Le site du parti de l'In-nocence

Education : l'enfant-roi se rebiffe.

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
22 novembre 2009, 10:15   Education : l'enfant-roi se rebiffe.
21 novembre 2009 (le SalonBeige.com)

Rébellion d'élèves dans un lycée du 13e à Paris


L'enseignante veut faire cours et n'a plus envie que les lycéens téléphonent ou envoient des SMS pendant ses cours d'anglais. Et ne souhaite plus voir "des filles s'y maquiller, miroir en main, ou s'épiler le sourcil". Peu habitués à l'autorité, les élèves signent - à la quasi-unanimité de la classe - une lettre au proviseur dans laquelle ils lui "conseillent vivement d'opérer un changement de prof". Puis ils écrivent au professeur :

"de procéder à un changement d'attitude, et de cesser de faire des remarques à chaque fois que l'on a un téléphone entre les mains, car cela est une perte de temps. (...) Vous nous prenez trop au sérieux en nous engueulant à chaque cours".


Depuis jeudi, les enseignants font grève. A force de refuser d'éduquer l'enfant-roi, voilà à quoi on arrive.

Michel Janva
Sur le même sujet, quelques précisions :

[www.lemonde.fr]
Utilisateur anonyme
22 novembre 2009, 11:01   Une jeunesse formidaaaaable !!!
"Si ce n'est pas le cas et qu'il n'y a aucun effort de changement de votre part, nous n'avons plus que quelques mots à vous dire : allez vous faire enc..."


Voilà des jeunes qui, en plus de savoir ce qu'ils veulent, ou plutôt ne veulent pas, ne mâchent pas leurs mots !
les enseignants (...) ont débrayé. La proviseur est en arrêt-maladie (...) l'inspecteur d'académie (...) reconnaît que "la sanction collective n'existe pas" (...) une partie des enseignants se trouvent bien peu soutenus par leur direction(...) aurait "été évoquée l'idée de changer l'enseignante d'anglais au nom de "la continuité du service public"".

Tout va bien vous dit-on. Il faut juste en remettre une ou deux couches supplémentaires dans la même direction des lendemains qui chantent. Cela dit, s'ils décident réellement de de changer le professeur d'anglais, ce qui serait du reste parfaitement en harmonie avec la veulerie générale, on tiendrait là un magnifique aveu.
Utilisateur anonyme
22 novembre 2009, 11:51   Re : Education : l'enfant-roi se rebiffe.
Quel besoin aussi de s'obstiner à vouloir faire apprendre l'anglais aux gens quand on a pour nom Lespagnol ?

Au delà de cette histoire, méfions-nous des incidents gonflés à partir d'un seul article d'un seul journal, dont l'effet est démultiplié à l'envi par la magie de l'Internet (110 occurences pour [[i]Claudine Lespagnol n'est pas une débutante[/i]] contre 37 seulement pour [[i]Claudine Lespagnol[/i] " -débutante ] ). Cette dame est peut-être une vraie peau de vache ?
22 novembre 2009, 11:52   L'enfant-roi se rebiffe
"La sanction collective n'existe pas".

C'est incroyable.
J'ai connu, il y a dix ans de cela, à titre de simple témoin, un pareil phénomène de meute contre une enseignante de lycée, avec lettre collective des élèves. L'enseignante, chevronnée pourtant, était connue comme fragile (et si vous avez une réputation de « fragilité » dans ce beau métier, vous êtes fichu, tout le monde vous laissera tomber). Ses élèves de filière technologique, qui en avaient assez d'entendre ses jérémiades (ce que je puis comprendre du reste), imaginèrent malheureusement de faire une lettre collective pour dire qu'elle les tripotait, ou qu'elle copinait, enfin qu'elle violait leur intimité. Mme Royal, ministre déléguée à l'éducation nationale, avait pondu deux ans plus tôt sa fameuse circulaire destinée à lutter contre la pédophilie (Circulaire n° 97-175 du 26 août 1997). Ma collègue eut donc la désagréable surprise de trouver, un lundi, sa classe vide. Allant aux nouvelles à l'administration, elle se vit enjoindre de pénétrer dans le bureau de son proviseur, qui lui notifia non sans une certaine solennité qu'elle était suspendue, et qui lui signifia qu'il lui était interdit de chercher à rentrer en contact avec ses élèves.
Naturellement, comme le dossier présentait toutes les caractéristiques du vide spatial, tout le monde se montra très embêté presque aussitôt après. Le rectorat essaya de parler d'erreur de parcours et proposa, compte tenu du scandale, de muter la collègue dans le lycée de la ville voisine. Mais la collègue n'a plus jamais voulu enseigner. Aux dernières nouvelles, elle fait la comptabilité d'un collège, dans les services de l'intendance. C'était son métier. Elle était de formation comptable, et normalienne.
Ce qui m'est resté, c'est le discours de la collègue devant le DRH qui lui proposait la mutation à titre de compromis « diplomatique ». La collègue était tout à fait rentrée dans la logique de sa « condamnation ». Elle reconnaissait des dérapages et elle allait « travailler là-dessus avec sa psy ». Au fond, le plus sain dans son attitude était sa résolution de ne plus enseigner.
Je souhaite bien du plaisir à Mme Claudine Lespagnol, professeur agrégée d'anglais. Du point de vue de son administration, elle a « fait des vagues », ce qui signifie qu'elle est fichue. On ne l'aidera pas. Si on peut l'enfoncer, on l'enfoncera. De toute façon, si ses grandes élèves envoient des SMS ou se peinturlurent le museau pendant ses cours, c'est qu'elle « n'a pas d'autorité ». Son inspectrice aura certainement deux mots à lui dire sur ses pratiques pédagogiques.
Utilisateur anonyme
22 novembre 2009, 14:47   Re : Education : l'enfant-roi se rebiffe.
La collègue était tout à fait rentrée dans la logique de sa « condamnation ». Elle reconnaissait des dérapages et elle allait « travailler là-dessus avec sa psy

J'adore le "travailler là-dessus avec sa psy" ! - sorte d'injonction bien-pensante à laquelle il faut, sous peine d'être exclu de la communauté du Bien, se plier.
A mon sens, le titre-sujet, choisi par notre ami W. Zendji, ne convient pas vraiment, au fil de cette discussion, ni à l'article de presse qui l'a suscité, ni à la réalité des faits, non plus, très vraisemblablement, qu'à la pensé de Zendji. Si l'enfant est roi, il ne fait qu'exercer son empire...
Utilisateur anonyme
23 novembre 2009, 07:21   Menacé un court instant.
Si l'enfant est roi, il ne fait qu'exercer son empire...

Bien, alors disons que l'enfant-roi s'est senti menacé dans l'exercice même de son empire...
C'est tout à fait ça.
La veulerie de la plupart des administrations des lycées et de l'institution dans son ensemble, terrifiées l'une et l'autre par le qu'en-dira-t-on, par l'opinion publique, par les "parents", qui ne veulent plus soutenir les professeurs, n'a pas de limite.
Pire, une partie des professeurs a d'ors et déjà pris le parti des élèves contre l'institution dans son ensemble, achetant une fausse paix sociale et renonçant en général, plus ou moins, à enseigner.
C'est le syndrome "Bégaudeau" ! La sévérité est une violence, au moins symbolique, qu'il faut donc dénoncer comme telle, puisqu'elle s'oppose au développement personnel des élèves.
A propos, comme l'expliquait un ami au père d'un élève qui interrompait sans cesse les débats lors d'un conseil de classe en faisant état de cette qualité pour intervenir, "il n'y a pas de parents d'élèves. VOS enfants sont MES élèves. J'ai des élèves, vous avez des enfants."
La formule de votre ami, cher virgil, est particulièrement pertinente et redoutable dans ses conséquences comme dans ses présupposés. Il s'agit d'un véritable partage des eaux.
Le Figaro publie un reportage sur les parents battus dont le nombre est en augmentation sensible. « [...] certains parents sont contraints d'avoir recours à la police, forcés de porter plainte contre leur propre enfant pour mettre un terme à leur brutalité. » Contraints, forcés...par qui ?
C'est le régne de l'horizontalité qui petit à petit a envahi tout l'espace social en occident. Cela vient de loin et est lié à la démocratie, à l'égalitarisme rabique et au relativisme ambiant.

Pourquoi voulez-vous que les éleves d'une classe qui sont des citoyens comme les autres n'aient pas le droit d'exercer leur souveraineté ! La tête de leur professeur d'anglais ne leur revient pas alors on la renvoit chez elle.

Saperlipopette nous sommes en démocratie et nous avons le droit de changer d'avis tous les jours. Au nom de quoi cette femme a-t-elle l'insolence d'exiger de nous que nous fermions nos portables ou pire encore de vouloir que nous écoutions attentivement son cours.

Nous nous plaignons mais nous avons tort car nous sommes en retard d'une génération. Ces éleves sont eux de leur temps et ils ne font qu'exercer légitimement leur droit souverain.
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter