"Méprisé par la plus grande partie du corps enseignant, qui lui refuse la grande culture dite "bourgeoise", il est désormais la proie de la "culture" médiatique..."
Absolument.
L'autre jour j'écrivais ceci dans mon carnet -- je ne vous en ferais part si vous n'aviez pas écrit cela :
"Ce n’est pas méprisable d’écouter les autres penser et leur permettre de le faire, pas plus que faire le ménage ou ramasser les poubelles qui sont même quelques unes des rares et dernières actions honorables.
C’est laisser croire aux gens qu’ils peuvent faire ce qu’ils ne savent pas qui est méprisant et méprisable car cette masse d’ignorants discutant bruyamment couvre les quelques voix sages qui auraient pu les sauver.
Laisser les ignorant se prononcer sur toute chose, c’est prononcer, à l'ex-mode pédagogique, leur éternelle ignorance en toute chose, c’est leur permettre de participer au fameux débat public tout en leur retirant le pouvoir intellectuel de décider de leur sort puisqu'un problème ne peut être résolu par celui qui ne comprend pas l’énoncé et qui refuse qu’on le lui explique et qui, passionné d’égalité, se laisse alors entrainer, comme l’a dit Tocqueville, par la force comptable de l’opinion, etc."
Voilà rien de nouveau mais ce que vous écriviez m'y a fait penser.
Une anecdote : un samedi après-midi, je montrais quelques poèmes de Ronsard à ma soeur cadette de dix-sept ans qui lit de la littérature -- grâce à moi et c'est ma fierté -- quand l'école le lui permet mais qui ne connaissait pas ces poèmes-là, comme la plupart des autres évidemment, à l'instar de son frère...
Feuilletant le florilége, dans le salon à côté de notre mère regardant TF1, sa fille s'arrête par hasard sur le cas d'école qu'elle n'avait jamais vu : "Mignonne allons voir si la rose..." Et ma mère d'enchainer : "Qui ce matin avait déclose..."
Ma mère qui, forcée, quitta l'école avant ses quatorze ans...
J'aurais voulu l'inventer.