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L'immigration au service du capitalisme

Envoyé par Quentin Dolet 
En misant sur une immigration non européenne, le capitalisme veut "changer le peuple"
mardi 5 mai 2009, par Victor Hallidée


Bien que je sois militant actif de la France du NON (celle du travail, ruinée par la politique euro-atlantiste),et de sensibilité de gauche, je ne suis pas sympathisant des mouvements se réclamant d’un prolétarisme universel.

Parce que ce qui s’y exprime relève de ce dont Bossuet faisait état quand il disait : "Dieu se rit de ceux qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes".

En l’occurrence cet aveuglement qui consiste à accueillir l’immigration non européenne comme un prolétariat universel.

Grossière erreur ! Le « prolétariat » est un concept marxiste, édifié sur des conceptions sociales économico-centrées. C’est un concept occidental étranger aux sociétés traditionnelles régies par un système symbolique archaïque fondé sur l’inégalité hommes/femme qui accrédite la supériorité des hommes, constituant ainsi une cohésion sociale implicite des plus humbles aux plus privilégiés.

Cette "solidarité prolétarienne" inconditionnelle avec les immigrés issus des sociétés traditionnelles est un contresens fatal à la cause du monde du travail quand cette immigration sans culture démocratique est le moyen utilisé par le capitalisme financier pour faire disparaître la lutte des classes, typiquement occidentale.


C’est un aveuglement fatal quand l’organisation de cette immigration occasionne bien plus que le nivellement par le bas des salaires et l’aggravation du chômage. Elle a en effet pour conséquence de faire radicalement disparaître la démocratie par le truchement démographique.

Outre les intérêts immédiats sur le plan du profit, c’est précisément, ce qui est visé à plus long terme par les "gouvernances" aux ambitions mondiales auxquelles nous avons affaire : substituer des dictatures à la démocratie Un "despotisme éclairé", dit un de nos "gouvernants" de la Commission européenne... Parce que la démocratie (les services publics, la sécurité sociale, les retraites, le suffrage universel...) est devenue un obstacle à la sauvegarde du capitalisme financier aujourd’hui en détresse.

Ce n’est pas chose facile d’imposer un despotisme dans un pays comme la France où s’est constituée au fil de nombreuses générations une forte culture démocratique...

Le moyen choisi par nos gouvernances est celui dont Bertold Brecht faisait état sur le mode de l’humour, sans penser qu’il eut jamais pu être mis en œuvre : "Quand un abîme se dessine entre un peuple et ses élites, il faut dissoudre le peuple et en élire un autre".

C’est précisément ce que nos « gouvernances » sont entrain de réaliser en introduisant en masse une immigration non européenne dans l’espace des pays démocratiques. Et en maniant sur ces nouvelles bases les "’identités". C’est-à-dire en instrumentalisant les difficultés sociétales et politiques inhérentes à une ample mise en contact des différences éducatives, de moeurs.

C’est en attisant ces « identités » (en encourageant leur communautarisation, en accréditant leurs revendications victimaires, leurs rivalités) jusqu’à produire des guerres civiles que les "gouvernances mondiales" entendent faire exploser le cadre démocratique en Europe.

C’est ainsi qu’elles ont procédé pour faire exploser la Yougoslavie. Afin d’atteindre leurs objectifs géostratégiques. Au prix d’un chaos (corruption générale, règne des mafias, des pires trafics, barbarie) que les médias se gardent bien de divulguer.

Et pourquoi les « gouvernances » mondiales ont-elles décidé de sacrifier les populations de culture démocratique ?

Parce que les sociétés traditionnelles forment des peuples plus conformes aux besoins du capitalisme financier. Des peuples dont les frustrations et revendications s’expriment non pas en termes économiques mais en termes sociétaux. Ces exigences ne sont pas celles de l’égalité. Elles procèdent au contraire du même cadre que celui des "gouvernances" : les inégalités. En l’occurrence, ce qu’elles réclament, ce sont les inégalités qui, traditionnellement, conditionnent la paix civile dans leur pays d’origine : l’inégalité fondamentale devant la dignité humaine selon des critères d’appartenance sexuelle et ethno-religieuse.

C’est là une modalité très économique, donc très intéressante pour nos "gouvernances mondiales"...

D’où la logique politique qui a donné naissance à cette police de la pensée qu’est la HALDE, organisme non démocratique qui préconise le communautarisme en Europe. Au prétexte de lutter contre un racisme "post-colonial" . Postulat (de moins en moins fondé) ayant vocation d’une part à culpabiliser et paralyser la pensée critique des populations d’accueil, de tradition démocratique. D’autre part, à attiser les ressentiments, rivalités et ambitions des population immigrées issues des sociétés traditionnelles, non démocratiques.

Le communautarisme a pour effet concret de dissoudre la cohésion des classes populaires (et donc d’aliéner leurs luttes) par la division et les rivalités ethno-religieuses. Selon la vieille méthode impérialiste : diviser pour régner.

La HALDE est ce cénacle (où siègent les lobbies communautaristes) qui procède selon la méthode du pompier-pyromane : accréditer le discours victimaire, recenser les plaintes, puis actionner la machine judiciaire.

Pour pouvoir lutter contre ce capitalisme totalitaire, d’autant plus virulent que moribond, encore faut-il pouvoir identifier ses stratégies et ses armes les plus puissantes...

A fortiori, ne pas les accompagner, ni les astiquer, comme le font tous les idéologues « de gauche », qui croient emboucher « l’universalisme prolétarien- humanitaire ». Alors qu’ils lubrifient avec une grande efficacité les deux mâchoires dans lesquelles les populations de culture démocratique seront broyées : le totalitarisme économique et la tyrannie moyen-âgeuse des sociétés traditionnelles.

A bon entendeur, je vous adresse mes très républicaine salutations.

Victor Hallidée

Source : Riposte laïque
» Dieu se rit de ceux qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes

Dire que cette phrase alambiquée est de Bossuet !
(C'est bien vrai, ça ?)
Excellent ! Mais un peu complotiste quand même. Il me semble que ce la réalité dénoncée est plus le fait d'un comportement pusillanime et pacifiste, comme le fut Munich, que d'une visée du grand capital à exploiter le prolétariat. La capitulation ne fut pas dictée par des intérêts économiques, mais par la trouille tout simplement. Après il y eut la collaboration et la révolution nationale. Leurs idées étaient déjà en germe avant la guerre et se sont reconverties en collaboration. Si la situation venait à dégénérer des officines comme la Halde pourraient constituer le nouveau terreau pour l'idéologie d'une nouvelle collaboration. Pour autant il me paraît osé, parce-que Schweitzer y est à la tête d'assimiler la Halde au capitalisme mondialisé, sorte de nouveau diable qui n'est pas sans rappeler les 200 familles.
Elle est plus souvent citée ainsi : Dieu se rit des créatures qui déplorent les effets dont elles chérissent les causes. Je ne trouve pas la phrase si alambiquée que cela. Elle est en tout cas d'actualité. Cela dit, personne ne donne jamais de référence précise avec cette citation, si c'en est bien une.
Des peuples dont les frustrations et revendications s’expriment non pas en termes économiques mais en termes sociétaux. Ces exigences ne sont pas celles de l’égalité. Elles procèdent au contraire du même cadre que celui des "gouvernances" : les inégalités. En l’occurrence, ce qu’elles réclament, ce sont les inégalités qui, traditionnellement, conditionnent la paix civile dans leur pays d’origine : l’inégalité fondamentale devant la dignité humaine selon des critères d’appartenance sexuelle et ethno-religieuse.

Agréablement surpris par la conjonction que l'on relève dans ce texte avec des thèses récemment explorées ici, notamment celle selon laquelle ce qui se cache derrière "l'anti-racisme institutionnel" hautement représenté par la Halde est bel est bien une ethnicisation des rapports sociaux, sur le modèle de la revendication ethnique conflictuelle en Afrique et la revendication du passe-droit sociétal qu'elle fonde, ces revendications s'opposant à l'ambition économique des sociétés où la domination d'une ethnie n'est pas discutée (j'avais mentionné le cas de la Chine uniformément Han). Les immigrés de société autres, importent leurs conflits, c'est une évidence (ceux des Tamouls récemment à Paris en a été une manifestation éloquente), mais il y quelque chose de leur sol bien plus profond qu'ils transportent avec leurs familles et leur batterie de cuisine: le couple maudit que forment la pauvreté et d'autre part la soif compensatrice de reconnaissance ethnique, le sot orgueil qui voudrait dans ces sociétés qu'être soi emporte des droits particuliers sur ceux qui sont autres, vaut titre, ce couple maudit dis-je, défait et contamine tout ce qu'il touche dans les sociétés du Nord que le texte cité désigne comme "à tradition démocratique", c'est à dire non directement régies par le rang de naissance, le privilège, la prérogative et le passe-droit ethnique.

La Chine est décidément un cas bien particulier puisque tout en n'étant aucunement une société démocratique au sens politique, le capitalisme qu'elle pratique (et qu'elle avait commencé il y a longtemps à pratiquer dans sa diaspora, à Hong-Kong et à Taïwan) est économiquement d'essence démocratique: "l'enrichissez-vous" de Deng Xiaping est un slogan de démocratie économique; il serait légitime de lier cette forme de "démocratie économique" à l'unicité et donc à l'indifférence ethnique du corps social Han.

Les sociétés occidentales telles que nous les avons connues jusqu'ici et avant la régression haldiste-ethniciste actuelle, réuniraient le double avantage relatif d'être démocratique en politique et en économie de par un complexe de traditions politiques originales, sur lequel il est inutile de s'étendre ici, reposant sur l'unicité du monde ethnique caucasien.
Ça va déjà beaucoup mieux sous cette forme, Marcel, en effet. Un pronom + relatif en moins. Un nom + relatif est tout de même moins lourd, ça fait une vergette en moins dans la tringlerie...
Utilisateur anonyme
09 mai 2009, 18:29   Re : L'immigration au service du capitalisme
ostinato écrivait:
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> Excellent ! Mais un peu complotiste quand même. Il
> me semble que ce la réalité dénoncée est plus le
> fait d'un comportement pusillanime et pacifiste,
> comme le fut Munich, que d'une visée du grand
> capital à exploiter le prolétariat.

Écoutez Francis Bouygues au début de la vidéo. Vous paraît-il plus guidé par la pusallinimité ou par l'intérêt bien compris? Giscard d'Estaing a-t'il lancé la loi sur le regroupement familial par pacifisme ou pour changer le peuple de France ?



N'oublions pas l'inusable aprèsmoiledélugisme de tous ces gens, qui n'a pas besoin d'un complot pour se manifester. Quoi qu'il en soit, c'est bien au grand patronat et à lui seul qu'on doit la contre-colonisation.
Cher Orimont, je ne vois pas comme cela cette question... L'immigration vient surtout selon moi de l'attrait de nos pays (et spécialement la France) du fait de leurs avantages sociaux et de la misère qui règne dans les pays africains dont la population veut s'échapper. Ce que dit Bouygues il y a presque 30 ans est déjà décalé par rapport à la réalité. La désindustrialisation est en marche à cette époque (sidérurgie, textile). Que le bâtiment ait eu à l'époque intérêt à l'immigration c'est possible mais d'un point de vue global pour le patronat cet intérêt ne me paraît pas évident. Le chômage se développe et malgré l'immigration de masse le bâtiment est toujours déficitaire en main d'oeuvre. Cette population immigrée régulière ou irrégulière me semble entraîner l'accroissement de la pression fiscale aussi bien sur les entreprises que sur la partie de la population soumise à l'impôt, car la valeur ajoutée par cette population doit être assez faible.C'est plutôt une idéologie qui est à la source de l'immigrationnisme, idéologie à laquelle il est difficile d'attaquer de front tant sa pression est importante et qui repose sur la croyance en un avenir dépourvu de frontières partagée par beaucoup et liée à la prospérité engendrée par l'accroissement des échanges internationaux. On vient d'en sentir la limite. Mais je ne doute pas que cette immigration soit soit une aubaine pour certaines entreprises qui ont du mal à survivre du fait de l'importance de la taxation à laquelle elles sont soumises et de patrons dépourvus de scrupules. Le grand patronat n'emploie à mon sens que peu de main d'oeuvre non qualifiée et je ne vois donc pas où serait vraiment son intérêt. Même dans le bâtiment on peut douter de l'efficacité d'une telle main d'oeuvre.En Algérie le gouvernement doit embaucher des Chinois pour la construction de logements, apparemment du fait de l'incapacité actuelle de sa population à de telles tâches. C'est du moins ce qu'en disaitYasmina Khadra dans une émission récente.
Utilisateur anonyme
10 mai 2009, 23:25   Re : L'immigration au service du capitalisme
D'un point de vue global, l'immigration opère une pression à la baisse sur les salaires, de façon directe ou indirecte selon les corps de métiers. Comme écrivait Karl Marx au sujet des chômeurs et comme le rappelle souvent É. Zemmour, les immigrés sont « l'armée de réserve du capitalisme ». Rien de tel qu'un niveau élevé de chômage pour que la peur de perdre son emploi n'incite pas les travailleurs à réclamer des augmentations de salaires mais au contraire à accepter de travailler plus pour gagner autant dans des conditions toujours plus difficiles.
Cette vision d'une immigration outil du grand capital (pression à la baisse des salaires, etc.) est radicalement dépassée, c'est à dire radicalement fausse aujourd'hui.

D'abord parce que les migrants ne viennent pas chercher du travail salarié. C'est fini. Il y a bien quinze ans que cela est fini en Europe. Ils viennent à la conquête de droits, d'occasions de parasiter, de se promouvoir, de rapiner, occasionnellement de gagner des sous par mille trafics et généralement parce qu'ils fuient l'absence d'avenir et l'absence de tout ce que je viens de nommer dans leur pays d'origine.

La meilleure preuve que je peux vous fournir que vous vous gourez du tout au tout mon cher Phix est que les pays du continent africain lui-même sont touchés, déstabilisés, paralysés, dévastés comme nous le sommes par les effets d'une immigration sauvage intra-africaine (pas de "pression sur les salaires", donc). Plus aucune politique territoriale (de mise en valeur, d'aménagement, de conservation) n'est désormais possible dans ces pays africains en raison de "communautés" allochtones qui chassent, pêchent, déboisent et pratiquent l'essartage sur des terres qu'elles ruinent et occupent de cette façon.

L'immigration que subit le Nord par le passage des îles Canaris ou de Lampedusa n'est plus aujourd'hui qu'une extension de ce phénomène.
Je me range résolument du côté de l’analyse du cher Francis. J’ajoute que le point soulevé me semble avoir des implications très larges. Je vois dans ce décrochage du réel et par voie de conséquence dans l’inanité de son analyse, l’une des causes du déclin de l’influence de la gauche. L’intelligentsia française reste embourbée dans les vieilles ornières marxistes.
Utilisateur anonyme
11 mai 2009, 09:53   Re : L'immigration au service du capitalisme
Cher Francis, je suis d'accord avec votre analyse mais pas avec votre conclusion.

Ceux qui viennent à la "conquête" de droits et d'avantages sociaux - ce n'est pas une conquête puisqu'ils sont gracieusement offerts - et qui constituent sans doute la majorité des immigrés, participent aussi, par leur nombre, à cette armée d'inactifs de réserve en gonflant les statisques effrayantes du chômage et de la "précarité". Il est bien évident que le travailleur français qui voit la moitié de son quartier ou du quartier d'à-côté être constitué d'inactifs - employables ou pas - va être encouragé à taire ses revendications salariales, terrorisé qu'il est de tomber un jour dans cette fange.

J'ajoute que le principe de l'immigration choisie est précisément de recruter des travailleurs étrangers en lieu et place des français - quelle que soit leur origine. Cette trahison du peuple français par ses élites a donc bel et bien des conséquences économiques.
11 mai 2009, 11:05   D'hier à aujourd'hui
"Cette vision d'une immigration outil du grand capital (pression à la baisse des salaires, etc.) est radicalement dépassée, c'est à dire radicalement fausse aujourd'hui."

On peut en discuter, en effet, pour aujourd'hui, mais certainement pas pas pour hier, ces chères années 70. Le point de vue de M. Bouygues ne me semble en rien "décalé", très clair au contraire, et la justification du regroupement familial exposée on ne peut plus sereinement. On peut affirmer que les conditions objectives de la contre-colonisation ont bel et bien été mises en place par le patronat (et d'ailleurs, le grand comme le moyen.) entre les années cinquante et les années soixante-dix.
Je suis assez d'accord avec Francis et Ostinato, mais il n'empêche qu'en faisant de la France une terre de communautés hostiles réduites aux aguets, la classe capitaliste au pouvoir divise pour mieux régner, détruit toute possibilité de solidarité transethnique contre les abus de l'exploitaiton économique et peut facilement détourner éventuellement l'attention de la population des problèmes de chômage et de salaires trop bas.
Au milieu des années 70 il était déjà décalé. C'est le moment de la fermeture de branches entières de l'industrie. Il me semble que la crise de la sidérurgie avec la fermeture d'Usinor date de 1974. Celle du textile l'a précédée.

Ci-dessous un extrait d'une analyse trouvée à l'adresse :
www.operavenir.com/cours/docs/LA%20Grande%20CRISE.doc

* Les pays développés à économie libérale (États-Unis, Europe occidentale, Japon), c'est-à-dire régie par les lois du marché (offre et demande), sont entrés progressivement en crise au début des années 1970. Le choc pétrolier d'octobre 1973 en a été l'accélérateur mais des indices précurseurs étaient présents bien avant. A partir de 1974 commence une période de récession mettant fin à la prospérité des Trente Glorieuses et remettant en cause le credo capitaliste d'un marché capable de s'autoréguler. Dès lors apparaît le terme de crise, c'est-à-dire une rupture d'équilibre entre la production et la consommation. Mais cette crise que l'on voyait conjoncturelle, car liée à un choc pétrolier, se mue en une crise structurelle entraînant une réorganisation profonde de l'économie des pays développés

La récession touche principalement l'activité industrielle, notamment les branches traditionnelles : mines, sidérurgie, textile, construction navale et même l'automobile qui avait été jusqu'alors un des moteurs de la croissance, mais qui subit le contrecoup des chocs pétroliers. Ces branches d'activité sont de grosses consommatrices d'énergie et emploient une main d’œuvre nombreuse ce qui explique qu'elles soient les premières touchées par la baisse des profits. Les activités liées à la troisième Révolution Industrielle résistent mieux dans un premier temps et se sont mêmes développées.
Les pertes d'emplois sont importantes. Les plans de restructuration du textile, des mines, de la sidérurgie ou des chantiers navals entraînent des licenciements massifs et l'apparition de friches industrielles, notamment dans les "pays noirs" (Nord-Pas-de-Calais, Pays de Galles ou "Rust Belt" des États-Unis).


Donc c'est en pleine période de chômage et de main d'oeuvre abondante et peu qualifiée que M. Bouygues plaide pour une immigration renforcée...
Qu'au milieu des années 70, c'est-à-dire, à en croire les expertises présentées par Ostinato, en pleine période de chômage et de main d'oeuvre abondante, M. Bouygues ait été décalé en plaidant pour une immigration renforcée n'enlève rien à la puissance de la plaidoirie et à ses conséquences (et il est tout de même curieux de présenter ce chef d'entreprise, avec l'importance qu'il a eu dans les années 80 et ensuite, comme un entrepreneur, en somme, légèrement "à côté de la plaque".) Décalée ou pas, sa déclaration est on ne peut plus claire et adopte les accents d'un programme qui trouvera son écho dans les dispositions légales du regroupement familial, adoptées par Valéry Giscard d'Estaing, ce fameux homme de gauche :

"C'est une excellente main d'oeuvre parce que elle est jeune, elle est très solide physiquement, elle est extrêmement courageuse [il fait du Suarès sans le savoir] mais elle ne parle pas le français pour sa grande majorité et elle n'est pas suffisamment qualifiée. Or si nous pouvons avoir une action de qualification auprès de ces gens-là, il faut qu'on puisse les intégrer socialement, ces hommes, pour qu'ils puissent s'intégrer à la vie économique et sociale, il faut qu'ils puissent fonder une famille, il faut qu'ils aient la possibilité de se marier et d'avoir des enfants. Là où le problème est difficile pour les travailleurs étrangers, c'est de pouvoir s'implanter en France et d'y fonder une famille. A partir du moment où le travailleur étranger s'implante en France et fonde une famille le problème est pratiquement résolu et il est tout à fait différent."
Ce que vous dites, chère Ostinato, confirmerait la thèse de Bat'yéor sur Eurabia, selon laquelle ces hommes d'affair... isme ont, en échange de l'assurance de contrats juteux avec le monde arabe, accepté de contribuer à l'islamisation de l'Europe en poussant celle-ci à accueillir le plus d'immigrés arabo-musulmans possibles.
Transformer la satifaction de sordides appétits économiques en impératif moral, il faut reconnaître que c'est très fort.
Je ne sais pas. Giscard se voulait "proche du peuple". On se souvient des petits déjeuners chez l'habitant et aux frais de celui-ci, son accordéon, sa volonté de modernité... et son ultralibéralisme idéologique. Je crois que c'est cette idéologie d'un monde sans frontières pour le capital et pour les individus qui l'a conduit à cette décision et aussi un certain "humanisme" -peut-être. Personnellement je tiens Giscard pour responsable en partie de la désindustrialisation qui a frappé la France par les avantages énormes accordés aux chômeurs. 2 ans à plein salaire pour retrouver un emploi. Résultat les travailleurs licenciés ne faisaient plus grand'chose pour sauver leur emploi et s'opposer aux licenciement ou à la fermeture de leur entreprise, surtout qu'à l'époque peu avaient pleine conscience de la crise. Quelles qu'aient été les intentions d'ailleurs le résultat est celui qu'on connaît et les contrats juteux ont bien été au rendez-vous. Après tout les intentions on s'en moque, non ?
11 mai 2009, 18:02   Cartésianisme de brute
Il y a une longue et récurrente tradition d'écueil de la pensée en France qui consiste à confondre conséquence et consécution d'une part, et qui d'autre part, fait droit à une illusion (presque un syllogisme): si A est mauvais, alors B, qui se présente comme son contraire, n'a pas besoin de prouver, de démontrer qu'il est exactement ce contraire pour que nous accordions foi à son apparence; le besoin d'un anti-A est si impérieux que B qui surgit en quasi-concomitance de A et s'affirme être anti-A ne peut être que lui, et étant lui, ne peut être que bon et bien.

La capitalisme (A) est pourri et malfaisant, alors que le communisme (B) qui se proclame anti-A, ne peut qu'être cet anti-A donné simultanément à A par le réel, car le réel, n'est-ce pas, a pour vertu d'être, sinon équitable, du moins équilibré, et par voie de conséquence, adjugeons à B, conjointement à une nature anti-A sur laquelle il n'est nul besoin de mener une enquête approfondie, une vertu anti-A, et donc identifions-le avec le Bien. Cette folie a englouti près de quatre générations d'intellectuels français parmi les plus brillants que le pays ait connu dans son histoire. Ces intellectuels pratiquaient une forme de pensée primitive, comme chez les indiens Topi-Guarani que décrit Lévi-Strauss: ces Indiens, menant une existence de damnés dans leur forêt, s'étaient persuadés que le paradis et le royaume de la félicité éternelle se trouvaient à quelques semaines de marche de leur enfer; logique: puisque l'enfer existe ici, le paradis doit exister dans quelque contre-ici, le Réel nous doit bien cela; il y a deux hémisphères au cerveau humain, qui s'en trouve ainsi sensiblement équilibré dans sa finitude: le monde fini, atteignable de toute part, s'il est tout noir à nos yeux, doit nécessairement comporter son versant clair vers lequel notre regard d'homme et nos jambes d'hommes doivent se porter.

Conséquence et consécution: si Bouygues, si Giscard, il y a trente ans, avaient décidé de ne pas mettre en place le regroupement familial, voire de s'opposer farouchement à cette politique, croyez-vous que la face du monde en eût été changée, croyez-vous que les hordes (ce sont des hordes) de migrants lâchés par des Etats nations du Sud corrompus, impuissants et en voie de délitement n'atteindraient pas pour autant nos rivages aujourd'hui par les moyens désormais classiques qu'on les voit mobiliser (filières de passeurs, de parrains dans les pays d'accueil, dont notre Droit au Logement et autres réseaux d'abrutis utiles. )?

L'histoire soude des phénomènes par opportunisme; des greffes se forment: oui le regroupement familial fut une politique néfaste qui par accident, par opportunisme historique et parce qu'elle a précédé immédiatement (consécution) le désastre démographique, social, économique et écologique du Sud, a remarquablement préparé le terrain dans nos sociétés aux phénomènes d'explosion migratoire et de chambardement des sociétés auxquels on assiste, mais y voir calcul politique, percer une intention humaine dans cette loi de l'histoire qui ordonnance les phénomènes par saisie opportuniste est pure folie; les pathologistes savent très bien expliquer cela, la médecine rationnelle n'enchaîne pas les causes et les intentions; elle tient compte des contaminations croisées et sait depuis toujours que la mort résulte d'un croisement de facteurs sur un terrain favorable préexistant, jamais de la concaténation de ces facteurs, de leur alignement, et qu'aucun diagnostic sérieux ne conclut à l'établissement d'une longue chaîne causative traçable dans sa linéarité depuis un point d'origine. Cette vision des intentions premières qui à travers les âges (de 1970 à aujourd'hui, il y a eu des âges) et à partir d'une impulsion en un temps t, pourraient produire comme dans le vide un enchaînement de causes s'amplifiant jusqu'à la catastrophe (l'irrémédiable abolition des lois du donné initial) relève d'un cartésianisme de brute.
Utilisateur anonyme
11 mai 2009, 20:26   Re : L'immigration au service du capitalisme
Sans la loi sur le regroupement familial et avec une politique opposée à l'immigration, les travailleurs maghrébins seraient soit rentrés dans leur pays avec le pécule gagné, soit se seraient installés et auraient épousé des françaises, comme l'ont fait avant eux les immigrés italiens, espagnols, portugais. Alors, oui, je crois que le visage de la France en eût été changé. Malgré l'attrait du Nord pour les gens du Sud, je pense que tout est affaire de volonté politique, à l'intérieur (suppression de toutes les aides sociales) comme à l'extérieur (politiques de co-développement). Le Japon a par exemple une politique anti-immigration extrêmement ferme, avec les résultats que tout le monde peut constater.
Entre le "papillon qui tapait du pied" ("Histoires comme ça de Kipling") devenu effet papillon et le mécanisme de Laplace, il y a la surdétermination qui est la forme de la causalité complexe. Sinon nous serions soumis à des forces échappant à tout raisonnement et n'aurions aucune responsabilité dans les conséquences réelles de nos actes. Cette causalité complexe sur des phénomènes du passé on peut en discuter en amateurs et en témoins mais les professionnels de l'analyse sont les historiens. Je ne sais pas s'il y a des travaux approfondis sur cette période des années 1970 qui est quand même assez proche.
"Conséquence et consécution: si Bouygues, si Giscard, il y a trente ans, avaient décidé de ne pas mettre en place le regroupement familial, voire de s'opposer farouchement à cette politique, croyez-vous que la face du monde en eût été changée, croyez-vous que les hordes (ce sont des hordes) de migrants lâchés par des Etats nations du Sud corrompus, impuissants et en voie de délitement n'atteindraient pas pour autant nos rivages aujourd'hui par les moyens désormais classiques qu'on les voit mobiliser (filières de passeurs, de parrains dans les pays d'accueil, dont notre Droit au Logement et autres réseaux d'abrutis utiles. )?"

Inutilité de l'action politique, alors ? A quoi bon, dans ce cas, reprocher ou trouver à redire à l'une quelconque des mesures prises hier, avant-hier ou aujourd'hui par l'un quelconque des gouvernements qui se sont succédés en France depuis trente ans ?
Vous avez raison, Orimont. Le problème est celui de l'analyse qui ne peut que rarement être ramenée à une seule cause, contrairement à ce que voudraient faire accroire les théories totalisantes et/ou complotistes à la recherche d'idées simples ou de boucs-émissaires.
L'année 1971 par exemple, est très lointaine; elle représente une époque beaucoup plus proche (plus "solidaire") de l'année 1939 que de la nôtre:

Pas de conscience environnementale au plan mondial (la Conférence de Stockholm ne devait se tenir qu'un an plus tard).

Pas de révolution islamiste en vue en Iran.

Une Union soviétique prête à durer mille ans et plus en maintenant sa botte sur la Pologne et les autres pays d'Europe de l'Est

En Chine "l'avant-garde du prolétariat mondial" se déchaîne et la Révo Cul. bat son plein.

En France les maoïstes entrevoient une révolution prolétarienne en France avant la fin du siècle.

La gauche n'a pas été au pouvoir en France depuis les années de l'immédiat après-guerre et rien n'indique qu'elle y parvienne un jour.

Les mouvements palestiniens sont marxistes; le Portugal n'a pas fait sa révolution des oeillets, la Grèce connaît les régimes des colonels et l'Europe, qui n'est encore qu'un marché commun, ne compte que cinq Etats (à vérifier).

Les décisions sur le regroupement familial ne seront être prises que trois ans plus tard et les immigrés du Maghreb viennent effectivement en France se faire embaucher chez Renault.

Le phénomène de contre-colonisation auquel on assiste aujourd'hui ne peut être imputé en droite ligne d'aucune décision de politique intérieure de la France prise durant cette époque qui, au vu du contexte mondial entièrement remanié, apparaît aussi coupée de la nôtre que peuvent l'être les années d'avant-guerre.
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