Le site du parti de l'In-nocence

Requête en profondeur du Phorum

Envoyé par Francis Marche 
Il y a quelques mois, ou plus d'un an -- je ne me souviens pas avec exactitude -- nous avons débattu ici du traité de philosophie chinoise Huai Nan Zi. Certains se souviennent peut-être de ces échanges auxquels, inter alia, le sieur Corto avait pris part. J'ai eu beau chercher à l'aide du moteur de recherche du Phorum, la quête est restée infructueuse. Quelqu'un en a-t-il conservé trace ou serait-il plus apte que moi à faire parler l'outil de recherche dans les archives, et si tel est le cas, peut-il afficher le lien en réponse au présent message ? à celui ou à celle qui aura cette obligeance, d'avance merci.

J'ai pu me procurer aujourd'hui l'édition du Huai Nan Zi en collection Pléiade et souhaite reconsidérer nos petits échanges sur le fragment de texte original que j'avais cité dans cette discussion à la lumière de cette édition française.
C'est ici.

(Il faut, dans la fenêtre de recherche, indiquer, en bas, "toutes les dates".)
Le sieur Corto me manque : revenez, cher Corto, occuper ici la place qui est la vôtre et qui vous attend.
C'est vrai, Corto nous manque.
Il sera dit que l'an deux mille neuf existait un forum au fil duquel on pouvait parler des oeuvres de Goudouli et des philosophes taoïstes...
Mes remerciements à Marcel Meyer.
Utilisateur anonyme
03 juin 2009, 13:18   Re : Bref surgissement avant effacement...
On me dit, on m'écrit même, que l'ombre de Corto n'aurait pas totalement sombré dans l'oubli de ce site auquel son appartenance au gang des sales petites filles jalouses, dixit le Grand Nocent lui-même, le condamnait irrémédiablement.
C'est beaucoup d'honneur et, avant que ce message ne soit effacé, je tiens à remercier chaleureusement Francis Marche, Florentin, Eric Vernon de leur indulgente sympathie à mon égard. Qu'ils soient assurés de mon estime et du plaisir que j'ai trouvé à dialoguer avec eux, du profit que j'ai pu en retirer ( il est même un message de Francis Marche sur le désir programmé des jeunes marins de Samos ou d'ailleurs qui me hante et m'accompagnera toujours...). Qu'ils me permettent de rappeler que le départ simultané d'Alexis de ce site a été une perte infiniment plus grande que ma fort petite personne, que l'apport musical et humoristique de Boris Joyce était un enchantement (même si - je le dis en toute amitié, car l'or est sous la peau d'ours - ses crises atrabilaires pouvaient être pénibles et certaines de ses attaques déplacées). Et je ne terminerai pas sans dire à Aline combien sa lumineuse présence m'a toujours réconforté et combien ses écrits sur l'art sont inspirants et "ouvrent les yeux".
Merci à vous.
Cher Corto, je fais vite afin que ces lignes s’affichent auprès des vôtres. Je ne sais si je dois vous remercier de votre message pour le plaisir de vous lire à nouveau ou vous le reprocher pour l’annonce de votre prochain effacement. Oubliez cette nuit des longs couteaux que j’ai moi-même du mal à oublier. Sachez qu’ici une citation récente des plus approuvées est celle-ci : «L'opinion publique ne résulte pas de l'addition des sentiments véritables de ceux qui la composent, mais de l'idée que chacun se fait de ce que les autres pensent.» Sortez de l'ombre, d'autres vous suivront. Cordialement.
Je me joins à Eric Veron dans ce vibrant appel à la raison et à la réconciliation (comme on dit en Afrique dans les discours officiels post-tuerie).
Consulté, l'ours opine.
Corto et Boris, en effet.
03 juin 2009, 22:58   Armée des ombres
Décidément, Francis nous place sous le signe de Melville !

Revenez-nous, bien cher Corto !

Pensez aux marins de Samos potentiels que vous pourrez à nouveau retrouver, tel Ulysse (en fait, c'étaient dans son cas plutôt des porchers, mais il doit y avoir de fort beaux porchers...).
Intervenant sur Moby Dick dans le fil en forme d'apéritif dînatoire, et après avoir revu les interventions de novembre dernier (à la faveur de cette recherche dans les archives du Phorum), je me souviens de cette chanson (sorte de blues parlé) du Dylan des années 60, intitulée Bob Dylan's 115th Dream, dans laquelle Dylan joue très facétieusement à fondre la thématique de Moby Dick et celle de la découverte de l'Amérique par Colomb et à superposer les deux récits. Je suis surpris, enfin, à peine surpris, d'y redécouvrir la présence de la maison d'arrêt, qui décidément est un élément indispensable à toute fondation du monde par le Voyageur (Saint-Paul, Ulysse, Napoléon et les mythes fondateurs du Japon avaient été donnés pour exemple de ce phénomène dans la discussion de novembre dernier sur ce sujet).

La maison d'arrêt, qui interrompt le périple, semble être le lieu où paradoxalement le périple acquiert son sens de fondation. L'immobilisation et l'incarcération du voyageur sont des éléments indispensables pour fonder l'avenir. Je ne comprend pas très bien ce phénomène mais il est réel. Il doit s'agir d'un élément mythologique très profond. Si quelqu'un pouvait ici m'éclairer sur lui, je lui en serais reconnaissant.

Voici ce texte de Dylan (on remarquera que la baleine y est personnifiée comme femme, en l'occurrence l'épouse du sheriff de la maison d'arrêt "Well, the last I heard of Achab
He was stuck on a whale
That was married to the deputy
Sheriff of the jail



Bob Dylan's 115th Dream

I was riding on the Mayflower
When I thought I spied some land
I yelled for Captain Achab
I have yuh understand
Who came running to the deck
Said, "Boys, forget the whale
Look on over yonder
Cut the engines
Change the sail
Haul on the bowline"
We sang that melody
Like all tough sailors do
When they are far away at sea

"I think I'll call it America"
I said as we hit land
I took a deep breath
I fell down, I could not stand
Captain Achab he started
Writing up some deeds
He said, "Let's set up a fort
And start buying the place with beads"
Just then this cop comes down the street
Crazy as a loon
He throw us all in jail
For carryin' harpoons

Ah me I busted out
Don't even ask me how
I went to get some help
I walked by a Guernsey cow
Who directed me down
To the Bowery slums
Where people carried signs around
Saying, "Ban the bums"
I jumped right into line
Sayin', "I hope that I'm not late"
When I realized I hadn't eaten
For five days straight

I went into a restaurant
Lookin' for the cook
I told them I was the editor
Of a famous etiquette book
The waitress he was handsome
He wore a powder blue cape
I ordered some suzette, I said
"Could you please make that crepe"
Just then the whole kitchen exploded
From boilin' fat
Food was flying everywhere
And I left without my hat

Now, I didn't mean to be nosy
But I went into a bank
To get some bail for Arab
And all the boys back in the tank
They asked me for some collateral
And I pulled down my pants
They threw me in the alley
When up comes this girl from France
Who invited me to her house
I went, but she had a friend
Who knocked me out
And robbed my boots
And I was on the street again

Well, I rapped upon a house
With the U.S. flag upon display
I said, "Could you help me out
I got some friends down the way"
The man says, "Get out of here
I'll tear you limb from limb"
I said, "You know they refused Jesus, too"
He said, "You're not Him
Get out of here before I break your bones
I ain't your pop"
I decided to have him arrested
And I went looking for a cop

I ran right outside
And I hopped inside a cab
I went out the other door
This Englishman said, "Fab"
As he saw me leap a hot dog stand
And a chariot that stood
Parked across from a building
Advertising brotherhood
I ran right through the front door
Like a hobo sailor does
But it was just a funeral parlor
And the man asked me who I was

I repeated that my friends
Were all in jail, with a sigh
He gave me his card
He said, "Call me if they die"
I shook his hand and said goodbye
Ran out to the street
When a bowling ball came down the road
And knocked me off my feet
A pay phone was ringing
It just about blew my mind
When I picked it up and said hello
This foot came through the line

Well, by this time I was fed up
At tryin' to make a stab
At bringin' back any help
For my friends and Captain Achab
I decided to flip a coin
Like either heads or tails
Would let me know if I should go
Back to ship or back to jail
So I hocked my sailor suit
And I got a coin to flip
It came up tails
It rhymed with sails
So I made it back to the ship

Well, I got back and took
The parkin' ticket off the mast
I was ripping it to shreds
When this coastguard boat went past
They asked me my name
And I said, "Captain Kidd"
They believed me but
They wanted to know
What exactly that I did
I said for the Pope of Eruke
I was employed
They let me go right away
They were very paranoid

Well, the last I heard of Achab
He was stuck on a whale
That was married to the deputy
Sheriff of the jail

But the funniest thing was
When I was leavin' the bay
I saw three ships a-sailin'
They were all heading my way
I asked the captain what his name was
And how come he didn't drive a truck
He said his name was Columbus
I just said, "Good luck."
Comme on dit en suisse romande, on aura bien cherché à vous apigeonner, Corto, selon le sens que donne à ce verbe un petit lexique romand :

Apigeonner : attirer par de beaux discours, amadouer, affrioler, enjôler, prendre dans ses filets : Une fille qui tient à être gentille et à se faire aimer sait toujours trouver un mot aimable... il faut savoir apigeonner un garçon. (U. Olivier, Les amis de noce (1882))
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