La loi française n'exige pas qu'un étranger devenu Français renonce à sa nationalité d'origine ou qu'un Français ayant acquis une nationalité étrangère renonce à la nationalité française.
Par conséquent la double nationalité ou la multinationalité peut résulter de l'application combinée de différentes législations nationales, même si elle n'est pas expressément envisagée par le droit français de la nationalité.
Ainsi un enfant né dans un pays étranger qui applique le droit du sol se voit reconnaître la nationalité dudit pays et acquiert la plupart du temps celle de ses parents lorsque l'Etat dont ils sont les ressortissants attribue la nationalité par filiation.
La double nationalité peut s'acquérir également :
- par la naturalisation
- par la déclaration (ex : mariage, mineurs)
- par effet direct du mariage dans certains pays
- par cession d'un territoire ou indépendance d'un Etat (ex : cas des Algériens en 1962).
En vertu du principe de souveraineté, la France considère le double national en tant que ressortissant titulaire de l'ensemble des droits et obligations attachés à la nationalité française, qu'il s'agisse d'un Français ayant acquis une nationalité étrangère ou d'un étranger devenu Français.
Ce principe peut trouver toutefois ses limites à raison :
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des conventions internationales et bilatérales : leurs dispositions peuvent faciliter l'exercice de la double nationalité notamment en ce qui concerne les obligations militaires, mais aussi viser à la limiter, telle que la convention de Strasbourg du 6 mai 1963 ;
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des législations nationales : certains Etats obligent les personnes qui adoptent la nationalité du pays d'accueil à renoncer à leur nationalité d'origine. Ils peuvent aussi prévoir la perte automatique de la nationalité d'origine de leurs ressortissants qui acquièrent une autre nationalité.
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des conflits de nationalité, nombreux dans les domaines tranchés par la justice en l'absence de conventions internationales ;
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de la protection diplomatique de la France qui ne peut s'exercer contre l'autre Etat dont dépend le binational ; de même l'autre Etat étranger ne peut faire bénéficier de sa protection le binational concerné sur le territoire français.
La fin de la double nationalité, pour les étrangers en France, peut résulter d'un changement de situation personnelle qui peut entraîner une modification de sa nationalité au regard de sa loi nationale, de la loi française ou d'accords internationaux.
Pour les Français ayant acquis une autre nationalité, la nationalité française se perd soit automatiquement en vertu de conventions internationales ou de la législation du pays de la nationalité adoptée, soit par déclaration auprès du consulat du pays de résidence.
Voyez comme je suis savant !