Julien Clerc

Sur Vivolta
a tenu à peu près ce propos :

Ce que je n'aime pas dans notre époque c'est qu'on ne peut dire la réalité sans être traité de raciste. C'est cela le racisme en réalité. On ne veut pas reconnaître les différences. Si je veux faire une blague sur les blacks j'appelle un ami black etc...(L'émission datait de 2003)

Notez que Julien Clerc est lui-même métis.

J'apprécie beaucoup Julien Clerc et possède la plupart de ses disques, j'ai donc une bonne connaissance de son oeuvre. Sans vouloir offenser quiconque ici, je doute qu'il apprécierait votre forum. Même s'il est politiquement de droite, la remarque que vous citez ne reflète pas le personnage. N'oubliez pas sa chanson "l'assassin assassiné" en 1977, signée Jean loup Dabadie, contre la peine de mort. Paul Alain Leclerc, puisque tel est son vrai nom, est le fils d'un père gaulliste et d'une mère communiste. N'oubliez pas non plus ses amis, Etienne Roda Gil, Maxime Le Forestier, Jean Loup Dabadie. Julien Clerc est un enfant de mai 68, il a joué dans la comédie musicale "Hair", et sur son avant dernier album en 2005, "Double enfance", si vous écoutez la chanson "Réfugié", je doute fort que vous approuviez. Je ne cherche pas la polémique mais vous signale simplement qu'il est à des lieues du Parti de L'In-nocence, comme un Alain Souchon doit l'être aussi, pour citer quelqu'un dont je connais également l'oeuvre complète.

ben, vous en connaissez, des oeuvres complètes, vous...

Dans cette émission la critique sur l'arracisme était percutante. De le chanson "l'assassin assasiné", julien Clerc en a parlé en disant qu'il avait eu du mal à l'assumer quand il avait vu la famille de la victime frappée d'incompréhension et révoltée par la décision de la justice. Il maintient sa position d'alors qui consiste à dire que la société ne peut défendre ses idéaux en appliquant la peine de mort. Ceci me paraît juste. Quant à ses paroliers je les trouve bons, enfin surtout Roda-Gil avec qui les relations de Julien Clerc ont été très houleuses.

Les querelles entre Julien Clerc et Etienne Roda-Gil ont été analysées dans un numéro du magazine "Paroles et musique" en 1985 où Julien était en couverture. Tout est de la faute des critiques musicaux qui n'arrêtaient pas de louer les textes de Roda-Gil sans évoquer les qualités de compositeur de Julien dont l'égo a fini par se froisser. La période de leur brouille correspond avec les disques les moins réussis du chanteur (début des années 80). Il faut toutefois rappeler que les deux compères se sont réconciliés (album "Utile" en 1992) même si les héritiers de Roda-Gil ont tenté d'empêcher la publication de "Double enfance", l'album 2005.
Pour répondre à Bruno Chaout, excusez-moi mais oui, je connais l'oeuvre complète de nombreux chanteurs de variétés, rock et de jazz. Renaud Camus semble très connaisseur en musique classique (genre où mon ignorance est complète). Si vous me parlez de Alain Souchon, Julien Clerc, Salvatore Adamo, Bob Dylan, Bruce Springsteen, John Coltrane, Charles Mingus, Eric Clapton, Miles Davis, Eric Dolphy, je pense en savoir beaucoup.
Pour revenir à Roda-Gil, il était très malheureux de sa brouille avec Julien Clerc, il a dit lors de l'interview de "Paroles et musique": "Tout cela relève de querelles de pissotières". Et je reconnais que l'oeuvre de Julien Clerc a fortement baissé en qualité à l'époque de cette brouille, dans les années 80.

Je crache sur les "petits pois"...J'étais en colère.

"Petits pois lardons", une de ses plus mauvaises chansons que l'on croirait faite pour finir un album. On lui pardonne pour tant de joyaux ("Si j'étais elle", "C'est mon espoir", "Le coeur volcan", "Ballade pour un fou", "Fais moi une place", "Le patineur", "La veuve de Joe Stan Murray", "La petite sorcière malade"...

Oui. Julien Clerc se justifie en disant que c'était pour emm...Roda-Gil et qu'i s'agissait d'une plaisanterie.

J'avoue une faiblesse à son propos, notamment pour l'interprétation en espagnol, français et néerlandais de "Vous permettez, Monsieur ?".

En ce temps-là, point de risque de tournantes (proverbe rural : mes chiens sont lâchés, attachez vos chiennes).

Adamo, je pense, avait, grâce à son talent, échappé aux mines de Charleroi.

Pour ma part, j'aime le travail bien fait, le professionnalisme, et Adamo a été un grand professionnel.

Moizaussi ...

L'éternel dilemme pour Salvatore Adamo est le divorce avec son public "populaire" à partir de 1972 lorsqu'il choisit délibérement de s'orienter vers des albums ambitieux qui ne se vendront pas. Il ne connaîtra qu'un seul succès public ensuite ("C'est ma vie", en 1975). Les gens ont boudé des perles comme "Tout le long du Mékong" ("J'ai chanté la liberté à des enfants soldats, qui m'ont souri, remercié, et sont repartis au pas"). Adamo engagé ("Les collines de Rabiah", "Vladimir", "Etranger", "Mon douloureux orient") a perdu un certain public "fleur bleue" tout en étant méprisé par les chanteurs engagés. L'anecdote est connue: Salvatore Adamo a sympathisé avec Bernard Lavilliers le temps d'un vol. Lavilliers qui le prenait pour un chanteur à l'eau de rose a reconnu s'être trompé. Mais à la descente d'avion, il a dit qu'il préférait ne pas être vu avec lui.
Adamo avec "Marie la mer" (1973) enregistrée en français et en espagnol a fait l'une de ses plus belles chansons que personne ne connaît. Consolation: pour un Lavilliers méprisant, Adamo avait l'amitié de Brassens et de Brel.

Moi aussi, je trouve que'Adamo a été injustement oublié. C'est en plus un homme charmant qui ne l'a jamais ramené.

Vraiment Cassandre je suis du même avis à propos de sa gentillesse. Ses poésies sont très jolies, jamais niaises et bien observées dans l'époque. La musique ne se dégrade pas dans le sirupeux.

Chère Cassandre,

Cette petite discussion à propos de variétés m' a amené à regarder de vieux quarante-cinq tours qui étaient oubliés au fond d'une armoire.

Je viens de retrouver la bande originale du "Glaive et la Balance", où Tony Perkins chante "I'm dreaming of you". La photo de Perkins (visage de premier communiant, noeud papillon écossais, chemise blanche, cheveux bien peignés) est inquiétante à souhait. J'ai déjà dû en parler, mais je me rappelle toujours son sourire dans l'avant-dernière scène du film.

Pour les amateurs de jazz, Perkins est accompagné par Lou Bennett et le Kenny Clark Jazz Combo.

Inch Allah reste un chef d'oeuvre, et qui plus est, aujourd'hui encore, bouleversant, donc immortel. Je ne vois pas ce que cette chanson a d'inférieur au meilleur Brel.




I C I

Allez, pour vous, Jmarc, parce qu'après tout, vous l'avez bien mérité: un jeune homme comme on en fait plus




Adamo

Adamo a modifié le texte 1966 de "Inch'Allah" en 1993 lors des négociations de paix de l'époque.
Celles-ci étant caduques, il a réengristré une troisième version (en duo avec Maurane) changeant encore des strophes.
Cette chanson lui vaut toujours d'être interdit dans la plupart des pays arabes.

Bien cher Francis,

C'est vraiment très bien...