Immigration "choisie"...

LES MIGRANTS DE PLUS EN PLUS NOMBREUX À CALAIS, SELON LES ASSOCIATIONS


REUTERS, il y a 2 heures 6 min.

Les migrants qui cherchent à passer clandestinement en Grande-Bretagne sont de plus en plus nombreux dans la région de Calais, observent les bénévoles des associations humanitaires qui leur viennent en aide.


"Leur nombre a beaucoup augmenté ces derniers jours, aujourd'hui ils sont entre 600 et 700 au minimum si l'on se fie au nombre de repas distribués", note Joël Loeuilleux, le responsable de la Ligue des droits de l'homme à Calais.

Sylvie Copyans, bénévole de l'association Salam qui vient en aide aux migrants, confirme cette tendance.

"Tous les jours, il y a de nouvelles arrivées, de nouvelles têtes, de très jeunes Afghans notamment et comme d'habitude beaucoup d'Erythréens et de Kurdes Irakiens", dit-elle.

Dans le bois qu'occupent les migrants à la sortie de la ville, les cabanes se multiplient depuis une quinzaine de jours. Des dizaines de constructions de fortune font de ce lieu de regroupement "un petit Kaboul", note Sylvie Copyans.

C'est dans ce bois que le ministre de l'immigration, Eric Besson, était venu rendre visite aux migrants lors de sa dernière venue à Calais pour dénoncer la présence de passeurs. Il a promis de revenir à Calais avant le 1er mai pour annoncer sa politique de lutte contre les passeurs.

Dans ce bois, les migrants s'organisent. Avec les moyens du bord, des grilles de chantiers, des palettes de bois, des cartons et un tapis de prières, les musulmans ont aménagé un lieu de prière, sorte de "cabane-mosquée".

"C'est le seul endroit où ils peuvent s'organiser, vivre ensemble", observe Joël Loeuilleux, qui s'attend à un nombre en augmentation constante jusqu'au début de l'été.

Pour Sylvie Copyans, "leur quotidien ne change pas, les forces de l'ordre les contrôlent toujours autant et leur nombre augmente encore, c'est le même quotidien effrayant depuis la fermeture du centre de Sangatte".

Le centre de la Croix-Rouge de Sangatte avait été fermé en 2002 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur.

Pierre Savary, édité par Yves Clarisse

Quelque chose m'échappe complètement dans cette histoire.

En quelque sorte, la France interdit qu'on traverse son territoire et, par là, assure la protection des frontières de la Grande-Bretagne. Pour quelles raisons ? En échange de quoi ?

En quelque sorte, la France interdit qu'on traverse son territoire et, par là, assure la protection des frontières de la Grande-Bretagne. Pour quelles raisons ? En échange de quoi ?

Appelons ça la problématique Joffre, si vous le voulez bien.

Cher Francis,

Développez.

Merci.

Non pas Joffre mais Foch, qui a sa statue à la gare Victoria de Londres, sur le piédestal de laquelle on peut lire cette inscription " I AM CONSCIOUS OF HAVING SERVED ENGLAND AS I SERVED MY OWN COUNTRY" (Je suis conscient d'avoir servi l'Angleterre comme j'ai servi mon pays)

Ah oui. Merci. Qu'en pense la compagnie ? Pourquoi ne laisse-t-on pas ces voyageurs se rendre en Angleterre, puisque tel est leur désir affiché ?

Mais alors... ?, l'Angletterre, c'est encore mieux qu'ici ?!?!

CQFD.

Pardonnez-moi d'avoir l'air de revenir à la charge, au risque de passer pour un abruti, mais je ne comprends toujours pas pourquoi les autorités françaises se retrouvent en charge de la surveillance de gens qui disent et répètent à l'envi qu'ils ne veulent pas rester sur le territoire français mais gagner le Royaume-Uni. Comment les choses se passent-elles, concrètement ?
Si la police française a pour mission de vérifier que des clandestins ne s'embarquent pas frauduleusement sur des camions, des trains, elle retient sur son territoire des gens qui veulent le quitter, au profit d'un autre pays.


Finalement, je devrais peut-être aller voir Welcome

Moi ça me vexe un peu qu'ils préfèrent le Royaume-Uni. Heureusement y'a Mayotte : ça comprense.

Moi ça me vexe mais ça ne m'étonne pas: non mais vous avez vu l'état de nos châteaux, les boiseries moisies, les rideaux qui se décrochent, le chauffage défectueux et les caves vidées par la Gestapo et jamais vraiment réapprovisionnées depuis.. tst tss tss. Faut se rendre à l'évidence, l'accueil à la française n'est plus ce qu'il était. Ne me dites pas le contraire: l'envahisseur ne se trouve plus en France comme chez lui. Voilà la vérité. Toute notre politique d'accueil et de mise en confiance de l'Occupant est à revoir.

Ah oui, la confiance, ça, c'est important, la confiance :

« Pour entrer sur le territoire, les passeurs leur ont dit de raconter une histoire : "C'est la guerre dans mon pays, mes parents sont morts." Ils l'ont racontée à l'Ofpra, puis au juge. Mais nous, on ne leur demande rien. Et ils finissent par comprendre qu'on ne travaille pas avec les policiers, qu'ils peuvent avoir con­fiance », explique un éducateur.

C'est vrai Francis. Mais tout cela n'est pas un hasard, c'est la faute au racisme : quand il s'agissait d'accueillir des grands blonds aux yeux bleux tout était nickel ; mais quand il s'agit des basanés, c'est une autre affaire.
En tout cas, Renaud pourrait envisager une suite aux Demeures, qui pourrait s'intituler : Les nouvelles demeures de l'Esprit. Avec un "e" majuscule, j'y tiens, parce que la Diversité c'est bien et puis c'est beau.

Cher Orimont, voici le discours officiel du ministère de l'Immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire :

"Ces migrants ne demandent rien à la France si ce n'est de les laisser passer outre-Manche. Or, respectueuse de ses obligations internationales, la France est tenue d'empêcher cette migration irrégulière vers un pays voisin. La police et les douanes (500 policiers et 280 douaniers) ainsi que la justice, conjointement et dans le cadre de leurs compétences, veillent au respect du droit. Bien que la majorité de ces migrants viennent de pays qui ne les reconnaissent pas comme étant de leur nationalité, la France s'attache, dans la mesure du possible, à reconduire ces étrangers dans leur pays d'origine ou dans un pays européen où ils peuvent être admissibles en application des accords de Schengen. Le but recherché est de dissuader les candidats à l'émigration et, plus encore, de sanctionner fermement les passeurs. Ainsi, en 2007, 124 passeurs ont été condamnés à des peines de prison ferme. La maîtrise des flux migratoires et la lutte contre l'immigration irrégulière constituent une priorité pour le Gouvernement. Tous les moyens restent mis en oeuvre afin de faire baisser la pression migratoire sur le Calaisis, qui n'est plus confronté aux difficultés rencontrées avant la fermeture du centre de Sangatte. "

Autre version, plus récente :

"La fermeture du centre d'accueil de Sangatte, décidée par le ministre de l'intérieur en novembre 2002 a permis de faire considérablement chuter la pression migratoire sur le secteur du Calaisis. En effet, alors que le centre accueillait quotidiennement près de 3 000 personnes, on évalue à environ 400 le nombre de migrants actuellement présents sur le Calaisis. Ces étrangers, le plus souvent Afghans, Irakiens, Iraniens, Pakistanais, essaient d'émigrer en Grande-Bretagne où résident déjà un nombre important de leurs compatriotes. Or, respectueuse de ses obligations internationales, la France se doit d'empêcher cette immigration irrégulière vers un pays voisin. À chaque fois que cela est possible, ces personnes sont reconduites dans le pays dont elles ont la nationalité. Dans ce cas, le bénéfice de l'aide au retour volontaire leur est systématiquement proposé. Enfin, elles peuvent ponctuellement faire l'objet de demandes de réadmission dans les autres pays de l'espace Schengen, s'il est établi qu'elles les ont traversés avant de parvenir sur le territoire national. "

Quel dommage que l'Angleterre se soit si obstinément entourée d'eau ! Cette insularité devrait être dénoncée, je trouve.

De même que devrait être abolie la Méditerranée.

Puisqu'ils arrivent à la nage, pourquoi s'arrêtent-ils à Calais ? Quelques brasses de plus et ils sont sauvés!

Quelqu'un peut-il m'expliquer ce qu'un éducateur vient fiche dans cette galère ?

En quoi le problème de la migration sauvage de populations pauvres à la recherche d'une issue économique à leur mauvais sort appelle-t-il l'intervention d'éducateurs ? Ces migrants ne sont ni fous ni inadaptés, bien au contraire, puisqu'ils ont réussi des épreuves de débrouillardise sociale particulièrement exigeantes, étant parvenus jusqu'à nous par les moyens que l'on sait.

Quand on ne comprend plus rien à rien et qu'on est dépassé par un phénomène, quel qu'il soit, on (les pouvoir publics) n'a en France qu'une réponse réflexe: nommer des éducateurs, constituer une cellule psychologique. Comme si tout problème politique était, au fond, un problème mental. Signe d'un totalitarisme, d'une psychose incapacitante du pouvoir ? Très probablement oui.

... ils nous diraient qu'ils assistent aujourd'hui, en abritant généreusement ces migrants clandestins, à la Phase IV (ou phase "Clou dans le cercueil") d'un projet lancé de destruction d'une classe nationale, la bourgeoisie, dont la phase I fut entamée en juin 40 - soit l'autolyse d'une nation aujourd'hui déshéritée au sens littéralement premier (et socialement dernier) du terme.

Plus grave, cher Francis, ce sont les questions existentielles de toujours, constitutives de l’être humain, qui sont psychologisées. La métaphysique et le tragique sont solubles dans la rubrique psychologie des magazines. Les psychologues au petit pied sont les matons d’aujourd’hui.

Moi ça me vexe mais ça ne m'étonne pas: non mais vous avez vu l'état de nos châteaux, les boiseries moisies, les rideaux qui se décrochent, le chauffage défectueux et les caves vidées par la Gestapo et jamais vraiment réapprovisionnées depuis.. tst tss tss. Faut se rendre à l'évidence, l'accueil à la française n'est plus ce qu'il était. Ne me dites pas le contraire: l'envahisseur ne se trouve plus en France comme chez lui. Voilà la vérité. Toute notre politique d'accueil et de mise en confiance de l'Occupant est à revoir.



Très drôle Francis !, merci.

Trouvé "ça" dans Libération (Blog), juste en passant :



«L’attitude qu’on peut avoir vis-à-vis des sans-papiers c’est comme un miroir de ce que nous sommes devenus, de ce que notre société est devenue. Et là nous sommes en train d’aller vers une sorte d’indignité».

Deleuze avait très bien pointé la fonction pastorale du psy dans nos sociétés modernes. Au 18ème siècle, quand une situation, un problème social, civilisationnel inextricable (Bête du Gévaudan, nature humaine controversée du Sauvage, problème des filles mères, d'un retour possible de la Peste et des brigands dans nos campagnes, etc.) se présentait, on allait chercher le prêtre, l'ecclésiastique, qui devait y remédier, d'une manière ou d'une autre, avec un génie tant pratique que spirituel, où la foi des humbles envers ses pouvoirs quasi magiques entrait en grande part et sur lequel les pouvoirs publics misaient beaucoup. Aujourd'hui, c'est le psy, l'éducateur, l'écouteur d'âme tarifé, l'apaiseur professionnel qui va tout résoudre, enfin qui va résoudre le plus gros, n'est-ce pas, le foutu mental quoi: son intervention est à la fois attendue dans l'urgence et dans la profondeur. Le politique quant à lui, fort respectueux du psy et de sa fonction de berger des pôles abyssaux de la perte immédiate et de la perte en profondeur, intervient dans la plage qui s'étend entre les deux - la plaine pâle bornée par l'urgence et la profondeur, là où l'on est sûr que toute perte est remédiable, répétible, protégée du sort, de la fatalité et de la tragédie.

"La première partie du XXe siècle a été dominée par les tendances psychotiques ; la seconde, par les tendances névrotiques."

Alain de Benoist.

Merci Zendji. Cela me paraît bien congru avec nos observations sur la névrose de l'ici-maintenant qui a surgi en mai 68 à l'issue d'un long travail souterrain où la médiation interne des hommes entre leurs affects et leurs actes (qui avait tant intéressé le freudisme) avait progressivement fondu comme motte de beurre au soleil à partir de la Défaite, alors que se délitaient le châteaux de la bourgeoisie et généralement toutes les demeures bourgeoises violées par l'Occupant (la demeure du Père pour commencer et pour finir); cf. la petite discussion tenue ici en février sur le roman de Bazin l'Huile sur le feu - je résume à la serpe mais ceux que cela intéressent pourront se référer à ces messages et reconstituer le raisonnement posé ici en pointillés.

Intervenant en février comme je l'ai fait sur ce roman de Bazin de 1954, je n'avais pas encore ouvert l'essai de Milner L'Arrogance du Présent qui explore le surgissement de l'ici-maintenant en mai 68, surgissement marquant la césure (Milner emploie le terme "coupure") entre la fin des psychoses - et en France, la fin du Cycle des Tragédies (Défaite, Indochine, Algérie) - et l'ère prétendue libératoire de la Névrose.

Le drame étant que le prêtre et le psychologue tiennent des langages radicalement différents et posent des références quasiment opposées.

Merci pour ce lien, cher Agrippa. Il devrait donc exister, dans tous les pays frontaliers de la France, des Calais et des Sangatte qui empêche l'immigration vers la France. Est-ce le cas ?

Ou bien Lampedusa et Calais sont-ils les premiers et derniers maillons de la Shengen, sur qui pèse tout le poids des migrations ?

Ayant cité encore ce roman de Bazin écrit fin1954 je m'aperçois que cette date se situe à mi-parcours entre la Défaite et Mai 68. Bazin était le plus soixante-huitard des écrivains pré-soixante-huitards. Rien d'étonnant qu'il fît un tel accueil à ces événements, et que ceux-ci l'émussent autant.

"La première partie du XXe siècle a été dominée par les tendances psychotiques ; la seconde, par les tendances névrotiques."

Pour l'heure on a déjà dépassé le stade hystérico-cataleptique.

» Pour l'heure on a déjà dépassé le stade

Je dirais plutôt que l'on en est revenu tout platement à la "névrose de caractère"...