Le site du parti de l'In-nocence

Communiqué n° 932 : Sur l'affaire Raoult-Ndiaye

Le parti de l'In-nocence, à propos des débats qui ont cours actuellement autour des déclarations respectives de M. Éric Raoult et de Mme Marie Ndiaye, voit un signe patent de la grande déculturation en cours dans l'obstination de tous les journalistes de la presse parlée à prononcer "Raoulte" le nom de l'homme politique, en opposition avec toutes les traditions de la prononciation française et comme si le français était désormais pour eux une langue étrangère, dont ils seraient obligés, comme croient l'être les étrangers, de prononcer toutes les lettres pour acquérir la très fausse assurance qu'ils ne commettent pas d'erreur.

Le parti de l'in-nocence aimerait savoir, puisque cet usage déculturé semble s'imposer, s'il va désormais falloir, pour se faire comprendre, parler des Maximes de La Rochefoucaulde, de Contes de Perraulte et de la boîte à outils de Michel Foucaulte ?
Je partage entièrement l'exaspération du parti de l'In-nocence sur ce point. Le pire est qu'aucun journaliste, aucun homme politique n'a fait exception : la prononciation "Raoullte" est désormais la plus courante : "Raoult" ferait maintenant presque grand genre...
Utilisateur anonyme
12 novembre 2009, 23:33   Re : Communiqué n° 932 : Sur l'affaire Raoult-Ndiaye
C'est le langage d'un maître arrangeant faisant la dictée à des cancres.
Utilisateur anonyme
12 novembre 2009, 23:55   Re : Communiqué n° 932 : Sur l'affaire Raoult-Ndiaye
"Je trouve détestable cette atmosphère de flicage, de vulgarité... Besson, Hortefeux, tous ces gens-là, je les trouve monstrueux", avait délaré l'écrivain l'écrivaine Marie NDiaye.


Aucun doute là dessus, cette époque a vraiment les écrivaines qu'elle mérite !
Utilisateur anonyme
13 novembre 2009, 00:02   Re : Communiqué n° 932 : Sur l'affaire Raoult-Ndiaye
Justement, tout non-francophone de naissance que je suis, j'ai été très surpris d'entendre prononcer le st final du nom de Caroline Fourest, dans la présentation de sa chronique, généralement assez intelligente, sur France-Culture. Ai-je tort de m'en étonner? Cela doit être la prononciation qu'elle préfère...
Breton d'origine, cette histoire de prononciation des patronymes me perturbe : comment croyez-vous que se prononcent Biger ou Aufret ?
Utilisateur anonyme
13 novembre 2009, 00:19   Re : Communiqué n° 932 : Sur l'affaire Raoult-Ndiaye
Cela doit être la pronciation qu'elle préfère...


En tout cas, ce qui est certain c'est que la Caroline ne préfère pas les hommes !
Utilisateur anonyme
13 novembre 2009, 00:36   Re : Communiqué n° 932 : Sur l'affaire Raoult-Ndiaye
Mais en quoi, ici, les préférences sexuelles de Mme Fourest sont-elles le moins du monde pertinentes??!!
Ah, notre ami américain découvre les sorties de Monsieur Zendji...
Les saillies, voulez-vous dire...
On pourrait peut-être l'exclure. Il me semble qu'il y a longtemps qu'on ne l'a pas exclu. On risque de perdre la main...
13 novembre 2009, 10:44   Inattendu
L'effroyable Pascale Clarke, ce matin, a prononcé un "Raou" très net et très sûr de lui. Etonnant.
Utilisateur anonyme
13 novembre 2009, 11:13   Re : Communiqué n° 932 : Sur l'affaire Raoult-Ndiaye
Pour en revenir au communiqué, la véritable "affaire" est en effet la prononciation du nom du député, et non les déclarations des intéressés. Les propos respectifs des deux protagonistes sont idiots et cette histoire n'a franchement aucun intérêt - elle ne mérite pas, en tout cas, l'attention qui lui est accordée depuis quelques jours.

En fait, tout cela n'est qu'un nouvel épisode de cet incessant petit jeu entre le pouvoir et les médias, jeu qui ne mène à rien sinon à les décrédibiliser chaque jour un peu plus. Cela en devient insupportable : chaque semaine apporte sa nouvelle "affaire" (petites phrases, vidéos cachées, révélations...) relayée ou fabriquée de toute pièce par les journaux, fond de commerce auquel Internet a d'ailleurs donné une nouvelle vigueur. Certains nouveaux médias comme Le Post (affilié au Monde...) se sont même fait une spécialité de ce genre "d'affaire". De leur côté, les "grands" médias tirent sur le filon même quand la question semble épuisée (les deux protagonistes étant revenus sur leurs propos). Hier, les Inrockuptibles titraient "L'affaire continue", comme s'ils en étaient des observateurs extérieurs et objectifs et qu'ils ne contribuaient pas eux-mêmes à l'alimenter par ce genre de titre.

Je crois sans exagérer que la meilleure attitude face à tout ce cirque est de s'abstenir, d'être indifférent. Les possibilités offertes par les nouvelles technologies, en permettant une relative prise de parole dans les médias (sms, commentaires et forums), multiplient encore l'effet boule de neige de ces "affaires" qui mobilisent toute l'attention d'une société sur des questions de médiocre intérêt (et dans le sens défini par une poignée de journalistes). Il m'est arrivé, moi aussi, de publier des commentaires en ligne sur ce genre d'articles de journaux ou pour répondre à d'autres commentaires, mais je m'abstiendrai désormais. Mieux vaut se concentrer sur ce qui en vaut la peine.
Utilisateur anonyme
13 novembre 2009, 12:17   Chute dans le ON.
On pourrait peut-être l'exclure. Il me semble qu'il y a longtemps qu'on ne l'a pas exclu. On risque de perdre la main...

Tiens !, les voilà qui retombent dans le "on"... (Faudrait qu'ils relisent (lisent ?) Heidegger...)
« décribiliser » ou décrédibiliser ? cher Guillaume. [ comme provocation pour vous inviter à me reprendre plus souvent ! ]
Utilisateur anonyme
13 novembre 2009, 12:43   Re : Communiqué n° 932 : Sur l'affaire Raoult-Ndiaye
Oups... erreur corrigée, merci. J'espère ne pas m'être décridibilisé !
On s'amuse, cher Guillaume : si vous avez corrigé c'est que je me trompe. J'aurais dit « décrédibiliser »
Utilisateur anonyme
13 novembre 2009, 13:02   Re : Communiqué n° 932 : Sur l'affaire Raoult-Ndiaye
Aïe. Comme disait un ami, "vous m'enduisez d'erreur" ! Va pour le "é" !
Chic ! J’ai la main et je vais la garder. Or donc, cher ami, nous sommes bien d’accord : comme pénitence, vous voudrez bien me corriger ( vous n’aurez aucune peine à pouvoir le faire ) deux fois sans tarder et à discrétion ensuite.
Plus sérieusement, je partage tout à fait votre point de vue sur « la meilleure attitude face à tout ce cirque »
Utilisateur anonyme
13 novembre 2009, 13:42   Re : Communiqué n° 932 : Sur l'affaire Raoult-Ndiaye
je partage tout à fait votre point de vue sur « la meilleure attitude face à tout ce cirque »
Cher Éric, vous lâchez la proie pour l'ombre : la meilleure attitude est bel et bien une retraite dans votre thébaïde étoilée où les bruits de ce cirque sont couverts par le brame du cerf (et la sonnerie aux morts les 11 novembre).
...et où, du moins l'espère-t-on, nul inrockuptible ne pose jamais sa vilaine patte.
"sorties" est possible, dans ce contexte, "saillies" est un peu osé, dans ce contexte justement...
Utilisateur anonyme
13 novembre 2009, 17:16   Re : Communiqué n° 932 : Sur l'affaire Raoult-Ndiaye
Pour en revenir au communiqué, la véritable "affaire" est en effet la prononciation du nom du député, et non les déclarations des intéressés. Les propos respectifs des deux protagonistes sont idiots et cette histoire n'a franchement aucun intérêt - elle ne mérite pas, en tout cas, l'attention qui lui est accordée depuis quelques jours.

En fait, tout cela n'est qu'un nouvel épisode de cet incessant petit jeu entre le pouvoir et les médias, jeu qui ne mène à rien sinon à les décrédibiliser chaque jour un peu plus.


Bien d'accord avec vous Guillaume, à ceci près que cela revient surtout à décrédibiliser Sarkozy dans l'opinion. La plupart des gens ne retiendront qu'une chose, c'est que la régime cherche à faire taire les écrivains. La Gauche est devenue experte pour monter en épingle un petit fait qui salira beaucoup la droite. Et de coups d'épingles en coups bas, je crois que cela marche. Cette Gauche me dégoûte, tout ce qu'elle sait faire est petit et vil.
Les conséquences sur nos libertés futures ne sont pas anodines.
Pour vous en convaincre, lisez les commentaires des lecteurs du Soir, guidés par son article, et intoxiqués de longue date par une
extraordinaire entreprise de diabolisation.
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Utilisateur anonyme
13 novembre 2009, 17:50   Re : Communiqué n° 932 : Sur l'affaire Raoult-Ndiaye
Oui, je partage votre avis : dans le "petit jeu" dont je parle, les médias (enfin une partie d'entre eux, ceux qui bénéficient du plus grand pouvoir d'influence : Le Monde, Libération, France Inter, France Culture, Le Nouvel Observateur, Les Inrockuptibles...) sont largement gagnants, contrairement à l'image de résistants à l'oppression qu'ils cultivent avec succès.

D'ailleurs, je vais faire mon coming out, si j'ose dire : j'ai voté pour Nicolas Sarkozy, sans grande conviction mais sûr de moi. Eh bien il ne se passe pas un jour sans que mon vote ne soit insulté. Tout ce qu'entreprend le président pour réaliser le programme pour lequel j'ai voté se voit systématiquement bloqué, contesté et, pire, moqué. Je ne me suis jamais fait beaucoup d'illusion sur la réalisation effective des promesses de campagne, mais les pseudo-rebelles de gauche qui attaquent sans relâche le moindre propos, le moindre geste du gouvernement ne se rendent pas compte qu'en croyant lutter contre les "idées nauséabondes" que Sarkozy emprunterait à de l'extrème-droite, ils ne font qu'accroitre l'audience de celle-ci. Je suis très curieux de voir ce qui se passera en 2012.
Utilisateur anonyme
13 novembre 2009, 18:04   Re : Communiqué n° 932 : Sur l'affaire Raoult-Ndiaye
Absolument. L'activité de la bête immonde n'est pas actuellement du côté qu'on croit.
Utilisateur anonyme
13 novembre 2009, 18:09   Re : Communiqué n° 932 : Sur l'affaire Raoult-Ndiaye
Il me semble que la déclaration d'Éric Raoult est un peu plus qu'une grosse balourdise. On savait cet homme à la fois mal comprenant et grossier personnage, soit. Mais qu'un député UMP invoque un "devoir de réserve", qui s'appliquerait à d'autres que les fonctionnaires ou agents publics, sans être immédiatement rappelé vigoureusement à l'ordre par son parti, me paraît poser effectivement un réel problème.

Lisez la question écrite de l'énergumène : ICI et dites-moi si cette question n'est pas d'une incroyable sottise à la fois juridique, politique et littéraire. On peut aussi aller plus loin et considérer qu'il a vraiment pensé en écrivant cela. C'est alors beaucoup plus grave.

Encore une fois le problème n'est pas qu'un député soit un abruti, mais qu'il ne soit pas recadré efficacement et rapidement par son parti quand il fait une bourde.

La droite française s'est souvenue qu'elle était la plus bête du monde et la machine à perdre est bien remise en route.

C'est ce même Raoult qui avait demandé, il y a peu, à baptiser une "réalisation destinée aux arts et spectacles" du nom de Michael Jackson : ICI
Oui, finalement, il mérite bien qu'on prononce toutes les lettres de son nom.
M. Raoult, dès l'instant de son élection, n'est plus l'homme d'un parti, ni l'élu d'une circonscription, mais l'élu de tout le Peuple français.

Il lui est alors loisible de dire ce qu'il veut dès lors que cela ne tombe pas sous le coup de la loi.
13 novembre 2009, 21:11   Re : Député, parti et recadrage
Soit, mais ne devrait-il pas y avoir une loi interdisant à des crétins de ce genre d'exercer des responsabilités politiques ?
13 novembre 2009, 23:30   Loi sur l'imbecillité
Vaste programme !
Vous voulez dire les maximes de De La Rochefoulde !
Utilisateur anonyme
14 novembre 2009, 05:58   Re : Communiqué n° 932 : Sur l'affaire Raoult-Ndiaye
Eric Veron écrivait:
-------------------------------------------------------
> Breton d'origine, cette histoire de prononciation
> des patronymes me perturbe : comment croyez-vous
> que se prononcent Biger ou Aufret ?

J'avais un camarade de chambrée à la Pépinière qui s'appelait Aufret : nous prononcions Aufrète et lui de même.

Aux Antilles on prononce la consonne finale : Ducosse pour Ducos.
Voilà, c'est cela, les bretons prononcent Aufrète, Bigère, Le Braze etc. Plus étonnant : la plage favorite des brestois, le Trez-Hir est appelée le Tressir et sur leurs doigts, ces mêmes brestois comptent jusqu'à diz.
14 novembre 2009, 14:23   Antilles et consonnes
Bien cher Todomodo,


Vous avez parfaitement raison à propos de Ducos et de sa célèbre prison !

En revanche on dit "Le Carbé" et non "le Carbetttt", et le Fort-Dezé au lieu de Fort-Dessexxx (je vous y conseille la Chapelle militaire qui abrita, outre mes dévotions, celles de la jeune Mlle Royal).

J'aurai donc du mal à tirer des règles générales quant à la prononciation des consonnes finales aux Antilles...

Je crois la prononciation antillaise essentiellement conservatrice : on prononce comme on a toujours entendu prononcer.
14 novembre 2009, 14:38   Re : Antilles et consonnes
« on prononce comme on a toujours entendu prononcer »

C'est précisément ce qui est de moins en moins le cas ici pour les innombrables noms propres et même communs qui n'ont pas trouvé leur place dans ce néo-français basique pour semi-analphabètes qui est devenu la langue du diversulo de la France d'après.
15 novembre 2009, 20:50   Affaire de n'prononciation
Tout cela ne nous dit pas comment on doit prononcer le patronyme de la lauréate.
15 novembre 2009, 21:49   Re : Affaire de n'prononciation
N' - di - aïe .

Au fait quelqu'un a-t-il lu le livre ?
Et si c'était bien ? Catastrophe !
16 novembre 2009, 01:01   Re : Affaire de n'prononciation
Les jurés du Goncourt eux-mêmes l'ont-ils lu ?
16 novembre 2009, 09:25   Catastrophe ?
« N' - di - aïe .

« Au fait quelqu'un a-t-il lu le livre ?

« Et si c'était bien ? Catastrophe ! »

Je ne comprends pas cette entrée. Pouvez-vous expliquer ce que vous voulez dire, Cher Alain Eytan ?
« Au fait quelqu'un a-t-il lu le livre ?

La presse spécialisée parlant de « génie » (Maud Denarié sur le site Evene), et convoquant Faulkner et Proust (Valérie Marin La Meslée, Le Point), j'ai lu tout le début, l'ayant téléchargé depuis le site de l'éditeur. Je découvre un charabia prétentieux et à la limite du non-sens, qui effectivement se souvient de Proust et du monologue intérieur, mais qui se caractérise principalement par une complète absence de technique romanesque, la focalisation étant assurée à grand renfort de « il lui sembla », et la perspective intérieure par des « il parut », « il avait l’air », etc. C’est donc littéralement une littérature d’ahurie.

Je copie/colle un passage, pris à peu près au hasard, qui en dira plus long que mes explications :

« Il lui sembla percevoir un relent de moisi.
« Odeur provenant de la floraison abondante, épuisée du gros flamboyant jaune qui poussait ses branches au-dessus du toit plat de la maison et parmi les feuilles duquel nichait peut-être cet homme secret et présomptueux, à l’affût, songeait Norah gênée, du moindre bruit de pas s’approchant de la grille pour prendre son essor et gauchement se poser sur le seuil de sa vaste demeure aux murs de béton brut, ou provenant, cette odeur, du corps même ou des vêtements de son père, de sa peau de vieux, plissée, couleur de cendre, elle ne le savait, elle n’aurait su le dire. »

C'est drôle. Il me semble, moi aussi, percevoir un relent de moisi.
16 novembre 2009, 15:45   Aine ou noeud ?
N' - di - aïe .

Ce "n" suivi d'un "d", voisinage ô combien inusité en français, doit-il se prononcer comme "aine" ou comme une sorte de "noeud" très bref ?
16 novembre 2009, 16:38   Extrait de MND
C'est à peine incroyable...
16 novembre 2009, 21:41   Re : Catastrophe ?
Oh, cher Renaud Camus, ce n'était que l'expression de l'amusement de la façon un peu hâtive de certains de juger de l'écrivain seulement selon ce qu'elle avait pu déclarer ici ou là, sans plus se soucier de ce qu'elle avait écrit.
16 novembre 2009, 21:55   Re : Aine ou noeud ?
Bien qu'on m'ait affirmé que les premiers mots que j'eus prononcé furent en wolof, je ne puis que suggérer le "nœud", bref la simple prononciation d'une occlusive nasale et alvéolaire.
Cher Chatterton, merci pour cet extrait, à partir de quoi cependant je ne puis que réserver mon jugement.
Notez que si vous percevez vous aussi une odeur de moisi à la lecture du passage, elle aura réussi son coup.
17 novembre 2009, 11:17   Re : Aine ou noeud ?
Rémy de Gourmont dans son Esthétique de la langue française (que je n'ai pas sous la main pour le citer précisément), évoque, je crois m'en souvenir, une attitude de "demi-science et de respect", apparue, selon lui, au milieu du XIXème siècle, et qui a voulu acclimater les mots et les noms étrangers "savamment et respectueusement", au plus près de leur prononciation dans la langue d'origine, contrairement à l'attitude de francisation, propre aux siècles passés (le fameux Monsieur de Bouquinquan pour Buckingam, par exemple.) Il montre, par l'exemple du mot "meeting", que cette francisation n'est plus tenable et que la prononciation "metingue" signale une ignorance des usages, pour tout dire un parler populaire à proscrire. En somme, à l'époque de Rémy de Gourmont, le peuple se comporte comme l'aristocratie du temps de la Rochefoucauld, c'est-à-dire qu'il n'a pas l'intention de déranger ses habitudes phonétiques, de se faire violence ni d'introduire des sons nouveaux dans la musique de la langue, comme cette "occlusive nasale et alvéolaire" impose une sorte de bref éternuement contenu, désagréable à émettre, et qu'une autre époque, plus soucieuse de son confort ou de la poésie de sa langue, eut sans doute allègrement et sans scrupule allégé en "Diaé" (voire "Diahé")
17 novembre 2009, 11:43   Re : Aine ou noeud ?
Le patronyme Ng est très courant dans le sud de la Chine, et donc à Hong Kong. Curieusement, ce patronyme admet deux prononciations, celle de "l'éternument" et l'autre, plus distinguée si moins acrobatique, "Enn-djee".

Une curiosité: au Camboge, existe même un patronyme d'une lettre: N, dont William Boyd (encore lui, décidément) a tiré une nouvelle éponyme (si l'on peut dire).
17 novembre 2009, 12:53   Re : Aine ou noeud ?
Tiens, Francis, je me demande : participez-vous parfois à "Google traduction" (lien : "proposer une meilleure traduction"), quand il vous arrive de trouver une traduction aberrante ?
17 novembre 2009, 13:28   Re : Aine ou noeud ?
Non hélas, je n'ai pas le temps. Il y a des mois et des mois que je n'ai le temps de rien. Et ça ne fait qu'empirer. L'âge avançant le temps manque de plus en plus, au point que je ne sais comment c'était "avant", quand le temps des choses inessentielles existait encore. Je ne sais pas non plus comment se débrouillent ceux avec qui Chronos se montre généreux, ceux à qui il fout la paix. Oui j'utilise Google traduction, ça m'arrive, comme un gamin sa planche à roulette ou sa trottinette, pour gagner 35% environ du temps de ma course. Mais ce temps gagné, d'autres monstres me le dévorent aussitôt des mains.
Cher Francis, je me souviens avoir pris conscience en deux occasions précises, au sortir de la première enfance, que je pouvais penser. La première fois fut lorsque j’entendis — c’était le tout début de la boîte à conneries — le slogan « Moulinex sort la femme plus vite de la cuisine ». Je me souviens avoir eu immédiatement l’intuition d’une énorme tromperie et d’un piège finaud. Pour que faire me dis-je ? Et la réponse s’imposa, définitive, dans mes hémisphères enfantins : pour aller bosser afin de pouvoir se payer un autre Moulinex. Depuis, je balade en montagne avec Lucius et j’écoute le brame du cerf.
Intéressant. Et la deuxième fois ?
Utilisateur anonyme
17 novembre 2009, 17:13   Percée gyn-écologique
"Moulinex sort la femme plus vite de la cuisine"

Vous allez me dire que c'est une drôle d'association d'idées, mais bon, où y a d'la gégène y a du plaisir...
La deuxième, cher ami, est à replacer parmi les inéluctables, familiales et dominicales sorties en break 203 Peugeot. La mer, c’est beau ; les fleurs, c’est pour les frangines ; les abris en béton, d’une épaisseur formidable, posés sur la rade de Brest pour protéger les sous-marins mais que « les Alliés formidables avaient pourtant réussi à percer », par un après-midi gris et pluvieux, c’est gai. Or donc, le paternel ( paix à son âme ) nourrissait sa nombreuse progéniture en s’échinant pour EDF dans un emploi de cadre administratif ( d’autres s’échinaient moins, mais lui, venait de Lebon et Cie ). Il avait donc obtenu, pour sa famille, une visite particulière du radome de Pleumeur-Bodou. Et là, miracle, révélation, transfiguration. J’ai tout oublié des frangines et du type chargé de la visite commentée mais j’ai toujours le cœur battant en repensant à l’émotion qui me saisit à l’écoute cet homme qui devait être un pédagogue hors pair. Je tremblais en découvrant le plaisir que pouvaient procurer la fréquentation du mystère et compréhension de choses devant lesquelles j’aurais buté et serais resté buté sans la parole initiatrice et bienveillante. Je découvrais le plaisir intellectuel.
Le "n' " m'est infiniment plus facile à prononcer que les ottomans faire ou poser problème.
A vos souhaits, cher Alain.
Merci, cher Orimont.
Notez que grâce à vos suggestions prophylactiques je n'ai rien attrapé.
Tout enfant, la pénétration des mystères est d'abord une pénétration physique. A quatre ans, je m'interrogeais pascaliennement sur cette machine à manger les crayons que sont les appointe-crayons. Qu'adviendra-t-il, si je continue à appointer mon crayon dans l'appointe-crayon jusqu'au bout ? jusqu'à la pulpe de mes doigts. Le crayon alors s'évanouira-t-il ? L'appointe-crayon est-il une machine à faire s'évanouir les objets, les êtres ? Où vont les êtres qui s'évanouissent et l'appointe-crayon fait-il écran à un autre monde. Dans la petite enfance, rien ne se transforme, tout apparaît, disparaît en entier. J'appointais donc. Mais l'appointe-crayon se refusa à me livrer le secret du monde: il interrompit sagement sa besogne à un demi-centimètre du bout et j'en fus pour ma peine. Je regagnais mon siège, déçu mais nullement découragé, avec, entre les doigts, un crayon de cinq millimètres de long. Je venais de découvrir et de comprendre la transformation, la déperdition de l'être en même temps que sa permanence.
En Belgique, nous disons un taille-crayon.
18 novembre 2009, 10:23   Re : Aine ou noeud ?
J'ai travaillé, dans le temps, à un projet universitaire de traduction automatique, ce qui me permet d'admirer, en connaisseur modeste, l'outil Google, tout en lui pardonnant ses lacunes évidentes. Mon cas de conscience est celui-ci : faut-il collaborer à cet admirable dispositif, en poussant à la charrette du monstre tout puissant ?
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