L'Euthanasie

Il arrive que le Monde publie d'excellents articles comme celui-ci. Ne peut-on pas dire que l'euthanasie est vraiment une obsession de bien-portants ?

Dialogues entre patients et médecins

« Excellent article » ? Je vous prie de m’excuser mais je ne sais vraiment pas décider si vous êtes ironique ou non, cher Rogemi. D’abord, il ne s’agit pas d’un article. Ensuite le ton dans lequel tout ceci est enveloppé me parait des plus douteux. Enfin, il conviendrait peut-être de ne pas trop mêler euthanasie et soins palliatifs, lesquels peuvent être sujets à caution.
« Depuis dix ans, nous avons pris en charge plus de 3000 patients. 3000 histoires singulières, différentes. » Voici qui me glace et réveille en moi cette histoire du petit tailleur qui faisait des encoches à sa ceinture.

Racontez, racontez !

« Enfin, il conviendrait peut-être de ne pas trop mêler euthanasie et soins palliatifs, lesquels peuvent être sujets à caution. »

???

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Oui, cher Bernard, vous avez raison et je vous remercie de le relever. J'interviens à tort et à travers alors que j'ai du mal à me faire comprendre. Ceci est d'autant plus vrai que j'aborde un sujet vaste et profond et qui pourtant me tient à cœur comme il doit immanquablement le faire pour tout être un peu âgé et un peu réfléchi et qui donc a déjà accompagné jusqu'à leur fin des êtres proches et songe à sa propre disparition. Je voulais distinguer le sujet de l'euthanasie, abordé ici-même récemment (ce n'était pas la première fois) d'avec les soins palliatifs, autre thème, dont les thuriféraires officiels me mettent terriblement mal à l'aise (d'où peut-être un surcroit d'obscurité ou de confusion dans ma façon de m'exprimer). Mais s'il vous plaisait, cher Bernard, de me dire en quelques mots la disposition d'esprit avec laquelle vous abordez ces rivages, je vous lirais avec plaisir et intérêt.

» Mais s'il vous plaisait, cher Bernard, de me dire en quelques mots...

Je suis en faveur de la dépénalisation de l'euthanasie dans certaines conditions, comme mon pays l'a établi dans sa législation, mais je constate que de bons soins palliatifs rendent, dans la plupart des cas, l'euthanasie inutile. De bons soins palliatifs sans acharnement thérapeutique sont aussi beaucoup plus humains que la mort délibérée.

À propos de la mort et des soins palliatifs, il me vient en mémoire cette phrase de Thoreau : « Le froid et la faim me semblent préférables aux moyens qu'ont inventés les hommes pour s'en préserver. »

Cette phrase est fort mal traduite, cher Alain Eytan (son contenu est suffisamment fort pour résister à un tel traitement, Dieu merci). De quelle source provient-elle ?

Houlà, merci, cher Francmoineau, en effet... je la citais de mémoire...

Un pauvre bûcheron, tout couvert de ramée,
Sous le faix du fagot aussi bien que des ans
Gémissant et courbé, marchait à pas pesants,
Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée.
Enfin, n'en pouvant plus d'effort et de douleur,
Il met bas son fagot, il songe à son malheur.
Quel plaisir a-t-il eu depuis qu'il est au monde ?
En est-il un plus pauvre en la machine ronde ?
Point de pain quelquefois, et jamais de repos.
Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts,
Le créancier et la corvée
Lui font d'un malheureux la peinture achevée.
Il appelle la Mort ; elle vient sans tarder,
Lui demande ce qu'il faut faire.
C'est, dit-il, afin de m'aider
A recharger ce bois ; tu ne tarderas guère.

Le trépas vient tout guérir ;
Mais ne bougeons d'où nous sommes :
Plutôt souffrir que mourir,
C'est la devise des hommes.