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Communiqué n° 630 : Sur la mort d'Aimé Césaire et les formes du deuil

Le parti de l'In-nocence prend toute sa part au deuil national entraîné par la mort d'Aimé Césaire, poète souvent puissant et figure politique souvent fourvoyée. Il constate avec tristesse à cette occasion, toutefois, que le retentissement de tout événement relevant apparement de l'ordre de la culture est étroitement et presque exclusivement dépendant de l'exploitation idéologique qui peut en être faite, et que la littérature, en régime dogmatico-antiraciste, n'a plus de place parmi nous qu'à titre de sous-section de la propagande.
« et que la littérature, en régime dogmatico-antiraciste, n'a plus de place parmi nous qu'à titre de sous-section de la propagande »

Ah oui, très fort !
Equilibré, et qui dit tout de façon concise.
Tout en finesse. Et Dieu sait que c'était un sujet délicat!
Mon sentiment dès le début de cette "affaire".
J'ajoute [url=
]ces quelques images[/url] que l'on n'a pas vues dans les nombreux hommages télévisés de ces dernières heures.
Dieudonné et Césaire ? - Sans trop se risquer on peut dire que le débat ne "vole pas haut".
Pourquoi : "figure politique souvent fourvoyée" ?
Le parti de l'In-dépendance ne considère pas une longue appartenance au parti communiste, fût-il martiniquais, comme une preuve de haute sagesse politique.
Utilisateur anonyme
20 avril 2008, 00:49   A joke.
Oui, cher Renaud Camus, mais un parti communiste martiniquais... vous y croyez, vous, à l'implantation de la dialectique marxiste au pays du "ti ponche" ?
Utilisateur anonyme
20 avril 2008, 09:29   Re : A joke.
Bof, elle s'est bien implantée à Cuba, pays de la salsa, alors...
Quant à moi, ce que je reprocherais à Césaire est un fait plus récent: il s'agit de sa participation affichée, ostentatoire, à l'hystérie anti-sarkozy qui avait suivi certains propos peu amènes tenus par le ministre de l'intérieur d'alors au sujet des "jeunes de banlieue".
Ces propos, on s'en souvient peut-être, avaient soulevé une grande émotion en Martinique (je n'ai toujours pas compris pourquoi) et Aimé Césaire avait refusé de recevoir Sarkozy, ce que j'avais trouvé grotesque.
Utilisateur anonyme
20 avril 2008, 11:06   Du trop plein de "négritude".
Julien Gracq aurait plus certainement mérité pareil hommage national - non ?

Entendre ressasser vingt fois par jour le désormais incontournable concept de "négritude" commence vraiment d'être lassant...
On précisera tout de même que Césaire démissionna du PCF (cf la lettre à Maurice Thorez) en 1956 suite aux évènements de Hongrie. Il créa en 1958 le Parti Progressiste Martiniquais dont la vision était plutôt fédéraliste qu'indépendantiste (cf l'article de Wikipédia sur le PPM qui est plutôt bien fait).
Monsieur Wagner,
Vous me rappelez Jean Didier Wolfrom qui, au cours d'un Masque et la Plume consacré à une biographie de Lacan, avait déclaré apprécier tout dans ce livre sauf ce qui concernait la psychanalyse.
Utilisateur anonyme
20 avril 2008, 14:31   Re : La légion des fourvoyés
Il a démissionné du PCF en 1956 ? Dans ce cas, la liste des écrivains et poètes qui se sont fourvoyés est bien longue.
Cher Pascal M. Césaire fait assurément (et définitivement) parti de la longue liste des écrivains dont "je puis me passer".
Il n'y a pas un seul journaliste, commentateur, homme politique qui ait été retenu par deux faits bizarres dans la carrière politique et littéraire de M. Césaire.
1. Il est resté maire de Fort de France pendant près de 50 ans environ (à vérifier) et presque aussi longtemps député de la Martinique. Une carrière aussi longue est exceptionnelle. Les thuriféraires l'expliquent par le charisme de l'homme. Pourquoi pas ? Pourquoi pas aussi la magie ou le Saint Esprit ? S'il n'avait pas été nimbé de l'aura "progressiste" et qu'il eût été étiqueté "de droite" ou "conservateur" (ce qu'il était de fait), de quoi ne l'aurait-on pas soupçonné ?
2. Les tâches d'un député maire d'une grande ville et dans une île "à problèmes" sont très prenantes : son emploi du temps ne peut pas être les 35 h à la Aubry (qui, elle, doit en faire 80 ou 90 par semaine pour asseoir son pouvoir). Dans ces conditions, quand a-t-il trouvé le temps d'écrire, de composer, de rédiger, de créer et combien de temps a -t-il consacré à son oeuvre ? La littérature n'est pas une manne dont le Ciel pourvoit quelques élus; la poésie peut-être, mais selon les gogos seulement.
Voilà des faits que personne n'expose. Silence dans les rangs. On s'en tient au mystère; en bref, on fait dans l'hagiographie - laïque, évidemment; Césaire est le nouveau un saint (laïque); Mme Royal l'a canonisé; il est donc bon pour le Panthéon.
Utilisateur anonyme
20 avril 2008, 19:22   Re : Hypothèse
(Message supprimé par son auteur qui regrette d'avoir cédé à une facilité de mauvais goût)
Utilisateur anonyme
20 avril 2008, 19:58   Nègres
Wagner ?

After Alex. Bon, voilà, on se repent, et tant pis pour ceux qui viennent après, et qui ont l'air fin…
20 avril 2008, 20:45   Aliker
Bien cher JGL,


Le secret de la longévité (politique) d'Aimé Césaire s'explique par le fait qu'il a eu une équipe de fidèles très compétents, dont le docteur Pierre Aliker, actuellement âgé de 101 ans, qui fut durant tout ce temps son premier adjoint.

Ayant travaillé à la Martinique, je peux vous dire qu'il y a une part d'ombre : l'hypertrophie des services municipaux de Fort-de-France, mais que, très globalement, la figure de Césaire faisait la quasi-unanimité, qu'on soit béké ou d couleur.

Une part importante de la réussite d'Aimé Césaire tient au fait qu'il a pris son essor politique dans un vide sidéral, le personnel politique béké ayant été complètement discrédité par le funeste épisode dit "de l'amiral Robert", durant la guerre.

Par ailleurs, les Martiniquais de droite (asssez nombreux, notamment les anciens militaires, qui constituent un groupe puissant) ont toujours su gré à Césaire d'avoir jeté par dessus bord la chimère indépendantiste.


Les choix d'apparentement de Césaire paraissent de nos jours discutables (liens avec le parti communiste). Il faut aussi comprendre ce qu'était la situation économique de la Martinique dans les années 1950, à la fin du régime de plantation (je ne parle pas du colonialisme mais d'une forme technique de grande propriété).

Il y avait un petit groupe béké, détenteur de l'essentiel du pouvoir économique. Il y avait un fort groupe mulatre, très éduqué et implanté dans les professions libérales. Il y avait enfin l'immense masse du peuple.
Ce qui me surprend le plus c'est d'entendre tant d'hommages à "l'homme qui a tant fait pour la cause des hommes noirs" ou "du monde noir", selon les expressions. Je me demande ce qu'il se passerait si un homme decidait un jour de "défendre la cause blanche" ," le monde blanc", les blancs ou la blanchitude. Béneficierait-il d'autant d'hommages et d'obsèques si nationaux ?
"Je me demande ce qu'il se passerait si un homme decidait un jour de "défendre la cause blanche" ," le monde blanc", les blancs..."

Z'inquiétez pas, il serait tué dans l'oeuf, comme on dit...
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