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Le Rapport Goldstone

Envoyé par Gérard Rogemi 
23 octobre 2009, 23:20   Le Rapport Goldstone
Très intéressant billet de Shmuel Trigano trouvé sur son blog ! Une guerre des Juifs

par Shmuel Trigano (Pour une part, le commentaire présenté sur Radio J, le vendredi 2 octobre 2009)

On n’a pas assez réfléchi aux conséquences possibles du rapport Goldstone sur l’opération « Plomb durci » à Gaza. Profondément défaillant sur sa méthode d’investigation, il compare l’État d’Israël à l’organisation terroriste du Hamas et l’accuse de crimes de guerres et de crimes contre l’humanité.

L’accusation n’est pas nouvelle parmi les ennemis d’Israël. La seule différence, c’est qu’elle est endossée en bonne et due forme (1) par une institution internationale qui leur fournit ainsi un acte d’accusation juridique pour fonder leur entreprise mondiale de délégitimation.

Il est possible que ce rapport reste sans lendemain, ce que je ne crois pas, mais il nous rappelle qu’il ne faut nullement négliger la guerre symbolique qui se livre aujourd’hui contre Israël et, plus largement, le peuple juif. N’oublions pas qu’on avilit moralement un ennemi avant de le supprimer. On le déshumanise pour mieux l’abattre moralement (2). Il faut regretter que le leadership juif dans tous les pays n’ait pas encore compris que là était pour l’instant la clef de la bataille qui se livre depuis 10 ans, lorsque nous sommes entrés dans sa phase la plus accélérée, car le projet de l’extermination du peuple juif n’est pas nouveau.

Sur le plan des symboles, dans ce rapport Goldstone, c’est le Juge Goldstone lui-même qui est significatif. Il est effectivement juif, pratiquant et sioniste même, ajoute la rumeur, avec des antécédents de lutte contre l’Apartheid en Afrique du Sud.

Il n’est pas dénué de sens que l’ONU ait choisi un tel profil pour exécuter ses basses œuvres contre Israël. Il lui assurait l’impunité morale et la garantie de l’impartialité. Pensez donc, si un Juif le dit ! Alors c’est vrai.

C’est là un cas de figure que nous rencontrons régulièrement depuis 10 ans. Il y a le Juge Goldstone, il y a aussi l’entourage juif d’Obama, leviers de sa politique moyen orientale, et combien d’autres cas… On a vu surgir dans tous les pays occidentaux toute une galerie de personnages juifs prenant des poses de pères-la vertu et de sages au-dessus de la mêlée pour jeter l’opprobre sans fondements sur d’autres Juifs et notamment Israël.

C’est un phénomène unique que l’on ne rencontre que dans le monde juif et qui soulève de sérieuses questions sur la puissance de l’instinct de mort en lui. On a parlé de haine de soi, on a parlé d’alterjuifs (3) pour définir ce type d’identité, mais le problème est plus profond, plus vaste. Il n’est pas récent mais consubstantiel à la condition juive.

Les accusateurs publics auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui sont dans la plupart des cas d’origine juive, beaucoup sont israéliens. C’est un fait massif qui n’a pas été assez souligné. Or, nous avons constaté, durant ces années, que le fait d’être juif ne prémunit nullement contre l’antisémitisme. En l’occurrence, le rapport Goldstone s’apparente à une accusation de crime rituel quand on y lit qu’Israël a « délibérément terrorisé une population civile » et que « la violence israélienne contre les civils relève d’une politique délibérée ». Je ne peux me livrer dans ce cadre à une étude détaillée des malversations et des manipulations qui caractérisent ce rapport (4). Est-ce étonnant quand on sait que l’ONU et le Conseil des Droits de l’Homme sont sous l’influence des 60 États membres, très démocratiques comme on le sait, de l’Organisation de la Conférence Islamique ?

Il est temps d’entamer une sérieuse réflexion sur ce phénomène. Que recherche cette mouvance ? Sauver sa peau parce qu’elle pressent une impasse prochaine ? C’est effectivement un mauvais indice psychosociologique d’une tragédie qui est peut-être en train de se préparer sous nos yeux de spectateurs impuissants (5). Jouer sans danger aux grands moralistes sur la montagne ? C’est comme la fameuse boutade sur la morale kantienne : « Kant a les mains pures, mais ils n’a pas de mains ». Régler son compte à une judéité mal assumée ? Leur malaise élevé à une doctrine empoisonnerait le monde, en tel cas. Servir, plus prosaïquement, un carriérisme ? Il est en effet prouvé que la position qu’ils défendent est le « sésame ouvre-toi » des médias, des prébendes et des honneurs. C’est ce qui fonde justement la prépondérance de facto de leur discours et la censure qui pèse sur nombre d’intellectuels juifs dans la presse, les arènes publiques et les plateaux de télévision où ils ne sont invités que pour être « exécutés » publiquement sur le pan de leur respectabilité intellectuelle et morale.

Leur posture est doublement amorale, parce que leur jugement est infondé (on peut reprendre une à une toutes les pièces du dossier pour les contester) et parce qu’il est lancé à la cantonade au moment où les Juifs sont en butte à l’hostilité, comme pour hurler avec les loups. Elle témoigne surtout d’un terrible manque de sens politique parce que le discrédit rejaillira toujours sur eux et les emportera, en premier, dans la tourmente qu’ils auront attisée. C’est justement parce qu’ils sont juifs qu’ils jouent le rôle qui leur est assigné par l’idéologie dominante. Et c’est ce qui les exclura ipso facto de ses rangs.

Qu’on ne me dise pas qu’il y va de la liberté d’opinion et de critique (6). Il suffit de se livrer à une comparaison pour constater que le discours des détracteurs et des dénonciateurs est abusif et excessif dans la mesure où aucun autre État dans le monde, et parmi les pires cas, n’est sujet à une telle attaque symbolique. Non, c’est de bien autre chose qu’il s’agit, d’un phénomène pathologique, d’une corruption du débat démocratique qui caractérise le monde juif, comme nulle part ailleurs.

La question n’est pas uniquement morale et spirituelle. Elle est politique et stratégique : une guerre des Juifs est-elle en train de se dérouler aujourd’hui ? Répondre à cette question déchirante décidera de la capacité des Juifs de faire face à cette situation.

J’ai en tête une mémoire historique très précise. Quand j’entends (7) Élie Barnavi, qui fut ambassadeur d’Israël, déclarer souhaiter que « la paix » soit imposée à Israël par les États-Unis et tout spécialement Barak Obama, sans autre forme de procès et au mépris du choix démocratique des Israéliens qu’il invoque pourtant sans cesse, quand je lis que toutes les pseudo Organisations « Non gouvernementales » (O.N.G.) des droits de l’homme en Israël et parmi les Palestiniens sont financées par l’Union Européenne et ses États pour mener leur politique d’accablement humanitaire d’Israël au service de leur politique pro-arabe, cela me rappelle irrésistiblement le début de l’époque finale du deuxième État juif (détruit en l’an 70) quand une faction d’une société alors en proie à une guerre civile en appela (en - 63) à l’empire romain, au consul et général Pompée, pour triompher de ses adversaires. Pour la suite que l’on sait.

La question à laquelle nous devons nous confronter soir et matin - et c’est déjà le cas depuis 10 ans pour les plus clairvoyants - est de savoir si nous sommes en train d’assister au processus qui conduira à la destruction de l’État d’Israël. Il faut le dire clairement et que chacun prenne ses responsabilités devant l’histoire et la conscience.
24 octobre 2009, 10:04   Idéologie dominante
C’est justement parce qu’ils sont juifs qu’ils jouent le rôle qui leur est assigné par l’idéologie dominante.

On devrait s'y intéresser, à la fameuse idéologie dominante, concernant Israël. J'entends le journal de France Culture de 9 h. « Le président palestinien a convoqué des élections législatives... » Un peu plus tard, un journaliste, navré : « Il y a désormais deux Palestines » (celle du Hamas, à Gaza, celle du Fatah, en Cisjordanie). On est dans une complète folie, puisque l'on parle d'un pays qui n'existe pas. (Il n'existe aucun président palestinien, mais seulement un président de l'Autorité palestinienne.)
En face, un pays qui existe bel et bien, depuis soixante ans, mais à qui on dénie le droit d'exister, d'où l'éternel bourrage de crâne sur les prétendues atrocités israéliennes, qui ne transforment pas encore les palestiniens en savon, mais nous y aurons droit aussi, soyez sans crainte.

Les éternels débats sur les thèmes « a-t-on le droit de critiquer Israël » , « peut-on être antisioniste sans être antisémite » etc., dans un tel contexte, apparaissent comme des leurres. Il faut se demander pourquoi un État qui, après tout, est plus ancien que la grande majorité des États de la planète (nés de la décolonisation), est toujours considéré comme illégitime, au point que la non-entité qui se trouve en face se voit dotée de l'existence automatiquement, par double négation, en quelque sorte.
24 octobre 2009, 11:19   Re : Idéologie dominante
Ah, je sens que je ne vais pouvoir longtemps réprimer ma fibre anti-patriotique, et résister au plaisir sulfureux de passer pour un antisémite...
Car enfin, ils ont bien pratiqué une politique délibérée de violence à l'égard des civils, ou tout du moins ont fait montre d'une indifférence telle que cela y confinait.
A partir d'un certain moment, ils, les Forces Armées israéliennes, ont bombardé à peu près n'importe quoi, n'importe comment, avec la volonté de ficher aux Gazaouis la trouille de leur vie, et de bien montrer ce qu'il en coûtait de trop asticoter la bête endormie.
Cela me semble indéniable, c'était l'un des buts de l'opération, la destruction physique du Hamas ayant été jugée dès le départ inapplicable.

Cela ne veut pas dire que l'opération elle-même était injustifiée, ni même que l'on puisse en mener, face à de tels adversaires, d'une façon différente et avec moins de pertes.

Je trouve d'autre part que cette allegation de "haine de soi" spécifiquement juive est douteuse. Enfin quoi, n'a-t-on pas vu des Français, et pas les plus anonymes, soutenir ouvertement le FLN au plus fort des vagues d'attentats en Algérie, par exemple ?
En quoi est-ce fondamentalement différent ?
Utilisateur anonyme
24 octobre 2009, 13:11   Re : Le Rapport Goldstone
L'opération "plomb durci" aurait été fomentée par les extrêmistes musulmans que je n'en serais pas autrement étonné, tant ses conséquences risquent de se révèler funestes à Israël. Certes, on sait bien que le massacre d'innocents est parfois une chose nécessaire à l'action pacificatrice des Etats démocratiques (cf les dégâts collatéraux des alliés en Afghanistan). Le char de l'intérêt général doit passer. On ne peut faire grief à Tsahal de massacrer les femmes, bambins et vieillards gazaouis, de dynamiter les infrastructures de toutes sortes (eau, éléctricité, routes), d'empoisonner les puits, de tuer les animaux, de couper les arbres, de niveler les cultures et de détruire toute activité économique. Tout ceci est évidemment grossièrement criminel, mais c'est aussi humain (mais ah que n'aurait-on entendu si la Wermacht en ait fait autant chez nous en 1940 ; il faut chercher du côté des exploits de certaines armées romaines, arabes ou barbares pour trouver une telle volonté froide de destruction, limitée certes à l'échelle d'un département français mais bon). Désormais en tout cas, on ne s'étonnera pas que les adversaires des sionistes se considèrent parfaitement légitimes à envisager la destruction totale de l'ennemi comme un objectif humainement défendable.

Toute la question est de savoir comment le rapport de force va évoluer. Il ne suffira peut-être pas à Nétanyahou de chercher des appuis du côté de la Russie et de la Chine pour espèrer conforter ses positions. Le fait qu'il en soit réduit à cela montre bien qu'il s'est fourvoyé. Comme alliés, ces deux-là n'ont guère donné de gages sérieux de fidélité par le passé...
24 octobre 2009, 13:26   Re : Idéologie dominante
Citation
A partir d'un certain moment, ils, les Forces Armées israéliennes, ont bombardé à peu près n'importe quoi, n'importe comment, avec la volonté de ficher aux Gazaouis la trouille de leur vie, et de bien montrer ce qu'il en coûtait de trop asticoter la bête endormie.

Sacré Alain, vous êtes un indécrotable progressiste, de ceux qui dansent toujours sur une corde raide comme on dit en allemand. Quand j'ai mis ce billet en ligne j'étais sûr qu'il allait provoquer votre ire.

La bouffonnerie du Hamas devait à un moment ou à un autre aboutir à une réaction de l'état israélien car les gazaouis ont vraiment asticoté la bête au-delà de ce qui était pour l'israélien moyen, cad bagarreur, acceptable.

Mais le problème principal d'israel est qu'elle est contrainte de conduire une guerre qui n'en est pas vraiment une et qu'il ne lui est pas possible de rechercher l'affrontement décisif sur le champ de bataille parce que les centres de gravité sont ailleurs.

D'où ce fort arrière-goût de vacuité et d'absurdité qui suit ces opérations armées qui au bout du compte n'ont pas fait avancer le schmilblick mais ont laissé des montagnes de gravats et de décombres sans parler du sang qui a été versé.

Israel est englué dans un piège duquel il lui est difficile de se dépêtrer !
Utilisateur anonyme
24 octobre 2009, 15:06   Re : Le Rapport Goldstone
Citation
Est-ce étonnant quand on sait que l’ONU et le Conseil des Droits de l’Homme sont sous l’influence des 60 États membres, très démocratiques comme on le sait, de l’Organisation de la Conférence Islamique ?

Pensez-vous que l'ONU est plus influencée par les pays islamiques ou par les USA et Israël ?
24 octobre 2009, 15:32   Re : Le Rapport Goldstone
"On ne peut faire grief à Tsahal de massacrer les femmes, bambins et vieillards gazaouis, de dynamiter les infrastructures de toutes sortes (eau, éléctricité, routes), d'empoisonner les puits, de tuer les animaux, de couper les arbres, de niveler les cultures et de détruire toute activité économique."

Surtout , cher Agrippa, que, en génral, les pays arabes ont montré qu'ils n'ont besoin de personne pour arriver, chez eux, sur leur propre population et leurs propres infrastructures, à ce résultat. Ils s'en chargent très bien tout seuls.
Après l'évacuation de Gaza, ce sont les Palestieniens qui se sont empressés de détruire toutes les installlations agricoles, afin de récupérer comme ils font partout, le moindre matériel pour leur usage individuel.
Huit ans de guerre islamique en Algérie ont fait au moins dix fois plus de morts civils que les Israëliens n'en ont fait pendant leur guerre de survie. Quant à l'agricultuire algérienne qui était un des joyaux de l'Algérie française , elle est totalement sinistrée.
24 octobre 2009, 16:09   Re : Le Rapport Goldstone
http://www.juif.org/go-news-110908.php

Rapport Goldstone : Un général britannique prend la défense d’Israël!

ancien chef du contingent britannique en Afghanistan, le général Richard Kemp, a écrit une lettre de plaidoirie pour Israël adressée au Président du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, Alex Van Meeuwen.

Dans son courrier, il se prévaut de sa longue expérience militaire en Afghanistan, en Bosnie, Macédoine et Irlande du Nord, de sa participation à la Guerre du Golfe ainsi que de son action au sein des forces anti-terroristes, pour affirmer que « Tsahal a pris plus de précautions lors de l’Opération ‘Plomb Durci’ que n’importe quelle autre armée au monde ne l’aurait fait, pour préserver la vie de civils en zone de combats ».

Le général Kemp rappelle « qu’Israël a dû faire face à des ennemis qui se sont délibérément placés en zones civiles habitées, se servant de leur propres populations comme boucliers humains »
... que « le Hamas tout comme le Hezbollah sont passés maîtres dans l’art d’utiliser et tromper les médias, en demandant à leurs gens de déformer ou inventer des faits qui accuseraient ensuite Israël de commettre des crimes de guerre ».

« La vérité est que l’Armée israélienne a pris des mesures exceptionnelles pour avertir les populations civiles de l’imminence d’une attaque, soit par des millions de tracts disséminés par avion, ou des centaines de milliers d’appels téléphoniques, dans l’unique but de réduire ou éviter les pertes civiles innocentes »,

« que d’importantes opérations de Tsahal qui auraient porté de durs coups au Hamas, ont été annulées au dernier moment à cause de la présence de civils dans les zones visées ».

« Toutes ces choses, incompréhensibles pour un tacticien militaire, ont été cependant faites par Israël », atteste le général.

Richard Kemp reconnaît toutefois « qu’il y a eu des erreurs qui ont coûté la vie de civils, tout comme cela est arrivé aux troupes britanniques ou américaines » mais statue « qu’en aucun cas, une erreur involontaire ne peut être qualifiée de crime de guerre ».

Concernant l’Opération « Plomb Durci » à proprement parler, le général Kemp attribue l’entière responsabilité des morts civils au Hamas, « qui a délibérément et cyniquement choisi de combattre parmi et au milieu des civils palestiniens, dans l’intention de les sacrifier »

Il termine sa lettre ... en disant : « M. le président, Israël n’avait pas d’autre choix que de défendre ses propres citoyens face au terrorisme et aux roquettes du Hamas », et en revenant encore une fois sur ce qui fait l’honneur et la fierté de Tsahal : « Aucune autre armée au monde n’aurait pris autant de mesures pour limiter les pertes civiles dans le camp ennemi ».
Utilisateur anonyme
24 octobre 2009, 19:38   Re : Le Rapport Goldstone
< " Concernant l’Opération « Plomb Durci »
< à proprement parler, le général Kemp
< attribue l’entière responsabilité des
< morts civils au Hamas, « qui a délibérément
< et cyniquement choisi de combattre parmi et
< au milieu des civils palestiniens, dans l’intention
< de les sacrifier
» "


L'ennemi observera qu'à Varsovie, les résistants avaient "délibérément et cyniquement choisi de combattre parmi et au milieu des civils".

Le rapprochement ne peut manquer d'être fait, à tort ou à raison.


La guerrre des images a été perdue bêtement (pour quel avantage militaire ou stratégique au fait ?), or, à moyen terme, elle compte au moins autant que celle des chars et des avions.
24 octobre 2009, 23:26   Re : Idéologie dominante
Cher Rogemi, je suis d'accord avec vous.
Quand j'ai d'ailleurs écrit que l'opération n'était pas nécessairement injustifiée c'était bien sûr une litote : elle était à mon sens inévitable, même si son résultat était prévisiblement insuffisant et vague. Les tirs des roquettes palestiniennes se rapprochaient dangereusement des centres névralgiques israéliens, et il était urgent de retarder au moins l'arrivée d'armes de portée supérieure.
Progressiste peut-être (en fait non, mais je ne voudrais en aucun cas me placer dans la peau d'u type pour qui la vie d'un homme compte pour du beurre, c'est aussi simple que ça) mais pas fou.

Le fait est que depuis cette opération le sud du pays est calme. Personne du reste ne sait exactement pourquoi, mais c'est ainsi. De même que les attentats-suicide ont brutalement cessé après l'opération en Cisjoranie.
Bref l'usage de la violence paie, apparemment.
Quant au Rapport lui-même, les faits qu'il dénonce sont probablement avérés.
25 octobre 2009, 08:57   Re : Idéologie dominante
Citation
Personne du reste ne sait exactement pourquoi, mais c'est ainsi.

Cher Alain,
Il y a trois raisons pour le calme actuel : d'un part l'affaiblissement réel des groupes terroristes. D'autre part, et c'est à mon avis le plus important, les accords [secrets ?] avec l'Egypte et une partie du monde arabe qui en ont plus qu'assez des trublions du Hamas financé en partie par l'Iran et last but not least l'épuisement de la population de la bande qui subit depuis des années les conséquences des activités des fanatiques et qui, pour l'instant, n'en peut plus.
25 octobre 2009, 10:44   Re : Idéologie dominante
» Bref l'usage de la violence paie, apparemment.

Dans un reportage sur l'héritage de Gandhi, un hindou a prononcé cette phrase : « depuis que l'on se défend, les musulmans nous fichent la paix »...
25 octobre 2009, 20:30   Re : Idéologie dominante
Dans votre bilan de l'usage de la force vous avez omis la Galilée qui dort tranquille depuis l'opération prétendument tout à fait ratée au Liban.
25 octobre 2009, 21:28   Re : Idéologie dominante
En effet, Cher Marcel.
Et bien que je souscrive à l'analyse de Rogemi, je crains que ce ne soit que partie remise ; les musulmans ne ficheront pas la paix longtemps.
25 octobre 2009, 21:51   Re : Le Rapport Goldstone
Cher Alain Eytan,
Je ne suis pas sûr que l'analogie Algérie-France/Gaza-Israël tienne structurellement. Qu'en semble-t-il aux In-nocents ? Le peuplement français en Algérie est postérieur à la conquête dans les années 1830, tandis que le peuplement juif de la Palestine antédate la création d'Israël. Enfin, j'avoue que tout cela est sujet à d'interminables débats, mais on pourrait difficilement nier l'existence d'un peuplement juif de la Palestine très ancien...
25 octobre 2009, 23:07   Re : Le Rapport Goldstone
Citation
je ne suis pas sûr que l'analogie Algérie-France/Gaza-Israël tienne structurellement.

L'analogie n'existe que dans les méthodes employées par l'internationale pro-palestinienne pour disqualifier d'Israel.

Je vous propose de lire à ce sujet un extrait du livre de Jean Brune "Interdit aux chiens et aux francais Le drame de l'Algérie francaise".

Il s'agit d'un extrait tiré du chapitre La Foudre et le Paratonnerre dont l'actualité ne se dément pas quand on voit ce qui s'est passé aujourd'hui en Irak.

" Partout j’avais perçu la même angoisse, invisible dans les paysages inchangés, mais partout présente comme une mystérieuse maladie de la vie. Tenter de la définir, c’est définir du même coup cette technique des guerres politiques qui a plongé le siècle finissant dans des horreurs que les âges de carnages n’avaient pas connues. C’était la mort installée au cœur même de la vie ; non pas la mort-accomplissement dans laquelle s’achèvent tous les êtres vivants, ni la mort affrontèe sur les champs de bataille qui est sacrifice consenti á une idée, c’est-à-dire à une conception de la vie offerte aux survivants par les condamnés comme un héritage. C’était la mort dont le cortège d’effroi était multiplié par un sentiment d’injustice. Chaque victime était un otage innocent versé dans les charniers pour satisfaire aux exigences glacées d’une arithmétique de la terreur. Peu importaient les qualités ou les défauts des victimes, leur nom, leur poids d’entrailles humaines et les symboles inclus dans leur métier. Ce qui comptait, c’était le nombre des morts à partir desquels la peur s’installait dans la vie et commençait de la corrompre comme un poison. On ne tuait pas comme on tue à la guerre pour ouvrir dans les rangs de l’ennemi des brèches dans lesquelles s’engouffraient les soldats. On tuait pour créer un scandale et par ce scandale attirer l’attention du monde non pas sur les victimes, mais sur les bourreaux. L’entreprise supposait une organisation méticuleuse des complicités ; chaque nouveau mort étant l’occasion d’exprimer les solidarités qui liaient le meurtrier à un immense camp d’intérêts et d’idées. Chaque nouveau massacre collectif servant de prétexte à une explosion d’indignation en faveur des écorcheurs. Ainsi les hommes étaient-ils immolés sur l’autel d’un calcul et les morts versés comme un carburant nécessaire au fonctionnement d’une machine. Pour que s’ouvrît et fût alimentée une controverse, il fallait que mourussent des innocents. On brûlait la vie dans les hauts fourneaux des fonderies d’idées.

Dans cette incroyable logique de l’absurde, les Français d’Algérie fournissaient les morts. Ils étaient les hommes-charbon indispensables au fonctionnement de la grande machine «anticolonialiste» affectée à la subversion de l’Occident. Pour que les journaux progressistes de France pussent s’indigner du sort des Algériens, pour que M. Sartre pût donner une conférence à Rome en compagnie de l’un des chefs des égorgeurs, pour que l’archevêque d’Alger pût rédiger l’un de ses communiqués abscons qui sont égale injure à la justice, à la charité et à la syntaxe ; enfin, pour que l’Organisation des Nations unies pût se poser à New York en gardienne intransigeante des droits de l’homme, il fallait qu’une femme fût violée dans une ferme d’Oranie, après avoir été contrainte d’assister à l’égorgement de sa fillette et de son mari ; il fallait qu’un petit garçon fût assommé à coups de pioche dans un village de l’Algérois ; il fallait que des jeunes filles fauchées par le souffle des bombes fussent mutilées à Alger et qu’une explosion hachât des enfants dans un autobus au retour de l’école. Pour que M. Mauriac pût jouer des grandes orgues de son talent dans sa chapelle, il fallait que fussent abattus des fidèles anonymes à la porte d’une église de la vallée du Chélif, ou que deux prêtres fussent égorgés aux confins oranais des steppes sahariennes et qu’une vieille femme fût assassinée le jour de Pâques dans un hameau de Kabylie bruissant de ce murmure d’averse qui tombe du feuillage des eucalyptus.

Car c’était cela le mécanisme de la guerre dite «révolutionnaire». C’était l’assassinat des in nocents, conçu comme une technique d’alerte destinée à attirer l’attention sur les revendications politiques des assassins. Et plus le crime était monstrueux, plus l’émotion qu’il soulevait servait la monstrueuse cause. A Boufarik, près d’Alger, officiait le docteur Rucker. Il avait été mon condisciple au lycée d’Alger ; donc, celui d’Albert Camus. C’était un gentil bohème aux gestes un peu gauches, mais dont la charité était inépuisable ; l’un de ces médecins algériens toujours penchés sur les humbles, pour qui la médecine était un sacerdoce. Un jour de consultation, l’un des «malades» brandit un revolver et tua le docteur Rucker de quatre balles tirées à bout portant. Le meurtre fit sensation. Fleurirent les articles condamnant le «colonialisme». Dans ces pages, on accusait la France d’entretenir en Algérie plus de gendarmes que de médecins ou d’instituteurs ;mais les techniciens de la terreur tuaient plus de médecins que de gendarmes et le premier mort de la guerre d’Algeérie était justement un insituteur. Peu importait l’état des victimes ! Ce qui comptait, c’était que chaque jour reçût sa fournée de morts pour que ne s’éteignît point la controverse politique.

Le sang du docteur Rucker servait d’encre á Mauriac ou à Sartre, et aux procureurs de l’O.N.U.

Longtemps les Français d’Algérie avaient courbé la tête sous l’orage. Ils attendaient que leur fût rendue la justice élémentaire qui exige que soient châtiés les hommes qui attentent à la vie des hommes. Au bout de cette longue patience, ils avaient découvert qu’ils étaient seuls à faire les frais du procès. C’est que la subversion avait pris soin de pourrir les esprits et l’occasion est belle d’en démontrer ici une part du mécanisme. La calomnie sur l’exploitation coloniale permettait de camoufler les crimes commis sur les innocents en une sorte de justice sommaire exercée sur des coupables. Les assassins devenaient des redresseurs de torts. Ce sera l’une des hontes de ce siècle finissant d’avoir admis comme un postulat l’idée de culpabilité collective qui a livré des foules entières aux mains des bourreaux improvisés et fait payer à des enfants les délits imputés à des sociétés. Mais à travers ces confusions, on entrevoit ce qui, jour après jour, est devenu la hantise des Français d’Afrique. Ils ont cherché à se laver de la calomnieuse accusation de «colonialisme» pour être rendus à leur état d’innocents injustement frappés et ainsi renvoyer leurs tortionnaires à leur culpabilité d’écorcheurs. C’est le sens des grandes offrandes de mai 1958 : une «Nuit du 4 Août» étalée sur quinze jours de soleil dans un ressac de clameurs et de chants."

Utilisateur anonyme
26 octobre 2009, 07:26   Re : Le Rapport Goldstone
(Message supprimé à la demande de son auteur)
26 octobre 2009, 08:29   Re : Le Rapport Goldstone
Cher Bruno, j'ai dû bien mal m'exprimer : il ne s'agissait que d'arguer que la critique et la condamnation de son propre pays en faveur de l' "ennemi", quand le premier était engagé dans un conflit armé avec le second, qui employait de surcroît des moyens terroristes, comme c'était le cas du FLN, n'était pas l'apanage exclusif des Juifs et l'expression de je ne sais quelle "haine de soi" pathologique propre au peuple Juif, comme le prétendait Trigano.
Je suis du reste certain qu'on pourrait trouver bien d'autres exemples...
26 octobre 2009, 09:44   Re : Le Rapport Goldstone
Merci, cher Rogemi pour ce texte superbe et déchirant.
Plus que jamais cette logique dénoncée par Jean Brune, est à l'oeuvre. Les pires atrocités quand elles viennent d'Arabes ou d'Africains servent quasiment de ... circonstances atténuantes ! Commettre de tels actes à notre encontre (ou à l'encontre de juifs) est la preuve qu'ils souffrent énormément à cause de nous, et que par conséquent ce sont eux les victimes.
26 octobre 2009, 20:36   Haine de soi
Bien cher Bruno,


Je suis entièrement de l'avis d'Alain : il cite la guerre d'Algérie, on peut à un degré moindre prendre la guerre du Viêt-Nam, et à un degré encore moindre les hordes chevelues qui, en Allemagne et avant la chute du Mur, allaient chantant "Lieber rot als tot".
26 octobre 2009, 23:33   Re : Haine de soi
Au reste, d'un façon plus générale, toute invocation d'un "principe universel" qu'on brandirait pour condamner les agissement de son propre pays qui y dérogerait, procède de cette même logique.
Zola a bien convoqué les principes d'une "justice universelle" contre l'Armée française, par exemple...
27 octobre 2009, 00:00   Re : Haine de soi
Citation
Au reste, d'un façon plus générale, toute invocation d'un "principe universel" qu'on brandirait pour condamner les agissement de son propre pays qui y dérogerait, procède de cette même logique.

Bien sûr mais il est quand même étrange que ces grands principes universels soient presque uniquement convoqués pour condamner les agissements des pays occidentaux, Israel compris et pas ceux du Hezbollah, du Hamas, de l'Iran, de la Chine ou de n'importe quel dictateur africain ou sudaméricain.

On nous a parlé pendant des décennies des méfaits, des horreurs commises par la police du Shah d'Iran, la savac. Or le régime des mollahs a massacré dix mille fois d'opposants que la savac sans qu'on en entende beaucoup parler dans la bonne presse ou dans les milieux pacifistes, droitdelhommistes ou affidés.

Faut quand même pas tout mélanger l'affaire Dreyfus a eu lieu dans un pays démocratique et à une époque ou le Zeitgeist exigait l'application des grands principes à la terre entière et n'acceptait pas encore des exceptions comme aujourd'hui pour les trois-quart des nations représentées à l'ONU.
27 octobre 2009, 03:11   Re : Haine de soi
J'en suis d'accord, Rogemi, mais permettez-moi de poser la question ainsi : est-ce que Elie Barnavi (qui était un excellent ambassadeur en France et a remarquablement défendu Sharon et attaqué l'Autorité palestinienne et Arafat), hait-il davantage Israël, en préconisant l'imposition extérieure d'une paix comme seule solution réaliste, que Zola ne haïssait la France en attaquant l'Armée au nom de principes soi-disant supérieurs à l'amour de la Nation et la vénération nécessaire de son armée ?
Mais pourquoi ? Toux deux prétendent agir pour le bien de leur pays (Zola ne vise ici qu'un bien "moral", alors que barnavi tend en plus à un but qui doit s'exprimer aussi de façon toute matérielle pour ses concitoyens) par un moyen qui lui est extérieur, supérieur, ou plus "englobant", pour ainsi dire.
C'est ce que trigano prétend ; je ne trouve pas.

Je n'ai pas hautement apprécié non plus la boutade sur l'immense kant ; ah c'est facile ! Mais sans Kant, à quoi bon avoir des mains ?
Fichte-moi le Kant est encore plus facile...
27 octobre 2009, 07:47   Re : Haine de soi
Vous êtes prisonnier de la dialectique qui nous fut imposée par la révolution francaise, cher Alain, cad la division de la société en deux camps irréconciliables.

Il ne faut quand même pas rêver: en effet au-delà de l'innocence avérée de Dreyfus et de la justesse du combat pour le faire réhabiliter celui-ci fut instrumentalisé par la gauche laique, le camp anti-monarchiste pour regagner du terrain perdu sur le plan politique.

Par pure inclination personnelle j'aurais tendance à toujours donner raison à Trigano et à me méfier des théses de Barnavi si séduisantes soient-elles.

Dommage que je ne dispose pas de temps pour approfondir le sujet mais pour revenir au niveau supérieur [englobant] Israel est devenu pour le monde arabo-musulman depuis 1948 un point de fixation affectif et tout ce qui s'est passé depuis lors nous montre son incapacité constitutive à accepter, à ses yeux, cette défaite.

Le monde musulman en général se désinteresse complétement de rationalité il vit dans ses affects et dans ses rêves de domination et Israel est pour lui la preuve la plus patente de sa débacle.

C'est pourquoi E. Barnavi se trompe totalement en croyant qu'une solution imposée de l'extérieur aurait la moindre chance de réusssir.

Au contraire et je suis là très pessimiste je crois que des zones de non-droit francaises au fin fond de la Malaysie les musulmans n'accepteront jamais l'existence d'Israel.
27 octobre 2009, 08:44   Re : Haine de soi
Mais cher Rogemi, peu importe que Barnavi, et même Zola tiens, se trompent, là n'est pas la question !
Je ne dis pas qu'une pression exercée par l'Amérique d'Obama serait la seule solution réaliste, c'est son opinion.
Je prétends simplement qu'en défendant cette thèse, il ne fait pas plus preuve de "haine de soi" que n'importe qui d'autre qui professerait une opinion non-consensuelle au nom d'idées qui excéderaient la stricte adhésion inconditionnelle à une idéologie nationale "officielle" (d'ailleurs Barnavi est loin d'être si minoritaire que cela). Peu importe que l'opinion non-consensuelle en question soit vraie, plausible ou totalement délirante.
Bref, c'est uniquement cette théorie de la "haine de soi" spécifiquement juive qui m'intéresse là, et que je crois infondée et controuvée...
27 octobre 2009, 10:03   Re : Haine de soi
Citation
Bref, c'est uniquement cette théorie de la "haine de soi" spécifiquement juive qui m'intéresse là, et que je crois infondée et controuvée...

Je vous donne raison, cette thése d'une spécificité juive de la "haine de soi" est parfaitement intenable !

On ne peut pas nier que l'idée de Barnavi d'une intervention d'Obama pour forcer les deux camps à signer un accord de paix a à première vue quelque chose de séduisant.
Utilisateur anonyme
27 octobre 2009, 13:57   Re : Le Rapport Goldstone
Je ne sais pas si elle est spécifique ou pas du judaïsme, mais je ne pense pas que la haine de soi se retrouve avec une même intensité (écrits, nombre de suicides) et une même constance dans le temps dans une autre religion, chez les chrétiens par exemple.
Je me demande si une forme de haine de soi n'est pas à l'origine du fameux humour juif qui verse si complaisamment dans l'autodérision.
27 octobre 2009, 17:34   Re : Le Rapport Goldstone
Je ne crois pas que l'humour juif soit haineux à l'égard de soi (comme à l'égard de quiconque) : il y a une auto-dérision parfois caustique, toujours ironique mais pas haineux.
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