Le parti de l'In-nocence, dont l'un des premiers actes politiques fut jadis de saluer l'arrivée au pouvoir, à Madagascar, de M. Marc Ravalomanana, parce que cet homme politique jeune et dynamique lui semblait une bonne incarnation, contre le régime autoritaire qui l'avait précédé, d'une souhaitable instauration de la liberté et de l'État de droit dans la grande île et sur le continent africain, constate que pareilles espérances sont presque immanquablement déçues et que M. Ravalomanana, accusé d'affairisme et d'autoritarisme, est à son tour renversé selon un schéma tout à fait semblable à celui qui l'avait vu accéder à la tête de son pays, et cela par un homme qui porte les mêmes promesses et pourrait bien les décevoir pareillement.
Le parti de l'In-nocence en conclut que les formes politiques sont étroitement soumises aux contraintes géographiques mais plus encore ethniques et culturelles et il y voit d'une part un précieux enseignement pour les processus français d'aide au développement, d'autre part un sérieux avertissement pour l'avenir de notre propre pays, abruptement soumis à la contre-colonisation et à la massive substitution ethnique.