Je suis surpris qu'il ait des crocs qu'il puisse montrer.
L'ayant écouté quelquefois d'une demi-oreille, ou lu distraitement quelque article sans qu'il s'en dégageât autre chose qu'une impression vague si caractéristique de la "pensée molle", on s'attendrait plutôt à un édenté.
Mais je n'ai jamais lu moi non plus aucun de ses ouvrages, aussi tout ce que j'en dirai n'aura vraiment aucun intérêt.
Voici de Heidegger, dans les premières pages de
Qu'appelle-t-on penser ? :
« Et pourtant ! il se pourrait que l'homme traditionnel ait déjà trop agi et trop peu pensé depuis des siècles. Mais comment quelqu'un peut-il aujourd'hui prétendre que nous ne pensons pas encore, alors que partout l'intérêt pour la philosophie est vif, qu'il se fait entendre toujours plus, que tout le monde veut savoir ce qu'il en est de la philosophie ?
Les philosophes sont les "penseurs". Ils s'appellent ainsi parce que c'est proprement dans la philosophie que se joue la pensée. »
Oui, mais "penser" réellement, est-il assené un peu plus loin, c'est penser ce qui depuis toujours s'est détourné, et se retire immanquablement quand on prétend le saisir ; la pensée véritable est la pensée de ce qui ne peut être saisi en le pensant.
L'homme n'est que le Montrant. C'est pourquoi la "philosophie" jusqu'à présent, et surtout la science, ne pensent pas : elles parviennent, avec suffisance, à l'objet de leur visée.
C'est d'un mesquin !