue et de la culture qui n'a rien de rétrograde - qui n'est pas plus rétrograde que la culture elle-même contre laquelle il est arrivé qu'on sorte le revolver. Ce sentiment est lié à l'idée que j'ai de l'idée que le président a de la culture.

Avec cette différence entre lui et moi que lui peut imposer son idée et le fera, à moins qu'on ne l'en empêche en criant très fort. "Nous insistons sur le fait qu'un bon ministre ne se reconnaîtra pas à la progression de ses crédits, mais à ses résultats et à sa contribution à la réalisation du projet présidentiel", telle est la conclusion de toutes les lettres de mission, celle de Christine Albanel comme celle de Valérie Pécresse : à vos "indicateurs de résultats", en avant marche...

Quel est donc le projet présidentiel ? Il est exprimé par des discours et des actes, nombreux, très nombreux. D'ailleurs, chaque discours est une performance, qui agit autant qu'il exprime. Un premier acte, j'en reste durablement troublée, est la présence massive de fautes d'orthographe sur le site de la présidence de la République française.

Critique d'instit ("dans la transmission des valeurs (...), l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur", dira-t-il) ou, pis, de précieuse ridicule héritière de la grammaire ? L'orthographe française est d'autant plus difficile qu'on ne perçoit pas l'histoire de la langue : comme elle est apparemment arbitraire et tordue, on n'a même plus envie de la réformer, alors ignorons-la comme tout le monde, arrêtons d'embêter les enfants et de discriminer les demandeurs d'emploi !

Pourtant, Sarkozy m'a "tuer" : dans le discours prononcé devant les ouvriers de Daher tel qu'il figure sur le site de l'Elysée, je lis, entre autres, ces deux fautes qu'on ne tolère pas en classe parce qu'elles sont le signe que l'élève ne comprend pas le mécanisme de la langue : "Nous on fait confiance et vous adhérer à cette stratégie offensive", et "on apporte aux participations les participations qu'à la Caisse, les participations qu'à l'Etat". Le président ignore ou méprise la syntaxe, soit, mais il n'a pas pu "prononcer" ces fautes d'orthographe. Elles sont écrites cependant.

Quelqu'un a mal fait son boulot ? Un nègre qui n'aurait pas passé l'examen de langue exigé par l'identité nationale ? Ou l'indice que, sachez-le, on s'en fout. "Je" parle comme "eux", j'écris aussi mal qu'eux : ils croiront que je pense comme eux, ils penseront comme moi. Entre imitation et émotion, ça passe ou ça casse. Il s'agit de communiquer, pas de parler.

Tous les niveaux de discours sont confondus, nivelés au ras de la langue par le plus authentique, irrépressible et immédiat "Casse-toi pauv' con". "Faire président" ne garantit plus la fonction présidentielle de règle et de régulation, de cohérence et de cohésion. L'adresse du même discours est sidérante : "Chère Christine Lagarde, (...) monsieur le Sénateur, et tous ceux qui sont importants, bonjour".

De l'ironie, de la provocation, ou vraiment la volonté d'une nouvelle norme, hors langue, hors culture, hors civilité, au profit d'une efficacité supposée, avec pour indice le grand mépris ?

L'efficacité, parlons-en. Je suis pour, tout le monde est pour. Un peu de bon sens (lequel ?) indique qu'elle n'est pas la même dans tous les domaines et qu'on ne la mesure pas de la même manière. "Un chercheur français publie de 30 % à 50 % en moins qu'un chercheur britannique dans certains secteurs. Evidemment, si l'on ne veut pas voir cela, je vous remercie d'être venu, il y a de la lumière, c'est chauffé..." La contre-vérité n'est pas diminuée par le persiflage.

Si Nicolas Sarkozy ne le savait pas (quels mauvais conseillers !), il le sait à présent : les résultats sont faux et les indicateurs inadaptés.

Le CNRS est, chiffres à l'appui, au premier rang européen et au quatrième rang mondial. Dans les "mauvais" secteurs, en philosophie par exemple, le biais linguistique est évident : publions en anglais short and dirty des articles saucissonnés, et notre score va grimper aussitôt.

Mais, une fois pour toutes, en matière de culture et de recherche, la qualité n'est pas une propriété émergente de la quantité. Cette visibilité-là est même un si mauvais critère que les meilleurs Anglo-Saxons le dénoncent et y ont déjà renoncé.

Je pense qu'il pense que la culture ne sert à rien, sinon à l'export et à la visibilité. On la protège, avec l'exception française, comme une marchandise. La culture, c'est d'abord l'éducation. Evidemment, si "on naît pédophile", si "la part de l'inné est immense", l'éducation le cédera à la rétention de sûreté.

Qu'est-ce qui reste alors ? "L'autre jour, je m'amusais, on s'amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d'attaché d'administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur La Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de La Princesse de Clèves... Imaginez un peu le spectacle !"

Il y revient trois fois, heureux du coup de pied dans la fourmilière, de la désacralisation du beau et de l'oeuvre, d'une oeuvre énigmatique. Nous ne parlerons donc à la guichetière que de guichet, ou de choses qu'elle peut comprendre dans son sous-métier de sous-femme, selon une version plus banale de l'imbécillité ou du sadisme - c'est tout ce qu'elle a besoin de savoir.

Il ne reste plus alors à partager que l'émotion. "Ma petite maman chérie, mon tout petit frère adoré, mon petit papa aimé. Je vais mourir !" : "Ma première décision de président de la République sera de demander au futur ministre de l'éducation nationale que cette lettre soit lue en début d'année à tous les lycéens de France."

Avant de lui demander de mettre en oeuvre la "proposition éducative" faite au dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) : "Cette éducation doit être suffisamment précoce pour toucher aussi les coeurs. (...) C'est pourquoi j'ai demandé à Xavier Darcos de faire en sorte que, chaque année, à partir de la rentrée scolaire 2008, tous les enfants de CM2 se voient confier la mémoire d'un des 11 000 enfants français victimes de la Shoah."

Cet immédiat-là, si bien intentionné soit-il, est au sens strict un danger public. La culture selon Sarkozy a le choix entre les chiffres indicateurs de performance et l'émotion-glu.

Pas de culture, pas de construction d'un "nous" démocratique, sans respect. De même, la langue supporte toutes les inventions mais pas la maltraitance. "Chaque fois qu'Obama ouvre la bouche, ses sujets et ses verbes s'accordent" : c'est la meilleure manière, la seule respectueuse, de ne pas exclure Joe le Guichetier.

Barbara Cassin est philologue et philosophe, directrice de recherches au CNRS et du Centre Léon-Robin sur la pensée antique. Ses travaux portent sur la sophistique et la rhétorique ainsi que sur les rapports qu'elles entretiennent avec la philosophie. Elle a notamment publié "Vocabulaire européen des philosophies" (Seuil, 2004) et "Google-moi : la deuxième mission de l'Amérique" (Albin Michel, 2007)

Barbara Cassin
Article paru dans l'édition du 01.03.09
Source : [www.lemonde.fr]
le job de Nicolas Sarkozy
Moi je suis chercheur au CNRS, spécialiste de philosophie ancienne, je lis, j'enseigne, j'écris. C'est mon job.
Je n'ai pas été mariée trois fois, mais je suis plutôt fière comme citoyenne d'avoir un président qui l'a été et qui a divorcé comme on respire.
Qu'il aille au turbin tous les matins
Critique d'instit
Quelqu'un a mal fait son boulot ?
Je suis pour, tout le monde est pour.
qu'il pense que la culture ne sert à rien, sinon à l'export
La culture selon Sarkozy
la langue supporte toutes les inventions mais pas la maltraitance.


Barbara Cassin est philologue et philosophe, directrice de recherches au CNRS et du Centre Léon-Robin sur la pensée antique. Ses travaux portent sur la sophistique et la rhétorique ainsi que sur les rapports qu'elles entretiennent avec la philosophie.
Que la gauche (quelqu'un qui écrit en persiflant « Quelqu'un a mal fait son boulot ? Un nègre qui n'aurait pas passé l'examen de langue exigé par l'identité nationale ? » est forcément de mauvaise foi et de gauche à la fois) que la gauche donc récupère la défense de la syntaxe, de l'orthographe, de la grande culture classique, c'est plutôt une bonne nouvelle, même si elle le fait par oppotunisme oppositionnel. On attend avec impatience et espoir, qu'elle en tire les conclusions en matière de programmes, de structures et de méthodes dans le domaine de l'instruction publique.
Bien cher Marcel,


La notion de "grande culture classique" me pose problème : pour moi, "La princesse de Clèves" n'y appartient pas. A mon sens, Madame de Scudéry et Chapelain n'y appartiennent pas non plus, la marquise de Sévigné, si.

Il s'agit-là d'une question de gradation, j'en conviens, mais avant que notre Président n'ait parlé de la "Princesse de Clèves", il n'aurait pas été concevable que Mme de Lafayette soit mise sur le même plan que Boileau, Racine ou Corneille, par exemple.
Chers amis, vous êtes deux vieux grigous. Moi, Barbara Cassin a toute ma sympathie, et je ne comprends pas pourquoi, chez elle qui est si intelligente et cultivée, la défense de l'orthographe et de la syntaxe serait de la "récupération", "de mauvaise foi" et "opportuniste". Cet a priori défavorable m'attriste beaucoup.
La Princesse de Clèves et sa Zayde furent les premiers romans où l'on vit les mœurs des honnêtes gens et des aventures naturelles décrites avec grâce. Avant elle, on écrivait d'un style ampoulé des choses peu vraisemblables.

Voltaire, Siècle de Louis XIV
09 mars 2009, 13:39   Fautes et fautes
Bien cher Bernard,


Cette dame se pose en arbitre des élégances (elle a au demeurant le mérite de nous dire que "La princesse de Clèves" est une oeuvre "énigmatique" : pour ma part, je n'en ai lu, jadis et maintenant, que des extraits, qui ont confirmé cette impression) mais elle nous écrit :

Pourtant, Sarkozy m'a "tuer" : dans le discours prononcé devant les ouvriers de Daher tel qu'il figure sur le site de l'Elysée, je lis, entre autres, ces deux fautes qu'on ne tolère pas en classe parce qu'elles sont le signe que l'élève ne comprend pas le mécanisme de la langue : "Nous on fait confiance et vous adhérer à cette stratégie offensive", et "on apporte aux participations les participations qu'à la Caisse, les participations qu'à l'Etat". Le président ignore ou méprise la syntaxe, soit, mais il n'a pas pu "prononcer" ces fautes d'orthographe. Elles sont écrites cependant.

Quelqu'un a mal fait son boulot ? Un nègre qui n'aurait pas passé l'examen de langue exigé par l'identité nationale ? Ou l'indice que, sachez-le, on s'en fout. "Je" parle comme "eux", j'écris aussi mal qu'eux : ils croiront que je pense comme eux, ils penseront comme moi. Entre imitation et émotion, ça passe ou ça casse. Il s'agit de communiquer, pas de parler.



La référence au "Nègre" est polémique et de politique politicienne.

Pour le reste, cette docte dame se trompe quant à l'orthographe du nom du Président.
09 mars 2009, 13:53   Grand siècle
Bien cher Florentin,

Si cette polémique n'avait pas eu lieu, auriez-vous cité cette oeuvre comme la plus admirable du Grand siècle ?
Êtes-vous sérieux ou ironique ou un peu des deux, cher Bernard ? J'ai écrit qu'elle est de mauvaise foi parce que sa fine allusion au nègre qui n'a pas eu à passer l'examen d'identité nationale l'est autant que les grands cris de ceux qui ont assimilé le projet de vérification par test ADN de la légitimité des candidats au regroupement familial à des mesures visant à maintenir la "pureté de la race" (sic !).

Quant à savoir si elle est de bonne foi lorsqu'elle critique l'absence de culture et de correction dans l'expression de Nicolas Sarkozy, et Dieu sait qu'il y a en effet de quoi, il suffirait de faire un petit test : quelle était sa position, il y a deux-trois ans, lorsque Gilles de Robien a, au grand scandale des Diafoirus de la pédagogie et du Syndicat, essayé d'interdire la méthode globale et de réintroduire l'obligation d'enseigner la grammaire et le calcul ?

A Jean-Marc : je ne serais pas scandalisé par l'idée qu'il faut classer madame de Lafayette au second rang des écrivains du Grand siècle. Enlevez le mot "grande" de ma phrase, cela ne change pas son sens.
Un peu des deux, très sincèrement, cher Marcel. Parmi l'œuvre déjà très abondante dont elle est l'auteur (et dont vous trouverez la bibliographie sur Wikipedia), je me borne à retenir son Parménide, salué par les spécialistes, et son Vocabulaire européen des philosophies, qui suffisent à forcer mon respect. Par exemple, voyez l'article (que l'on trouve en ligne), consacré à la Mimésis, et qui en est un échantillon remarquable. Alors, vous savez, sa position qu'elle a tenue, y a deux ans, concernant ceci ou cela m'indiffère, qu'elle ait eu tort ou raison. À Florentin : pour lui reprocher son style un peu journalistique (adressé au Monde !), il faudrait la lire un peu ailleurs...

Mais j'oubliais que l'on peut désormais faire l'économie de Freud, de Lacan, de Barthes, de Derrida, d'Heidegger, de...
Evidemment, cher Jmarc, La Princesse de Clèves n'est pas l'oeuvre la plus admirable du XVIIème siècle; personne n'a songé à le prétendre. Je serais, du reste, assez embarrassé de choisir une oeuvre. Le théâtre l'emporte sur le roman, ce n'est pas difficile mais je suis sûr que beaucoup ne me suivront pas si je dis que dans l'oeuvre de Racine, Athalie est supérieure à Phèdre; pourtant je le pense. Et je dirai même -- et là je sais que je vous en bouche un coin -- que l'oeuvre de Racine est entièrement autobiographique.

Cher Bernard, je ne me souviens plus d'avoir reproché quelque chose à madame Cassin. Où était-ce déjà ?
09 mars 2009, 14:51   Culture
Bien cher Marcel,


Je suis dans ce cas pleinement d'accord avec vous.
Bien cher Florentin,


Pour moi, l'oeuvre majeure du XVIIème est unique en son genre, il s'agit des "Pensées" de Pascal.

Pour ce qui est d' Athalie, je ne suis pas loin de partager votre point de vue. Vous souvenez-vous à ce propos de ce que Barthes reprochait au personnage de Joad ?
Quand Pascal, Arnault, Lancelot, le duc de Luynes refaisaient le monde jusque tard dans la nuit à Vaumuriers, le petit Racine n'en perdait pas une, bien sage dans son coin. C'est, je crois, Sainte Beuve qui imagine la scène.
Je vais regarder le Racine de Barthes, je ne l'ai pas ouvert depuis longtemps.
Je possède le Vocabulaire européen des philosophies et m'en sers de temps en temps. Je n'ai pas émis de jugement sur l'œuvre philosophique de cette dame mais uniquement sur ses prises de position en matière de politique éducative, de défense de la culture et de la langue. Permettez-moi d'insister : je crois que l'on entend beaucoup de gens aujourd'hui s'élever contre l'inculture de Sarkozy (et il y a en effet de quoi) qui sont en même temps et par ailleurs les plus fervents amis du désastre, notamment du désastre éducatif. Et comme on peut craindre que cette soudaine passion pour la syntaxe ne les pousse pas à réclamer un vigoureux retournement de politique scolaire, il ne me paraît pas illégitime de leur demander si par hasard ils n'ont pas fait partie de la curée contre le passéiste, le réactionnaire Gilles de Robien.

M'avez-vous surpris à écrire que l'on peut "faire l'économie de Freud, de Lacan, de Barthes, de Derrida, d'Heidegger, de..." ? Il m'arrive toujours de lire Freud, Barthes et Derrida ; Lacan est pour moi trop difficile, trop abscons, il m'énerve ; je n'ai jamais lu Heidegger. En revanche, j'ai décidé de ne plus lire Foucault, que vous ne citez du reste pas, parce que certaines de ses affirmations et prises de position discréditent à mes yeux son œuvre car elles touchent à des domaines qui sont les mêmes que ceux dont traite cette œuvre.
Sur les "penchants criminels" de Michel Foucault, très bon livre de Mark Lilla, The Reckless Mind, sur une constellation d'intellectuels notamment français enclins à embrasser les pires idéologies de leur temps... Mais Foucault est resté pro-Israël jusqu'au bout, comme Sartre, d'ailleurs, ce qui le distingue d'un Deleuze, par exemple. Je trouve cette position très courageuse, dans le contexte de l'après-guerre des Six Jours jusqu'aux années 80.
Quant à Cassin, son livre "Google-moi" n'est pas mal du tout, et je crois que le ton de son article est en effet ironique. Bon, l'ironie n'est peut-être pas très subtile, je vous l'accorde. Marcel Meyer, vous avez tout à fait raison, cependnat, de noter le paradoxe, que les attaques contre le philistinisme de Sarkozy sont souvent proférées par les "amis du désastre". C'est moderne contre moderne, quoi...
Oui, cher MM, je partage votre point de vue sur l'imposture de ceux qui, tous de "gauche", se gaussent du mauvais français (avéré) ou le français vulgaire de M. Sarkozy (le fils d'immigré, le rex illiteratus coiffé d'un bonnet d'âne), de Mme Pécresse, de M. Darcos. Je suis le destinataire forcé d'innombrables "messages", dont les auteurs, comme Mme Cassin, épinglent, en ricanant, les fautes de syntaxe, de prononciation, de goût, de jugement, de discernement, etc. de ces trois élus de la République. Or, ce sont ces mêmes zoïles qui écrivent "fleurent" pour "fleurissent", ignorent le sens de "à bon entendeur, salut", écrivent ecole normale supèrieur, confondent pastiches et parodies, pondent des vers de mirliton qui attestent chez ces spécialistes de littérature une ignorance totale des règles de la versification qu'appliquent pourtant les poètes dont ils enseignent l'oeuvre, etc. Les habitués de ce forum ont pu lire quelques spécimens de ces tératologies verbales. En bref, une belle illustration de la paille et de la poutre. La différence entre ces élus et les "profs" qui les tancent est que les premiers n'ont pas été recrutés pour enseigner la langue ou la culture ou parce qu'ils savaient la langue et qu'ils étaient capables de disserter sur la culture; les seconds, si. La différence, qui n'est pas mince, est là.
Mais je vois la faute au nom du Président : Le Monde n'est pas capable de rectifier ça ???? C'est inouï.
pour lui reprocher son style un peu journalistique (adressé au Monde !), il faudrait la lire un peu ailleurs...

Cher Bernard, style un peu journalistique ou non, je ne vois pas qu'on puisse faire des reproches formels au langage de qui que ce soit sans se préoccuper de tenir haut et droit le sien propre. Le petit florilège que je rassemblais ce matin à 8h42 me paraissait à cet égard illustrer ce manque. J'ajoute que rédiger un petit texte comme celui-là en le scindant en vingt-trois paragraphes de deux ou trois lignes chacun me paraît relever d'une certaine faiblesse dans la technique du discours, et faire peu d'honneur à la rhétorique dont cette dame semble pourtant se donner pour spécialiste.
Parfaitement d'accord avec Francmoineau ici. Rien de plus horripilant que ces professeurs qui croient justifié d'encanailler leur style et leur copie dans un ton faussement primesautier quant il s'agit de s'exprimer sur un sujet où, forcément, l'on s'expose (la critique de l'expression écrite d'autrui et singulièrement de son orthographe).

Ce qui se donne à lire dans cette sotie qui tombe à plat: que la critique de la langue ne mérite pas plus de soin ni de sérieux que la langue que l'on critique pour son manque de soin et de sérieux. Le relâché est ainsi consciemment, coquettement et ridiculement mis en abyme dans la critique du relâché.
» M'avez-vous surpris à écrire que l'on peut "faire l'économie de Freud, de Lacan, de Barthes, de Derrida, d'Heidegger, de..." ?

Non, cher Marcel, vous, jamais ! Pardonnez-moi cette généralisation, sur un air que je suis enclin à reprendre en ces lieux.
» Je suis le destinataire forcé d'innombrables "messages", dont les auteurs, comme Mme Cassin, épinglent, en ricanant, les fautes de syntaxe, de prononciation, de goût, de jugement, de discernement, etc. de ces trois élus de la République. Or, ce sont ces mêmes zoïles qui écrivent "fleurent" pour "fleurissent", ignorent le sens de "à bon entendeur, salut", écrivent ecole normale supèrieur, confondent pastiches et parodies, pondent des vers de mirliton qui attestent chez ces spécialistes de littérature une ignorance totale des règles de la versification qu'appliquent pourtant les poètes dont ils enseignent l'oeuvre, etc.

Cher JGL, malgré l'admiration que je vous porte, je trouve insupportable l'amalgame que vous faites ici (« dont les auteurs... comme Mme Cassin... épinglent... Ce sont les mêmes qui écrivent... ignorent, etc. »).
» Cher Bernard, je ne me souviens plus d'avoir reproché quelque chose à madame Cassin. Où était-ce déjà ?

Ah, vous avez trouvé. C'est bien.

» je ne vois pas qu'on puisse faire des reproches formels au langage de qui que ce soit sans se préoccuper de tenir haut et droit le sien propre

Voyez donc ses article, par exemple dans le Vocabulaire cité ci-dessus. Vous verrez qu'elle n'a rien à démontrer à ce propos.
Mais cher Bernard, je n'ai nullement à me référer aux oeuvres de la dame, si estimables soient-elles, pour me permettre de juger son article ! Il parle tout seul !
Cher Bernard,
je ne reproche rien à Mme Cassin, pour les recherches de qui j'ai beaucoup d'estime. Le "comme" de la phrase portait sur ce qui précède (épinglent), et non sur ce qui suit (zoïles). Sans doute, il est maladroit. D'ailleurs, peu importe.

La question n'est pas là, mais dans les critiques répétitives que l'intelligentsia pédagogique et universitaire adresse aux ministres et présidents de la république depuis cinquante ans, surtout s'ils sont de "l'autre" bord. Sarkozy est le roi illettré coiffé d'un bonnet d'âne, Pécresse la ministresse obtuse qui ne sait pas l'orthographe, certes. Mais encore : souvenez-vous, Chirac (qui parle mal et écrit encore plus mal) était tenu pour un fier-à-bras, fasciste (ou fascisant) et inculte, jusqu'à ce qu'il confie à quelques journalistes qu'il lisait Saint John Perse quand il s'ennuyait à l'Assemblée nationale et que l'on apprenne qu'il avait de bonnes connaissances en matière de culture japonaise et "d'arts premiers". Que de fois n'a-t-on pas entendu les mêmes intellectuels se gausser des prétentions littéraires de M. Giscard d'Estaing, romancier d'un jour ? Et Pompidou, l'agrégé de lettres, à qui il était reproché de n'avoir rien publié, sinon une anthologie de la poésie française et une édition solaire de Racine ? Il était difficile de se gausser de la langue de De Gaulle (certes, le quarteron de généraux est mal passé, de même que "Fécamp, port de pêche et qui entend le rester" et d'autres truismes), laquelle, que ce soit à l'oral ou à l'écrit, atteint les sommets de la prose française, mais il était de bon ton de se gausser de ses goûts de plouc en matière de littérature ou de télévision, sans parler de la critique au lance-flammes ("Pauvre De Gaulle") de Zagdanski. Ou du seul diplôme qu'avait obtenu Monory : le certificat de fin d'études primaires, ou la supposée nullité du Ministre des Universités de Raymond Barre (elle était géographe) ou de son Ministre de l'Education, M. Haby, etc. Le seul dont la langue, les écrits et la culture aient échappé aux critiques est Mitterrand, encore que ses partisans n'aient guère apprécié la dilection qu'il reconnaissait éprouver pour Chardonne.

De fait, la doxa, depuis les débuts de la Ve République, consiste, quand on est pédagogue, à se gausser de l'inculture ou de l'ignorance des ministres et des élus de la République, surtout quand ceux-ci ne sont pas de la famille, tout ça en se guindant, comme preuve ou argument d'autorité, sur ses peaux d'âne. C'est, à mon sens, s'illusionner sur la politique : ce ne sont pas les belles phrases, la belle langue, la culture raffinée, etc. qui font les élections et les citoyens ne se départissent pas de la fraction de la souveraineté dont ils sont les dépositaires au seul vu des diplômes ou des livres écrits. Lamartine l'a appris à ses dépens en 1848. D'autres peuples l'ont appris aussi, tragiquement : les Angolais, avec leur président poète Neto, les Afghans avec leur président écrivain qui a appelé les Soviétiques à son secours en 1980, les Chinois avec le poète Mao, etc. Les Américains n'ont pas la même religion du diplôme que les Français, mais les présidents républicains, Nixon, Ford, Reagan, Bush, ont été régulièrement la cible des intellos de la côte Est, qui leur reprochaient leurs lapsus, leur vulgarité, leur sottise, leur ignorance de la géographie et des réalités politiques internationales, ce que les phares de la pédagogie reprochent à M. Sarkozy et à Mme Pécresse.
Mais JGL, que n'envoyez-vous cette magnifique réponse au Monde, comme réponse à B. Cassin ? C'est splendide !
09 mars 2009, 18:31   Avis conforme
Bien cher JGL,

Je souscris mot pour mot à ce que vous écrivez.

J'avais trouvé particulièrement remarquables (dans le sens de caractéristiques) les critiques contre Georges Pompidou, homme de grande culture, qui était un normalien de l'ancien temps.

En ce qui concerne les présidents républicains, je ne suis pas persuadé qu'on ait reproché cela à Nixon au départ, mais plutôt que l'audition des fameuses bandes du Watergate a montré aux Américains qu'il était effectivement très vulgaire.
09 mars 2009, 19:13   Re : Fautes et fautes
» Cette dame se pose en arbitre des élégances

Est-ce une méchanceté « à toutes fins utiles » ? (La dame est peut-être de gauche...) Elle a tout de même un peu mérité de pouvoir donner un avis autorisé en matière de culture, il me semble...

» La référence au "Nègre" est polémique et de politique politicienne.

Au nègre, cher jmarc, pas au Nègre. Chacun sait que Nicolas Sarkozy a un nègre...
Utilisateur anonyme
09 mars 2009, 19:16   Re : Sarkosy "m' à tuer", par Barbara Cassin
Et "Cet immédiat-là, si bien intentionné soit-il, est au sens strict un danger public", outre que cela sonne et se dit mal, j'avoue que je n'en comprends pas le sens.
09 mars 2009, 19:21   Addition
» Et

Jamais plus en ce lieu je ne parlerai de mes amis.
09 mars 2009, 19:43   Article sournois
Bien cher Bernard,

Je trouve cet article sournois et je pense qu'elle aurait dû, comme dans le Misanthrope, s'appliquer à elle-même les corrections qu'aux autres elle veut faire, quand elle écrit : "La contre-vérité n'est pas diminuée par le persiflage".

Le fait d'être chercheur au CNRS, qu'on soit spécialiste de philosophie ancienne ou une des lumières de l'astronomie, ne donne pas de droit spécifique à parler de façon méprisante (et d'une sorte de poujadisme de gauche) du Chef de l'Etat. C'est en cela que je qualifie cette dame, qui est à l'évidence de gauche en effet, "d'arbitre des élégances".

Considérez ses tournures :

- elle évoque le fait qu'elle n'a pas eu l'agrégation pour mettre aussitôt en balance l'allégation suivant laquelle le Président n'aurait pas eu son diplôme, rumeur infondée ;

- elle ruisselle de bien-pensance. Admirez ce qu'elle trouve admirable dans le Président : "Je n'ai pas été mariée trois fois, mais je suis plutôt fière comme citoyenne d'avoir un président qui l'a été et qui a divorcé comme on respire. Et qu'il soit à présent marié avec une étrangère, française pourtant comme lui et comme moi, c'est bon signe" ;

- surtout elle manie de façon redoutable l'amalgame et l'insinuation : "Un nègre qui n'aurait pas passé l'examen de langue exigé par l'identité nationale" est, pour moi, frappant. Vous pouvez tourner cela comme vous le voudrez, mais "Nègre", dans ce sens, se comprend comme noir, et veut être compris comme tel de par l'allusion à "l'identité nationale".


Un point : doit-on écrire "Nègre" ou bien "nègre" quand on reprend la citation ? j'aurais écrit : "Un nègre" si j'avais gardé l'article. Pour moi, une citation commence par un N et non un n.
Cher Bruno Chaouat,
J'ai arrêté de lire Le Monde il y a plus de vingt ans. La dernière fois que j'en ai lu un numéro, c'était il y a deux ans. J'en ai été effaré. Mon Dieu, comment peut-on tomber aussi bas ? Je me suis juré qu'il n'y aurait pas une autre fois.
Certes, mais votre réponse mérite une audience large. C'est une analyse très fine du populisme de gauche.
Citation : Je n'ai jamais eu l'agrégation, pas plus que notre président n'a eu son diplôme de l'Institut d'études politiques. Je n'ai pas été mariée trois fois, mais je suis plutôt fière comme citoyenne d'avoir un président qui l'a été et qui a divorcé comme on respire. Et qu'il soit à présent marié avec une étrangère, française pourtant comme lui et comme moi, c'est bon signe. Qu'il aille au turbin tous les matins et prenne à bras-le-corps les problèmes, c'est bon signe.
Chers amis, je lis, comme toujours, avec beaucoup d'intérêt, vos réactions sur mon forum préféré. Je ne connais rien de cette dame Cassin mais cette seule phrase me dégoûte d'en entendre plus d'elle-même ou sur elle-même.
Là, cher Eric, vous remuez le couteau dans la plaie. Je me demande si le fait de prendre l'étrangère à bras-le-corps en fait pour autant une Française à part entière. Parce que comme turbin c'est pas du gâteau.
Pardon, j'ai été sans connection trois ou quatre jours et n'en ai à présent qu'une précaire, à l'hôtel. Je n'ai pas pu lire en détail tout ce qui précède. Mais comme Francmoineau, JGL, Marcel Meyer et Francis Marche j'ai été stupéfié, en lisant Le Monde, par ce qui m'a paru l'invraisemblable vulgarité du texte de Mme Cassin — et cela d'autant plus, justement, que je tenais en haute estime son dictionnaire des "Intraduisibles".
Je regarde la couverture des "Intraduisibles" et note une erreur assez grossière : le mot "vérité" dans de multiples langues, mais en hébreu, c'est le mot "Torah" qui est choisi, qui signifie "Loi", tands que "vérité", c'est "émèt". Espérons que le contenu soit plus rigoureux.
Vous parlez de la maquette de couverture ? Il paraît qu'il y a aussi une "erreur" dans la calligraphie arabe, si cela vous intéresse. N'oublions tout de même pas les déboires que l'on peut avoir avec les maquettes de couverture, qu'il s'agisse ou non de maisons de campagne...
» Mais comme Francmoineau, JGL, Marcel Meyer et Francis Marche j'ai été stupéfié, en lisant Le Monde, par ce qui m'a paru l'invraisemblable vulgarité du texte de Mme Cassin — et cela d'autant plus, justement, que je tenais en haute estime son dictionnaire des "Intraduisibles".

Je dois bien avouer que vous avez un peu raison. Mais ce qui me frappe est la ruée impitoyable des "in-nocents" contre quelqu'un qui, somme toute, énonce des thèses défendues par le parti, dans un style, nous en sommes d'accord, un peu relâché : sans doute croit-elle se mettre au niveau de ses interlocuteurs. Disons qu'elle s'adresse aux lecteurs du Monde. (« La dernière fois que j'en ai lu un numéro, c'était il y a deux ans. J'en ai été effaré. Mon Dieu, comment peut-on tomber aussi bas ? », dit JGL. Comment faut-il parler aux lecteurs du Monde, pour qu'au moins ils lisent ce que l'on à dire ? Peut-être, en effet, Barbara Cassin s'est-elle trompée de style.

Ce qui me frappe est que personne n'a lu ce Point de vue comme pratiquant la concession : « d'accord, Sarkozy est... (ici quelques traits que l'on pense acceptés généralement comme "sympa" par ce public particulier, en guise de captatio benevolentiae). Mais tout de même, ne voyez-vous pas le danger ?? » (Et ce danger est celui que nous avons dénoncé maintes fois ici.)

Mais comme cette dame est membre du CNRS (elle n'est pourtant pas que cela !), ses thèses ne peuvent être que de gauche, de mauvaise foi, et récupératrices.

Je rappelle tout de même la seule note positive de ce fil, exprimée par JGL (avec celle de Renaud Camus, qui tient « en haute estime son dictionnaire des "Intraduisibles" ») : « je ne reproche rien à Mme Cassin, pour les recherches de qui j'ai beaucoup d'estime ». « Le "comme" de la phrase portait sur ce qui précède (épinglent), et non sur ce qui suit (zoïles). Sans doute, il est maladroit.D'ailleurs, peu importe » ajoute-t-il. Dommage, car il m'importait, à moi, que Barbara Cassin ne soit pas comprise, même en un raccourci indolent, comme étant dans le même sac que les amis du désastre. Heureux, en tout cas, que l'on ne le pensait pas.
10 mars 2009, 15:49   Concession
Mais, bien cher Bernard, il s'agit à l'évidence d'une concession ironique !


Par ailleurs, je ne dis à aucun moment que cette dame a tort de tous les points de vue. Je me borne à constater la perfidie de son texte, ce qui n'est pas la même chose : un écrit peut être pertinent sur le fond et détestable dans sa forme. J'attends qu'elle fasse (elle les a peut-être fait, d'ailleurs, vous m'éclairerez à ce propos) des propositions concrètes pour le maintien de l'orthographe, je serais très curieux de les lire.
Bien cher Bernard, un mot encore.

Des personnes comme l'extraordinaire Badiou, et ses appels à la haine sociale, et des gens comme cette dame, avec leur mépris (au sens premier du terme) pour le Président qui n'est certes pas un grand intellectuel, risquent d'obtenir un effet contraire au but qu'ils recherchent.


Que veulent-ils ? chasser le Président "par la rue", le ridiculiser, "résister", "désobéir". En fait, ils ne respectent pas le suffrage universel et font des caprices, car on casse leur jouet (ou on saigne leur vache à lait, comme vous voulez), et ils évoquent le droit à l'insurrection (on vient de nous rejouer "Au revoir les enfants" dans le nord, car vous savez bien qu'il est aussi dangereux d'aider des clandestins maintenant que de cacher des juifs pendant la guerre).

J'ai, pour ma part, exercé des fonctions d'autorité sous des Gouvernements de gauche comme de droite. En tant que fonctionnaire public, j'ai toujours obéi, et il ne me serait pas venu à l'esprit de désobéir à un ministre de gauche, car il appartenait au Gouvernement de la France. Que des petits cons d'instituteurs, rejouant "Madrid juillet 1936", se lancent dans la désobéissance, cela me dépasse.

Il faudrait qu'ils prennent garde : les gueulards, les braillards de métropole et de l'outremer tiennent le haut du pavé, c'est un fait. Il est cependant évident qu'une large partie du pays n'est pas du tout prête à un coup de force.

M. Badiou (aux sinistres références) et cette dame et leurs pareils ont face à eux un homme qui a des défauts, c'est exact, et qui ne correspond pas à l'image que j'ai de ce qu'un Président est normalement, je le reconnais. Cela étant, le critiquer sans arrêt sur la forme, l'insulter et surtout utiliser des méthodes qui sont illégales peut avoir comme effet de provoquer une course aux extrêmes.
Mais enfin, Jmarc, que dit-elle, et où voyez-vous qu'elle « ne respecte pas le suffrage démocratique » et serait adepte d'un « coup de force » ??

- « Je vais manifester contre les réformes que Nicolas Sarkozy veut imposer à la faveur de la crise »...

- « Lui [Sarkozy] peut imposer son idée et le fera, à moins qu'on ne l'en empêche en criant très fort »...

Dit-elle autre chose ? Il me semble que le droit de manifester est encore légal en France... Vous pratiquez l'amalgame, mon cher...

Sachez que suivent, dans les propos de Barbara Cassin, une liste de petites choses très significatives qui m'horripilent, toutes, moi sans doute autant qu'elle, et que, comme elle (et comme d'autres ici, je vous assure !), je trouve très dangereuses venant de Sarkozy. C'est pourquoi j'ai attiré l'attention sur ce texte, malgré sa forme. Que je sache, l'on peut exprimer ici autre chose qu'une opinion en faveur de ce chef d'État très spécial, que l'on pourrait presque qualifier de populiste s'il n'était si enraciné dans le monde "people". Cela n'empêche pas le respect des institutions, au contraire ! Même s'il m'est arrivé de railler "Nicoléon".
Il se joue aujourd'hui autour de la personne de Nicolas Sarkozy une comédie, un opéra-bouffe, une pièce de théâtre de boulevard que je trouve tout à fait grotesque. La politique appliquée est, en réalité, exactement celle qu'appliquerait le PS, exactement celle qu'appliquent, avec des différences qui ne relèvent que de la nuance, tour à tour l'UMP et le PS depuis des lustres : la social-démocratie, le maternage festif et marchand, l'immigration, le métissage et la promotion de la "diversité" obligatoires, la grande déculturation, l'endettement public sans fin, l'envie du pénal, l'inflation législative désordonnée aboutissant à un capharnaüm indémêlable. Je ne crois pas que l'on puisse contester sérieusement que Nicolas Sarkozy, comme Chirac avant lui, à l'exception — anecdotique et très limitée dans le temps et dans le champ concerné — de la tentative de Gilles de Robien, pratique une politique contre laquelle les amis du désastre n'ont, au fond, aucune objection. Leur opposition, qui est de système, se nourrit donc de ce qu'elle peut : un peu la politique du ministère de l'immigration, pour la forme car au fond elle ne peut mécontenter que les fanatiques bornés, un peu la vulgarité et l'inculture du président, ce qui est un comble dans le cas de beaucoup de ces personnes pour les raisons largement exposées ci-dessus, et la réforme Pécresse, qui m'apparaît en effet comme un touillage peu convaincant, mais le brouet étant en coma dépassé, qui ferait mieux sans tout reprendre à la base ?

Mais peut-être les gens comme Mme Cassin ou Marcel Gauchet se battent-ils contre eux-mêmes ?
Ce ne peut être une erreur des maquettistes : le mot Torah (en alphabet hébraïque) est juxtaposé aux vocables dans plusieurs langues qui tous, invariablement, signifient "vérité", alors que "Torah" signifie la Loi...
10 mars 2009, 16:57   Généralité
Bien cher Bernard, vous me faites dire ce que je n'ai pas dit : le message était général et inscrivait les propos de cette dame dans un contexte, dans un réseau dont les acteurs les plus extrêmes sont les Badiou et autres Besancenot. Je veux bien reconnaître à cette dame le mérite d'une certaine pondération, même si je n'aime pas son style.

Quand M. Badiou nous dit qu'il faut chasser le Président par la rue, je ne rêve pas. Manifester, c'est une chose ; désobéir en est une autre.
10 mars 2009, 17:18   Choses vues ("nègre")
Dans un supermarché de l'île Saint-Barthélémy, un client s'approche de la caissière, dame de couleur; lui est Blanc, hispanophone, entre deux âges; il lui demande abrut de la cerveza negra.

La dame, cueillie en pleine sieste, décolle de son siège, outrée, défiante: quoi ?! nègre ?!

Cette scène tragicomique dont j'ai été témoin la semaine dernière dit mieux qu'un long discours ce que peuvent être les tensions raciales dans ces îles.
10 mars 2009, 17:28   Le mot en "N"
Bien cher Francis,

Il faut éviter à tout prix le mot en "N", qui est curieusement la seule façon de parler en créole !

Et puis, se faire traiter de "cervez negra", cela peut être mal compris... essayez, de retour en métropole, avec votre bouchère !
10 mars 2009, 17:43   Re : Généralité
» inscrivait les propos de cette dame dans un contexte, dans un réseau dont les acteurs les plus extrêmes sont les Badiou et autres Besancenot

Précisément : je ne crois pas justifié de la mettre dans ce contexte et ce réseau-là. Cela relève, pardonnez-moi, soit de la projection de votre part, soit du procès d'intention. Que l'on me démontre le contraire autrement que par touches impressionnistes sous lumière colorée : j'ai certainement des... taches aveugles, mais je vous prie de croire à ma bonne foi.

De même, je crois tout à fait injustifié le membre de phrase de Marcel : « les gens comme Mme Cassin ou Marcel Gauchet... » (qui se battraient contre eux-mêmes, comme si B.C. était une cible idéale pour un Muray).
10 mars 2009, 17:54   Projection
C'est possible, bien cher Bernard, c'est possible, tout comme il est possible que j'aie raison.

Nous attendrons donc d'autres écrits de cette dame.
Mais alors, s'ils ne se battent pas contre eux-mêmes, pour et contre quoi au juste se battent-ils ? Pour une économie soviétique (ou "ultra"libérale), pour le retour des valeurs masculines et paternelles, pour la responsabilisation des individus, contre l'immigration de substitution, contre la discrimination positive, contre la déculturation de masse (vraiment contre), pour le rétablissement des finances publiques, pour un grand ménage législatif ? Vraiment ? Ne croyez-vous pas que si tel était le cas, cela se saurait ?
10 mars 2009, 18:08   Bon sens
Bien cher Marcel, j'apprécie votre message, qui fait appel au bon sens : en effet, au vu des brillants résultats obtenus dans le passé et du niveau d'excellence en orthographe, en "copie", atteint par les jeunes générations, pourquoi cette dame se bat-elle, au juste ?
10 mars 2009, 18:14   Re : Le mot en "N"
Vous avez raison: il est probable que cerveza ait été entendu comme "serveuse". J'ai dû m'interposer, jouer les médiateurs, et avec des gestes d'archevêque et une voix de prophète de la conciliation et de l'amour universel, expliquer à tous que ce monsieur souhaitait trouver de la bière brune dans le magasin. On a eu chaud.
Vous avez donc pu voir un pan de l'âme créole : après avoir cru être insultée, cette dame somnolente a dû, à la suite des effets de votre onction, être tout miel avec cet hispanique interlocuteur (à moins que la Gervaise tropicale ne soit partie en traînant la groule et en grognant).
En l'espèce ce fut Gervaise, la groule et le grognant.
10 mars 2009, 18:29   Re : Créoles et discussion
Cela me fait penser à la scène désopilante de Gran Torino dans laquelle le Polak et le Rital initient le jeune Hmong à l'art de s'insulter cordialement entre métèques sans se blesser. Quelle santé ! C'est cela : ce que vous racontez, Francis, c'est la maladie, la morbidité, la lèpre de l'âme.
10 mars 2009, 18:31   Façades
Bien cher Marcel,

Regardez les façades tropicales : vous voyez tout de suite y apparaître une sorte de lèpre noire. Cela est vrai sur tous les continents.
10 mars 2009, 18:37   Re : Façades
J'ai eu l'occasion de travailler pour une organisation intergouvernementale où il fut décidé sous la pression des membres africains que la pourriture noire (maladie du bois) devrait désormais être désignée par le terme de "pourriture brune".
10 mars 2009, 18:43   Du style
Bien cher Bernard,


Je ne résiste pas à l'envie de produire un extrait d'une publication concernant Madame Cassin.

Colette Briffard : Avez-vous rencontré des obstacles du côté linguistique ? Vous êtes-vous trouvés confrontés au fait de ne rien pouvoir faire faute de connaître suffisamment une langue ? Cela nous intéresse particulièrement parce que pour les enfants qui arrivent avec une autre compétence linguistique, il se peut qu'il y ait des pas presque infranchissables ?

Barbara Cassin : Bien sûr, nous avons rencontré de tels obstacles, mais nous les avons tourné de manière très empirique. Nous avons fait un premier recueil de termes dont nous voulions qu'ils figurent, parce qu'ils nous gênaient sans cesse et que nous en avions besoin. Nous nous sommes aperçu que nous étions très pauvres dans un certain nombre de langues, par exemple les langues slaves, et nous avons consulté. De même pour le portugais ou pour l'espagnol, qui obligeaient à repenser la frontière entre littérature et philosophie.
C'est Constantin Sigov qui a dirigé l'équipe qui s'est occupée du slave.


Je constate que Mme Cassin "tourne" les obstacles, qu'elle construit "figurer" et "consulter" de manière absolue et que son sens de la relecture ne s'étend pas aux participes passés.
10 mars 2009, 18:43   Brun
Cela, bien cher Francis, ne m'étonne pas !
10 mars 2009, 18:50   Re : Du style
Bien cher Jmarc, vous êtes avec cette Barbara d'une cruauté salutaire. Le savantisme bas-bleu n'a que ce qu'il mérite. Merci.
10 mars 2009, 18:52   Le style
Je suis un peu surpris de lire qu'on peut adopter un style comme on prend un bus, pour en descendre plus loin et en changer. L'exercice de style existe bien, je le sais, mais il ne m'a pas semblé que Mme Cassin ait condescendu à écrire dans le dialecte du Monde pour se mettre au niveau de ses lecteurs. Qu'elle ait des idées proches de l'In-nocence, admettons-le pour les besoins de la conversation, pourquoi pas, mais je n'ai pas l'habitude d'examiner les idées hors de leur habitat naturel, à savoir le langage. C'est le langage qui dit tout, non quelque contenu qui en serait indépendant et se formulerait de mille manières possibles, qui ne prêteraient pas à conséquence. Enfin ce que dit Mme Cassin me semble plutôt loin de l'In-nocence, qui ne consiste pas à se draper dans une culture "dont on a l'expérience", ni à s'imaginer qu'en "criant très fort", on va "changer les choses". Ce dialecte-là est porteur d'idées, de pratiques culturelles et politiques, qui ont peu de rapport avec ce que j'ai lu ici.

PS. En lisant plus haut "Du style", je me suis souvenu qu'Erich Auerbach s'interdisait absolument d'écrire quoi que ce soit d'une oeuvre qu'il ne pouvait lire en langue originale.
10 mars 2009, 19:30   Brun/Noir
« J'ai eu l'occasion de travailler pour une organisation intergouvernementale où il fut décidé sous la pression des membres africains que la pourriture noire (maladie du bois) devrait désormais être désignée par le terme de "pourriture brune". »

D'une pierre deux coups, en somme.
10 mars 2009, 19:31   Re : Du style
Au point de mettre au compte de B.C. les erreurs de transcriptions de l'interview...
» Ne croyez-vous pas que si tel était le cas, cela se saurait ?

Cher Marcel, devant de tels arguments, je rends les armes.
10 mars 2009, 19:36   Re : Le style
» je n'ai pas l'habitude d'examiner les idées hors de leur habitat naturel, à savoir le langage

Dans ce cas, il faudrait lire autre chose de cette dame qu'un article "pour" Le Monde... Par exemple son "dictionnaire des intraduisibles"...
10 mars 2009, 20:03   Re : Du style
» Le savantisme bas-bleu n'a que ce qu'il mérite.

Élise, au secours !
10 mars 2009, 20:25   Du style, bis
Bien cher Bernard,


Quand on est "une précieuse ridicule héritière de la grammaire", on veille aux transcriptions (et il faudrait me dire comment une transcription peut, en un seul paragraphe, apporter d'aussi intéressantes novations aux constructions de tourner, figurer et consulter. Mais il s'agit peut-être de figures de rhétorique que ke méconnais).
» Et "Cet immédiat-là, si bien intentionné soit-il, est au sens strict un danger public", outre que cela sonne et se dit mal, j'avoue que je n'en comprends pas le sens.

Cher Obi Wan, je ne comprends pas ce que vous ne comprenez pas. Immédiat : ce qui est sans médiation, ce qui ne passe pas par un moyen terme, ce qui est purement dans le présent ; en politique : ce qui est à courte vue, pour un bénéfice "immédiat", ou sans la médiation d'une réflexion préalable... comme de décider de réciter cette lettre en début d'année, ou de donner le nom d'un Juif disparu à chaque élève en guise de parrainage de la "mémoire"...
Un immédiat "intentionné"... cette dame veut sans doute nous dire que le Président était pétri de bonnes intentions en succombant aux poisons et délices de l'immédiat. Je crains que, dans ces conditions, ce ne soit pas l'immédiat qui soit "intentionné".

Il est vrai que, n'étant pas rhéteur, je ne puis saisir toute la subtilité des tournures de cette dame.
10 mars 2009, 20:40   Chiennes de garde
A propos, bien cher Francis, que penseriez-vous de la construction : le bas-bleu voit rouge ?
10 mars 2009, 20:43   Re : Du style, bis
Merci pour le « précieuse ridicule » employé avec un tel sens de l'« immédiat ».

Tourner : « Prendre à revers. Tourner l'ennemi, les positions de l'ennemi. » (TLF.)

Figurer : qu'ils y figurent (les termes, dans le dictionnaire : raccourci oral de l'interview).

Consulter : consulter un "consultant", prendre conseil... Formule peut -être peu recommandable, mais comprise universellement en français actuel, et certainement par les lecteurs du Monde. Dans une interview orale, ce n'est pas si pendable. Mais quand on veut noyer son chien...

Mais devant tant de parti pris (je ne parle pas de vous en particulier), je terminerai par cette citation de Gide : « Quand les gens intelligents se piquent de ne pas comprendre, il est constant qu’ils y réussissent mieux que les sots ». (Journal, 1928, feuillets.)
10 mars 2009, 20:54   Précieuse ridicule
Bien cher Bernard,

Je me suis borné à recopier ce que cette dame avait écrit, voyez supra.

Je vais vous dire, en réalité, ce qui m'a insupporté (joli mot, non ?).

Cette dame, qui est professeur de philosophie ancienne comme elle le déclare, se doit de ne pas sombrer dans la facilité linguistique, surtout quand son propos est de combattre celle du Président, qui est malheureusement réelle (je dois préciser que je n'ai pas voté pour le candidat Sarkozy afin qu'il redresse la langue française, mais pour qu'il prenne en charge les problèmes sociaux et économiques du pays).

Dans ces conditions, rencontrer dès le premier paragraphe le mot "job" et la tournure "moi je", cela me surprend.

Ensuite, quand je lis que cette dame trouve fort à son goût qu'on divorce comme on respire, et des plus souhaitable qu'on se marie avec des étrangers, tout cela me fait penser qu'elle et moi sommes, effectivement, très loin l'un de l'autre.

Je suis prêt à admettre le ton professoral quand le professeur professe, et non quand il prostitue son talent et ses connaissances à la facilité. Un professeur primesautier n'est plus un professeur, et la diva devient Castafiore.

Pour ce qui est de "tourner", vous concevrez avec moi qu'en français, si on "tourne" effectivement l'ennemi, on contourne plutôt les obstacles.
10 mars 2009, 21:37   Re : Chiennes de garde
Je vous confie que le terme "bas-bleu" n'est guère à mon goût à cause des diverses connotations désagréables qui s'attachent à ceux qui en usent. Les femmes sont comme les hommes: il y a parmi elles d'authentiques savants, dans presque tous les domaines de la connaissance; comme leurs collègues hommes, elles sont discrètes, subtiles, peu portées sur la com, ne donnent pas des papiers au Monde dans le style de celui-là, certaines réussissent même à être authentiquement timides et vergogneuses dans la grande tradition respectable du savant attaché à son laboratoire ou généralement à son étude; il y a par ailleurs des femmes écrivains admirables qui ne sont que des écrivains, des femmes de lettres, comme il est des hommes écrivains qui ne sont pas des savants. L'horreur, le douloureux ridicule survient chez celles qui, comme certains hommes, voudraient être les deux; celles-ci invitent sur elles un certain sadisme qui n'exclut pas qu'on les traite de bas-bleus, mais toujours avec modération, et juste parcimonie.
Déjà désuet au XXème siècle, le terme de bas-bleu est complètement obsolète au nôtre. C'est essentiellement la médiocrité des hommes de lettres qui en est la cause, leur prétention à la littérature. Pour mémoire, le recueil d'articles de Jules Barbey d'Aurevilly, intitulé Les Bas-bleus, donne une image différentes du XIXème siècle, une qualité médiocre de la littérature féminine qui souffre beaucoup de la comparaison.
je n'ai pas l'habitude d'examiner les idées hors de leur habitat naturel, à savoir le langage. C'est le langage qui dit tout, non quelque contenu qui en serait indépendant et se formulerait de mille manières possibles, qui ne prêteraient pas à conséquence

Ah oui cher Henri ! trois fois oui ; mais ce qui est étonnant, c'est qu'on soit obligé de le préciser en ces lieux !
11 mars 2009, 09:10   Re : Brun/Noir
Mais alors, mais alors, comment nommerons-nous la pourriture blanche, qui elle aussi a l'heur d'exister ?
» Cette dame, qui est professeur de philosophie ancienne comme elle le déclare, se doit de ne pas sombrer dans la facilité linguistique

Je ne dis pas le contraire, bien que plus nuancé, et j'avoue (encore une fois, mais on ne retient que ce qu'on veut bien) que son texte m'a un peu peiné à cet égard. Dans le même domaine, nous avons eu à déplorer, il n'y a pas si longtemps, les propos tenus, avec les meilleures intentions, par Detienne, autre grand philologue, devant un auditoire d'étudiants, cédant à la facilité de parler "jeune". Style oral devant un auditoire spécifique, encore une fois. Je ne dis évidemment pas que c'est recommandable (combien de fois vais-je le redire ?)

Mais, en l'occurrence, voyons aussi ce qu'elle dit, nom d'une pipe !

(À propos de ce que cette dame "se doit de", il me semble que c'est bien vous, cher Jmarc, qui vous posez en "arbitre des élégances"... Et puis, B.C. a largement prouvé ailleurs qu'elle savait écrire.)
Utilisateur anonyme
11 mars 2009, 10:42   Re : Sarkosy "m' à tuer", par Barbara Cassin
Allons, n'en parlons plus Bernard, je vous offre un


verre.
11 mars 2009, 12:36   Sur le fond
Que le Président, bien cher Bernard, s'exprime d'une façon déplorable, je suis le premier à le reconnaître.
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