Le site du parti de l'In-nocence

Communiqué n° 936 : Sur la rencontre entre les équipes de football de France et d’Irlande

Le parti de l'In-nocence exprime son violent dégoût devant le fait qu’il ne se soit trouvé personne parmi les joueurs, les officiels ou les autorités politiques représentant la France pour faire ce qu’aurait commandé le fair-play, la plus élémentaire honnêteté ou même le simple respect de soi-même : refuser une victoire obtenue par une tricherie qu’au demeurant tout le monde a pu voir.

Le parti de l'in-nocence n’est guère étonné par le naufrage de ce sport devenu le symbole de tous les travers de l’époque et du tragique destin de notre peuple.
Bravo ! Bravo ! Bravo ! Et merci. J'adhère.  
Utilisateur anonyme
19 novembre 2009, 23:08   Lu sur Le Monde.fr
Daniel Cohn-Bendit (Europe-Ecologie) a déclaré à l'AFP jeudi que
"la main de Thierry Henry, c'est le summum de la chance". Henry a "fait son job", "c'est l'arbitre qui aurait dû voir la main", a-t-il poursuivi, jugeant que "ce n'est pas de la tricherie, le football c'est comme ça".
Il faut lire l'opuscule de Michea sur le peuple, les intellectuels et le ballon rond. Très fine analyse des dérives de ce sport dans le spectacle...
La main était, semble-t-il, involontaire (je n'ai pas vu le match). Dès lors, les joueurs ne sont pas responsables des fautes d'arbitrage. Refuser la victoire (comment est-ce possible d'ailleurs ?) n'aurait pas été fair-play avec le pauvre arbitre, ni avec ceux qui financent l'équipe de France. Ne soyons tout de même pas plus royaliste que le roi. A ce niveau, il ne s'agit plus de jeu, mais d'argent. Cela aurait eu du panache, sans doute, comme la Marine à voile...

Cette affaire montre surtout l'incompétence des responsables d'organisations foot-ballistiques.
Citation
Il faut lire l'opuscule de Michea sur le peuple, les intellectuels et le ballon rond. Très fine analyse des dérives de ce sport dans le spectacle..

Tout à fait !

Non, cher Agrippa, Henry, après avoir été surpris par l'arrivée du ballon sur sa main, a intentionnellement poussé celui-ci dans la bonne direction.

Le nombre de rencontres de football qui ont été, consciemment ou inconsciemment, faussées par des arbitres est énorme. L'an dernier Chelsea face à Barcelone a été privé de participation à la finale de la "Champion's league" par des erreurs d'arbitrage scandaleux.

Cela fait maintenant très longtemps que le public s'est habitué à ces manipulations récurrentes.
Il semble tout de même que devant le pitoyable spectacle offert par l'équipe mercredi soir, une bonne partie de l'opinion française souhaite l'annulation du résultat et un nouveau match. Il s'agit sans doute moins de panache et de moralité que de ressentiment populaire contre l'équipe de France et son sélectionneur mais cela mérite d'être remarqué.
20 novembre 2009, 09:10   La classe...
« Oui je viens juste de le relire »...
Serait-il possible de joindre les deux conversations ? Celle sur Alain Finkielkraut apporte des détails intéressants sur le même sujet.
Agrippa, la main était absolument volontaire, il n'y a aucun doute là-dessus.
Voir Thierry Henry sourire béatement après le coup de sifflet final est vraiment le comble de l'abjection, d'autant plus qu'il est capitaine de cette misérable équipe de cuistres et de poltrons.
Utilisateur anonyme
20 novembre 2009, 10:09   Combat symbolique.
Idéologiquement parlant, et qui plus est face à une équipe ethniquement homogène, l'équipe-issue-de-la-Diversité ne pouvait pas perdre - c'est comme ça, on ne plaisante pas avec la Diversité.
20 novembre 2009, 11:38   Tricherie
Ce communiqué comporte à mon sens une erreur factuelle.

Il parle de tricherie là où il y a simplement faute de jeu.

Il m'arrive de pratiquer l'arbitrage occasionnel en football, et je n'ai jamais entendu dire qu'un joueur qui s'aidait de la main, ou qui partait hors-jeu commettait une tricherie, ou que le fait de jouer le ballon immédiatement sur un coup-franc direct (c'est à dire sans attendre que l'adversaire se replace) était contraire à l'esprit.

La tricherie est de deux sortes :

- administrative (corruption, fausses licences...), heureusement limitée ;

- anti-sportive. Cette tricherie anti-sportive est parfaitement définie par les règlements généraux et par les textes qu'on appelle, à la suite d'une mauvaise traduction, "lois du jeu".


Je vais essayer de prendre quelques exemples concrets de comportement antisportif au sens des textes.

Exemple 1.

Deux joueurs ont un contact un peu vif et l'un se roule au sol et simule la douleur, alors que l'arbitre a bien vu qu'il n'y a pas de coup porté : avertissement (simulation).

Exemple 2.

Le gardien garde le ballon dans les mains plus de six secondes (anti-jeu).


Exemple 3.

Le défenseur anéantit une occasion de but en détournant volontairement le ballon avec la main (expulsion).


Il n'y a aucun article concernant les fautes de mains volontaires d'un attaquant (pour la simple et bonne raison que si l'arbitre le voit, il y a coup-franc direct pour l'équipe qui défend, et donc fin de l'attaque). Elles ne peuvent donc constituer une tricherie.

Comment cela se passe-t-il, dans la pratique, pour accorder ou refuser un but ?

Il faut d'abord que le ballon tout entier franchisse toute la largeur de la ligne de but, et qu’aucune irrégularité n’ait été commise par le porteur du ballon ou l’un de ses coéquipiers avant ou pendant le tir.

Cette question de la ligne est plus pratique qu'on ne croit (arrêts sur la ligne).

Aussitôt qu'il a vu le ballon entrer et s'il n' a pas vu de faute, l'arbitre siffle deux coups brefs et indique bras levé le point d'engagement (but accordé) A cet instant, son assistant qui est à son côté droit dans le sens du jeu (et qui est normalement à la hauteur du dernier défenseur, donc dans le cas d'espèce à la hauteur de la ligne de but) a deux possibilités : soit il a vu une faute qui a échappé à l'arbitre et il agite son drapeau et l'arbitre le consulte. L'arbitre peut alors annuler le but ou confirmer le but. Soit l'assistant n'a vu aucun faute et alors, pour qu'il n'y ait aucune ambiguïté, il entreprend une course arrière vers la ligne médiane.


Dans le cas d'espèce, la faute de M. Henry n'a été vue ni par l'arbitre ni par l'assistant (ils étaient tous deux bien placés pourtant) car le geste était caché sous les deux angles par des joueurs.
Mouais, à trop vouloir prouver...Enfin, certains n'ont pas de problèmes de toiture
" par l’élimination de l’Eire "

Ha ce qu'ils sont irritants avec leur Eire !
Je l'avais remarqué, cher Agrippa. Ils choisissent pour une fois l'appellation raffinée qui leur permet les jeux de mots les plus vulgaires.
20 novembre 2009, 12:24   Philosophie rugbystique
Bien chers amis,


De mon point de vue ce genre de communiqué est inutile, et je vais vous expliquer pourquoi.


Lors du match France - All Blacks de 2007, la France l'emporta grâce à un essai marqué à la suite d'une passe en avant, que tout le monde avait vue sauf l'arbitre. A ma connaissance, l'équipe de France ne proposa pas de rejouer le match.

Un débat de ce genre prit naissance. Heureusement, le rugby dispose de plusieurs philosophes qui ont une certaine audience. Jean-Pierre Rives porta un point final au débat naissant en disant :

"Il y a trois choses totalement inutiles :

- les couilles du pape ;

- les seins des nonnes ;

- les discussions sur les décisions de l'arbitre".

Ce communiqué est au contraire on ne peut plus juste : à partir du moment où un joueur s'aide intentionnellement, volontairement de la main à deux mètres du but, c'est pour tricher.
L'argument d'Henry invoquant sa situation de simple joueur et non d'arbitre pour légitimer son silence après le but est d'une lâcheté purement ignoble : qu'importe de tricher, qu'importe de tout fausser, qu'importe le fait de n'avoir aucun mérite, puisque l'arbitre, le juge ne siffle pas ? Qu'importe notre responsabilité, tant que nos délits ne sont pas punis ? Continuons donc ! Et faisons un grand bras d'honneur à l'Honneur !
« [...] et je vais vous expliquer pourquoi »

Il ne me semble pas que vous expliquiez, cher Jean-Marc.
Ainsi donc, tricher et commettre une faute volontaire sont des termes équivalents ?


Je rappelle que le problème n'est pas la "main" de M. Henry, mais le fait que l'arbitre a pris une mauvaise décision.
Lorsque la faute volontaire est commise à deux mètres du but adverse à vingt minutes de la fin des prolongations alors même qu'on fait partie d'une équipe qui a été incapable durant tout le match d'être dangereuse contrairement à son adversaire et qu'il n'y a pas d'autre moyen pour se qualifier que de faire une faute volontaire et que l'enjeu direct n'est rien moins que sa place pour la coupe du monde, eh bien oui, cela s'appelle tricher.
Toujours d'accord avec les interventions de Jmarc sur ce fil. S'il fallait tout attendre du fair-play et du sentiment de l'honneur des joueurs, les arbitres seraient tout simplement inutiles. Si l'arbitre est là, c'est bien parce qu'on sait que le jeu, c'est aussi le jeu avec les règles, ce que Jmarc appelle "la coquinerie du sport".

Toucher le ballon avec la main prend des allures d'un tabou violé, qui frappe plus les esprits qu'un but marqué sur une position de hors-jeu non-signalée par l'arbitre alors que, sur le fond, c'est exactement pareil : le joueur sait pertinemment qu'il est hors-jeu et si l'arbitre ne le voit pas, attend-on de lui qu'il aille se dénoncer, par fair-play ? Placé dans la même situation de jeu (match de qualification, prolongations etc), un joueur Irlandais ne l'aurait-il pas fait ?

Tout cela a pris une dimension disproportionnée et trompeuse à cause de moyens techniques auxquels rien n'échappe. Il se passe un peu la même chose dans la vie politique où, désormais, le moindre propos, la moindre "petite phrase", le geste anodin est enregistré, commenté, filmé au ralenti et repassé en boucle. Je me souviens d'un reportage sur Jacques Chirac où l'on décortiquait les accolades de l'ancien Président, sur le perron de l'Elysée, au moment d'accueillir des chefs d'Etat. Filmées au ralenti, on avait vraiment l'impression qu'il caressait l'un, tapotait l'autre etc. et on pouvait gloser là-dessus indéfiniment.
Comment peut-on comparer le fait de contrôler et de diriger le ballon de ses mains avec une position de hors-jeu ?
On sent le ballon sur sa main, on ne se sent pas hors-jeu, ça n'a rien à voir.
20 novembre 2009, 13:55   Hors jeu
Bien cher Pascal, je ne sais si vous avez joué au football, mais un joueur sait dans la très grande majorité des cas s'il est hors jeu.


Voici un lien intéressant à propos des décisions arbitrales et des hors jeux.

Le joueur en jaune sait forcément qu'il est hors jeu. Il tourne le dos au but et voit ses adversaires devant lui.

[www.coupfranc.fr]
Vous savez bien, Cher Jean-Marc, que la plupart des hors-jeux ont lieu lorsque l'attaquant court vers le but suite à une passe en profondeur, et non pas lorsqu'il est dos au but...
20 novembre 2009, 14:07   Position de hors jeu
Non, bien cher Pascal : j'ai arbitré à titre bénévole, tant au centre qu'en assistant, plusieurs centaines de match, et ce avec les différentes règles successives (hors jeu de position, puis non).

La très grande majorité des hors jeux sont le fait de joueurs qui démarrent alors qu'ils sont déjà hors jeu, et non de joueurs qui se mettent hors jeu par leur course.

C'est une des grandes tactiques des attaquants, et une des sources de contestation en football : dès qu'un joueur joue à peu près bien, il se place à la limité du hors jeu, et même un peu au-delà, revient s'il peut juste à l'instant où le ballon va être botté par son partenaire, ou alors tente sa chance pariant sur l'incertitude de l'assistant (l'assistant doit regarder alternativement le dernier défenseur et le porteur du ballon, car le hors jeu s'apprécie non à la réception mais au botté du ballon).


Je vous ai montré ce petit extrait du championnat israélien car l'assistant ne voit pas le hors jeu (il court et est un peu en retrait) alors que le joueur voit très bien (il est arrêté).
dès qu'un joueur joue à peu près bien, il se place à la limité du hors jeu, et même un peu au-delà, revient s'il peut juste à l'instant où le ballon va être botté par son partenaire

Mais justement, Cher Jean-Marc, ce risque permanent fait tout le suspense des actions offensives de bien des équipes : Inzaghi par exemple excelle dans cet art de l'appel en profondeur, Tout comme naguère notre Papin national.
Mais reconnaissez qu'il y a de l'incertitude dans le fait de se mettre hors-jeu, ce n'est pas aussi évident que contrôler et diriger le ballon avec ses mains !
Utilisateur anonyme
20 novembre 2009, 14:27   Pétition.
La Fédération Française de Football ainsi que le Ministère de la Santé et des Sports doivent demander à ce que le match France-Irlande, qualificatif pour la coupe du monde de Football 2010, soit rejoué.

Signer ici : [www.mesopinions.com]
20 novembre 2009, 14:32   Rejouer le match
Mais cela n'est pas possible, à moins qu'on ne dise que les règles sont faites pour être bafouées.

Un match ne peut pas être rejoué pour un fait de jeu : un but attribué par un arbitre est valable dès l'instant où l'engagement suivant l'action a eu lieu.

Une décision arbitrale ne peut être renversée que par ce qu'on nomme la réserve technique, c'est à dire une réserve déposée dans certaines formes, ce que l'Irlande n'a pas fait, car les dirigeants de son équipe savent qu'il n'y a pas de faute technique (exemple de faute technique : un arbitre qui accorde un but sur coup-franc indirect tiré directement, l'arbitre ne gardant pas le bras levé).
C'est justement parce que les règles ne doivent pas être bafouées qu'il faut les changer quand besoin est, Cher Jmarc !
Cher Zendji, tout à fait d'accord avec vous !
Utilisateur anonyme
20 novembre 2009, 14:39   Re : Rejouer le match
Ah... je rêvais tellement de ne plus la revoir, moi, cette équipe-isue-de-la-Diversité... Mais bon, reste plus qu'à espérer un match France-Algérie, histoire de se consoler un peu.
20 novembre 2009, 14:55   Changement des règles
Bien cher Pascal,

Sur le fond, il apparaît que les progrès de la technique permettent de changer les règles, comme cela a d'ailleurs été fait pour le rugby.

Simplement une modification des règles ne peut s'appliquer que pour l'avenir.
Et la rétroactivité alors ?
Il paraît que c'est Platini qui est contre l'utilisation des videos pour l'arbitrage.
Tandis que Beckenbauer, Cruyff et Pelé, entre mille autres, sont pour. Mais ils ne sont pas présidents de l'UEFA...
Henri ne pouvait avouer sa faute. Rappelez-vous les conséquences catastrophiques enclenchées par l'aveu de la princesse de Clèves à son mari de son attirance pour Nemours. La faute n'était point commise du moment qu'elle n'était point reconnue. Dés lors la reconnaître équivalait à se foutre du monde. Henri ne pouvait avouer son attrait pour cette tentation et encore moins de l'avoir mise en exécution. Tout le monde aurait été contre lui malgré sa vertu et le Carmel lui tendait les bras.
« Je rappelle que le problème n'est pas la "main" de M. Henry, mais le fait que l'arbitre a pris une mauvaise décision. »

De quelle autorité procédez-vous, ami Jean-Marc, pour rappeler où est le problème ? Le joueur qui commet intentionnellement une faute dont il ne peut manquer de mesurer à ce point de la rencontre qu'elle est décisive, et ne la signale pas immédiatement à l'arbitre, voilà, pour moi, le problème. Que ce joueur attende que les autorités supérieures aient décidé que le match ne serait pas rejoué pour publier un communiqué par lequel il souhaite une nouvelle rencontre, en dit long sur le personnage, son plan de communication et le football en général.
Existe-t-il des exemples de footballeurs qui sont allés voir l'arbitre en disant : ce but de mon équipe n'est pas valable parce que j'ai fait une main ?
C'est bien ce que je disais relisez tous Madame de Lafayette !
Une main
Une soeur du Carmel
Une déculottée (pour l' "Eire")
Il ne manque qu'un zouave
« "Il y a trois choses totalement inutiles :

- les couilles du pape ;

- les seins des nonnes ;

- les discussions sur les décisions de l'arbitre". 
»

Je ne voudrais pas donner l'impression de vous harceler, cher Jean-Marc, mais un point encore : est-ce bien là ce qu'on dit être « viril mais correct » dans ce sport ? Pour ma part, j'aurais tendance à trouver ce genre d'aphorismes un peu con.
« Duos habet et bene pendentes »
20 novembre 2009, 18:10   Citation
J'avais pris la précaution de prendre une citation d'un rugbyman, et avouez qu'elle est, dans la pratique, assez vraie !
20 novembre 2009, 18:53   Exemplaire
Comment, bien cher Agrippa ? vous ne lisez pas la presse ? vous ne savez pas que chaque dimanche des milliers de footballeurs et rugbymen vont voir l'arbitre pour lui dire que le but ou l'essai ne doit pas leur être accordé car ils ont commis dans son dos telle ou telle faute ?
Je ne comprends pas qu'on puisse d'un côté s'affirmer partisan du civisme, de la loyauté et de l'honneur (valeurs prônées par le PI) et d'un autre, parce que l'équipe de football qui représente notre nation gagne, relativiser les conditions de sa qualification sous prétexte de banalité des faits qui lui sont reprochés.
Le Figaro du jour cite plusieurs cas de joueurs célèbres ayant été voir l'arbitre pour rectifier une erreur d'arbitrage en la faveur de leur propre équipe.
20 novembre 2009, 19:10   Re : Exemplaire
On ne peut voir que trois faces d'un cube, et moins de la moitié d'une sphère, et un objet peut en cacher un autre. Ces remarques triviales impliquent la possibilité de l'erreur d'arbitrage. Il me semble que la plupart des réactions dans cette affaire sont inspirées par un manque de culture juridique, et une sorte de philosophie réaliste naïve. L'arbitre dit le droit, point final. Je suis atterré d'entendre à la télévision que même des ministres français parlent encore de « rejouer le match ». C'est effrayant.
Moi, ce qui m'effraie, c'est de constater à quel point certains d'entre vous tiennent pour absolues et définitives les règlementations en vigueur, quelles qu'elles soient, et aussi absurdes et injustes qu'elles puissent se révéler être.
L'arbitre dit le droit. Et la jurisprudence alors ? Et les recours ? Qu'en fait-on ?
20 novembre 2009, 19:30   Recours
Le recours est possible pour les réserves techniques, pas pour un fait de jeu.
Utilisateur anonyme
20 novembre 2009, 19:35   Re : Recours
Eh bien c'est déplorable, voilà tout !
Tant que le recours à la vidéo n'est pas la norme en pareils cas, il devrait y avoir possibilité de recours pour les faits de jeu.
D'ailleurs, on nage dans l'absurdité la plus complète. Zidane, lors de la finale de la coupe de monde de 2006, a été expulsé, et à juste titre, par le recours à la vidéo.
20 novembre 2009, 19:37   Zidane
Zidane a été expulsé car le quatrième arbitre a vu le coup de tête et car l'arbitre principal lui a demandé son avis.
Samedi soir aussi le quatrième arbitre a vu, il ne peut en être autrement, et ne parlons même pas de l'arbitre de touche !
Quant à l'affaire Zidane, l'arbitre a regardé l'écran géant qui diffusait le ralenti avant de prendre sa décision, non ?
20 novembre 2009, 19:46   philosophie réaliste naïve
"(...) un manque de culture juridique, et une sorte de philosophie réaliste naïve. L'arbitre dit le droit, point final."

Tout à fait de cet avis.

Ainsi, en grande partie à cause d'une procédure technique (le ralenti, le gros-plan), on réclame qu'un simple jeu de ballon soit une arène chevaleresque ou un exercice de civisme. Pourquoi ne pas attendre de tel ou tel joueur de ballon qu'il se fasse hara-kiri à la fin d'un match, tant qu'on y est ?

D'où vient cette incapacité pesante à ne plus pouvoir envisager un peu, un tout petit peu, cette "main", cette "faute", cette bassesse, cette vilénie et j'en passe, du simple point de vue de l'astuce, sourire un peu de la coquinerie, dire que l'arbitre et les Irlandais se sont fait rouler dans la farine ?

A la fin, quelle place laissera-t-on à la ruse, la malice, le coup fourré quand toutes les actions auront droit à leur repassage indéfini au ralenti ?
A la conférence de presse, maître Goupil ! On vous a vu, au ralenti, embrenner par traîtrise le bon Ysengrin, alors, vous dites ?
D'où vient cette incapacité pesante à ne plus pouvoir envisager un peu, un tout petit peu, cette "main", cette "faute", cette bassesse, cette vilénie et j'en passe, du simple point de vue de l'astuce, sourire un peu de la coquinerie, dire que l'arbitre et les Irlandais se sont fait rouler dans la farine ?

Vous êtes également de l'avis de Dhorasoo concernant les voleurs au coin des rues qui, espère-t-il, ne se feront jamais attraper par la police ?
C'est si bon de rouler les autres dans la farine !...
Et quand le monde entier nous regarde, oui, Orimont Bolacre,ce que vous appelez "jeu de ballon" doit être un véritable lieu de civisme et d'exemplarité.
Pffff ! Che noia ! Vous avez sans doute raison, Pascal Labeuche.
Je ne suis pas de l'avis de Dhorasso, parce qu'il l'exprime pour ainsi dire ex cathedra. Mais oui, c'est quelque fois bon de rouler quelqu'un dans la farine et de prendre le risque, un autre jour, d'être à son tour berné. Une bonne partie de la littérature française d'autrefois décline ce thème qui faisait les délices d'un Louis XI et, pour ma part, je ris de bon cœur aux contes de Bonaventure des Periers et de tant d'autres ses contemporains.
Soit, vous avez raison mais il n'y a rien de bien malin à réussir ce coup quand le monde entier vous a vu faire. Et rouler dans la farine un arbitre, c'est-à-dire l'homme le plus exposé d'un match, le bel exploit que voilà !
Je suis très heureux d'avoir pu voir la séquence du match, ce soir sur France 2 (alors que, encore une fois, le foot m'indiffère). Et je ne comprends pas, pour une fois, Alain Finkielkraut, et nombre de réactions que j'ai entendues. Il est manifeste, pour moi, que ce joueur de haut niveau n'a pas voulu pousser la balle de la main. Il ne n'a pas commis de faute, seulement, à la rigueur, une maladresse, sur un rebond qui l'a surpris, maladresse qui n'a eu aucune incidence sur le parcours de la balle, et qui n'a pas été vue par l'arbitre, et c'est fort bien. Je ne comprends pas cet acharnement masochiste de la part des Français.
Si Henry n'avait pas pris le ballon avec sa main, le ballon serait sorti du terrain, et l'Irlande aurait toujours mené 1 à 0. Et non seulement il empêche le ballon de sortir, mais il l'oriente de façon à pouvoir adresser son centre en retrait à Gallas.
Et j'apprends, que l'Irlande ne devait sa place au classement qu'au fait qu'un arbitre n'a pas vu, dans un match précédent, une main touchant un ballon... Faut harrêter, un peu, là !
A la fin, quelle place laissera-t-on à la ruse, la malice, le coup fourré quand toutes les actions auront droit à leur repassage indéfini au ralenti ?
A la conférence de presse, maître Goupil ! On vous a vu, au ralenti, embrenner par traîtrise le bon Ysengrin, alors, vous dites ?



Bien vu !

Les astuces font partie du jeu, sinon mettons des robots et qu'on en parle plus.
"(...) n'y a rien de bien malin à réussir ce coup quand le monde entier vous a vu faire. "

Mais tout de même ! Vous en parlez comme d'un coup patiemment médité, prévu de longue date, organisé, alors que c'est un bricolage instinctif en pleine course, au coeur d'une phase de jeu particulièrement confuse. Là encore, permettez-moi, cher Marcel, de mettre en cause ce fameux "ralenti" qui fait éclater la vérité et simultanément la déforme, la rend incompréhensible, métamorphose à la longue le geste d'un quart de seconde en lente approche du ballon, en caresse, en placement soigneux.

Et puis, si les sportifs, désormais, doivent avoir sans cesse présent à l'esprit que le monde entier les voit, cela signifie qu'ils ne jouent plus mais sont des représentants des bonnes manières y compris au ralenti, ce qui, me semble-t-il, n'est encore demandé de personne.

Comment protester, alors, quand on voit ces mêmes sportifs s'engager pour ou contre ceci ou cela, qui bien sûr n'a aucun rapport avec le sport ? Ou l'on considère qu'ils jouent et que les astuces, en effet, font partie du jeu (spécialement dans les jeux de ballons), parce qu'ils ne sont que de simples joueurs qui veulent gagner, presque des enfants, ou l'on considère qu'ils sont des exemples moraux (direction dans laquelle, selon moi, on s'est malheureusement fourvoyé depuis des lustres) et il faut alors endurer leurs prises de position, leurs intervious, accepter de les entendre pérorer sur tout et n'importe quoi, comme font les acteurs de cinéma, les chanteurs de variétés.

"Et rouler dans la farine un arbitre, c'est-à-dire l'homme le plus exposé d'un match, le bel exploit que voilà !"

Le plus exposé, mais aux décisions les plus inconstestables aussi.
Je vous rejoins en ce sens que si le foute était resté ce qu'il était à l'origine et n'aurait jamais dû cesser d'être tout cela n'aurait pas la moindre importance. Mais précisément, puisque ces fouteurs sont élevés au rang de héros de la nation et de hérauts de son avenir, ne nous appartient-il pas de dénoncer l'imposture en disant ce qu'ils sont réellement ?

Quant au geste lui-même, je n'en fais pas la même lecture que vous. Henry a touché le ballon deux fois. La première main l'arrête alors qu'il allait sortir du terrain, la deuxième le ramène à son pied pour la passe décisive. Je veux bien que le premier contact ait été involontaire, certainement pas le second. Tout cela se passe très vite ? Bien sûr, comme tout le reste dans ce jeu à ce niveau de professionnalisme !
21 novembre 2009, 15:36   La jongle
Elle est aussi volontaire que le geste qui suit le rattrapage acrobatique d'un verre ou d'une assiette qui vous échappe des mains et que vous parvenez non seulement à ne pas casser mais à poser pile poil sur la table sans rien déranger. Montrez ça au ralenti et vous passez pour un jongleur hors pair.
21 novembre 2009, 17:23   des robots, des robots !
Agrippa écrivait:
(...)
> Les astuces font partie du jeu, sinon mettons des
> robots et qu'on en parle plus.

Cher Agrippa, cher Orimont,

Jusqu'à quel degré d'astuce ou quel nombre d'astuces (le mot astuce ne convenant pas vraiment) peut-on aller ? Et pourquoi y a-t-il des règles ? Mes questions sont sans doute naïves, mais Goupil ou le petit voleur du coin de la rue jouent franc jeu, eux, quand ils trichent, et lorsqu'ils grugent leurs victimes. L'un avec sa nature rusée, l'autre avec sa conscience de voleur. Les sportifs tricheurs (je ne sais plus dans quel ordre mettre ces deux mots) jouent sur les deux tableaux: celui de l'honneur (l'esprit du sport, exemple pour la jeunesse et contre la drogue bla-bla...) et celui de la réussite immorale avec clin d'oeil cynique. Cette "main" était volontaire, et ne me surprend pas. Le peu que j'ai entrevu de minutes de foot à la télé, terrain et tribunes, n'enseignerait à personne l'esprit sportif. Je me bats donc l'oeil et le flanc droit de savoir si il faut rejouer ce match ou tous les matches passés de ce jeu. Si tout le monde en croque, comme semblent dire les spécialistes, ça "annule" la tricherie. C'est bien. Ma foi, si ça plaît. On devrait appliquer ce principe à tous les domaines de la vie (en fait nous n'en sommes pas loin).

Je me souviens du plaisir qu'on peut avoir à jouer, pour rire, entre amis, au foot ou à autre chose, en ensauvageant volontairement le jeu d'un commun accord, en laissant libre cours à l'exultation d'une tricherie effrontée d'autant plus amusante qu'elle est grossière, mais consentie, comme une théâtralisation de la mauvaise foi. Cet amusement suppose une certaine fraternité, un enjouement, une malice bienveillante. Il suppose aussi qu'il y ait des règles.

Après, le sport "sérieux", cette norme massive, ce rouleau compresseur des formes, déjà qu'on m'en rebat les oreilles à longueur d'année, et que ça pompe l'air de toute autre activité humaine visible, et de plus en plus, et qu'à la fin le monde entier semble tourner autour de ça, au point que par exemple les chausseurs ne savent plus fabriquer une chaussure de ville qui ne soit pas aussi un peu une "basket" ou quelque chose d'approchant, bref ce sport sérieux dont on se demande si on a bien le droit de se ficher, comme moi, complètement, eh bien qu'au moins il soit sérieux ! Ah cet air hypocrite et satisfait en même temps, mais comment font-ils ?

Ne cherchez pas. Si tant de pognon s'y engouffre, ce dont pour ma part je me tamponne, et de si grandes foules, il doit bien y avoir un vice quelque part. Le Spectacle, peut-être ? Je suis de ceux qui pensent que le miroir ne renvoie jamais de fausse image.
Oui, une carrière de négociateur politique l'attend en Belgique...
Melophile : Ten points !
Cher Orimont, je doute que votre jonglerie comparative tienne la route...
Bien sûr, les formalistes, réglementaro-astucieux diront qu'il ne s'agit pas du même cas de figure. En toute hypothèse, ce n'est pas le même esprit.
Si l'arbitre avait sifflé la main d'Henry, le résultat aurait été un penalty coup franc immédiat [pour l'équipe d'en face]. Un grand joueur tel qu'Henry a-t-il froidement prémédité son geste ? Je ne le pense pas. C'est un geste machinal, que tout le monde peut être amené à avoir. Sans doute le joueur était-il justement dans cette fraternité, cet enjouement, cette malice bienveillante que vous évoquez si justement, cher Mélophile.
Je crois que quand on fait main dans la surface de réparation adverse comme ici, il n'y a pas pénalty mais coup franc tiré par le goal
Si l'arbitre avait sifflé la main d'Henry, le résultat aurait été un penalty immédiat.
Depuis quand une faute commise par un joueur pénalise-t-elle l'équipe adverse ?...
Alors là, sur ce coup là, cher Agrippa, vous êtes un rigolo. Laissez tomber, cher Agrippa, visiblement, c'est pas votre truc. L'affaire est dangereuse, c'est une affaire d'hommes. Alors, déjà, avec un pseudo qui prête à confusion et à force de tout retourner à l'endroit à l'envers, vous vous trompez de camp ! MDR.
Utilisateur anonyme
21 novembre 2009, 23:42   Re : By the way...
Voilà, c'est bien fait pour eux. C'est le petit Jésus qui les a punis.
22 novembre 2009, 11:03   Offside
Bien cher Agrippa,


Cette vidéo illustre exactement ce que je disais : le joueur irlandais sait qu'il est hors-jeu, il ne peut pas en être autrement, et que la contestation est justifiée.

Pourtant le penalty est tiré et marqué.
22 novembre 2009, 11:39   Re : Offside
Bon d'accord : les Irlandais ne valent pas mieux que l'équipe pan-africaine qui est censée nous représenter. Ce "jeu", ou ce "sport" si vous préférez, est absolument pourri.
22 novembre 2009, 11:49   Tous les sports d'équipe
Bien cher Marcel,


Ce genre de faute se produit dans tous les sports d'équipe, j'ai maints exemples au rubgy, et même dans un sport à plusieurs arbitres, le football américain.

Voici la fameuse passe en avant à Michalak (France -Nouvelle Zélande) qui nous donna la victoire en 2007).

Le joueur ne peut pas ne pas savoir qu'il est devant le passeur dans ce cas là !




Utilisateur anonyme
22 novembre 2009, 11:53   Re : Tous les sports d'équipe
" ce sport est absolument pourri "

Oui, comme dit François Pérusse, pour ici, pour les gens d'ici.
Représentant auto-proclamé des "réglementaro-astucieux", j'aurais tendance, Eric, à siffler hors jeu pour votre exemple qui revient à comparer les propos échangés par une paire d'amis, autour d'un drink, au fond d'un pub cosy et ceux qui fusent d'un zinc à l'heure de l'apéro. Dans le premier tête-à-tête, que l'un des causeurs fasse preuve d'un tact qui l'honore n'aurait rien d'extraordinaire tandis qu'il serait absurde d'attendre du comptoir retenues et égards verbaux.

Je vois d'ailleurs dans l'opposition tennis/football une manière de ne pas mélanger les torchons et les serviettes, mais je note que, tout de même, les tennismen et women nous ont abreuvé de singulières hystéries, d'abrutissants ahanements de bucheron à chaque service, de constestations de toutes sorte, qui ont d'ailleurs conduit à installer des vidéos pour les points litigieux.

Mieux vaudrait chercher le fair-play du côté du golf, c'est plus sûr. On n'est pas près de voir un golfeur qui, d'une pichenette chaplinesque, mettrait la ba-balle dans le trou pendant que les autres regardent ailleurs. On n'est pas près de le voir, non parce que les golfeurs seraient des parangons de vertu, mais parce qu'il est assez difficile pour eux de swinguer avec les règles (enfin, je crois). Les sportifs ne trichent ni ne tentent de s'arranger un peu que si c'est impossible matériellement.
22 novembre 2009, 12:15   Tiens, plutôt le catch.
Agrippa écrivait:
-------------------------------------------------------
> Si l'arbitre avait sifflé la main d'Henry, le
> résultat aurait été un penalty coup franc immédiat
> . Un grand joueur tel qu'Henry a-t-il froidement
> prémédité son geste ? Je ne le pense pas. C'est un
> geste machinal, que tout le monde peut être amené
> à avoir. Sans doute le joueur était-il justement
> dans cette fraternité, cet enjouement, cette
> malice bienveillante que vous évoquez si
> justement, cher Mélophile.

Je vois ce que je vois: une main qui est frappée par le ballon, admettons ce préalable, puis dans un second temps consciemment amenée sur un autre axe. On se demande bien pourquoi, si ce n'est pas afin d'aider un peu le sort. Enfin, il y a des crédules en tout, et s'il en existe quelques uns de véritables, des ravis en quelque sorte, malgré cette image non équivoque, je les préfère aux cyniques. Mais en fait je ne crois pas à la crédulité. La preuve, et le plus fort dans cette mêlée argumentative, est que la plupart finissent dans le cynisme pépère. À croire que la confusion ne règne pas que sur les terrains.

Vous vous trompez sur ce que j'ai écrit: je faisais allusion, justement, à des épisodes de déconnage entre amis, si vous me passez l'expression (hors toute métaphore sportive dans mon esprit, pour "passer" je veux dire, pas pour "déconnage" qui en l'occurrence n'en serait pas une). Les sportifs de haut niveau (très haut si l'on en croit la délirante importance - entre autres aspects - symbolique qui leur est conférée) ne sont pas là pour déconner, sinon les millions de gens ne se presseraient pas à leur jeu. S'ils prennent encore du plaisir à leur métier (oui, métier, pas seulement jeu), ce que je leur souhaite, il est d'un autre ordre, et on ne saurait l'entendre sans une conscience aigüe d'une élévation morale à quoi les aurait censément portés leur excellence acquise de haute lutte. Mais je crois que de nos jours tout plaisir est gâté par le souci conquérant et désormais prépondérant de l'efficacité à tout prix: efficacité de carrière, aussi. Dans ce sport forcément dominant, le foot, il semble que le modèle soit parfait. C'est pour ça qu'il domine. On a pu soutenir que les règles y sont pour quelque chose et, ce que je pense pour ma part, que celles du rugby ont au moins dans leur énoncé ce fair-play implicite de n'autoriser que des passes vers l'arrière: effectivement, tout un monde, de n'avancer qu'avec retenue.

Les discussions sur les arbitres distraits ou distanciés par la technique, sur les angles de vue et sur les vidéos me font bien rire. Que penser de joueurs jeunes et très au fait du contexte technologique des retransmissions, qui savent bien que le moindre de leur geste sera enregistré, officiellement ou dans le public, à fortiori lors d'une rencontre d'une telle puissance médiatique, et qui risquent quand même le tout pour le tout du "pas vu, pas pris" ensuite lamentablement délayé dans le "tout le monde fait ça". Ah bon ! Heureusement que la jeunesse a d'autres mauvais exemples ! Donc en boxe, une bonne droite dans le bas-ventre de temps en temps... en sous-main, quoi, ah non c'est plus difficile, vous comprenez, les joueurs ne sont que deux, l'arbitre est à un mètre...

Comme si ce n'était pas une affaire de conscience, et d'idéologie ! Comme si rien n'avait changé, dans le jeu y compris (merci Monsieur Zemmour) depuis Kopa ?

Ce qui réconforte un peu, c'est que la part flouée du public, celle que le néo-sport spectaculaire croyait avoir définitivement conquise ou endormie, s'est réveillée à cette occasion. Eh oui, même moi, qui ai depuis si longtemps ignoré la chose, je suis presque ému, de voir qu'on s'offusque encore d'entendre les piteuses justifications tardives, les petits ajustements en fonction des remontrances des sponsors "en termes d'image" pour leurs savonnettes, ah quel régal ! Ils s'inquiètent tout à coup de leur image ! Le public n'est donc pas dupe dans son ensemble, et certains qui avaient payé leur place n'avaient pas vraiment payé pour ça ! Iront-t-ils jusqu'à "boycotter" l'eau de toilette Machin ?

Voir du même coup, quoique tous deux partiels et sans doute minoritaires, un sursaut public de probité et une déconfiture de cet esprit "voyou normalisé" devenu l'universel modèle de ces temps...
22 novembre 2009, 12:52   Irénisme sportif
Cette façon de voir, que je crois déceler, et qui voudrait que le football soit le temple du vice et les autres sports ceux des vertus, commence à m'échauffer les oreilles.

Prenez le cas de l'escrime, et rappelez-vous des prestations d'Onishenko à Montréal, et dites-moi si ce qu'a fait Henry peut y être comparé.

Quant au tennis actuel, et plus encore au cricket polychrome ("lovely cricket") je ne dirai rien.
Cher Orimont, je suis flatté que vous soyez reconnu dans mon concept de réglementaro-astucieux. Par ailleurs, vous dites si bien ce que vous dites que je n'ai plus goût à vous répondre. Et puis cette querelle commence à s'essouffler et je dirais qu'au fond, de toute cette affaire, je m'en tamponne le coquillard si je ne craignais de sombrer dans le redoutable « cynisme pépère » si justement pointé par Mélophile.
Au fond, Henry n'a rien fait d'autre qu'une sorte d'optimisation sportive, au sens d'optimisation fiscale, c'est un créatif, il ne faut pas vouloir toujours figer les choses, préfèrons donc la vie et son cortège de petites saletés à une hygiènique et glaciale asepsie.
Heureusement, il est encore une vie sans compétitions sportives, même s'il faut sans doute, pour la trouver, aller loin.
22 novembre 2009, 15:23   Re : Irénisme sportif
Jean-Marc écrivait:
-------------------------------------------------------
> Cette façon de voir, que je crois déceler, et qui
> voudrait que le football soit le temple du vice et
> les autres sports ceux des vertus, commence à
> m'échauffer les oreilles.
(...)

Pardon, cher Jean-Marc, mais quant à moi je ne veux pas faire de temple ni de modèle (ma comparaison avec le rugby n'est là que pour pointer des différences de forme qui sont peut-être des différences de fond). Je vise une attitude sur les terrains qui est aussi celle d'une époque: faire dans l'exemplaire en ne l'étant pas et en disant que ce n'est pas si grave. Si ces jeux n'engageaient pas des sommes si folles, des foules si acquises, et bientôt, comment dit-on, le pronostic vital, l'espérance de vie des pays, si ils ne tendaient pas à remplacer tout, de la culture à la politique, par l'adhésion et la communion qu'ils suscitent, je vaquerais sans m'en soucier, car l'esprit serait bon enfant, un peu naïf, provincial et confiant. Le joueur indélicat dirait de lui-même: j'ai gaffé, ça m'a échappé, pardon, et le passeur d'éponge passerait ladite. Pas une affaire d'état. Si on perd cette semaine, on rejoue la prochaine.

Mais là, vous comprenez, le foot moderne, le sacro-saint foot qui emplit les écrans et les terrains scolaires, qui a été rendu si normatif par l'effet d'accumulation et de centralisation des sociétés médiatiques, qui fait l'objet d'un tel catéchisme et de tant de messes pour ses vertus sociales, qui est censé rallier les hommes et les pacifier dans la chaleur des foules ( ! ), qui s'est installé dans le vocabulaire comme rien d'autre, ce foot-là n'est plus seulement un sport mais un fait-de-spectacle (puisque l'expression "fait de jeu", parfaitement candide, est entrée elle aussi dans nos têtes). Donc je n'entend pas m'en faire conter comme si de rien n'était, et ne même pas pouvoir dire "c'est vilain" quand c'est vilain. Et encore ne m'en soucierais-je guère mais j'entends que ce serait un peu bêta de récriminer et de trouver grossiers certains comportements et le baratin qui va avec. Bref il faut gober l'hégémonie sportive spectaculaire (dans l'ordre qu'on voudra) et dans celle-ci celle du foot, avec son double langage vertueux-voyou, sa normativité inconsidérée dont aucun état ne pourrait plus se dissocier un tant soit peu, et ne jamais dire qu'il y a tricherie non pas tant dans le jeu mais sur la marchandise.

Pourtant, d'un point de vue sportif, il paraît (ce n'est pas moi qui le dis, voir Zemmour et d'autres) que le jeu s'est appauvri, qu'il aurait perdu en finesse... Je parierais, moi, qu'on perd en finesse quand on perd en civilité.
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter