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Battle at Kruger

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
24 octobre 2009, 20:06   Battle at Kruger
Qu'un petit gnou (un gnouteau, un gneau ?) se fasse attraper par des lionnes, quoi de plus banal ?

Qu'il devienne en même temps la proie d'un autre redoutable prédateur animal, c'est déjà plus rare.

Qu'il finisse par survivre grâce à la solidarité animale, cela heurte le sens commun.

Que le tout soit filmé en direct, c'est une première mondiale. Voilà pourquoi ce petit film de 8 minutes 24 détient le record du nombre de vues sur Utube (visionné 46 millions de fois).

On peut couper le son.

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24 octobre 2009, 23:55   Re : Battle at Kruger
Je crois que c'est à une réaction de ce genre que Jmarc pensait en exhortant les population à exiger le retour de l'Ordre.
25 octobre 2009, 07:55   l'Ordre
C'est cela même.
25 octobre 2009, 08:57   Harmonie imitative
Ainsi le petit du gnou ne se dit pas gneau, pas agneau gnian-gnian, mais gnion.
Utilisateur anonyme
25 octobre 2009, 09:44   Re : Battle at Kruger
Je crois que c'est à une réaction de ce genre que Jmarc pensait en exhortant les population à exiger le retour de l'Ordre.

Ouais, l'Ordre au pays des Bisounours, en somme...
Utilisateur anonyme
25 octobre 2009, 10:05   Re : Battle at Kruger
J'ai trouvé, le petit du gnou serait le gaou.

J'aurais bien vu le niais aussi.
25 octobre 2009, 10:32   Re : Battle at Kruger
De toute façon je crois que ce sont des buffles.

Toujours est-il que ces images sont effectivement étonnantes, je n'avais jamais rien vu de tel. Ce qui est frappant surtout c'est que la défense du petit n'est pas immédiate, elle succède à une fuite générale devant les prédateurs, et qu'il semble vraiment qu'il y ait un retour concerté du troupeau, comme une victoire sur l'instinct de fuite... braves bêtes...
25 octobre 2009, 10:52   Re : Harmonie imitative
« Créez l'article "gnion" sur Wikipedia... »
Ou mieux : gnion, gnionne.
25 octobre 2009, 11:40   Loin (II)
Ou composer une fable: La Lionne et son gnon
25 octobre 2009, 11:50   Re : Loin (II)
Gnou sommes tous de buffles incompris.

(Mais qui protégera les gnous des jeux de mots ?)
25 octobre 2009, 11:54   Tiens, voilà du nougat
Ce gnou gars est un peu dur sous la dent, s'est dit la lionne dépitée

(modifié "sur" en "dur" -- qu'une seule lettre vous manque et tout est dépiauté)
Utilisateur anonyme
25 octobre 2009, 12:16   Loin du Gnou
La malheureuse Lionne, languissante, triste, et morne,
Peut à peine rugir, par l'âge estropiée.
Elle attend son destin, sans faire aucunes plaintes,
Quand voyant le Gnou même à son antre accourir :
Ah! c'est trop, lui dit-elle : je voulais bien mourir ;
Mais c'est mourir deux fois que souffrir tes atteintes.
25 octobre 2009, 12:22   Re : Loin du Gnou
Extraordinaire de voir quel charme peut garder La Fontaine, même dans un texte estropié...
25 octobre 2009, 15:59   gnou
Si ce sont des buffles, alors le petit est un veau.
25 octobre 2009, 16:02   Re : gnou
Encore une image pour nous rappeler que les Français ont beau être des veaux tout n'est pas perdu, c'est ça ?
25 octobre 2009, 20:11   La vie des bêtes
Bien cher Francis,


Je ne ferais pas aux buffles l'insulte de nous comparer à eux. Observez plutôt cette video : vous ne voyez aucun buffle demander qu'il y ait davantage de lionnes, ni aucun buffle piétiner des renards sous le prétexte que ce sont des lions en devenir.
25 octobre 2009, 20:51   Re : La vie des bêtes
Il serait tout de même bon d'en savoir un peu plus long sur la biographie du jeune buffle au bénéfice duquel la communauté s'est mise en danger et, par exemple, si c'est une femelle ou un mâle, un jeune buffle bien né ou jeune buffle obscur, à supposer qu'une idée de hiérarchie existe chez ces ruminants, en un mot, si le troupeau se fût dressé contre les lionnes pour sauver n'importe quel jeune buffle.
25 octobre 2009, 20:53   Lien et image du lion
Je crois cela plus simple : les buffles affrontent concrètement un problème réel, les Français affrontent intellectuellement un problème doublement fantasmé.
25 octobre 2009, 22:21   Austerlitz (éthologie)
Reconsidérant cette image, on se dit qu'il n'est nullement à exclure que "le rang de bataille" adopté par les buffles, massés sur le tertre qui domine le plan d'eau, et partant la décision de coincer les lionnes entre leur masse et ledit plan d'eau, ont été motivé stratégiquement par l'attaque du crocodile: poussant les félins vers l'eau, ceux-ci ne devaient pas manquer de s'y faire dévorer par ceux-là. L'hypothèse n'est nullement absurde; les buffles ne pouvaient pas ne pas ressentir la présence du prédateur aquatique et cette présence influa sur leur décision de revenir sur leur pas "nourrir les crocodiles par les lions". Il y a du Napoléon, vous dis-je, sous le bicorne du buffle.

On peut en sourire mais il est vraisemblable qu'en l'absence d'une telle configuration favorable du terrain et de cette triangulation des espèces prédatrices, la horde de buffle eût renoncé à engager les lionnes.
Il me semble improbable qu'il n'y ait pas de hiérarchie dans cette communauté de buffles, encore que je ne mettrais pas ma main à couper que c'en soit l'idée qui fût présente. Car enfin, ce serait vraiment bluffant, pour le coup, que l'impulsion de contre-attaquer, en même temps que le courage personnel de vaincre l'atavique instinct de fuite face aux lionnes, eût germé à peu près au même moment dans chaque individu, et conduisît tout le troupeau, comme un seul buffle, à agir de façon si bien orchestrée.
Non, je pencherais plutôt pour l'initiative d'un leader, un individu fortement cornu, auquel tous les membres du groupe emboîtèrent le pas.
Je me demande d'ailleurs si le mimétisme girardien ne pourait fournir là aussi matière à théoriser.
Espérons que le bufflon s'en sorte.
25 octobre 2009, 22:49   Re : Austerlitz (étologie)
J'applaudis à la théorie de la tenaille décrite par Francis ; J'aime à penser toutefois que, quelque fussent les configurations du terrain et les considérations tactiques, la phalange ongulée eût attaqué.
Sans doute la décision du chef de horde, qui conçut en un éclair, sous le bicorne et non dans les étages inférieurs, que l'occasion rêvée s'était enfin présentée de se débarrasser des lionnes une bonne fois pour toute en les poussant dans la gueule des crocodiles. Il fallait, pour mobiliser la horde et l'entraîner, un puissant motif d'ordre émotionnel (et non "politique") donné ici par le sauvetage du bufflon. On peut douter qu'en terrain plat et sans plan d'eau, les buffles eussent pris cette voie-là face aux lionnes. Je ne vois guère de situation aussi périlleuse dans la vie d'une lionne que celle d'être jetée dans une mare infestée de crocodile. Les buffles ne pouvaient pas ne pas "sentir" cela.
25 octobre 2009, 22:51   Bovidés
En fait, les bovidés se défendent par le groupe, car ils savent qu'en groupe ils sont quasi-invincibles (ils peuvent piétiner leurs agresseurs s'ils se mettent de front, ou l'encorner).

L'ennui tient au fait que les bovidés ne sont pas très vifs, et que le dominant organisateur n'est pas toujours à portée (le mâle en général), d'où le réflexe de fuite : les lions attaquent alors le plus faible (malade ou petit).

Prenez l'exemple de la course de taureaux : le taureau sauvage, dominant, connaît sa force. Il accepte le combat et tente de se servir (parfois avec succès) de ses cornes. Il sait cependant que sa force principale est celle du groupe.

Il arrive que, parfois, le taureau doive être remplacé (bête boîteuse, ou qui vient d'endommager ses cornes d'un coup furieux). Que fait-on alors ? on fait entrer des boeufs apprivoisés, qui entourent le taureau. Celui-ci sait qu'en groupe il ne peut pratiquement pas être attaqué, se calme et les suit.

[www.telefonica.net]

Tout cela ne s'applique pas aux chasses avec armes à feu, les bovidés étant sans défense.
25 octobre 2009, 22:56   Taureaux et tigres
Les lecteurs d'Hemingway se souviendront de cet épisode survenu à Saint-Sébastien en 1904 : le combat dans une cage entre un taureau et un tigre dégénéra (le taureau furieux avait fort bien encorné le tigre, il brisa la cage, le félin mourant s'échappa, le taureau suivit, des personnes armées dans les gradins tirèrent).

Bilan :

-trois personnes tuées (balles perdues),

-taureau tué (balle au but),

- tigre tué (coups de cornes).

[www.todocoleccion.net]
Je vois que l'éventualité ne séduit personne, qui voudrait qu'une spécificité quelconque de ce bufflon-là explique l'engagement du groupe dans la contre-attaque, sous la conduite d'un leader tel que le suppose Alain Eytan. Au titre de l'improvisation éthologique, je maintiens cette hypothèse.

A mon avis, ce bufflon ou cette bufflone est, pour une raison ou une autre, précieux à la communauté et c'est la conjugaison de cette préciosité avec les circonstances du combat telles qu'analysées par Francis, qui a permis cette passe d'armes hors du commun.

(Soit dit en passant, on se souviendra et on méditera à loisir sur le fait que c'est une histoire de faibles l'emportant sur les forts qui fait le "record" (oui, bon) de vidéos regardées sur Youtube et ça, c'est pour "l'éthologie des hominidés". Il faut croire qu'ils n'oublieront décidément jamais qu'ils furent la plus faible des espèces et la plus démunie, la proie entre toutes.)
26 octobre 2009, 10:28   Re : Battle at Kruger
» On peut couper le son.

Il ne faut pas couper le son ! Se révèle alors la seule chose, à mon sens, vraiment intéressante de la séquence : à quel point les spectateurs s'identifient aux gnous, et non aux lions...
26 octobre 2009, 11:36   Re : Battle at Kruger
Cher Bernard Lombart, pardon d'intervenir ici pour un message personnel, (mais le rapport avec les gnous et les lions vous apparaîtra immédiatement dans le texte copié à votre intention sur l'Agora des Lecteurs de Renaud Camus). Vous vous souvenez du verset évangélique recommandant de ne pas s'opposer au mal, ou au mauvais : vous m'aviez questionné à ce propos, et j'ai trouvé des développements intéressants.
26 octobre 2009, 12:40   Re : Battle at Kruger
Merci infiniment, cher Henri Bès. J'ai jeté un coup d'œil sur votre message, et je le relirai attentivement, ce soir. J'y vois en effet des prolongements passionnants : certaines phrases du commentaire que vous apportez pourraient être tirées de la Bhagavad G&#299;t&#257;, texte utilisé par Gandhi pour justifier la non violence (ce qui est d'ailleurs un complet contresens puisque Krishna y enjoint Arjuna de combattre sa propre famille...)
Utilisateur anonyme
26 octobre 2009, 14:39   Re : Battle at Kruger
(ce qui est d'ailleurs un complet contresens puisque Krishna y enjoint Arjuna de combattre sa propre famille...)

Un complet contresens ? Evidemment, Gandhi n'est pas le guerrier Arjuna, cependant il ne ressemblait en rien à cette figure de baba cool que l'on nous présente ordinairement : "J'aimerais mille fois mieux risquer la violence que risquer l'émasculation de toute une race." (Ganesh, p. 9.)

"La non-violence a pour condition préalable le pouvoir de frapper. C'est un refrènement conscient et délibéré du désir de vengeance que l'on ressent. La vengeance est toujours supérieure à la soumission passive, efféminée, impuissante (c'est moi qui souligne), mais la vengeance aussi est faiblesse." (Young India, 12 août 1926.)



"
27 octobre 2009, 21:24   Ououououiiiiiinnnnnnnnnnn !
Chaque fois qu'Agrippa met des images, moi je ne me vois rien du tout, un grand blanc. Je me sens comme un pauvre petit gnou.
Utilisateur anonyme
27 octobre 2009, 22:37   Ououououiiiiiinnnnnnnnnnn !
Alerte ! Que les In-nocents se groupent pour sauver le petit gnouteau perdu.




Lien vers le gaou ICI
27 octobre 2009, 22:50   Halte aux gnous
Bien cher Agrippa,

Cette fois, c'est clair : ce sont bien des buffles, et non des gnous.
Utilisateur anonyme
28 octobre 2009, 07:18   Re : Halte aux gnous
Mettons que ce sont de grosses chèvres africaines.
28 octobre 2009, 09:27   Halde aux gnous
Cher jmarc, votre insistance à établir des distinguo va finir par vous valoir quelques ennuis !...
28 octobre 2009, 09:31   Structuration
Bien cher Francmoineau,


Puisque nous sommes dans le chapitre "la Vie des bêtes", vous noterez que cette mienne caractéristique est en fait une application des principes darwiniens de l'adaptation.

En effet, étant en quelque sorte invertébré car ne disposant pas d'une syntaxe raide comme la justice, je dois compenser par d'autres sens, dont celui de l'établissement du distinguo.
28 octobre 2009, 22:35   Raide comme la justice
C'est curieux, Jmarc, il y a deux ou trois jours vous nous parliez des "coïncidences qui ne peuvent en être", s'agissant des citations que l'on emprunte à tout livre qui s'ouvre à nous, au moment où nous le désirons, pour "récapituler l'instant de nos pensées". Il y a de très belles pages, dans l'Amazone de Rémy de Gourmont sur ce phénomène, crois-je me souvenir; phénomène que les Orientaux exploitent "à fond" (comme toute exploitation à l'orientale) dans le Yi King, mais qui ne nous est pas étrangère non plus, de longue date, dans l'usage qui se fait de la Bible, de Shakespeare, dans le monde anglo-saxon, sensible au hasard et aux oracles.

Vous écrivez: "une syntaxe raide comme la justice" quand dans un recoin de mon esprit couve depuis vingt-quatre heures une réponse à Renaud Camus sur un autre fil où je lui aurais bien dit qu'il confond "l'éloge du paraître" et l'éloge du comparaître, quand il me reproche, feignant tout, d'user à contre emploi du verbe solliciter par exemple, quand il sait que je sais qu'il sait que je sais comment se tourne ce verbe et qu'en conséquence il n'est plus de paraître entre nous mais tout juste cela: du comparaître, vain et fatigant.
28 octobre 2009, 23:02   Darwin II, le retour
Ne serait-ce pas que le même environnement et les mêmes stimulations conduisent aux mêmes évolutions ?
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